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Space News InNet numero 140
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Space News InNet numero 140 jeudi 3 avril 1997
SOMMAIRE
Nouvelle lune a Houston
L'Europe spatiale veut rester competitive
L'Europe change de politique industrielle
Muses-B operationnel
La comete Hale-Bopp observee par ISO
Iridium tourne a vide
Chroniques martiennes
L'eau retrouvee de Jupiter
Les pulsars propulses par les neutrinos ?
Des SS-18 pour Teledesic
Un Univers plus grand de 15 %
Le decouvreur de Pluton disparait
Protection du module COF
Accord de principe ESA-NASA
Problemes a bord de Mir
Les news
NOUVELLE LUNE A HOUSTON
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Chaque annee, depuis Apollo 11, une grande conference est, a Houston,
consacree a la mi-mars, aux sciences du systeme solaire. Elle avait d'abord
reuni les investigateurs auxquels des echantillons lunaires avaient ete
confies. Puis les planetes eurent tendance a damer le pion a notre
satellite. I1 a derechef beaucoup retenu l'attention cette annee avec les
interrogations que pose sa glace polaire.
Clementine nous avait, dans un premier temps, revele l'existence sur la Lune
de secteurs ne recevant jamais le rayonnement solaire de sorte que la
temperature y reste tres basse. Cela au pole nord et surtout (sur 15.000 km2
par 240 degrésC) au pole sud, a l'interieur d'un cratere - Aiken -
representant la plus impressionnante formation avec 2.500 km de diametre et
une profondeur qui atteint 8 km par rapport aux terrains lunaires du
voisinage (soit 11 km par rapport aux sommets des remparts).
Son origine meteoritique est evidente, la dimension presumee de l'impacteur
situant sa formation a l'epoque cataclysmique du systeme solaire: sans doute
fut-il cree voici 4 milliards d'annees. Et on imagine que, depuis ce temps,
il constitua un collecteur naturel pour les eaux cometaires dont un calcul
de James R. Arnold fait estimer la masse totale a 2 milliards de tonnes, de
sorte que l'epaisseur de la couche de glace aurait pu etre considerable par
endroits s'il n'y avait pas eu de pertes, les scientifiques disposant de peu
de donnees sur la realite.
La doit toutefois etre versee une autre piece a l'actif de Clementine. Nous
avions naguere rapporte comment, lorsque la sonde etait devenue incapable de
recevoir ses ondes apres leur reflexion sur la Lune, la solution avait ete
trouvee de lui faire jouer seulement le role d'un emetteur, la fonction
receptrice etant devolue a des stations terrestres.
Les plus interessants resultats furent fournis par la retrodiffusion
lorsque, la Terre, Clementine et le pole sud de la Lune etaient presque
alignes; les regions polaires selenes recevaient le pinceau
electromagnetique de la sonde sous une incidence rasante; il etait reflechi
vers l'espace, mais egalement diffuse dans toutes les directions, notamment
vers le pinceau incident et en l'occurrence recu par la Terre dans des
conditions tres revelatrices de la surface frappee, avec une signature qui
etait bel et bien celle de la face.
Les scientifiques du Caltech, Bruce Murray en tete, sont tres affirmatifs.
Le doute subsiste quant a l'importance de la glace lunaire. Peut-etre
s'agit-il seulement de plaques decametriques. mais la realite de cette glace
ne fait guere de doute a leurs yeux, meme si les observations de Clementine
presentent les defauts du temoignage unique. C'est a sept reprises que le
vehicule spatial americain permit d'etudier les regions polaires de la Lune
en avril 1994. Le pole sud fut sonde au cours des revolutions 234, 235, 236,
237, les donnees recueillies lors des deux dernieres ayant du etre ecartees
car jugees douteuses; en revanche, une analyse des donnees obtenues lors des
revolutions 234 et 235 parait laisser subsister peu de doutes compte tenu
d'un pouvoir reflechissant ayant soudain pris au-dessus de Aiken des valeurs
beaucoup plus elevees tandis qu'un changement profond etait enregistre en
rayonnement polarise.
Le pole nord fut pour sa part survole lors des revolutions 299, 300, 301,
302, avec egalement des contestations. I1 ne presente pas une formation
comparable a Aiken et si l'on prend en consideration les changements
d'inclinaison de l'axe de la Lune au cours des temps la notion de saison
lunaire commence a etre introduite on doit admettre que des surfaces
beaucoup moins importantes furent maintenues dans l'obscurite a l'echelle
des durees cosmiques.
