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Space News InNet numero 123
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From: Jean Etienne <etiennj@mail.interpac.be>
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Date: Wed, 01 Jan 1997 23:12:01 +0100
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From owner-sat-space-news@tags1.dn.net Wed Jan 1 17: 17:36 1997
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Space News InNet numero 123 mercredi 1 janvier 1997
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OO L'equipe de Space News InNet souhaite a tous ses abonnes OO
OO et a tous ses lecteurs une excellente annee 1997, remplie OO
OO de bonheur, d'amour, de paix, d'harmonie, de bonne sante... OO
OO et pleine de projets spatiaux ! ;-)) OO
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SOMMAIRE
La technologie spatiale au service d'un milliard d'Indiens
Sativod du groupe Alcatel defie Teledesic
Starsem remporte son premier contrat
Reparation de Hubble: tout un programme
Cosmos-2335 en orbite
Lancement d'Inmarsat 3F3
Les News
Resume du 41eme Congres international d'astronautique tenu a Beijing (Chine).
Deuxieme volet: l'Inde (premiere partie: le Japon, dans notre numero 117)
LA TECHNOLOGIE SPATIALE AU SERVICE D'UN MILLIARD D'INDIENS
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Sous l'impulsion du Dr. Vikram Sarabhai (1919-1971), l'Inde s'est lancee
dans les annees 60 dans un ambitieux programme de technologie spatiale. Il
lui a fallu consentir beaucoup d'efforts pour reussir, en juillet 1980, le
lancement, avec une fusee nationale, d'un premier microsatellite. Objectif ?
Se doter de ses propres moyens d'acces a l'espace. Les systemes spatiaux
pour les telecommunications, la teledetection, la television constituent une
priorite du gouvernement federal indien pour relever les defis d'une
population en hausse, de la gestion de ses ressources, de l'exode rural et
de la concentration urbaine, pour faciliter la prevision des seismes et
l'organisation des secours urgents... Sait-on que 2/3 des 950 millions
d'Indiens sont sans instruction scolaire ? Les autorites de Delhi misent sur
le satellite de television pour entreprendre de la tele-education jusque
dans les campagnes.
Non seulement, la dimension spatiale aide les Indiens pour ameliorer leurs
conditions de vie ainsi que pour assurer leur decollage social et culturel.
Mieux: les efforts des chercheurs et industriels se revelent payants pour
l'economie nationale. A long terme, I'lndian Space Research Organisation
(Isro) entend aider les pays en developpement a acquerir et a exploiter les
techniques sur orbite pour des applications qui ont un impact direct sur la
vie de tous les jours. Elle a cree en son sein, avec les industriels
indiens, la societe Antrix Corporation, dont le slogan est: "The One Source"
(La source unique).
Antrix Corporation peut tout fournir a des prix competitifs, en raison qu'on
le veuille ou non et l'on pourrait parler ici de R&D/sueur des bas salaires
pratiques en Inde: depuis des services de lancements ou de consultance
jusqu'aux satellites de telecommunications ou d'observation, en passant par
les antennes, les senseurs, les images, les logiciels... Via Antrix
Corporation, l'Isro a obtenu de beaux resultats, en reussissant a
commercialiser l'exploitation de ses satellites dans le cadre international:
- l'imagerie multispectrale et a haute resolution qui est acquise avec les
satellite Irs (Indian Remote Sensing) de teledetection a donne lieu a un
contrat avec la societe americaine Eosat pour la promotion et la
distribution de leurs donnees dans le monde; il faut preciser que Eosat
etait interessee, car elle avait besoin des Irs pour remplacer ses Landsat
qui prennent de l'age...
- la capacite de communications en bande C (11 repeteurs dans les 6/4 GHz)
d'un Insat 2E, qui sera lance en 1997, fait l'objet d'une location a
l'organisation publique Intelsat; pour les telecommunications par satellites
en bande C, Intelsat doit faire face en Asie a une forte demande.
