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Space News InNet 163
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Space News InNet numero 163 dimanche 24 aout 1997
SOMMAIRE
Des satellites plus grands et plus petits
Le CSL joue la carte Prodex de l'ESA
Le rapport sur Arianespace sera pret en avril 1998
Trois cents satellites a lancer avant 2006
La NASA etudie une mission habitee sur Mars
Embellie a la NASA
Succes pour Pharao
Saft equipe le robot martien
Seyfert 1 et 2: une question de perspective
Le marche des stations sol en expansion
Ages glaciaires sur Titan
C'est a lire :
ABC de la relativite
DES SATELLITES PLUS GRANDS ET PLUS PETITS
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La tendance est toujours a l'augmentation de la masse des satellites de
telecommunications. La generation des satellites pesant moins de 2,4 t,
majoritaire il y a dix ans, devient minoritaire, laissant la place aux
satellites pesant entre 2,4 et 3,6 t. Les satellites d'une masse superieure
a 3,6 t devraient representer pres du tiers du marche vers 2005.
Entre-temps, a partir de 2000, la nouvelle generation des satellites pesant
plus de 4,5 t aura fait son apparition. Dans le cas des satellites
geostationnaires de telephonie mobile a vocation regionale, on parle d'une
masse superieure a 5 t, tandis que pour les constellations de satellites
geostationnaires destines aux applications multimedia, elle se situerait
entre 4 et 6 t.
Un marche pour Ariane 5
Actuellement, le lanceur Ariane 4 peut lancer des satellites pesant jusqu'a
4,5 t en orbite de transfert geostationnaire (GTO), alors que les Atlas-2,
Proton et Delta-3 ne peuvent aller au-dela de 3,8 t. Mais, bientot, avec
l'arrivee d'Ariane 5 sur le marche, il sera possible de lancer 6,8 t en tir
simple. Pendant que les nouveaux lanceurs Atlas2-ARS, Sea Launch, Proton-M
et EELV, qui feront leur apparition entre 1998 et 2001, pourront lancer des
satellites entre 4,5 et 5,0 t. Ces satellites auront une puissance et un
nombre de repeteurs toujours plus grands. Leur duree de vie sera par
ailleurs allongee en remplacant la propulsion a ergols liquides du controle
d'attitude par des moteurs plasmiques.
Grace a sa nouvelle plate-forme HS-702, Hughes va construire des satellites
dotes de 90 repeteurs, d'une puissance de 15 kW, d'une duree de vie de 15
ans et pesant jusqu'a 4,6 t. Pour sa part, Loral utilisera la nouvelle
plate-forme LaFayette pour son satellite Cyberstar en 2000. Cette
plate-forme, deux fois plus puissante que l'actuelle FS-1300, disposera de
16 kW pour une masse de 4,6 t (avec une possibilite d'extension a 20 kW).
Quant a Aerospatiale, sa quatrieme generation de plate-forme Spacebus aura
une puissance entre 15 et 20 kW pour une masse entre 3,5 et 4,5 t (contre
10 kW et 2,5 a 3,8 t pour l'actuel Spacebus-3000). Matra Marconi Space,
enfin, elabore la plate-forme Eurostar-3000 pour ses futurs systemes EAST
et WEST. A l'instar des autres constructeurs, Matra vise une puissance
maximale de 16 kW pour une masse comprise entre 3,4 et 4,6 t (contre 2 a 7
kW et 1,6 a 3,4 t pour l'actuel Eurostar-2000).
Par contre, pour l'observation de Terre (optique et radar), on constate
plutot une diminution de la masse des satellites. Car le marche de
l'imagerie spatiale n'est pas suffisamment developpe pour financer les
satellites, mais seulement leur exploitation. Il faut donc utiliser des
petits satellites qui coutent moins cher, mais ont une fiabilite moins
grande. Alors que les satellites lourds, plus couteux, sont tres fiables
grace a la redondance des systemes de bord.
