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Space News InNet numero 99
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Space News InNet numero 99 jeudi 19 septembre 1996
NOUVELLE REVOLUTION DES TELECOMS SPATIALES
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Dans les annees 80, l'apparition de la fibre optique semblait mauvaise pour
l'avenir des satellites. Il n'en fut rien, puisque nous en avons aujourd'hui
quatre fois plus. "Actuellement, avec l'arrivee do nouvelles applications
comme la telediffusion directe numerique, la telephonie mobile, les reseaux
prives avec les antennes VSAT ou l'interactivite avec la bande Ka (20-30
GHz), nous assistons a une nouvelle revolution des telecommunications par
satellites" a declare Steven Dorfman, directeur general adjoint de Hughes
Electronics Inc. au cinquieme colloque de Satel Conseil.
Sur l'orbite geostationnaire, le nombre de demandes d'attribution de
positions orbitales depasse largement les possibilites offertes (2 degres
entre satellites). Il y a, par exemple, quatre fois plus de reservations
qu'il n'y a de possibilites sur l'Asie-Pacifique (entre 70 degres et 165
degres Est). Cette congestion des demandes pose un enorme probleme a l'Union
Internationale des telecommunications (UIT). Le depot des dossiers augmente
de facon exponentielle des qu'une bande de frequence est mise a disposition.
Il en y a desormais plusieurs centaines dont de nombreux n'aboutiront jamais
(satellites dits "de papier"), ainsi que des reservations a but uniquement
speculatif. Selon Jean Grenier, directeur general d'Eutelsat, "la frequence
et l'orbite sont des ressources naturelles communes limitees. Il faut que
tout le monde, partout, puisse y acceder pour satisfaire ses besoins
legitimes. Mais il faut aussi eviter le gaspillage. Nous entrons desormais
dans une periode ou il faut trouver des solutions".
Pour cela, il peut etre envisage de faire payer une caution et de retirer la
licence si le calendrier de mise en service n'est pas respecte. De ce point
de vue, la politique de l'administration americaine (FCC), plus stricte,
permet de reduire la congestion orbitale. "Il faut mettre fin a l'anarchie
d'attribution des creneaux orbitaux et mettre de l'ordre dans les
frequences: soit on utilise le creneau, soit on le perd", insiste Steven
Dorfman.
Il y a de plus en plus d'investissement prive. Ainsi, 11,1 Md$ (55,5
milliards de francs) iront dans les constellations destinees a la telephonie
mobile. Les deux premieres constellations, Iridium de Motorola et Globalstar
de Loral, vont faire leur apparition l'annee prochaine.
Les deux autres, ICO d'Inmarsat et Odyssey d'OTI, suivront en 2000. Les
satellites Iridium, construit par Lockheed Martin au rythme d'un par
semaine, seront lances a partir de janvier, tandis que l'exploitation
commerciale est annoncee pour septembre 1998. Le financement du systeme a
2,6 Md$ (13 milliards de francs) a ete recemment consolide par un emprunt
bancaire de 750 M$ (3,75 milliards de francs).
Le projet M-Star de Motorola
En outre, Motorola va lancer un nouveau projet de satellite pour les
liaisons fixes (phonie et donnees) avec un debit de 40 Gbits. Ce M-Star,
"c'est du cable dans le ciel" ,a dit Robert Kinzie, president d'Iridium Inc
Quant a Globalstar, les premiers satellites seront lances au premier
trimestre 1997 pour une mise en service a la fin de 1998 (avec cinq stations
de connexion). Cependant, le financement du systeme de 2 Md$ (10 milliards
de francs) a encore besoin d'un emprunt de 400 M$. Pour ICO, dont Hughes est
investisseur et fournisseur des satellites, le probleme ne reside pas dans
le financement des 3,5 Md$ (17,5 milliards de francs), mais dans le proces
que lui intente TRW. Car la firme americaine protege Odyssey par des brevets
d'invention dont l'etendue a ete recemment elargie. Ce que TRW appelle "une
competition ouverte et reguliere". Le systeme Odyssey, dont le financement
n'est toujours pas assure, doit etre lance entre debut 2000 et fin 2001 au
rythme d'un satellite tous les deux mois. Selon Roger Rusch, vice-president
d'OTI, "plusieurs centaines de millions de dollars sont engages, mais nous
ne ferons pas d'annonce tant que nous n'aurons pas reuni le total de
l'investissement".
