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Space News InNet numero 136
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Space News InNet numero 136 vendredi 28 fevrier 1997
SOMMAIRE
Mir, an 12
La "nouvelle donne" de l'Espace
Les ambitions de Motorola dans les telecoms
Un congelateur Matra pour la station Alpha
Garder la coherence
Un plan strategique pour le Cnes
Espace profond et poussieres d'etoiles
Trois nouveaux Meteosat pour 2000
News Corp et Echostar sur la meme orbite
C'est a lire :
Un reve devenu realite
MIR, AN 12
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"Omnes vulnerant, ultima necat" (toutes blessent, la derniere tue): le
poids des annees est maintenant devenu tres lourd, avait-il ete affirme
lors des precedents anniversaires de Mir.
Mais la station russe est toujours plus intensement exploitee; ainsi
a-t-elle accueilli en moyenne 3,15 hommes et femmes de facon permanente en
1996.
Elle avait quitte Baikonour le 19 fevrier 1986 et a l'epoque, on avait juge
audacieux de lui assigner dix annees avec deux cosmonautes a bord.
Or voici qu'un tout autre discours nous est aujourd'hui tenu. L'ete
prochain, Leopold Eyharts volera pendant trois semaines pour poursuivre le
programme Cassiopee. Et on prevoit en 1999, avec un nouveau materiel,
quatre mois pour la mission de Jean-Pierre Haignere, que pourrait suivre un
vol au moins aussi long de sa doublure. Les Russes semblent maintenant
raisonner comme si Mir avait l'eternite devant elle.
A ce revirement, on donnera une explication politique. Apres avoir renonce,
par manque d'argent, a lancer Mir-2, les Russes auraient volontiers concu
Alpha par un accouplement a Mir-1 de troncons americains. C'est toutefois
une formule que les Etats-Unis ont ecartee. Depuis lors, nous sommes dans
une impasse dont pourrait faire sortir une solution mixte. Si un materiel
made in USA devait remplacer plusieurs des elements que les Russes auraient
du construire, Alpha deviendrait dans sa premiere phase essentiellement
americaine, a l'exception de quelques elements dont le FGB promis a etre
lance en novembre prochain. Mais alors, en vis-a-vis, on serait fort
heureux, a Moscou, de continuer a disposer de cette station presque
entierement russe qu'est la Mir actuelle (nous disons presque, parce qu'il
faut compter avec une reconception des derniers modules par les
Americains). Nous aurions selon ce scenario deux stations internationales
si Mir restait exploitee jusqu'en 2004, voire pourquoi pas pendant toute la
vie d'Alpha. Encore faudrait-il qu'elle en soit capable.
Et la nous decouvrons le second volet du revirement. On nous parlait, voici
deux ans, d'une station presque a bout de souffle. Mir nous est presentee
maintenant comme jeune, l'accent etant mis sur ce fait que seul son corps
central est en orbite depuis 1986. Kvant-1 fut lance en 1987, Kvant-2 en
1989, Kristal en 1990. Et une pause fut observee: 40 hommes et femmes
occuperent une station flanquee de deux modules lateraux seulement, de
sorte que Mir n'a pas 6 ans par l'age moyen de ses elements.
Mieux. Les cosmonautes insistent sur le role joue par ses plus recents
modules, Spektra et Priroda, ce dernier etant la-haut depuis moins d'un an:
fonctionnels, ils ont apporte aux equipages autrefois confines dans un
corps central dont la temperature pouvait depasser de 10 degres C celle du
reste de la station la place qui lui manquait. Ils offrent en effet non
plus un couloir mais un espace dans lequel il est agreable de travailler.
Par ailleurs, les systemes fondamentaux ont ete considerablement
transformes voire remplaces, et cela ne manque pas de rappeler l'histoire
du couteau de Jeannot dont on change tantot la lame, tantot le manche.
Nous n'en sommes assurement pas la: les 110 t de Mir et sa complexite
interdisent un renouvellement complet. A defaut, les reparations majeures
sont effectuees et de nouveaux moyens mis en oeuvre. Ainsi aujourd'hui
l'oxygene est obtenu par electrolyse de l'eau avec le nouvel Elektron.