Ces importants contrats avec Eosat et Intelsat demontrent le savoir-faire
prometteur de l'Inde dans la maitrise des systemes d'applications spatiales.
Ils sont la consecration d'une technologie qui a su s'implanter, au prix
d'une tenacite patiente, dans une nation en developpement qui, l'an
prochain, fetera le 50eme anniversaire de son independance et la naissance
de son milliardieme citoyen !
Le programme de l'Inde dans l'espace depend d'un departement ministeriel ou
Dos (Department of Space); sa gestion est confiee a l'lsro. Le budget de
l'Inde spatiale ne cesse de croitre: de 250 millions de dollars (quelque 8
milliards de francs) en 1994, il atteint les 330 millions de dollars (plus
de 10 milliards) en 1996. La moitie de ce budget est consacre au
developpement de moyens de lancements. L'lsro emploie 16.740 personnes, dont
11.200 chercheurs, ingenieurs et techniciens, dans cinq grands centres:
- l'Isac (Isro Satellite Centre) a Bangalore, la cite de la soie, pour la
coordination de toutes les activites relatives a la technologie des satellites;
- le Vssc (Vikram Sarabhai Space Centre) a Thiruvananthapuram, pour les
systemes de propulsion et pour la conception des fusees, de plus en plus
puissantes;
- le Sac (Space Applications Centre) a Ahmedabad pour les efforts de
recherche et de developpement sur les systemes d'applications;
- le Shar (Sriharikota Range) sur l'ile de Sriharikota (au nord de Madras)
avec une infrastructure de lancements qui ne cesse de s'agrandir;
- le Lpsc (Liquid Propulsion Systems Centre) a Mahendragiri, pour la mise au
point des moteurs-fusees a liquides et des propulseurs cryogeniques.
Depuis le lancement de son premier satellite, le 18 juillet 1980, l'Isro a
reussi a mettre sur orbite six autres satellites depuis sa base de
Sriharikota. Pour I'an 2000, elle se dote de moyens qui assurent son
autonomie pour gagner les orbites polaire (pour les satellites
d'observation) et geostationnaire (pour les satellites de
telecommunications, de television et de meteorologie). Il est question de
deux lanceurs de fabrication indienne qui repondent le mieux aux besoins de
l'Inde pour ses satellites d'applications:
- Le Pslv (Polar Satellite Launch Vehicle) comprend quatre etages qui
combinent des propulseurs a poudre et a liquides. Le premier etage est forme
par un bloc, en cinq segments, de propergols solides pour une masse totale
de 129 tonnes; il est flanque de six moteurs d'appoint egalement a poudre.
Le deuxieme etage est propulse par un moteur Vikas, le modele "made in
India" du propulseur Viking qui equipe les Ariane 4 ! Le troisieme etage est
un propulseur solide de 7 tonnes. Le quatrieme etage utilise une paire de
petits moteurs a propergols liquides. L'ensemble qui fait 283 tonnes au
decollage est capable de placer un satellite d'une tonne sur une orbite
polaire. Deux satellites technologiques de teledetection ont ete lances par
des Pslv le 15 octobre 1994 et le 21 mars 1996.
- Le Gslv (Geosynchronous Launch Vehicle) est un lanceur a trois etages,
derive du Pslv. Les deux premiers etages sont ceux du Pslv, tandis que le
troisieme, entierement nouveau, emploie un moteur cryogenique qui est le
"nec plus ultra" de la propulsion. Les premiers Gslv, qui doivent etre
lances a partir de 1998, seront equipes d'un moteur cryogenique reallumable
qui est fourni par la firme russe KB Khimmach et qui produit une poussee de
76 kN pendant 800 secondes. L'Isro, dans le cadre du projet Cus (Cryogenic
upperstage), a d'ores et deja entrepris le developpement d'un propulseur
cryogenique indien qui doit avoir des performances identiques; son concept
est fige et les contrats avec l'industrie indienne sont finalises. Dans sa
version definitive, qui pourra lancer jusqu'a 2,5 tonnes en orbite de
transfert geostationnaire (entre 200 et 36.000 km), le Gslv aura sur son
premier etage a poudre quatre propulseurs d'appoint a liquides, chacun etant
dote d'un moteur Vikas ameliore. Sa masse au decollage depassera les 400 tonnes.