Un sujet de discussions non moins vives en marge de la conference est
l'impact qu'aura une decouverte de cette glace lunaire sur les programmes
selenes et notamment sur les futures missions pilotees. Ne s'imposerait-il
pas de creer une base au pole sud ?
Or, lorsqu'on approfondit la question, c'est pour trouver l'idee peut-etre
beaucoup moins seduisante qu'il n'y parait. Outre que, depuis le fond du
cratere Aiken, les communications avec la Terre pourraient ne pas etre
faciles, d'aucuns font observer que les astronautes auront besoin non de
glace mais d'eau et ce serait la fausse solution que de devoir, pour
fabriquer celle-ci a partir d'une glace a tres basse temperature,
transporter un materiel relativement lourd qui ne manquerait de consommer
beaucoup d'energie. Cette energie, comment en effet l'obtenir et comment
chauffer les habitations la ou le rayonnement solaire ne parvient jamais ?
L'unanimite est en revanche faite sur l'interet que vont presenter des vols
automatiques pour en savoir davantage. Et on peut dire que la mission
Prospector, attendue cette annee en septembre, tombe a pic: cette sonde,
concue dans le cadre du programme Discovery, emportera en effet un
spectrometre qui, depuis une orbite, pourra deceler l'hydrogene de la glace
lunaire et nous instruire de son importance.
Quant aux Europeens, ils devraient faire tres vite entrer dans une phase
concrete leur projet d'utiliser une Ariane 5 pour envoyer un module au pole
sud de la Lune...
L'EUROPE SPATIALE VEUT RESTER COMPETITIVE
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Le spatial en Europe se trouve dans une phase de transition. I1 doit faire
face a la stagnation des budgets des agences spatiales, a la mondialisation
des programmes majeurs, a un secteur commercial en pleine expansion, a
l'emergence de nouveaux domaines d'applications, etc. Et tout cela dans un
contexte international en evolution permanente. Ainsi, les Etats-Unis
dominent desormais le paysage spatial mondial, tandis que la Russie tente de
se maintenir a flot. Mais le Japon est en passe de devenir la seconde
puissance spatiale devant l'Europe , alors que la Chine et l'Inde
poursuivent leur croissance dans ce secteur.
Par ailleurs, les restructurations industrielles sont entrees dans une phase
active avec la formation de "geants". Aux Etats-Unis, Lockheed Martin a
regroupe Lockheed, Martin Marietta, General Dynamics, GE/Astro Space et
l'electronique de defense de Loral. Boeing a rachete Rockwell et McDonnell
Douglas, Hughes et Loral ont renforce leurs activites dans les
telecommunications spatiales, tandis que TRW reste isole.
En Europe, les restructurations sont en cours. Mais apres le rapprochement
entre MMS et le britannique BAe Space Systems, celui entre Aerospatiale et
Dasa sur les satellites (ESI) n'est pas intervenu et MMS a repris les
negociations avec le groupe allemand. Alcatel Espace, pour sa part, reste a
l'ecart et developpe sa strategie de systemier (programmes Syracuse,
Worldstar, SkyBridge, etc.). Quant a Alenia Aerospazio, la firme italienne
est deja tres proche de ses partenaires europeens, mais elle attend de
savoir ce qui va se passer en France avant d'envisager de construire quelque
chose de plus solide.
Tout cela constitue le debut d'une integration europeenne qui est au cœur du
nouveau plan strategique du CNES. Un plan qui met en avant le partenariat
avec l'industrie. Pendant que l'Union europeenne renforce son effort en
recherche et developpement (R&D) et que 1'ESA a mis sur pied une nouvelle
politique industrielle pour rendre l'industrie europeenne plus competitive.
Parallelement, Arianespace a opere un virage historique en creant un nouveau
groupe de prospective qui etudie toutes les possibilites d'evolution de la
filiere Ariane, tant en terme de nouveaux produits que de nouvelles
alliances. L'operateur devrait introduire le nouveau lanceur Ariane 5 sur le
marche des lancements commerciaux au debut de l'annee prochaine. En 1998, la
fusee lancera six a huit satellites, puis, en 1999, dix a douze autres.
Cependant, on compte seulement cinq contrats de lancement signes, les autres
devant l'etre cette annee. Mais Ariane 5 devra faire face a la concurrence
des nouveaux lanceurs Delta-3 et Sea Launch, qui ont deja chacun dix-huit
satellites dans leur carnet de commandes, ainsi que l'Atlas2AR, la fusee
chinoise LM-3B puis, a partir de 2000, la H-2A japonaise. Par contre, les
constellations de petits satellites qui echappent encore a Arianespace
devraient etre captees par la societe Starsem. Cette annee, Aerospatiale
devrait livrer cinq satellites de telecommunications (Nahuel-lA, Thaicom-3,
Sirius-2, Sinosat-1, Eutelsat-3Fl), le satellite meteorologique Meteosat-7
et les capsules Huygens et ARD.