Les Russes vont utiliser Mir aussi longtemps qu'ils le pourront, quitte a
risquer un jour l'accident par lequel une fin serait mise a son occupation,
mais en faisant tout pour que ce soit le plus tard possible. Et en prenant
toutes les dispositions pour que cet accident, s'il arrive, reste materiel,
sans que la vie des equipages soit menacee.
C'est l'occasion d'attirer l'attention sur un point trop peu evoque: la
securite de la station est d'abord celle des vaisseaux qui la desservent.
Non seulement un ou deux Soyouz sont toujours accouples a Mir, mais la
possibilite s'offre desormais qu'un Progress cohabite avec deux Soyouz
amarres grace a la piece pour navette installee par les Americains sur
Krystal. Ces Soyouz sont utilisables a tout moment pour le rapatriement des
cosmonautes, au programme desquels figurent regulierement des exercices
d'evacuation. Dans le cas d'un accident aussi grave qu'un incendie, ces
Soyouz pourraient prendre leur autonomie rapidement. Si la station devenait
inhospitaliere en raison d'une paralysie de ses systemes ou parce que sa
paroi aurait ete perforee, ils constitueraient des refuges dans lesquels
les cosmonautes pourraient sejourner quelques heures avant de decider un
retour vers la Terre dans les conditions les plus favorables.
L'avenir de Mir repose bel et bien sur le Soyouz. Or c'est un vaisseau dont
les techniciens ont eu tout loisir, depuis plus de deux decennies,
d'etudier le vieillissement puisque, a chaque fois, la cabine est recuperee
et nombre de mesures ont pu etre prises afin de remedier a ses points
faibles. En 1965, Korolev avait concu le Soyouz solide mecaniquement. Il
l'est devenu techniquement avec un temps de garantie n'ayant cesse
d'augmenter: 210 jours sont actuellement autorises, le Soyouz TM-23 etant
revenu, le 2 septembre dernier, apres 194jours. Eyharts pourrait, avec le
Soyouz TM-25, regagner la Terre seulement apres la mi-septembre.
Albert Ducrocq, Air & Cosmos
LA "NOUVELLE DONNE" DE L'ESPACE
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Plusieurs evenements qui ont marque la fin de 1996 auront un impact en
1997. Cette annee est celle des 40 ans de la "premiere" historique du
Spoutnik russe qui, lance de Baikonour, ouvre la route du Cosmos. Dans la
foulee du Spoutnik 1, quelque 4.800 satellites ont ete mis sur orbite de la
Russie (et du Kazakhstan), des Etats-Unis, de la France (et de la Guyane
francaise), d'Australie, d'une plate-forme italienne, au large du Kenya, du
Japon, de Chine, d'Inde et d'Israel.
L'astronautique a debute dans le contexte de la guerre froide, sous la
forme d'une rivalite entre les blocs sovietique et americain. Quatre
decennies plus tard, cette astronautique vit, necessite oblige, a l'heure
de la cooperation internationale. Le business de l'espace, avec les
satellites de telecommunications et de television, d'observation et de
navigation, prend une dimension planetaire et donne lieu a une lutte
d'interets. Au cours de 1997, on doit assister:
- a la creation annoncee en 1996 de la nouvelle societe PanAmSat de
telecommunications spatiales avec la fusion de Hughes Communications Galaxy
(filiale du numero 1 dans la fabrication des satellites commerciaux) et de
PanAmSat; la premiere gere dix satellites au-dessus des Etats-Unis et la
seconde a un systeme global avec quatre satellites;
- a la naissance effective d'un geant dans le domaine aerospatial; la
nouvelle compagnie Boeing qui fusionne Boeing, Rockwell et McDonnell
Douglas doit realiser un chiffre d'affaires qui depassera les 48 milliards
de dollars, soit pres de 1.500 milliards de francs belges;
- a la poursuite de l'exploitation, avec des equipages russo-americains, du
complexe Mir de 130 tonnes autour de la Terre; la societe Rkk Energya
compte sur la Nasa et sur des missions internationales (avec un Allemand,
avec un Francais) pour maintenir, dans un climat difficile de "vaches
maigres", la station en service;
- au demarrage de la construction de l'International Space Station; les
premiers elements modulaires un module russe lance de Baikonour, et un
equipement americain amene par la navette doivent etre satellises a la fin
de l'annee, mais le deroulement jusqu'en 2002 de ce programme de grande
envergure est affecte par la crise du budget spatial de la Russie;
- a l'heure de verite pour les nouvelles fusees Ariane 5 en Europe et
Longue Marche 3B en Chine, qui doivent faire la preuve de leur fiabilite.