L'Inde a donne la priorite a l'utilisation des satellites pour les
telecommunications et la television (instructive) sur l'ensemble de son
territoire. Avec l'industrie americaine, elle a realise la premiere
experience de television educative sur une grande echelle (projet Site en
1975) et elle a acquis ses premiers satellites geostationnaires de
telecommunications et de television (systeme Insat-1 des 1982). L'Isro
affirme desormais son autonomie technologique avec ses nouveaux satellites
qui sont les Insat-2 geostationnaires et les Irs polaires.
Le systeme multi-applications Insat-2 utilise les satellites "made in
India", a savoir Insat-2A et -2B de telecommunications (bande C), de
television (bande S) et de meteorologie (radiometre), ainsi que Insat-2C de
telecommunications (bande C, bande S, bande Ku) et de television (bande S).
Sur Insat-2C, co-positionne avec Insat2B a 93,5 degres Est, un repeteur en
bande S (avec un tube de 50 W) est employe pour les liaisons avec les
mobiles. L'lsro prepare les Insat-2D et Insat-2E pour des lancements avec
Ariane 4 en 1997, ainsi que les satellites Gramsat de tele-education qui
seront mis en orbite par les fusees Gslv. Elle evalue les services et
performances pour la generation des Insat-3 dont le premier doit etre lance
en l'an 2000. Aux cotes de l'Agence spatiale europeenne, elle pourrait avoir
son role dans la mise en place du Gnss (Global Navigation Satellite System)
avec des relais en orbite geostationnaire.
Le programme Iris (Indian Remote Sensing) d'observation de la surface et de
l'environnement terrestres se poursuit sur une base operationnelle avec les
satellites de teledetection Irs-1B et lrs-1C (celui-ci etant equipe d'une
camera montrant des details de moins de 6 m !) qui sont lances par des
fusees russes Vostok-Molniya depuis Baikonour. L'lsro experimente de
nouveaux senseurs avec les Irs-P2 et Irs-P3 satellises par des lanceurs Pslv
depuis l'ile de Sriharikota. Les images de ces satellites sont utilisees en
Inde par la Nrsa (National Remote Sensing Agency) pour le Nnrms (National
Natural Resources Management System). Il y a le reseau des Rrsc (Regional
Remote Sensing Centres) qui traitent les donnees pour des systemes
d'information geographique. Ces centres regionaux exploitent l'imagerie
spatiale suivant les besoins locaux, a des fins socio-economiques, pour la
surveillance de l'environnement ainsi que pour la bonne gestion des ressources.
Les images des Irs sont disponibles sur l'ensemble du monde via la compagnie
americaine Eosat, qui fait concurrence a la societe francaise Spot Image.
Eosat s'est associee avec l'Inde en signant, le 2 fevrier 1995, un accord
avec Antrix Corporation. Ce sont au moins cinq satellites de teledetection
Irs qui sont en preparation pour etre lances dans les six prochaines annees.
Ces satellites serviront a la cartographie des sols, au controle des oceans
et a l'etude de l'atmosphere. Ces lancements confirment la volonte de l'Inde
d'etre un tenor pour la teledetection spatiale. L'lsro etudie pour 2005 la
generation des Irs-2 des satellites equipes de radars pour des prises de
vues tous temps.
La science spatiale indienne vit dans l'ombre des systemes d'applications de
l'lsro. L'Inde entend neanmoins preserver une longue tradition pour les
recherches en astronomie et en astrophysique. Elle tire parti des
fusees-sondes et satellites technologiques de l'Isro pour faire voler des
instruments destines a l'observation du ciel. Le satellite Irs-P3, lance en
mars dernier, emporte des detecteurs du rayonnement X de l'Univers.