Mais deja, le systeme Orbcomm d'OSC de 330 M$ (1,6 milliards de francs), en
service intermittent avec deux satellites et quatre stations de connexion, a
traite plus d'un million de messages depuis un an. Fin 1997, il aura 28
satellites en orbite et huit en reserve, ce qui lui permettra de passer au
temps reel avec 200.000 abonnes. Quant au systeme Starsys de GE Americom (80
%) et CLS/Argos (20 %), il devrait entrer en service a la mi 1998. Les
satellites (70 kg), construits par Alcatel et Matra, seront lances par paire
a partir du premier trimestre 1998 (le lanceur israelien Shavit etant sur
les rangs).
Cependant, les constellations en orbite basse comportent un risque au niveau
des debris spatiaux, alors que les GEO-Mobile sont plus simples, moins chers
et sans risque (systemes AMSC, MSAT, Garuda d'ACeS, Agrani d'ASC, APMT,
EAST, Satphone, etc.). Ceci est egalement valable pour les futurs satellites
en bande Ka pour le multimedia. Les projets en orbite basse (Sativod
d'Alcatel en 2001 et Teledesic de Microsoft en 2002) vont avoir de serieux
concurrents en orbite geostationnaire (Spaceway de Hughes en 1998, Cyberstar
de Loral en 1998, Astrolink de Lockheed Martin en 2000). La encore, il y a
plethore de demandes de position orbitale (systemes VoiceSpan, GE-Star,
Ka-Star, Millenium, NetSat 28, Morningstar, etc.), mais il n'y aura pas la
place pour tout le monde.
Christian LARDIER, Air & Cosmos
QUEL LANCEUR COMPLEMENTAIRE POUR L'EUROPE ?
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A partir de 1999, l'Europe ne devrait plus disposer que du nouveau lanceur
lourd Ariane 5. Mais elle n'aura pas de petit ou de moyen lanceur a court
terme. Pour combler cette lacune, Aerospatiale et Arianespace ont cree, avec
la RKA et le centre de Samara, une societe de commercialisation du lanceur
russe Soyouz. Cette fusee permettra a l'Europe de lancer des constellations
de petits satellites en orbite basse jusqu'en 2000.
Armand Carlier, Pdg de Matra Marconi Space, a reconnu, au salon de
Farnborough, qu'il n'y avait pas de meilleure solution en Europe pour
l'instant. "Cela permet de controler le marche comme le fait la societe
americaine ILS avec la fusee russe Proton" dit-il. Cependant, "l'Europe doit
se doter d'un lanceur moyen equivalent a la fusee americaine Delta-2 pour
lancer des satellites en orbite basse ou en orbite polaire, etc.", ajoute-t-il.
Selon A. Carlier, "une Ariane 4 dont l'etage cryogenique H-10 serait
remplace par un etage a ergols stockables EPS d'Ariane 5 pourrait devenir ce
lanceur complementaire (LCA)". Il s'agirait de tirer le meilleur profit de
ce qui existe pour minimiser les couts recurrents. Ce lanceur pourrait etre
realise en trois ou quatre ans, et serait donc disponible a partir de 2000.
"Concernant le petit lanceur pour des satellites de 1 t, c'est un marche a
risque ou tout serait a faire" poursuit-il.
Par ailleurs, il faudra faire face a la concurrence des lanceurs existants
comme Cosmos-3M (Russie), Pegase, Taurus et LLV (Etats-Unis), ou Shavit
(Israel). C'est dans cette perspective que la nouvelle plate forme Leostar
de Matra est compatible avec tous ces lanceurs. Son cout etant inferieur au
prix du lancement, soit environ 50 millions de francs.
De son cote, Roger Vignelles, Pdg de la SEP, opterait plutot pour un lanceur
moyen a poudre derive des boosters d'Ariane 4. Car, dit-il, "le premier
etage d'Ariane 4 a ergols liquides coute plus cher et sa production a un
rythme de trois ou quatre unites par an augmenterait encore plus son prix".