Ariane 5 va effectuer deux vols de demonstration en juillet et en novembre,
tandis que la Longue Marche 3B doit etre operationnelle au printemps. A
noter que le cout des travaux supplementaires pour le developpement
d'Ariane 5 est estime a 313 millions d'ecus, soit 12,5 milliards de francs;
- aux debuts du deploiement, sur des orbites basses, des constellations
d'Iridium (operationnel avec 66 mini-satellites), de Globalstar (48
mini-satellites), d'Orbcomm (36 microsatellites) pour des systemes, dits
Gmpcs (Global Mobile Personal Communications by Satellite), de
telecommunications d'envergure mondiale;
- a la mise en oeuvre, dans le cadre d'initiatives privees des premiers
satellites d'observation a haute resolution (capables de visualiser des
elements de moins de 5 m), qui utilisent des technologies ayant vu le jour
dans des programmes de la Nasa et du departement de la Defense: le
satellite Early Bird de la societe EarthWatch, le satellite Orb View
d'Orbital Image et le "satellite-espion" commercial de Space Imaging;
- au retour vers la planete Mars avec deux sondes americaines (Mars Global
Surveyor et Mars Pathfinder) qui sont parties a la fin de 1996 et
l'atteindront pendant cet ete; il s'agit d'en savoir plus sur les traces
d'une vie microbienne a la surface martienne;
- a une reprise des missions autour de la Lune avec les sondes Lunar-A du
Japon et Lunar Prospector de la Nasa; leur interet a grandi depuis qu'on
semble avoir decouvert "un lac gele" au pole Sud lunaire !
Et maintenant, retour a 1996 ! Nous avions presente un premier bilan
couvrant le debut de l'annee, maintenant, la suite…
4 septembre : les Forces spatiales militaires de Russie font appel a la
technologie ukrainienne pour Cosmos 2333. ce satellite d'espionnage
electronique et sa fusee Zenit 2, lancee de Baikonour, sont realises par
Npo Youchnoye, a Dniepropetrovsk.
5 septembre : Un microsatellite mexicain, baptise Unamsat, pour l'etude des
poussieres de meteores, est lance du cosmodrome russe de Plesetsk en meme
que le satellite Cosmos 2334 de navigation militaire.
6 septembre : une fusee Proton K est utilisee pour la deuxieme fois a des
fins commerciales pour lancer le satellite Inmarsat 3 F2 pour les
communications avec les mobiles.
8 septembre : la societe americaine GE Americom lance du Cape Canaveral,
avec une fusee Atlas 2A, le satellite de telecommunications GE-1.
11 septembre : le vol 91 d'Ariane sert a mettre sur orbite le satellite
Echostar 2 de television directe pour les Etats-Unis.
12 septembre : le 27eme satellite de la constellation Navstar 2, destinee a
la navigation sur terre, est lance par une fusee Delta 2 depuis le Cape
Canaveral.
du 16 au 26 septembre : se deroule la mission Sts-79 avec la navette
Atlantis, equipee du module Spacehab, qui va s'arrimer pour la quatrieme
fois a la station Mir. La Nasa procede a une releve d'astronaute en
laissant a bord John Blaha et en ramenant Shannon Lucid, qui vient
d'etablir le record feminin de vol spatial, avec plus de 188 jours en
impesanteur.
26 septembre : une fusee Proton lance de Baikonour le satellite russe
Express 2 de telecommunications et de television.
30 septembre : la Nasa et l'Agence spatiale europeenne mettent fin a
l'exploitation du satellite d'astronomie IUE (International Ultraviolet
Explorer) apres 18 ans et demi d'observations extremement fructueuses.
du 20 octobre au 4 novembre : la Chine va manoeuvrer sur orbite son
satellite Fanhui Shi Weixing, dote d'une capsule recuperable; celle-ci
ramene sur terre une moisson de cliches et les resultats d'experiences en
impesanteur.
Du 21 au 23 octobre : l'Union internationale des telecommunications (Uit)
organise a Geneve le premier forum mondial sur les nouveaux systemes a
satellites. Ce sont 1.061 representants de 129 Etats qui discutent les
problemes poses par le deploiement de systemes mobiles mondiaux de
communications personnelles par satellite, avec les constellations Iridium,
Globalstar, Ico, Odyssey, Sativod, Teledesic. . .