Mais ces grands satellites, comme EOS-AM1 de la NASA ou Envisat de l'ESA
pour l'etude de l'environnement, ne sont construits qu'en un exemplaire. En
cas d'echec au lancement, les espoirs des chercheurs sont reduits a neant.
Tandis qu'un petit satellite perdu peut rapidement etre remplace grace a la
recurrence. Quant aux performances, elles sont ameliorees puisque ces
petits satellites serviront a la haute resolution. Ainsi, les trois
premiers satellites dont la resolution sera comprise entre 1 et 3 m seront
americains (Early Bird en juillet 1997, Carterra en decembre 1997 et
Orbview-3 en 1998). Mais ils seront suivis par d'autres satellites de la
classe Proteus (Aerospatiale) ou Leostar (Matra Marconi Space), comme les
projets 3S, ISIS, COSME, etc.
Tandis que les activites commerciales sont transferees au secteur prive,
celles qui ne font pas de profits restent dans le secteur public. Cinq
agences spatiales consacrent une part importante de leurs budgets aux vols
habites. Il s'agit de la NASA aux Etats-Unis, la RKA en Russie, l'ESA en
Europe, la NASDA au Japon et la CSA au Canada. Mais les programmes
scientifiques ne representent que 14 % du budget de la NASA, 15 % de celui
de la RKA et 14,5 % de celui de l'ESA (programme obligatoire). Au Japon,
ils ne sont pas entre les mains de l'agence spatiale NASDA, mais de
l'institut ISAS du ministere de l'Education. Mais ils comptent pour 22,5 %
du budget national. Alors que la Chine et l'Inde, qui misent surtout sur
les satellites d'applications, ne consacrent qu'environ 2 % de leur budget
aux programmes scientifiques.
Notre connaissance de l'Univers a ete considerablement amelioree par
l'utilisation des satellites astronomiques comme le telescope spatial
Hubble, l'observatoire infrarouge ISO ou l'observatoire solaire SOHO.
L'etude de la Lune va reprendre avec les sondes japonaise (Lunar-A) et
americaine (Lunar Prospector) en 1997, puis des sondes russe et europeenne
(EuroMoon) en 2000. La mission de retour d'echantillons de Mars est prevue
en 2005. Quant a la sonde Cassini/Huygens, elle atteindra Saturne et son
satellite Titan en 2004. Le programme Discovery de la NASA comprend les
missions Mars Pathfinder, NEAR, Lunar Prospector, Stardust, ainsi que l'un
des cinq candidats pour 2002. Le programme New Millenium, pour sa part,
comprend la sonde Deep Space-1, le Micropenetrateur martien, la mission
Multiple-spacecraft optical interferometer, ainsi que le satellite
Champollion en 2003.
Le marche des petits satellites va-t-il exploser ?
L'ESA souhaite introduire une certaine flexibilite dans son programme
scientifique. Car la pression financiere et programmatique est extremement
forte. L'enveloppe budgetaire aura ete reduite de 10 % en 1998, et si la
baisse continue jusqu'en 2000 et apres, il sera impossible de delivrer les
projets decides. Jusqu'a present, il a ete possible de faire des economies
sans reduire les ambitions, mais en faisant des sacrifices (arret du
satellite IUE, suppression d'une mission moyenne, etc.). Mais si la
decroissance du budget se poursuit apres 1998, le maintien du programme
devient irrealiste. D'autant plus qu'il faut egalement refaire le programme
Cluster, aller sur Mars et contribuer au futur telescope spatial de seconde
generation NGST. Il est donc indispensable de faire des economies
substantielles avec une gestion differente, une recurrence des missions et
l'introduction de petites missions.