Cette solution aurait le soutien a la fois d'Aerospatiale, qui avait propose
l'ACLV-3 en juin, et de Fiat-BPD en Italie. Selon Roger Vignelles, il faut
comparer les deux idees et retenir la moins chere. Cependant, il importe que
tous les industriels concernes parviennent a un projet commun puisqu'ils
devront financer son developpement.
Christian LARDIER, Air & Cosmos
MATRA MISE SUR L'ESPACE MILITAIRE
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Selon Armand Carlier, president directeur general de Matra Marconi Space, le
marche de l'espace militaire ne decroit pas en Europe. Actuellement, le
developpement du satellite Helios-2 se poursuit sans probleme avec un
lancement prevu en 2001. Si les negociations entre les deux gouvernements
aboutissent d'ici le prochain sommet franco-allemand de decembre, et si le
parlement allemand ne remet plus en cause le programme, un protocole
d'accord pourrait etre signe a la fin de l'annee. Ensuite, l'Italie et
l'Espagne devraient rejoindre le programme. En outre, la reduction de cout
de 30 % devrait etre atteinte sans remise en cause des specifications.
Ensuite, il y a le satellite de telecommunications militaires Trimilsatcom.
"Les gouvernements sont d'accord. La France et l'Angleterre vont demarrer
rapidement, mais les allemands ne sont pas prets. Nous sommes tres bien
positionnes pour remporter la maitrise d'oeuvre de ce programme" precise
Armand Carlier. Ensuite, ce sera au tour du satellite d'imagerie radar Horus
sous maitrise d'oeuvre allemande dont le radar pourrait etre developpe par
Matra (les concurrents etant Alcatel, Thomson, Alenia, etc.). "Quant a
l'alerte avancee, ce sera possible avec quelques petits satellites pour
moins d'un milliard de francs. On saura egalement offrir des satellites a
radar a ce prix" affirme-t-il. Il n'y aura plus besoin de budgets enormes
grace aux petits satellites pour lesquels Matra investi plus de 100 millions
de francs dans de nouvelles installations a Toulouse. Ces travaux devraient
etre termines a la fin 1997.
L'AVENIR MONDIAL DES "SATCOMS"
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Satel-Conseil, filiale du CNES et de France Telecom, a organise du 4 au 6
septembre son cinquieme colloque sur le theme de la place des satellites
dans le nouveau paysage des telecommunications du 21e siecle. La premiere
session posait la question des futurs marches porteurs de services tels que
la television directe et la radiodiffusion numeriques, la telephonie mobile,
les autoroutes de l'information (multimedia, internet, etc.). Une veritable
explosion qui necessitera la mise en place d'une "infrastructure globale de
l'information". Alors que nombreux pensaient, il y a dix ans, que l'age d'or
des satellites de telecommunications etait termine, il semble au contraire
que le satellite sera le principal moyen de communication dans le monde. Les
sessions suivantes etaient consacrees aux nouvelles technologies qui
permettront de satisfaire ces marches, aux fabricants de terminaux (voix,
donnees, images) et au phenomene de globalisation des telecommunications.
Ensuite, un point a ete fait sur la television numerique par satellite
(systemes Astra, Eutelsat et DirecTV), le multimedia par satellite (systemes
Eutelsat, Spaceway, Cyberstar, Astrolink, Panamsat, Teledesic et Sativod),
les liaisons mobiles avec les satellite geostationnaires (systemes Inmarsat,
EAST, AMSC, ACES et Arkos) et la telephonie mobile avec les constellations
en orbite basse (systemes Starsys, Orbcomm, Iridium, Globalstar, ICO et
Odyssey). Actuellement, il y a plus de 150 satellites en orbite
geostationnaire et 85 autres sont en commande, sans oublier la multitude de
satellites des constellations en orbite basse. Nous ne manquerons pas, dans
notre prochain numero, de vous presenter un compte-rendu detaille de ce
colloque.
Par ailleurs, Satel Conseil a ete selectionne par un groupe d'investisseurs
prives et publics des cinq pays du Pacte andin (Venezuela, Colombie, Perou,
Bolivie et Equateur) pour etudier la faisabilite du projet regional de
satellite de telecommunications Simon Bolivar. Cette etude devrait permettre
un prise de decision sur ce projet au debut de 1997.