24 octobre : le 48eme satellite de telecommunications de la famille Molniya
3 est lance du cosmodrome russe de Plesetsk.
3 novembre : pas de chance pour le premier satellite scientifique de
l'Argentine, le Sac-B (Satelite de Aplicaciones Cientificas). Mis sur
orbite par une fusee Pegasus XL qu'un avion L-1011 a larguee a 12 km
d'altitude au-dessus de Wallops Island (Virginie), il n'a pu se separer de
son 3eme etage et est inutilisable !
7 novembre : la sonde Mgs (Mars Global Surveyor) est lancee par une Delta 2
du Cape Canaveral vers la Planete Rouge; un panneau de cellules solaires,
mal deploye, l'empeche de disposer de toute l'energie electrique prevue
mais la mission martienne n'est pas pour autant compromise.
13 novembre : dernier lancement d'Ariane pour 1996; ce vol 92 met sur
orbite les satellites Arabsat 2B (Ligue Arabe) et Measat 2 (Malaisie).
16 novembre : grande deception de la communaute scientifique avec la perte,
apres son lancement, de la sonde russe Mars 96 qui avait pu etre realisee
dans le cadre d'une cooperation internationale; cette sonde, au lieu de
mettre le cap sur Mars, a precipite sa chute au-dessus du Pacifique.
Du 19 novembre au 2 decembre : la navette Columbia realise un vol record de
17 jours et 15 heures autour de la Terre. Son equipage de cinq astronautes
a deploye et recupere les plates-formes Orfeus (Orbiting Retrievable Far
and Extreme Spectrometer) pour une mission d'astrophysique et Wsf (Wake
Shield Facility) pour une production de semi-conducteurs dans le vide.
19 novembre : nouveau ravitaillement pour la station Mir, avec le lancement
du vaisseau automatique Progress M33; parmi les 2,4 tonnes de materiels,
vivres, oxygene et carburant qu'il amene, il y a des equipements pour la
troisieme mission russo-allemande qui aura lieu en fevrier 1997.
21 novembre : une fusee Atlas 2A lance du Cape Canaveral le satellite de
television europeen Hot Bird 2; realise par Matra Marconi Space, ce
satellite a haute puissance pour la diffusion numerique vient completer la
constellation que l'organisation Eutelsat deploie a 13 degres Est.
4 decembre : la sonde Mars Pathfinder, lancee du Cape Canaveral par une
autre Delta 2, est en route vers la Planete Rouge sur laquelle elle doit se
poser le 4 juillet prochain et amener un "Microrover" electrique a 6 roues.
12 decembre : les Forces spatiales militaires de la Russie placent sur
orbite, avec une fusee Cyclone, le satellite d'ecoute electronique Cosmos
2335.
Depuis la mi-decembre : deux pilotes chinois Wu Tse et Li Tsinlung suivent
l'entrainement de cosmonautes a la Cite des Etoiles pres de Moscou. Dans le
cadre d'un contrat commercial, ils ont ete envoyes par Beijing pour
acquerir la formation d'instructeurs... C'est la confirmation que la Chine
prepare un vaisseau spatial habite: ces deux instructeurs entraineront les
candidats-astronautes chinois en vue d'un vol prevu en 1999.
17 decembre : le lancement d'une Atlas 2A, du Cape Canaveral, sert a la
mise en orbite du satellite Inmarsat 3 F3 pour les communications avec les
mobiles.
20 decembre : Cosmos 2336 lance de Plesetsk par une fusee Cosmos 3M est un
satellite de navigation militaire; le meme jour, la Nro americaine
(National Reconnaissance Office) procede a la mise sur orbite d'un
important satellite espion depuis la base militaire de Vandenberg, en
Californie.
20 decembre : Carl Sagan, celebre astrophysicien et enthousiaste promoteur
de l'exploration du Cosmos, redevient poussiere d'etoiles en decedant a
l'age de 62 ans. On lui doit cette initiative originale de l'envoi de
"bouteilles", recouvertes d'or, a d'eventuelles civilisations
extraterrestres: des plaques sur Pioneer 10 et 11, de disques sur Voyager 1
et 2, quatre sondes de la Nasa qui s'evadent du systeme solaire...
