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Space News InNet numero 138
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Space News InNet numero 138 mardi 11 mars 1997
SOMMAIRE
Vers un Europa Clipper
Le budget de la NASA diminue moins que prevu
Perspectives du marche spatial jusqu'en 2006
A la recherche des "origines"
Cinq Delta-3 pour Space System/Loral
L'age de l'univers selon Hipparcos
Succes pour le satellite JCSAT-4
Nahuelsat, 3 eme systeme latino-americain
Politique industrielle de l'ESA
Lancement depuis Plessetsk
Mission parlementaire
Decision sur Cluster-2 le 3 avril
Livraison du laboratoire EDEN
Creation de la societe ESM
VERS UN EUROPA CLIPPER
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Plus que jamais, le satellite n. 2 de Jupiter que Simon Marius appela
Europa nous fascine. Apres s'en etre trouve, le 6 novembre dernier, a
32.390 km pour observer des details de 480 m, Galileo en etait passee a 692
km le 19 decembre. Ce fut a 587 km hier, le minimum de toute la mission, au
programme de laquelle ne figurent plus que deux autres survols d'Europa, a
23.000 km (le 4 avril) et 1.125 km (le 6 novembre).
Transmis en janvier, les cliches de decembre ont ete analyses avec emotion.
Auparavant, on disposait des seules images recueillies en 1979,
singulierement par Voyager 2 passe cette annee-la a 206.720 km d'Europa le
9 juillet: elles avaient fait presumer une absence de relief: seuls trois
crateres avaient retenu l'attention sur une glace lezardee d'immenses
crevasses telles que Phineus ou Asterius Linea, (longue de plusieurs
milliers de kilometres et large par endroits de plusieurs dizaines de
kilometres) avec curieusement concentrees au voisinage du meridien 180 deg
d'Europa des taches (lyre, Thrace, Thera) dites maculae. Les scientifiques
avaient conclu a l'existence d'une importante source de chaleur au sein de
ce monde riche en glace ayant un diametre de 3.130 km. Cela en raison d'un
couplage entre Io, Europa et Ganymede dans le fort champ gravifique de
Jupiter. Cela expliquait une arrivee episodique d'eau a travers des
interstices entre plaques tectoniques en expansion.
Les survols rapproches a l'actif de Galileo affinent ce modele. Au JPL, le
Dr Ronald Greely evoque des volcans et des geysers. Surtout, un relief a
finalement ete revele au point que l'on hesite a continuer a parler d'une
"patinoire" avec le modele d'une eau jaillie tiede de l'interieur d'Europa
qui se serait repandue sur sa surface avant de se congeler en raison de la
tres basse temperature de celle-ci (-150 C), un peu comme lorsque, par
temps tres froid, nous commettons l'imprudence de repandre de l'eau sur un
sol glace: elle coule avant de se figer en une pellicule qui devient
verglas. Dans l'environnement d'Europa, c'est tres tot que semble commencer
la congelation de l'eau en provenance du sous-sol: les volcans pourraient
cracher de veritables rochers de glace dans une eau sale qui n'attendrait
pas son immobilisation a la surface d'Europe pour prendre l'etat solide.
Sur les cliches de Galileo, on decouvre ca et la des coulees ayant, dans
les paysages, cree des collines de glace.
Assurement, une grande inconnue subsiste quant a la quantite de chaleur
creee au sein d'Europa dans un noyau presume constitue de silicates: une
estimation de cette chaleur restera difficile aussi longtemps que
l'interieur n'aura pas ete modelise.
Et c'est la porte ouverte a toutes les supputations quant aux evenements
ayant pu se derouler dans l'ocean souterrain qu'Europa doit posseder, sa
seule existence expliquant l'interet croissant porte a ce satellite de
Jupiter. Depuis le debut de l'ere spatiale, tous les programmes
d'exploration du systeme solaire ont en effet ete sous-tendus par la
perspective de trouver de l'eau ailleurs que sur la Terre. Nous savons
aujourd'hui que ce ne peut etre ni sur Mars ni sur Venus, les seules
possibilites dans le domaine des mondes telluriques etant non une eau
liquide mais de la glace dans le permafrost de Mars ou dans le sous-sol des
regions polaires de la Lune. Bien entendu, les grandes quantites d'eau
detenues par Europa font poser la question: n'auraient-elles pas ete le
theatre d'une aventure biologique ? L'interrogation prend toute sa force
apres que, sur notre planete, au cours des deux dernieres decennies une vie
intense a ete decouverte au plus profond de ses oceans terrestres, la ou, a
defaut de lumiere, il y a la chaleur d'events et des composes mineraux.
Europe les possede.
De telles considerations ne sont pas etrangeres aux remaniements actuels
des projets planetaires americains, avec l'objectif d'accorder une priorite
a l'exploration d'Europe. Entendez: a son exploration souterraine, meme si
cela ne sera pas facile.