ARTEMIS LANCE PAR LE JAPON
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L'Agence spatiale europeenne et son homologue japonaise, la Nasda, vont
nettement intensifier leur collaboration. Premiere consequence: le satellite
europeen Artemis devrait etre lance gratuitement, et en principe avant la
fin de la decennie, par une fusee japonaise H2. L'accord conclu prevoit
egalement que les deux agences echangeront des informations pour mettre au
point les vehicules de transfert ATV et HTV de leurs lanceurs Ariane 5 et
H2. Elles s'autoriseront un acces mutuel a leurs equipements pour
l'utilisation de la future station spatiale internationale et echangeront
des donnees satellitaires d'observation de la Terre. Dans le domaine
scientifique, une cooperation pourrait etre instauree entre les chercheurs
qui exploitent les donnees complementaires des satellites Yohkoh et Soho.
LES FRONTIERES DE L'UNIVERS RECULENT
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Toujours plus loin. Une equipe d'astronomes americains de l'universite de
l'Etat de New York aurait decele, sur des images enregistrees en decembre
dernier par le telescope spatial Hubble, plusieurs dizaines d'objets
celestes, dont les caracteristiques laissent a penser qu'il s'agit des
galaxies les plus lointaines jamais observees. Six d'entre elles battraient
meme le record de distance par rapport a la Terre, detenu jusqu'a present
par de tres lointains quasars. Leur tres faible lumiere parvenue jusqu'a
nous pourrait avoir ete emise lorsque l'Univers avait moins de 5 % de son
age actuel.
(Sciences & Avenir)
UN NOUVEAU RADAR POUR LES AURORES
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Sur l'ile arctique du Svalbard, les chercheurs europeens inaugurent ces
jours-ci un instrument qui compensera peut-etre la perte des satellites
Cluster: il s'agit du nouveau radar Eiscat qui doit sonder avec precision
les phenomenes d'aurores polaires.
L'antenne de 32 m de diametre est concue pour emettre des signaux de 500.000
W qui iront se reflechir sur l'ionosphere terrestre, entre 70 et 2 000 km
d'altitude. Les ondes diffusees en retour renseigneront les scientifiques
sur les precipitations de particules solaires qui perturbent la haute
atmosphere et les transmissions de programmes televises dans les regions
polaires. La construction du radar a ete financee par six pays, dont la France.
UN SATELLITE COSMOS LANCE PAR ZENITH
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La Russie a lance le 4 septembre un satellite d'ecoute electronique
Tselina-2 avec une fusee Zenith de Baikonour. Il completera la constellation
des ELINT de quatrieme generation qui se trouve sur une orbite circulaire a
850 km d'altitude inclinee a 71 degrés. C'est le dix-septieme engin de cette
serie d'engins construits par la NPO Youjnoe de Dniepropetrovsk (Ukraine).
La constellation se compose de deux plans orbitaux separes de 40 degrés sur
lesquels se trouvent en permanence trois a quatre satellites actifs. Sept
satellites ont ete lances au rythme de deux par an depuis 1992 (Cosmos-2219,
2227, 2237, 2263, 2278, 2297, 2322). Mais leur duree de vie etant
relativement courte (trois a quatre ans), ils doivent etre remplaces
regulierement. Ainsi, un second tir devrait intervenir d'ici la fin de
l'annee. La Russie dispose egalement d'une cinquieme generation d'ELINT
geostationnaire depuis 1986, le premier satellite etant Cosmos-1738.
Par ailleurs, une fusee Cosmos-3M a ete lancee le 5 septembre de Plessetsk
avec un satellite russe et, en charge additionnelle, le microsatellite
mexicain Unamsat. Le Mexique aurait paye 112.000 $ (560.000 F) pour ce
lancement.
SUR LE WEB
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L'excellent site astronomique d'Olivier Dulieu s'enrichit de l'histoire
complete du vaisseau Soyouz (du Programme luniare à la station Mir), tandis
que l'histoire de l'astronautique française est complétée de nouveaux
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http://www.geocities.com/CapeCanaveral/4337/index.html
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