24 decembre : le vaisseau Bion 11 est lance de Plesetsk avec une fusee
Vostok pour un vol spatial de deux semaines; sa capsule recuperable, a bord
de laquelle on a installe deux macaques rhesus (Lapik et Multik) et un
ensemble international d'experiences biomedicales, revient le 7 janvier.
Bilan de l'annee 1996 : on a enregistre 73 lancements de satellites. Pour
la premiere fois depuis... 1967, les Etats-Unis depassent, avec le chiffre
de 33, la Russie pour le nombre annuel de mises sur orbite !
Theo Pirard, Athena
LES AMBITIONS DE MOTOROLA DANS LES TELECOMS
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Le geant americain devrait mettre en service, si tout va bien, son systeme
de telephonie mobile par satellite Iridium au troisieme trimestre 1998.
Mais la firme ne s'arrete pas la. A l'occasion du seminaire "Telecoms
mobiles: l'impact des satellites", organise par Euroforum a Paris, elle a
presente ses deux autres projets de telecommunications spatiales baptises
M-Star et Millenium.
Le premier, dedie a l'interconnexion planetaire, consiste en une
constellation de 72 satellites qui seront places a 1.350 km d'altitude sur
douze plans orbitaux inclines a 47 degres (soit six satellites par plan).
Ils utiliseront la frequence de 38/48 Ghz et des liaisons inter-satellites.
La capacite totale du systeme sera de 120 Gbps, les liaisons bilaterales
s'effectuant a 2,048 et 51,8 Mbps.
Motorola estime que le cout par minute de bout en bout sera de 3
centimes/min, et qu'il devrait y avoir 29.000 terminaux d'entreprises et
250 stations de connexion en 2010. Moyennant un investissement de 6,15 Md$
(30 milliards de francs), la mise en service devrait intervenir au premier
trimestre 2002.
Du cellulaire au Multimedia
Le projet Millenium, quant a lui, sera dedie a l'informatique familiale et
aux PME. Il prevoit l'utilisation de quatre satellites geostationnaires
dotes chacun de 72 faisceaux orientables. Ils utiliseront la frequence de
18 Ghz (bande Ka) et, a l'instar d'Iridium et M-Star, une liaison
intersatellites. La capacite bidirectionnelle sera de 2,5 Gbps par
satellite et de 10 Gbps pour la constellation. Des liaisons a 64 Kbps/2
Mbps serviront pour la voix, le courrier electronique, l'acces temps reel
et les jeux, celles, a 45 Mbps pour les serveurs regionaux d'Internet, et
celles a 144/155 Mbps pour les serveurs d'entreprise (Intranet). Motorola
espere avoir plusieurs millions d'abonnes. Le cout des terminaux sera de
2.000 a 3.000 F pour les foyers (debit de 1 Mbps en emission et 10 Mbps en
reception), de 3.000 a 10.000 F pour les PME (debit jusqu'a 10 Mbps), de
25.000 a 200.000 F pour une grande entreprise (debit de 10 a 52 Mbps), et
de 0,4 a 2 MF pour les stations de connexion (debit de 52 a 155 Mbps).
Moyennant un investissement de 3 Md$ (15 milliards de francs), la mise en
service devrait egalement intervenir au premier trimestre 2002.
Christian LARDIER
UN CONGELATEUR MATRA POUR LA STATION ALPHA
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Le 14 janvier, Matra a signe avec l'ESA un contrat d'un montant de 140
millions de francs pour le developpement d'un congelateur a basse
temperature (-80 degres C) destine a la station orbitale Alpha.
Ce contrat d'une duree de quatre ans porte sur la fourniture de quatre
modeles de vol dont trois seront livres a la NASA (un en 1999 et deux en
2000), le quatrieme a la NASDA en 1999 au titre d'un accord de cooperation
conclu entre l'ESA, la NASA et la NASDA. Le congelateur MELFI deviendra
ainsi, en 1999, la premiere charge utile europeenne a voler a bord de la
station orbitale dans le module americain. Il permettra d'assurer le
stockage de diverses experiences pendant leur sejour a bord de la station
et lors de leur retour sur Terre. Il fonctionne selon le cycle de Brayton
dont Matra realise la premiere application spatiale. Il se compose d'une
"boite froide" centrale dotee d'un compresseur, d'echangeurs thermiques et
d'une turbine. L'arbre tournant a grande vitesse (90.000 t/min), choisi en
raison d'une exceptionnelle longevite, utilise une technologie de paliers a
gaz et est abrite dans une cartouche remplacable permettant une maintenance
aisee en orbite.