En 1996, le chiffre d'affaires spatial de la firme etait d'environ 8,6 MdF,
dont la moitie pour les satellites. Cependant, les prises de commandes ne
representaient que 80 % de l'annee record en 1995. Matra, pour sa part,
devrait livrer trois satellites de telecommunications (Slynet4D, Hot Bird-3
et 4). Son chiffre d'affaires spatial atteignait 8,1 MdF en 1996.
Les deux constructeurs proposent de nouvelles plates-formes pour la
prochaine generation de satellites de telecommunications. Il s'agit du
Spacebus-4000 (3.5 a 4.4 t. 15 a 20 kW) et de l'Eurostar-3000 (3,4 a 4,6 t,
5 a 16 kW). Le systeme de propulsion pourra etre a biergol ou plasmique
(type SPT). Ces plates-formes sont destinees aux nouveaux services de
telecommunications (multimedias, telephone portable, telediffusion directe
et satellites multioperateurs). Ainsi, Aerospatiale propose le projet
Medsat. C'est un satellite geostationnaire qui diffusera des services
(telemedecine, enseignement, tourisme, etc.) dans les pays du bassin
mediterraneen. Le cout du satellite (600 MF) serait pris en charge par les
pays concernes en Europe, Afrique du Nord et Moyen-Orient.
Matra, pour sa part, propose les projets EAST et WEST. Le premier concerne
un satellite geostationnaire de telephonie mobile qui couvrira l'Europe,
l'Afrique et le Moyen-Orient. Mais le financement de ce projet de 750 M$
(3,8 MdF) devra etre trouve cette annee pour un lancement vers 2000. Le
second, WEST, completera les services d'EAST pour repondre a l'arrivee du
multimedia en bande Ka. Le projet prevoit un ou deux satellites
geostationnaires et neuf satellites en orbite intermediaire pour une
couverture mondiale.
Quant a Alcatel Espace, qui developpe la charge utile du satellite
indonesien Multi Media Asia (M2A) pour un montant de 100 M$ (560 MF), elle
vient de deposer une demande de licence aupres de la Federal Communications
Commission (FCC) pour sa constellation satellitaire multimedia SkyBridge,
jusque-la connue sous le nom de Sativod. Pour ce projet de 3,5 Md$ (19,6
MdF) qui sera operationnel en 2001, Alcatel souhaite mettre ce svsteme en
place en partenariat avec des operateurs, des industriels et des
fournisseurs de services.
En observation de la Terre, Matra realise la plate-forme polaire Envisat
pour l'ESA (4,2 MdF), tandis qu'Aerospatiale construit les satellites de
meteorologie de seconde generation (MSG) pour Eumetsat (4 MdF). Par
ailleurs, le satellite Spot-5 (3,5 MdF) et son successeur, le petit
satellite 3S (800 MF a 1 MdF), auront une resolution de 2 a 3 m afin de
repondre aux besoins du futur marche de l'imagerie spatiale. Dans le domaine
des satellites militaires, seul le programme d'observation optique Helios-2
est engage avec une participation financiere allemande attendue en 1998. Par
contre, les satellites d'imagerie radar Horus et de telecommunications
Trimilsatcom sont toujours en discussion avec l'Allemagne, leurs lancements
n'etant prevus qu'en 2005.
Enfin, l'Europe participe a la station orbitale internationale Alpha. Alors
que le module COF est en construction en Allemagne, le remorqueur ATV est
developpe sous la maitrise d'œuvre d'Aerospatiale, tandis que les etudes sur
une capsule CRV (vehicule de sauvetage) ou CTV (transport d'equipage) se
poursuivent au GEIE ARCA forme par l'Aerospatiale (44 %), MAN (41 %) et
Alenia (15 %). Les ministres europeens se serviront de ces etudes pour
decider, debut 1998, si l'Europe construit cette capsule ou si elle doit
plutot cooperer au programme X-28 de la NASA.