L'objectif est de combiner les satellites FIRST et Planck dans la mission
moyenne M3 pour faire 30 a 40 % d'economies et de diviser M4 en deux
missions plus petites F2 et F3. Mais la premiere petite mission F1 devrait
etre le Mars-Express en 2003 d'un cout estime a 150 MUC (975 MF). Pour F2
et F3 en 2007 et 2008, il pourrait s'agir d'une contribution a NGST pour
175 MUC (1,1 MdF), d'une mission vers Pluton, d'etude du soleil ou
d'astronomie. Par ailleurs, la prochaine "pierre angulaire" pourrait etre
une sonde vers Mercure ou la mission LISA d'etude des ondes
gravitationnelles en 2009. De plus, il est envisage de faire des missions
technologiques SMART (Small Mission for Advances in Research and
Technology).
La premiere consisterait a tester un systeme de propulsion electrique
(ionique) dans le cadre d'une mission lunaire en 2001. Cette mission, aux
deux tiers technologique et a un tiers scientifique, coutera entre 50 et 60
MIJC (325 a 390 MF). Le moteur electrique permettra de lancer la future
mission vers Mercure hors d'une fenetre de lancement et de raccourcir le
temps du voyage. La seconde, d'environ 20 MUC (130 MF), servira a mettre au
point le controle de la trainee dans le cadre d'une contribution a la
mission Mini-Step de la NASA prevue en 2004. Cette technologie est
indispensable pour la future mission LISA.
Ensuite, deux autres missions SMART pourraient avoir lieu en 2006 et 2009.
Ces projets repondent a une preoccupation europeenne sur l'avance prise par
les Americains dans la preparation technologique aux missions. Ils
disposent de 2,1 Md$ (12 MdF) par an dont 500 M$ (2,9 MdF) pour la
technologie pure, soit dix fois plus que l'ESA. Les missions plus rapides
et moins cheres sont un atout fantastique des Americains. Il faut donc
faire un effort plus grand dans la technologie. Mais si le budget continue
de stagner au-dela de 2003, il ne sera plus possible de faire tout cela.
Christian Lardier, Air & Cosmos
CAPRICORNIO, LE MINI-LANCEUR EUROPEEN
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Alors qu'Aerospatiale discute avec l'Italie et le Bresil pour le petit
lanceur LCA-1, et que l'israelien IAI prepare le lancement de Shavit a
partir des Etats-Unis, les Espagnols et les Americains vont prendre de
vitesse la concurrence en developpant le premier petit lanceur europeen
Capricornio qui doit effectuer son vol inaugural en 1999.
En effet, le 16 juin, l'institut espagnol INTA va acheter deux etages a
poudre Castor-4B a l'americain Thiokol pour le petit lanceur Capricornio.
Le Castor-4B servira de premier etage, le nouveau second etage Deneb-T
etant toujours en competition entre Thiokol et une firme francaise. La
premiere fusee, qui sera lancee des Canaries (site a choisir), emportera
deux microsatellites de l'universite polytechnique de Madrid. Le premier,
Nanosat, est destine a de la messagerie, tandis que le second, Venus,
realise en cooperation avec le Mexique et l'Argentine, est dedie aux
telecommunications. Le Castor-4B est une version a pilotage (TVC) du
booster utilise sur les lanceurs Delta et Atlas-2AS. Le Castor-4B est aussi
utilise sur la fusee-sonde allemande Maxus, tandis que le booster le sera
egalement sur la future fusee japonaise H-2A. Il pourra, apres 2000, etre
lance a partir des Etats-Unis. Plusieurs sites de lancement sont a l'etude
(Wallops Island, Spaceport Florida, Vandenberg, Kodiak Island, etc.) pour
un marche estime de 2 a 6 tirs par an. Avec un troisieme etage, Capricornio
lancera 200 kg en orbite polaire. Thiokol a investi 12 M$ (70 MF) depuis
deux ans dans ce marche qui devrait demarrer en 1998.
Christian LARDIER
LE CSL JOUE LA CARTE PRODEX DE L'ESA
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Le programme PRODEX (Programme de Developpement d'EXperiences
scientifiques) est un mecanisme optionnel de l'ESA dans lequel la Belgique
jour un role tres actif. Il a ete mis en place en 1986 pour les
Etats-membres qui n'ont pas d'agence spatiale nationale, dans le but de
faciliter le financement de projets scientifiques dans l'espace.