Deux laboratoires, dependant du Dos, collaborent avec l'lsro: le Physical
Research Laboratory, d'Ahmedabad et le Space Physics Laboratory, de
Thiruvananthapuram. Il n'y a pas de programme indien pour des vols habites
dans l'espace. Mais, a l'invitation de Moscou, le pilote indien Rakesh
Sharma a sejourne et travaille, avec des cosmonautes russes, dans la station
spatiale Saliout 7 en avril 1984. Ce vol d'une semaine, qui comprenait
quelques taches scientifiques, dont une seance de yoga en impesanteur, est
reste sans suite.
Theo PIRARD, Athena
SATIVOD DU GROUPE ALCATEL DEFIE TELEDESIC
Le groupe Alcatel Telecom est deja associe a deux initiatives americaines de
constellations: les mini-satellites de telephonie mobile Globalstar de Loral
et les micro-satellites de messagerie et de localisation Starsys avec GE
Capital. En outre, il entend affirmer sa presence dans les applications
multimedia avec son systeme Sativod qui doit etre operationnel des 2001. Il
ose ainsi defier Bill Gates et son projet Teledesic d'une audacieuse
constellation de 840 satellites dans la bande Ka. Pour cela, il mise sur la
simplicite, la flexibilite, la rapidite et le faible cout de mise en oeuvre
d'une constellation de satellites pour une diffusion simultanee et
interactive de debits variables de donnees jusqu'a 80 Gbps, partout sur la
Terre.
Le 13 novembre, la filiale belge Alcatel Bell lancait une "premiere" pour la
realisation d'autoroutes de l'information dans le ciel: "la boite magique"
Cadenza qui assure la commutation ATM (mode de transfert asynchrone) dans
une station VSAT pour qu'elle echange des debits variables de donnees via
tout repeteur transparent d'un satellite. Comme l'explique
S.P.Chellingsworth, directeur des systemes avances d'Alcatel Telecom, "la
grande originalite de Cadenza est de realiser la commutation dans le ciel en
mettant le ciel dans la commutation". Plutot que d'avoir un commutateur ATM
sur orbite, on utilise un equipement terrestre qui permet l'interactivite
par cellules numeriques, tant pour des services d'utilisateur a utilisateur
que pour des applications d'utilisateur a reseau.
32 satellites en 2001
Alcatel Bell est en train de tester Cadenza dans le cadre d'initiatives de
la commission europeenne: THESEUS (Terminal at High Speed Stock Exchange
Users) vise a mettre les agents de change en prise directe avec l'ensemble
des bourses en Europe et VANTAGE (VSAT ATM Network Trials for Application
Group across Europe) sert a mettre au point une petite station pour des
applications multimedia. "Cadenza permet a Alcatel d'avoir un ancrage
immediat sur le marche des services interactifs avec des satellites
geostationnaires" precise P. de Bayser, responsable du developpement chez
Alcatel Espace. Selon lui, "Cadenza sera un produit cle dans le deploiement
du systeme Sativod. Notre objectif est d'etre les premiers sur le marche
mondial des services multimedia avec une systeme economique de satellites et
de terminaux "bon marche" au sol. Sativod, a l'oppose de l'ambitieux projet
Teledesic de Bill Gates, utilisera des technologies existantes et peu
complexes sans s'approprier une importante bande de frequences. Ce sera un
systeme souple, compatible et evolutif qui s'adaptera aux systemes
terrestres et au progres des applications du numerique".
Pour realiser Sativod, Alcatel Telecom est a la recherche de partenaires
parmi les institutions financieres, les contractants industriels et les
operateurs de systemes et de services. Selon P de Bayser, "Nous tenons a
avoir un partenariat international le plus large possible pour le systeme,
les satellites et leurs lancements. A l'image de Globalstar, dans lequel
nous sommes associes a Loral, nous prevoyons de demarrer la production des
satellites en 1999 et de deployer les 32 premiers pour 2001".