Christian LARDIER, Air & Cosmos
L'EUROPE CHANGE DE POLITIQUE INDUSTRIELLE
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La 129e session du Conseil de l'ESA au niveau ministeriel, qui s'est tenue a
Paris le 4 mars, a enterine les propositions qui lui etaient faites pour une
nouvelle politique industrielle. Sur les quatorze Etats membres, seulement
cinq etaient representes par leur ministre (Italie, Pays-Bas, France,
Angleterre et Belgique). Car tous les points de divergence avaient ete
regles au prealable au cours de quatorze reunions preparatoires. "Cette
decision marque une nouvelle etape dans la politique de l'Europe spatiale",
a declare Yvan Ylief, ministre belge de la Politique scientifique. "Elle va
permettre d'assurer la maitrise des couts avec un meilleur rapport
qualite-prix, d'ameliorer la competitivite de l'industrie europeenne et de
garantir une plus grande participation des petites entreprises", a-t-il
poursuivi.
La nouvelle politique industrielle a pour objectif d'assurer une rentabilite
accrue des ressources de 1'ESA, une croissance des parts de marches mondiaux
conquises par l'industrie europeenne, la mobilisation des competences
techniques et la stimulation des capacites d'innovation, notamment dans les
PMI-PME, ainsi que la recherche d'un equilibre entre les interets des
contractants principaux et ceux des sous-contractants.
Depuis 1972, la politique du "juste retour" posait des problemes avec des
sous-retours qui s'accumulaient chez certains Etats membres. Ces arrieres
devront etre regles avant le 31 decembre 1999. Ainsi, 33 MUC (214,5 MF)
seront mis a disposition de la Suede et la Suisse, des mesures speciales
permettront de transferer 40 MUC (260 MF) vers l'Italie au titre des modules
d'interface qui seront fournis pour la station orbitale Alpha, et d'autres
mesures seront prises sur le programme METOP pour transferer 20 MUC (130 MF)
vers l'Italie et 2,5 MUC (16,2 MF) vers la Suede.
Retour a la competition
L'ouverture a une plus large competition sera assuree par la politique de la
"juste contribution". Ainsi, pour les programmes obligatoires (scientifiques
et technologiques), le seuil minimal de retour industriel est ramene a 0,90
au lieu de 0,96. Par contre, pour les programmes facultatifs, un ajustement
de la contribution est institue avec une marge de plus ou moins 20 % (soit
une fourchette de 80 % a 120 %). Jusqu'a present, il fallait prendre des
mesures speciales meme pour un ecart de 1 %. Desormais, un programme
preparatoire autorisera une competition entre les contractants principaux
sans contrainte de retour pour les etudes de systemes, et les PMI-PME seront
directement impliquees des l'origine des programmes pour les etudes de
technologies. Pendant la phase de developpement, la proposition industrielle
devra etre complete et respecter les contributions des etats participants.
L'offre portera sur un cout global ferme qui ne pourra etre depasse que dans
le cas de modifications des specifications. Mais, une fois remise et
acceptee, elle aura une flexibilite budgetaire grace a l'ajustement des
souscriptions. Ce nouveau systeme permettra de corriger les exces du passe
et de renforcer la competitivite. "Cependant, il ne faut pas que les
contractants principaux dominent trop les PMI-PME, car une veritable
competition est necessaire", a insiste Jean-Marie Luton, directeur general
de l'ESA, prenant pour exemple le gain de 20 % obtenu grace a la competition
pour le contrat du segment sol de la mission Envisat.
En outre, l'ESA va developper une politique de partenariat avec l'industrie.
Des actions seront definies conjointement selon trois niveaux. "Il s'agira
d'abord de repondre aux besoins de l'industrie lors de la definition des
projets, d'obtenir ensuite une participation financiere de l'industrie, puis
d'utiliser les competences des centres techniques de l'ESA pour aider les
industriels", a precise Jean-Jacques Dordain, directeur adjoint pour la
strategie a l'ESA.
Par ailleurs, l'ESA juge preferable de remplacer un vol d'Ariane 5 avec le
remorqueur ATV par la fourniture aux Americains de modules d'interface
derives du MPLM destines a la station orbitale Alpha en echange du lancement
du module COF par le Shuttle en 2002 ou 2003. La valeur de ce "troc", qui
fait suite aux pre-negociations entre la NASA et l'ASI, est estimee a 200 M$
(1,12 MdF), dont 40 MUC pour l'Italie.
Christian LARDIER
MUSES-B OPERATIONNEL
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Le 12 fevrier, les ingenieurs nippons avaient affiche leur satisfaction
apres un lancement reussi de leur premiere M-5. La fusee avait bien place
sur une orbite initiale 220/20.000 km le satellite MUSES B (MUSES = MU Space
Engineering Satellite), destine a capter les ondes hertziennes du ciel grace
a une antenne de 50 m2 utiles.