Le centre spatial de Liege (CSL) utilise le systeme PRODEX pour financer
ses projets d'experiences spatiales. Il a ainsi pu realiser l'instrument
EIT (Extreme Ultraviolet Imaging Telescope) du satellite europeen SOHO. I1
participe egalement a des experiences majeures a bord d'observatoires
europeens et americains. L'Optical Monitor du satellite d'astronomie XMM,
co-aligne aux trois telescopes dans les rayons X, doit observer l'Univers
dans le domaine du visible au proche ultraviolet (150 a 550 nm). Cet
instrument est realise et teste par le CSL avec l'institut d'astrophysique
de Liege, les firmes belges Sparnex (Anvers), AMOS (Liege) et OIP/Delft
Sensor Systems (Oudenaarde).
L'Optical Monitor Camera du satellite d'astrophysique INTEGRAL
(International Gamma Ray Astrophysics Laboratory) doit etudier l'emission
visible des sources de haute energie sur lesquelles seront pointees les
instruments principaux. Le CSL collabore avec l'institut d'astrophysique de
Liege et l'INTA (Espagne), mais la contribution des industriels belges
n'est pas encore definie.
Le Far Ultraviolet Spectrographic Imager doit equiper le satellite
americain IMAGE (Imager for Magnetopause-to-Aurora Global Exploration) que
la NASA lancera en janvier 2000 dans le cadre du programme MIDEX (Medium
Explorer) pour l'observation globale de l'environnement magnetique de la
Terre. Le CSL, AMOS et OIP/Delft Sensor Systems doivent fournir en un temps
record la mecanique et l'optique de l'instrument. I1 s'agit de la premiere
participation de chercheurs et industriels europeens a la nouvelle
strategie "Faster, Cheaper, Better" d'acces a l'espace de la NASA.
Theo Pirard
LE RAPPORT SUR ARIANESPACE SERA PRET EN AVRIL 1998
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Jean-Marie Luton, nouveau pdg d'Arianespace, va elaborer dans les prochains
mois des propositions sur le role que devra jouer la societe dans la future
politique spatiale europeenne. Ces propositions porteront sur l'evolution
de l'actionnariat, de la famille Ariane et des lanceurs complementaires. Au
sujet de l'actionnariat, Aerospatiale demande le relevement de sa
participation, mais il est egalement possible de l'ouvrir a d'autres
actionnaires. "Il n'y a ni dogme du 51 % de l'Etat, ni dogme de la
privatisation. C'est un domaine tres sensible et complexe avec des interets
divergents des uns et des autres La solidarite des actionnaires est tres
importante pour aboutir a une societe solide", a declare Jean-Marie Luton.
Pour le ministere de l'Education nationale, de la Recherche et de la
Technologie, il importe que soient preserves les interets politiques et
economiques des Etats participant au programme Ariane avec le souci
constant de renforcer la competitivite des moyens de lancement europeens
sur le marche mondial.
Quant a la famille Ariane, l'utilisation d'Ariane 4 pourrait se poursuivre
au-dela de la phase de transition actuelle, la decision devant etre prise
avant l'automne. L'amelioration d'Ariane 5 pour lancer 7,8 t en 2003
devrait etre, quant a elle, decidee avant la fin de l'annee. De plus, une
modification plus importante un etage superieur reallumable pour lancer
deux satellites de 4,5 t en 2006 sera proposee a la prochaine conference
ministerielle de l'ESA. Selon Ralph Jaeger, directeur general adjoint pour
les affaires commerciales, il s'agit aussi de preparer Ariane 5 a la
seconde generation de constellations qui represente un marche de 200 MdF. A
l'avenir, Arianespace devra avoir un role plus important dans les
evolutions fondamentales d'Ariane.