Le systeme complet comprendra 64 satellites sur orbite a 1450 km et quelques
400 stations de connexion utilisant l'equipement Cadenza. L'investissement
pour l'infrastructure Sativod est estime a environ 3 Md$ (15 milliards de
francs). Comparable aux systemes actuels de transmission de donnees, il doit
permettre l'acces global aux informations numeriques au moyen d'un
equipement individuel utilisant une parabole fixe de 0,4 m et coutant 700 $
(3.500 F). La transmission ATM se fera en bande Ku avec les terminaux
personnels (de 16 Kbits a 60 Mbits pour la reception, de 16 Kbits a 2 Mbits
pour l'emission), en bande Ka avec les stations de connexion (jusqu'a 1
Gbits par satellite).
Theo PIRARD
STARSEM REMPORTE SON PREMIER CONTRAT
Quatre mois apres sa creation officielle, Starsem a signe son premier
contrat avec Globalstar pour trois lancements fermes et huit options. Chaque
tir de la fusee Soyouz emportera quatre satellites Globalstar sur une orbite
circulaire a 1.400 km d'altitude inclinee a 52 degres. A cet effet, le
lanceur sera dote d'un quatrieme etage Icare qui placera chaque satellite de
500 kg a un endroit precis de l'orbite. Cet etage reallumable est un
materiel "sur etagere" puisqu'il s'agit en fait du module de service des
satellites militaires Kuban qui ont deja effectue plus de trente missions.
Les lancements sont prevus au dernier trimestre de 1998 depuis Baikonour
(Kazakhstan). Le montant d'un lancement avec Soyouz, meme s'il n'a pas ete
communique, devrait s'elever a environ 35 M$ (175 millions de francs), soit
un contrat qui serait de l'ordre de 100 M$ (500 millions de francs) pour
Starsem.
A l'origine, ces douze Globalstar devaient etre lances par une fusee
chinoise LM-2E/TS. Or, les recents echecs de LM-2E ont fait craindre a
Globalstar la perte simultanee de douze satellites. Un risque que la firme
ne pouvait pas prendre, compte-tenu de l'arrivee sur le marche du systeme
concurrent Iridium (la premiere grappe de trois satellites doit etre lancee
par une fusee Delta-2 le 22 decembre). Par contre, la LM-2E sera utilisee
par Loral pour un satellite de telecommunications geostationnaire en 1998.
Le lanceur Soyouz et son derive Molnya ont deja ete lances depuis 1957 a
plus de 1.500 exemplaires avec une fiabilite confirmee de 97,5 %. Mais sa
production a connu un important ralentissement puisque le nombre de
lancements etait de 32 en 1992, 25 en 1993, 18 en 1994, puis 16 en 1995.
Enfin, il devrait etre de 13 cette annee, dont deux echecs dus a un probleme
de coiffe. Le prochain tir, prevu le 10 decembre avec le satellite Bion,
sera suivi d'un dernier tir avec un satellite militaire Cosmos avant la fin
de l'annee. Lors de la creation de Starsem, la fabrication d'un lanceur et
les approvisionnements pour quatre autres avaient ete lances. Aujourd'hui,
grace au contrat Globalstar, Starsem a pu lancer d'autres approvisionnements
a long terme (moins de dix fusees). La cadence de production annuelle est de
10 a 12 lanceurs pour les besoins nationaux de la Russie. Mais pour repondre
a la demande commerciale, elle pourrait etre doublee sans trop d'efforts.
Le principal concurrent de Soyouz est la fusee americaine Delta-2 dont le
lancement est plus cher d'environ 10 M$ (50 millions de francs). Ensuite,
viennent le lanceur chinois LM-2C, la Zenith-2 ukrainienne et la Proton
russe. Par ailleurs, le couple Rockwell-Youjnoye a recemment ajoute sur le
marche le lanceur Cyclone. Ils devront se repartir un marche estime a 400
satellites a lancer jusqu'en 2005 (n'incluant pas la constellation Teledesic).
Plus de la moitie de ce marche est deja pris par les constellations
Globalstar, Iridium, ICO, Odyssey et Sativod. Mais il existe d'autres
projets qui devraient bientot demarrer, comme M-Star de Motorola, West de
Matra Marconi Space, etc.