En regard des 3.200 m2 de Goldstone et plus encore des 7.200 m2 d'Arecibo,
une telle surface apparaissait modique meme s'il est fort interessant
d'operer dans le vide loin des bruits de la Terre ou de son atmosphere. Mais
les donnees collectees par un radiotelescope en orbite, toujours renouvelees
du fait de sa mobilite, offrent l'interet de pou voir etre comparees (c'est
le principe de l'interferometrie) a celles d'instruments au sol . Tel est le
sens du programme international VSOP (Very long base interferometry Space
Observatory Program) qui - pour decupler voire centupler le pouvoir
resolvant d'un pool de 33 stations couplees a des horloges atomiques
autorisant une precision angulaire de 0,001 seconde d'arc se propose de leur
ajouter des satellites, tous visant les memes sources celestes de distances
et selon des directions differentes .
Des impulsions creees les 14, 16 et 21 fevrier ont eleve le perigee du
satellite japonais a 570 km comme prevu. Un GPS sur MUSES B a autorise des
manœuvres tres precises. Le 23, le reflecteur secondaire (1,1 m) est eloigne
a 3,4 m. Apres quelques emotions, c'est enfin le 28 le satellite ISAS va
alors etre appele HALCA (Hightly Advanced LaboratoCy For Communications and
Astronomy) un deploiement reussi de l'antenne principale. Son diametre (10
m) avait en effet interdit de la loger en configuration spatiale sous la
coiffe de la fusee. Non seulement l'ouverture devait avoir lieu en orbite,
mais en creant une subtile technique, les Nippons avaient en vue la
domination de procedures pour demain savoir deployer des antennes tres
grandes. L'idee d'une radio-astronomie spatiale est en effet ancienne: si
les operations KRT s'etaient deroulees comme l'avaient espere les
scientifiques de Biourakan, un ST-30 (30 m de diametre) aurait ete en orbite
en 1989 et un KRT-100 serait prepare a l'heure actuelle. Las, en depit de
moyens qui semblaient eprouves pour avoir ete herites de satellites
oceaniques militaires, le KRT-10 apporte en 1979 a Saliout 6 par le Progress
7 ne put guere operer, sa deformation ayant ete aussi severe que rapide.
Le probleme, en effet, n'est pas seulement de deployer une antenne
parapluie. Il s'agit de lui conferer une forme idoine avec l'assurance
qu'elle la conservera sous le rayonnement solaire: une surface de 50 m2
recoit une puissance calorifique pouvant etre proche de 70 kW et donc
deverser chaque minute 1 million de calories. Or, pour minimiser le cout des
missions, on veut des equipements legers. Ainsi le nombre de calories au
kilogramme est gigantesque avec tous les effets cumulatifs a redouter sur un
materiel promis a rester plus de la moitie du temps expose au Soleil, outre
les problemes inherents aux changements de temperature du fait de
l'alternance jour/nuit.
La solution nippone a tire parti d'une opportunite: quand un collecteur a
une vocation radio-astronomique, rien ne sert de le constituer par une
surface pleine. Il jouera aussi bien son role s'il est fait de mailles, des
l'instant ou celles-ci sont plus petites que la longueur des ondes a
reflechir (15 cm pour une frequence de 2 GHz). Et cela quelle que soit la
section du fil formant ces mailles: sous reserve d'offrir la resistance
mecanique suffisante, il pourra etre tres fin, eventuellement constitue par
un materiau plastique metallise, et ainsi intercepter une energie solaire
minime dont son haut rapport surface/volume rendra aisee l'evacuation radiative.
Mais la difficulte est alors grande d'obtenir une geometrie bien determinee:
le maillage doit epouser la forme d'un paraboloide modele avec un ecart
inferieur au millimetre. Une telle contrainte interdit de recourir a un
reseau qui serait tricote. Pour que ses parties ne puissent pas se deformer
il doit etre compose d'une hierarchie de cables, les uns jouant un role
structurel, les autres etant autant d'elements qui, pour constituer un
miroir hertzien, exigent d'etre disposes selon une certaine architecture,
tous devant etre maintenus tendus, d'ou une large exploitation par les
Japonais des ressources offertes par la geometrie du triangle.
Triangulaire est la section des six baleines. Ce sont des poutres non pas
telescopiques (concept interdit par une presence de cables de liaison sur
toute leur longueur), mais depliables. Pour avoir une idee de leur
cinematique, placez vos bras le long de votre corps, coudes plies et poings
a la hauteur des epaules, puis elevez-les.