"Ce qui doit etre fait releve beaucoup plus d'Arianespace" insiste
Jean-Marie Luton tout en precisant "qu'il faut que les gouvernements
s'impliquent pleinement avec un partage du financement". Au sujet des
lanceurs complementaires et des eventuelles alliances, Jean-Marie Luton a
confirme que des etudes etaient en cours (notamment le lancement de
Cyclone-3 de Kourou), mais "qu'il fallait que l'enjeu en vaille la peine".
Par ailleurs, Jean-Marie Luton a confirme qu'Arianespace disposait
desormais d'une "direction unique" qui allait assurer la continuite de la
societe qui selon lui "a tous les atouts necessaires pour reussir quels que
soient les changements a venir".
TROIS CENTS SATELLITES A LANCER AVANT 2006
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L'evolution du marche pour les prochaines annees sera dominee par
l'apparition des applications de la telephonie mobile et du multimedia,
estime Arianespace. Consequence: la taille des satellites a lancer va
encore croitre si l'on exclut le cas des constellations en orbite basse qui
n'interessent pas directement Ariane. A partir de l'an 2000, une nouvelle
classe de satellites de plus de 4,5 tonnes devrait ainsi emerger, tandis
que les engins de telecommunication de 3 a 4 tonnes constitueront le gros
des contrats de lancement. L'operateur de la fusee europeenne prevoit, par
ailleurs, qu'entre 210 et 250 satellites seront mis sur orbite d'ici 2004.
Un chiffre a rapprocher des 250 a 310 satellites geostationnaires de
telecommunication qui seront commandes a l'industrie avant 2006, selon les
etudes d'Euroconsult.
LA NASA ETUDIE UNE MISSION HABITEE SUR MARS
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Dans le cadre de son programme HEDS (Human Exploration & Development in
Space), la NASA a entrepris l'etude d'une mission de reference d'un vol
habite sur Mars. C'est le centre spatial Johnson qui est en charge de cette
etude. Selon David Kaplan, qui travaille sur cette mission, "le Congres et
le President pourraient decider en 2003 ou 2004 d'en faire le programme qui
fera suite a la station orbitale internationale ISS".
La mission consiste a envoyer entre 2010 et 2015 un equipage pour un sejour
martien de quelques 500 jours terrestres. Le scenario esquisse repose sur
l'utilisation d'un habitacle modulaire qui sera teste a bord de l'ISS, la
mise au point d'un propulseur nucleaire et l'installation d'un reacteur
nucleaire sur Mars. L'objectif n'est pas d'y aller faire quelques pas, mais
d'amorcer une presence humaine de longue duree a la surface de Mars.
Trois lancements seront necessaires au moyen d'une fusee ayant la capacite
de la Saturne 5, soit plus de 100 t en orbite terrestre. Les expeditions
rapides et lentes seront combinees. Le premier lancement prevoit l'envoi,
sur une trajectoire lente, d'un ensemble robotise comprenant un reacteur
nucleaire et une usine de traitement des materiaux martiens pour la
production d'ergols Le second lancement prevoit l'envoi automatique, sur
une trajectoire lente, la mise sur orbite martienne d'un module pour le
retour sur Terre et d'un autre de descente. Le troisieme lancement prevoit
le depart, sur une trajectoire rapide, d'un module habite par six a huit
personnes.
Theo Pirard
EMBELLIE A LA NASA
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Apres la conquete de la Lune, les vols de navette et la station
internationale, place a l'exploration scientifique de l'Univers. Tel est le
nouvel objectif affiche par la Nasa, apres l'allocation d'un budget de 13,5
milliards de dollars pour 1998 et la promesse d'une relative "stabilite"
pour les annees a venir. Les credits verses a l'agence devraient ainsi
atteindre 13,2 milliards de dollars en l'an 2000, au lieu des 11,6
milliards attendus. Principal beneficiaire de l'embellie: la science qui
recevra, dans le cadre du programme "Origines" de la Nasa, 2 milliards de
dollars l'an prochain. Cet effort permettra de lancer a un rythme accelere
une succession de petites missions d'etude d'Europe, de Pluton, du Soleil
et de recolte d'echantillons de cometes (programme "Feu et glaces").