Dans le cadre de ce projet, Matra assure la direction d'une equipe
europeenne qui se compose de l'Air Liquide (France) et de LINDE (Allemagne)
pour ce qui concerne la generation de froid, Kayser Threde (Allemagne) pour
les parties mecaniques et electroniques ETEL (Suisse) pour le moteur
electrique rapide et DAMEC (Danemark) pour les conteneurs renfermant les
experiences embarquees. Deja, par le passe, Matra avait realise l'unite
basse temperature du module BIOACK qui a vole a cinq reprises a bord de la
navette americaine.
GARDER LA COHERENCE
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Le ministre belge Yvon Ylieff (il assure la presidence du Conseil des
ministres de l'Agence spatiale europeenne jusqu'en 1998) a insiste sur les
trois objectifs qu'il poursuivait pour la Belgique dans l'espace :
- maintenir au niveau actuel, soit au-dessus des 6 milliards de francs
belges, les credits annuels jusqu'a l'an 2000; plus des 9/10 sont consacres
aux activites de l'Agence spatiale europeenne, le reste servant a financer
la part belge dans les programmes de teledetection Spot et Vegetation;
- garder la coherence dans les axes technologiques que la Belgique s'est
fixes en participant aux programmes de l'Europe spatiale; cette
contribution genere un retour industriel direct superieur a 100%, auquel il
faut ajouter les retombees indirectes et commerciales;
- permettre a un autre chercheur belge originaire, cette fois, du Sud du
pays d'avoir sa place dans une prochaine mission autour de la Terre…
UN PLAN STRATEGIQUE POUR LE CNES
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Apres neuf mois de debat, le Centre national des etudes spatiales (Cnes)
s'est dote d'un plan strategique pour les deux prochaines decennies. Forte
d'un budget de quelque neuf milliards de francs et d'un effectif de 2.500
personnes (en principe garantis), I'agence spatiale francaise doit
s'adapter a un environnement tout a fait nouveau marque, selon le ministre
en charge de l'Espace, Francois Fillon, par "l'internationalisation de la
conquete spatiale", d'un cote et, de l'autre, par le transfert d'une part
de plus en plus grande des activites spatiales vers le "marche". Selon le
ministre, cette "activite commerciale" se chiffrera dans la prochaine
decennie a quelque 23,4 trillions de francs contre 975 milliards de francs
pour le budget de l'ensemble des agences spatiales. Dans ce contexte, le
Cnes doit etre "un pole d'excellence technique" a la fois partenaire de
l'industrie et "chef de file" dans l'elaboration d'une politique spatiale
europeenne.
ESPACE PROFOND ET POUSSIERES D'ETOILES
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La Nasa a confirme que les deux premieres missions de son programme
technologique New Millenium seront lancees en 1998 et l999 par des fusees
Med-Lite. Ce nouveau lanceur a ete mis au point par McDonnell Douglas a
partir de la Delta 2. Il permet de placer sur orbite basse des satellites
de taille moyenne. La mission Deep Space 1 a pour objectif de tester des
technologies avancees d'exploration du Systeme solaire. Elle survolera
l'asteroide McAuliffe (en 1999) et la comete West-Kohoutek-lkemura (en
2000). Stardust, qui lui succedera, se concentrera sur la collecte de
particules de poussieres d'origine cometaire, asteroidale ou interstellaire
et ramenera des echantillons sur Terre en 2006.
TROIS NOUVEAUX METEOSAT POUR 2000
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2007 La continuite des observations et des previsions meteorologiques
au-dessus de l'Europe est assuree jusqu'en 2012. C'est du moins ce que peut
laisser croire la commande d'un montant de 3,9 milliards de francs passee
par l'Agence spatiale europeenne, en collaboration avec l'organisation
Eumetsat, a l'industriel Aerospatiale pour l'approvisionnement de trois
satellites Meteosat de seconde generation (MSG) a lancer en 2000, 2002 et
2007. Alors que I'ESA assure le financement de MSG 1 (deja en cours de
realisation), c'est Eumetsat qui prendra le relais pour MSG 2 et MSG 3 dans
le cadre d'un programme de reduction des couts. Ces nouveaux satellites
sont concus pour transmettre une image visible et infrarouge tous les
quarts d'heure - une cadence double de celle des Meteosat actuels. Leur
capacite de resolution des fins details atmospheriques sera elle aussi
multipliee par deux.