Les Nippons avaient prevu 20 min pour une extension de ces poutres l'une
d'elle ayant ete deux jours durant recalcitrante en meme temps qu'elles
tiraient delicatement une hierarchie de triangles faits de tres minces fils,
avec des tendeurs destines a conferer a la surface creee par le maillage des
courbures partout idoines, chacun des quelque 5000 cables et brins ayant ete
optimise: il avait recu une longueur imposee par la position qui lui avait
ete assignee avec une elasticite telle que le tout constitue
radio-electriquement un paraboloide rigide. Independamment d'objectifs
astronomiques, un prodigieux mouvement est de ce fait engage avec ce succes
d'HALCA.
LA COMETE HALL-BOPP OBSERVEE PAR ISO
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La comete Hale-Bopp est actuellement visible dans le ciel francais.
Decouverte en juillet 1995, elle est passee au plus pres de la Terre le 22
mars et a atteint son perihelie le 1er avril. Le satellite d'astronomie
infrarouge europeen ISO l'a observe pour la premiere fois en mars, avril et
octobre 1996. Les premiers resultats de ses observations apportent des
nouvelles informations sur les cometes.
En mars, alors que la comete se trouvait encore a plus de 700 millions de km
du Soleil, la temperature du nuage de poussieres etait de -120 degrésC. En
octobre, alors qu'elle n'etait plus qu'a 420 millions de km, la temperature
etait remontee a -50 degrésC. Les mesures sur la composition de la poussiere
et de la vapeur de la comete, ainsi que les vitesses d'echappement de la
vapeur, permettront d'evaluer la perte de masse subie par la comete lors de
son passage pres du Soleil. Quant aux images obtenues par la camera Isocam,
elles serviront a etablir la courbe de lumiere du noyau, laquelle devoilera
a son tour sa forme approximative et permettra d'estimer sa periode de
rotation. Selon Dietrich Lemke, responsable de l'instrument Isophot, "nous
disposons d'un thermometre qui evalue la fievre qui gagne la comete alors
qu'elle s'approche du Soleil. A mesure que sa temperature s'eleve, un type
de glace s'evapore en premier, puis un autre, ces differents types de glace
ayant des signatures chimiques differentes dans la bande infrarouge du
spectre. Nous pouvons egalement identifier les poussieres minerales
s'echappant de la comete. ISO donne ainsi une impression vivante des cometes
en action, ce qu'aucun autre instrument ne peut faire".
Outre Hale-Bopp, ISO a etudie les cometes Schwassmann-Wachmann1, Chiron,
Kopff, IRAS-1 et Wirtanen. Cette derniere, cible de la mission Rosetta,
repasse dans la banlieue du Soleil tous les six ans.
IRIDIUM TOURNE A VIDE
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Les 75 ingenieurs et techniciens responsables du bon fonctionnement de la
station de controle de Landsdowne, en Virginie - un bijou technologique de
20 millions de dollars, construit pour gerer la constellation la plus
complexe jamais mise en orbite - semblent condamner a tester et retester
leur equipement, faute de satellite a controler. Apres avoir ete repousse
plusieurs fois depuis le debut janvier, le lancement de la premiere grappe
de 3 satellites, sur les 66 que compte le projet Iridium de Motorola, est
prevu pour mai. La date de mise en service du systeme de telephonie globale,
le 23 septembre 1998, n'a toutefois pas ete modifiee. Le Washington Post
(WP) se fait egalement l'echo du succes de l'Universite du Maryland, qui
vient de conclure un contrat de recherche de 60 millions de dollars avec la
NASA pour la conception et l'operation d'un satellite destine a etudier la
repartition des vegetaux sur la surface de la terre. Le comte de Prince
George, qui abrite le campus, est devenu ces dernieres annees une veritable
pepiniere d'entreprises de haute-technologie et compte plus de 23 000
emplois dans les secteurs correspondants.
CHRONIQUES MARTIENNES
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En aout 1996, une equipe de chercheurs originaires, pour la plupart, de la
NASA et de l'Universite de Stanford, annoncait la decouverte dans
l'Antarctique, a l'interieur d'une meteorite, de particules
submicroscopiques de matiere carbonee. Apres un examen pousse de ces
globules, la possibilite d'une forme de vie bacterienne sur Mars il y a plus
de 4,5 milliards d'annees a ete envisagee. Le San Jose Mercury News (SJMN)
rapporte le deroulement, hier a Houston, d'une conference de presse tenue
par 6 scientifiques, qui ont commente les 34 articles de recherche parus
depuis dans ce domaine. Le degre de scepticisme selon les representants
varie de 10 a 95%. La decouverte de composes carbones ne constitue qu'une
premiere etape. Il apparait necessaire de determiner si leur formation a pu
se faire en presence ou en absence d'organismes vivants, puis de verifier si
les bacteries martiennes ont les memes potentialites que les bacteries
terrestres. Cependant, meme les plus sceptiques n'ecartent pas l'eventualite
d'une forme de vie sur Mars.