L'initiative Mars Surveyor vise desormais le retour d'echantillons de la
planete rouge a l'horizon 2005. Est egalement avancee la date de lancement
de l'observatoire infrarouge Sirtf, qui partira en decembre 2001 et sera
suivi par des projets d'astronomie interferometrique en 2004-2005.
SUCCES POUR PHARAO
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L'horloge atomique par refroidissement d'atomes Pharao a parfaitement
fonctionne lors du troisieme vol de la campagne de vols paraboliques de
l'A300 Zero-G de Novespace. C'est une premiere mondiale a l'actif du LPTF,
du LKB, du LHA, du CERGA, etc. Le refroidissement etait assure par quatre
diodes laser reliees par huit fibres optiques au tube a atomes de cesium.
La boule d'atomes a 2 microkelvins est alors lancee a l'interieur d'une
cavite micro-onde pour former un signal de resonance. Ce dernier est
ensuite numerise par un calculateur qui asservit la frequence de
l'oscillateur sur la frequence atomique. Cette methode permet d'obtenir une
precision mille fois superieure aux horloges atomiques actuelles. Elle
devrait etre embarquee sur l'instrument ACES (Atomic Clock Ensemble in
Space) de la station orbitale internationale en 2002, aux cotes d'un maser
a hydrogene et d'une horloge a ions pieges. Ensuite, elle pourrait etre
utilisee dans le cadre d'une experience scientifique sur la relativite
generale. En outre, elle permettra d'ameliorer considerablement la
precision pour la navigation, le positionnement et l'interferometrie a
large base.
Christian Lardier
SAFT EQUIPE LE ROBOT MARTIEN
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Le robot Sojourner qui explore Mars depuis le 4 juillet, puise son energie
dans trois batteries realisees par Saft, filiale d'Alcatel. Ces batteries
accumulent l'energie captees par les panneaux solaires pour la restituer la
nuit aux equipements de controle du petit "rover". Devant fonctionner
jusqu'a -120 deg. C, ces batteries utilisent le couple lithium-chlorure de
thionyle.
SEYFERT 1 ET 2: UNE QUESTION DE PERSPECTIVE
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Les galaxies actives de Seyfert forment une seule et meme famille, et sont
toutes alimentees par un trou noir massif. Fini l'interrogation qui portait
sur le plus ou moins grand degre d'excitation de leur matiere. Les
astronomes australiens du mont Stromlo et de Siding Spring ont decouvert
que tout tenait a un effet d'obscurcissement du a l'orientation de ces
astres par rapport a la Terre. Les mesures en lumiere polarisee, realisees
au telescope AAT, ont montre que les galaxies de Seyfert 2 (que l'on
distinguait jusqu'a present par la forme de leur spectre) sont en fait
rigoureusement semblables a leurs congeneres, avec les memes raies
spectrales larges attribuees a de la matiere ionisee.
Elles ne se distinguent des Seyfert 1 que parce qu'elles sont "vues de
cote" alors que ces dernieres se presentent "de face" et devoilent
clairement leur regions centrales.
LE MARCHE DES STATIONS SOL EN EXPANSION
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La societe Euroconsult vient de publier un rapport sur le marche des
stations sol pour les telecommunications fixes, la television, la
telephonie mobile, etc. Selon Euroconsult, le marche representait 14,3 MdF
en 1986 (510.000 stations), puis 105,1 MdF en 1996 (21 millions de
stations), et devrait representer 268,4 MdF en 2006 (108 millions de
stations). Dans les telecommunications fixes, il representait 6,5 MdF en
1986 (7.000 stations), 5,1 MdF en 1996 (51.000 stations), et devrait
atteindre 12,6 MdF en 2006 (1,4 millions de stations). Pour la television,
il etait de 7,6 MdF en 1986 (502.000 stations), puis 86,6 MdF en 1996 (19
millions de stations), et devrait etre de 98,9 MdF en 2006 (36 millions de
stations). Enfin, dans la telephonie mobile, le marche de 255 MF en 1986
(1.000 stations), est passe a 13,3 MdF en 1996 (1,6 millions de stations),
et devrait atteindre 148,7 MdF en 2006 (31 millions de stations). Il fait
donc etat d'une tres forte progression au cours des dix dernieres annees,
qui devrait se poursuivre jusqu'en 2006.