L'atout majeur de Starsem reside dans le preavis tres court pour le client
qui peut obtenir un lancement dans un delai de 10 a 12 mois. Mais ce premier
succes de Starsem a une autre consequence. Il va permettre au TsSKB de
Samara de reactiver les projets de lanceur Soyouz-2 (alias Rus) et de
satellite Nika (successeur des Bion, Photon et Ressource-F) qui souffraient
d'un manque de financement de la part de la RKA. Si tout va bien, ils
devraient effectuer leur premier vol en 1999.
Christian LARDIER, Air & Cosmos
REPARATION DE HUBBLE: TOUT UN PROGRAMME
Les responsables de la Nasa sont engages dans une phase de revues critiques,
de tests et de simulations qui doit aboutir au lancement, le 13 fevrier
prochain, de la deuxieme mission de reparation du telescope spatial Hubble.
Au programme: quatre sorties orbitales de 6 h qui permettront a l'equipage
de la navette Discovery d'installer de nouveaux instruments scientifiques
(spectrographe et camera infrarouge) et de remplacer des enregistreurs a
bande vieillissants, des senseurs de guidage ou des composants electroniques
defaillants. Les responsables des operations avouent cependant eprouver une
certaine inquietude a l'egard des panneaux solaires qui equipent Hubble
depuis 1993 et qui ne seront pas remplaces avant la troisieme mission de
maintenance, en 1999. Ceux-ci paraissent aujourd'hui voiles et degrades
suite a leur sejour dans l'espace.
COSMOS-2335 EN ORBITE
La Russie a lance avec succes le 13 decembre le satellite militaire
Cosmos2335 a l'aide d'une fusee Cyclone-2 de la base de Baikonour
(Kazakhstan). Il s'agit d'un satellite de surveillance oceanique du type
EORSAT construit par la firme Arsenal de St-Petersbourg. Il complete la
constellation des EORSAT qui sont places sur deux plans decales de 145
degres, chaque plan ayant trois satellites separes de 120 degres
(Cosmos-2258, 2264, 2293, 2313, 2326 et 2335). C'est le 44e satellite de la
serie depuis 1974.
LANCEMENT D'INMARSAT 3F3
Le troisieme satellite de telecommunications Inmarsat-3 a ete lance avec
succes le 17 decembre par une fusee Atlas-2A de Cape Canaveral (Floride). Il
sera positionne a 178 degres Est au dessus de l'ocean Pacifique ou il
entrera en service le 25 janvier. Inmarsat-3F3, construit par Lockheed
Martin, a une charge utile de Matra Marconi Space. Avec ses deux
predecesseurs qui couvrent l'ocean Indien et l'ocean Atlantique, Inmarsat
pourra distribuer ses services sur l'ensemble du globe. Les deux derniers
satellites de la serie doivent etre lances par des fusees Ariane 4 en 1997.
LES NEWS
Etats-Unis
Le 19 decembre, la sonde Galileo a survole pour la premiere fois Europe,
satellite de Jupiter, d'une distance de 692 km.
L'astronaute John Blaha a recolte les premiers grains de ble entierement
developpes en apesanteur.
Kodak va fournir des elements pour la camera du satellite QuickBird de
EarthWatch qui doit etre lance en 1998. La camera aura une resolution de 0,82 m.
Europe
La campagne Ariane 502 debutera le 9 avril, le tir est reporte d'avril a
debut juillet. Le dernier tir de qualification Ariane 503 n'aura pas lieu
avant novembre.
Arianespace ouvre une troisieme representation commerciale a Singapour. Les
precedents bureaux sont a Washington et a Tokyo.
En 1996, Arianespace a lance 15 satellites, signe 19 contrats et a 42
satellites a lancer pour un montant estime a environ 3,4 Md$ (17,5 milliards
de francs).
Russie
Mars-96 serait retombe dans une zone frontaliere entre le Chili et la Bolivie.
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