L'EAU RETROUVEE DE JUPITER
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La secheresse des nuages joviens detectee le 7 decembre 1995 par le module
de descente de la mission Gaillet n'etait peut-etre qu'un effet local du au
fait que la sonde plongeait dans un "point chaud", siege de courants
descendants pauvres en vapeur d'eau. C'est ce que semblent confirmer les
mesures acquises depuis lors par l'orbiteur satellise autour de Jupiter, et
notamment par son spectrometre infrarouge Nims qui sonde la quantite de
vapeur d'eau atmospherique presente dans l'atmosphere jusqu'aux premieres
couches de nuages. Les donnees traitees par des astronomes americains et
francais confirment que les "points chauds" joviens ont une aridite analogue
a celle des courants d'air descendants et des nuages de vapeur d'eau qui se
dissipent en altitude dans les deserts intertropicaux de notre propre planete.
LES PULSARS PROPULSES PAR LES NEUTRINOS ?
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Le debat sur l'origine de la vitesse des pulsars - qui semblent se deplacer
avec une celerite suffisante pour s'ejecter du plan de la Galaxie-prend un
tour nouveau. Les physiciens de l'universite de Pennsylvanie, qui ont etudie
les processus subatomiques associes a la formation de ces residus de
supernovae, suggerent en effet que le mouvement final du pulsar (500 km/s en
moyenne) pourrait etre imputable a une emission legerement dissymetrique de
neutrinos. Jusque-la, les specialistes savaient que 99 % de L'energie
liberee par l'explosion d'une etoile massive etait emportee sous la forme
d'un flux de neutrinos. La nouveaute est que ces particules seraient
expulsees avec une intensite differente selon les couches de matiere et la
force du champ magnetique qu'elles ont a traverser dans l'etoile a neutrons
en cours de contraction. D'ou un effet de recul analogue a la propulsion
d'une fusee par ejection des gaz: une difference de 1 % dans la vitesse de
fuite des neutrinos suffirait, selon les chercheurs, a expliquer les 500
km/s mesures sur les pulsars.
DES SS-18 POUR TELEDESIC
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(Etoile rouge, dep. particuliere) - La firme americaine Microsoft est
interessee par l'achat en Russie d'un lot de fusees intercontinentales SS-18
reconverties en lanceurs spatiaux. Elle pourrait ainsi lancer une partie des
840 satellites de la constellation Televises avec une fusee dont la
fiabilite atteint 97 % en 140 tirs. Une vingtaine de satellites seraient
lances entre 2000 et 2001 par grappes de trois a l'aide de fusees SS-18.
UN UNIVERS PLUS GRAND DE 15 %
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La distance des etoiles cepheides proches serait superieure de 15 % a ce que
l'on pensait: un constat qui a des repercussions evidentes sur la question
des dimensions de l'Univers. Une equipe de chercheurs, incluant Georges
Paturel et Catherine Turon des observatoires de Lyon et de Meudon, a analyse
les mesures realisees par le satellite Hipparcos sur 36 cepheides localisees
dans un rayon de 3.000 annees-lumiere autour du Soleil. Le resultat est
edifiant: ces etoiles balises, utilisees comme indicateurs de distance, sont
plus eloignees que ne le suggeraient les mesures faites au sol. Consequence:
les cepheides possederaient en general une iuminosite intrinseque plus
elevee que prevu, et les amas d'etoiles ou galaxies dont elles avaient servi
a estimer l'eloignement seraient donc plus distants. D'autres travaux en
cours (concernant des etoiles autres que les cepheides et situees dans une
dizaine d'amas tres proches tels que les Hyades, les Pleiades ou Coma)
confirment que l'echelle cosmologique des distances doit etre revue de 10 a
15 % a la hausse.