AGES GLACIAIRES SUR TITAN
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L'epaisse atmosphere du satellite de Saturne, que l'on croyait stabilisee
par le seul effet de serre du methane, aurait connu de brusques periodes de
refroidissement et d'effondrement.
Les chercheurs de l'universite d'Arizona et de la Nasa ont en effet etudie
ce qui se passerait si, a l'inverse de l'hypothese envisagee
habituellement, I'abondance du methane et de ses derives n'etait pas
constamment entretenue par les eruptions volcaniques ou l'evaporation
d'eventuels oceans de surface sur Titan. Sans cet apport, le methane se
dissiperait alors dans l'espace, laissant l'azote, principal constituant de
l'atmosphere, se condenser Durant ces eres de glaciations temporaires, la
morphologie de Titan devait se comparer a celle de Triton, le satellite
givre de la planete Neptune.
C'EST A LIRE
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ABC de la relativite
Bertrand Russell, editions 10/18 bibliotheques 192p., 18x 10cm, 39FF
Il y eut, nous rappelle le dernier biographe en date d'Einstein (voir
ci-contre), des centaines d'ouvrages consacres a la relativite dans les
decennies qui suivirent son elaboration. Mais peu, assurement, comme ce
petit livre essentiel et accessible, au propre comme au figure puisqu'il
sort aujourd'hui en format de poche.
Ecrit par l'un des grands esprits de ce siecle - le philosophe et logicien
Bertrand Russell, coauteur avec Einstein du manifeste de juillet 1955 sur
le desarmement nucleaire qui sera a l'origine du mouvement Pugwash -, le
texte date pour l'essentiel de 1925 mais fut reactualise par son auteur en
1965, cinq ans avant sa mort. Il n'a, depuis, presque pas pris une ride.
Certes, les annees qui passent rendront caduque l'hypothese de la creation
continue de matiere et, en revanche, demontreront la realite des superamas
galactiques - deux choses encore discutees dans le chapitre sur l'expansion
de l'Univers. Mais l'exercice de vulgarisation des relativites auquel
Russell se livre, notamment sur la "loi einsteinienne de la gravitation",
eclipse par sa clarte bon nombre d'ecrits plus recents.
A n'en pas douter, le philosophe trouva avec l'œuvre de son contemporain un
defi a sa mesure: sur les pages plane comme une jubilation, celle d'un
esprit avide d'affronter tout ce qui pourra aiguillonner sa reflexion.
Russell semble ainsi se rejouir au plus haut point de la perte de reperes
que les relativites ont entrainee. Perte des valeurs, deja, a l'image de
cette "geometrie que l'on enseigne dans les ecoles depuis les Grecs (et
qui) est en train de perdre son autonomie dans la hierarchie des sciences
et d'etre annexee par la physique". Perte, surtout, de sens, nos sens,
ceux-la memes qui ont fonde la physique... mais trompe les astronomes
jusqu'a ce qu'Einstein arrive, "I'illusion la plus grave venant du fait
que, pour le Terrien, les objets dans I 'ensemble sont a peu pres immuables
et sensiblement immobiles". Quant a la conclusion, c'est un veritable hymne
a cette nouvelle theorie qui nous oblige a penser le monde moins en termes
"d'objets en mouvement" qu'en termes "d'evenements " et qui rend de fait
"notre savoir sur le monde materiel (...) bien plus abstrait qu'on ne se
l'imaginait autrefois".
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