NEWS CORP. ET ECHOSTAR SUR LA MEME ORBITE
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L'industrie de la television directe par satellite (DBS) etend son ombre
sur l'industrie du cable. Le San Jose Mercury News (SJMN) annonce les
projets de fusion de deux de ses principaux acteurs, Echostar, le numero
trois de la television par satellite avec 430 000 abonnes depuis mars 96,
et American Sky Broadcasting, la filiale satellite de News Corp, societe du
magnat Ruppert Murdoch, qui font la Une du Financial Times (FT). Certes,
l'industrie du cable possede encore une longueur d'avance avec environ 10
fois plus d'abonnes (65 millions) que la television par satellite.
Cependant, la societe issue de la fusion devrait, pour la premiere fois
dans l'histoire de la nouvelle industrie, disposer d'une bande de
frequences et d'un nombre de transpondeurs suffisants pour assurer la
diffusion des programmes issus des stations locales. La diffusion de 500
chaines thematiques avec une qualite numerique, completee de l'acces aux
contenus locaux, pourrait bouleverser les regles du jeu. D'autant que,
selon M. Murdoch, les tarifs pratiques seront comparables a ceux du cables
et que 75% du pays devrait etre couvert. Les parts de la nouvelle societe,
d'une valeur de 2 milliards de dollars, seront reparties entre Echostar
(50%), News Corp. (40%) et MCI (10%).
C'EST A LIRE
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Un reve devenu realite
Il faut souligner la belle performance des editions Plon: un mois et demi
apres son retour sur Terre, la premiere cosmonaute francaise publiait ses
memoires sous le titre "Une Francaise dans l'espace". Il ne faudra pas
s'etonner d'y trouver quelques petites erreurs. C'est avant tout un
temoignage. Claudie Andre-Deshays s'y livre a coeur ouvert, evoquant sa
vocation spatiale, decrivant son entrainement en Russie, racontant ses
sejours a Leninsk et au cosmodrome de Baikonour, parlant de son role de
doublure pour Jean-Pierre Haignere (devenu son ami et confident), puis
detaillant la preparation et les experiences de la mission Cassiopee.
Celle-ci s'est deroulee du 17 aout au ler septembre 1996. La premiere
Francaise de l'espace se livre avec beaucoup de spontaneite: elle ne
cachant pas ses sentiments pour Jean-Pierre Haignere, qui l'avait precede
dans Mir en juillet 1993.
Cet ouvrage de 250 pages, agremente de quelques cliches noir et blanc, a
ete redige par Yolaine de la Bigne, journaliste a France-Info, sur base de
nombreuses confidences que lui a faites Claudie Andre-Deshays. Les vingt
dernieres pages contiennent le journal de bord que cette Bourguignonne
coquette et passionnee a enregistre durant sa mission et ramene de son
sejour dans le complexe orbital Mir a 400 km autour de la Terre.
Selectionnee en 1985, il a fallu a la premiere Francaise de l'espace
attendre dix ans avant d'avoir sa place dans une mission spatiale. Le
docteur Bernard Comet, qui est le medecin des cosmonautes francais, a ete
fort impressionne par sa force de caractere. I1 insiste beaucoup sur la
bonne influence de Jean-Pierre Haignere qui l'a precedee autour de la Terre.
Precisement, dans son carnet de souvenirs du vol, Claudie laisse eclater
son bonheur de communiquer "en direct" avec le cosmonaute Haignere. Pour sa
journee spatiale du mardi 27 aout, elle raconte: "Avec Jean-Pierre, on a
reussi a trouver un code secret sur radio-amateur et chaque fois que je
passe au-dessus de Moscou, on se parle. On dispose d'environ quatre, cinq
minutes, c'est genial ! Je pense a lui tout le temps et j'ai envie de lui
dire que je l'aime a chaque instant. Alors, c 'est vraiment une grande joie
que de se parler tous les deux, sans que personne n'ecoute, comme si nous
etions seuls au monde."
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