LE DECOUVREUR DE PLUTON DISPARAIT
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Clyde Tombaugh s'est eteint paisiblement dans la nuit du vendredi 17
janvier, a l'age de 90 ans. L'astronome americain avait connu la gloire en
fevrier 1930 en decouvrant Pluton, la derniere planete, a l'observatoire de
Flagstaff (Arizona). Il partageait uniquement avec Urbain Le Verrier (pour
Neptune en 1846) et William Herschel (pour Uranus en 1781) le privilege
d'avoir trouve une planete dans le Systeme solaire. Clyde Tombaugh avait
ensuite consacre treize ans de sa carriere a la recherche d'une planete plus
massive et plus lointaine, qui aurait rendu compte des perturbations
gravitationnelles de Neptune. II avait decouvert a cette occasion plusieurs
centaines d'asteroides. Depuis 1973, il vivait avec sa femme Patsy dans une
petite maison ombragee de la banlieue de Las Cruces, au Nouveau-Mexique.
Dans son jardin, tronait le petit telescope qu'il avait construit en 1928.
Non loin de la, a Alamogordo, ou Clyde Tombaugh testa les fusees allemandes
V2 apres la guerre, l'Etat d'adoption de l'astronome a edifie un planetarium
qui porte son nom.
PROTECTION DU MODULE COF
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Aerospatiale a ete choisie par Alenia Aerospazio pour realiser la protection
antimeteorite et debris du module europeen COF de la station orbitale
internationale Alpha. Le concept retenu est celui d'un bouclier compose
d'une double "barriere" La premiere est assuree par une paroi metallique de
faible epaisseur. La seconde, qui joue le role de second "amortisseur" en
cas de fort impact, est constituee d'un empilement de materiaux composites a
base de tissus de Nextel et de Kevlar. L'ensemble est fixe sur les 100 m2 de
la paroi extreme du COF, sous forme de grands panneaux, recouverts d'un
revetement de surface qui participe au controle thermique du module. Les
panneaux de vol seront livres en juillet 1999 pour etre integres a Turin par
Alenia.
ACCORD DE PRINCIPE ESA-NASA
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L'ESA et la NASA ont signe le 5 mars un accord de principe sur la fourniture
de materiels supplementaires destines a la station orbitale Alpha en echange
du lancement du module COF par la navette en 2003. II s'agit des elements de
jonction n degrés2 et 3 derives du MPLM, ainsi que d'autres equipements.
L'ESA livrera a la NASA l'element n degrés2 en 1999 pour un lancement debut
2000. L'element n degrés3 suivra environ deux ans plus tard. Les autres
equipements, dont differents modeles de congelateurs, seront livres entre
aout 2001 et aout 2002.
PROBLEMES A BORD DE MIR
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Les generateurs d'oxygene par electrolyse de la station Mir sont tombes en
panne le 8 mars. Le premier a ete debranche en raison d'une trop grande
quantite d'air dans le systeme, et le second, qui produisait trop
d'hydrogene, l'a ete six heures plus tard. Les cosmonautes utilisent
desormais les reserves de cartouches a oxygene qui peuvent assurer deux mois
de vie a bord.
LES NEWS
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Allemagne
Deutsche Telekom ne remplacera pas ses satellites de telecommunications
DFS/Kopernikus et utilisera uniquement les satellites Astra de la Societe
europeenne des satellites (SES).
Dasa investit 4 M.DM (13,6 MF) dans la production des reservoirs d'ergols
pour satellites et livre le centieme modele de vol a l'ISRO.
Chine
la Chine confirme finalement la commande du satellite de telecommunications
Chinasat-8 a Loral pour 100 M$ (560 MF).
Etats-Unis
La NASA etudie un nouveau manifeste du Shuttle en raison du retard de six
mois dans le demarrage de la station Alpha.
McDonnell Douglas realise les essais acoustiques du nouvel interetage en
composite destine a son futur lanceur Delta-3.
Orbcomm signe un accord de distribution de ses services avec CTI (Coree du Sud).
Europe
La date du second vol de qualification d'Ariane 5 est fixee a la
mi-septembre au lieu du 8 juillet, soit neuf semaines de retard.
Eumetsat approuve la phase de transition pour le programme METOP d'un cout
global de 10,2 MdF.
La sonde europeenne Ulysses est mise a contribution pour etudier le vent
solaire lors du passage de la comete Hale-Bopp.
France
Aerospatiale livre la sonde interplanetaire Huygens a l'ESA.
Scot Conseil lance le projet GeoWeb Europe dedie au developpement d'un
service multimedia europeen d'information geographique.
International
La Chine approuve les changements du statut de l'organisation internationale
Inmarsat, ce qui renforcera sa position dans les liaisons mobiles terrestres
dans le monde.
MF = millions de francs francais - MdF = milliards de francs francais
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