En s'inspirant des techniques developpees pour preparer une mission Pluto
Express, Christopher McKay du Ames Research Center preconise que la NASA
inscrive au programme Discovery le lancement, entre 2001 et 2005, d'une
sonde dite Ice Clipper. Elle percuterait Europa a une vitesse superieure a
10 Km/s afin de provoquer un geyser artificiel: des echantillons pourraient
etre happes par un module qui passerait au bon moment au-dessus du site. Il
est encore question d'un vehicule qui se mettrait en orbite autour d'Europa
et sonderait au radar sa croute de glace afin de nous faire connaitre son
epaisseur, peut-etre faible par endroits, de sorte que l'ocean souterrain
serait decele la ou cette croute est mince. Au-dela, des chercheurs
etudient sous le nom de " Cryobot Hydrobot " un robot porteur de
radio-isotopes: leur chaleur lui permettrait de descendre dans la croute de
glace d'Europa. Ils la feraient fondre jusqu'a ce que soit atteint l'ocean
souterrain.
Projet chimerique ? Souvenons-nous du proverbe turc nous conseillant de ne
jamais nous endormir en affirmant qu'une chose est impossible, car nous
risquerions d'etre reveilles par le bruit d'un autre la realisant.
Albert Ducrocq, Air & Cosmos
LE BUDGET DE LA NASA DIMINUE MOINS QUE PREVU
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La proposition de budget de la NASA presentee par le President Bill Clinton
au Congres americain pour la periode de 1998 a 2000 ne reprend plus
l'objectif decide en 1995 d'une reduction de 5 Md$ (25 milliards de francs)
entre 1996 et 2000. Ainsi, le budget qui etait de 13,8 Md$ (77,2 milliards
de francs) en 1996 aurait du tomber a 11,6 Md$ (64,9 milliards de francs)
en 2000. Or, la nouvelle proposition ne prevoit plus qu'une legere
diminution sans rapport avec celle initialement envisagee. A l'actuel
budget 1997 de 13,7 Md$ (76,7 milliards de francs), l'administration
Clinton demande 13,5 Md$ (75,6 milliards de francs) pour 1998, 13,4 Md$
(75,0 milliards de francs) pour 1999, puis 13,2 Md$ (73,9 milliards de
francs) pour les trois annees suivantes.
S'il etait approuve, ce plan permettrait de maintenir un budget
relativement stable pendant les cinq prochaines annees. Cependant, en
dollars constants, la NASA aura perdu 21 % de son budget entre 1995 et
2000. Aussi, les reductions de personnel auront quand meme lieu. L'effectif
de la NASA devrait passer de 25.000 personnes en 1992 a 18.000 en 1999, et
le siege de Washington passera de 2.200 employes en 1992 a 961 en 1999.
Par contre, la part dediee aux vols habites a ete reduite de 10 % depuis
1991, alors que le programme scientifique a augmente de 8 % et le transport
aeronautique et spatial de 5 %. Ainsi, les vols habites disposeraient de
29,8 milliards de francs dont 16,6 milliards de francs pour sept vols du
Shuttle (2,3 milliards de francs par vol) et 11,8 milliards de francs pour
la future station orbitale internationale Alpha. Par ailleurs, aucun
financement n'apparait pour le programme Shuttle-Mir en 1998 puisque la
derniere tranche de 100 M$ a ete versee a la Russie en 1997.
Le programme scientifique devrait donc disposer de 11,4 milliards de francs
pour satisfaire la nouvelle politique spatiale americaine, qui a l'ambition
de repondre aux questions fondamentales sur les origines de l'Univers et de
la vie. Ce financement va permettre de lancer la sonde Cassini en 1997, le
satellite d'astronomie X AXAF en 1998, la sonde relativiste Gravity Probe-B
et le satellite TIMED en 2000, le telescope infrarouge SIRTF en decembre
2001 (au lieu de septembre 2002) et les sondes des programmes d'exploration
Explorer, Discovery, New Millenium et Mars Surveyor qui beneficient tous
d'une sensible augmentation. Ainsi, le programme Explorer passe de 700 a
799,1 millions de francs (+14 %), le programme Discovery de 430 a 596,4
millions de francs (+39 %), le programme New Millenium de 272,1 a 423,9
millions de francs (+56 %) et le programme Mars Surveyor, de 504 a 782,3
millions de francs (+55 %). Il serait ainsi possible de ramener des
echantillons de sol de Mars en 2005 (au lieu de 2007).
Parmi les autres augmentations, il y a le programme de geoscience Mission
To Planet Earth (MTPE), qui passe de 7,6 a 7,9 milliards de francs (+4 %),
et le lanceur reutilisable (RLV), qui passe de 1,5 a 1,9 milliards de
francs (+26 %). Par contre, il n'y a pas de ligne budgetaire explicite pour
le vehicule de sauvetage X-38, la sonde Pluto Express ou les telescopes
orbitaux de la prochaine generation (dont le successeur de Hubble qui
devrait etre lance en 2007).
Christian LARDIER, Air & Cosmos
PERSPECTIVES DU MARCHE SPATIAL JUSQU'EN 2006
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Les perspectives d'evolution du marche spatial des dix prochaines annees
(1996-2006) ont ete presentees lors du seminaire organise sur ce sujet par
Prospace et Euroconsult.
Selon Marc Giget, directeur d Euroconsult, il y a trois marches de nature
tres differente, en l'occurrence les marches publics civils qui marquent
une pause forcee dans les grands pays occidentaux, les marches des
applications militaires qui devraient considerablement augmenter en Europe
et, enfin, les marches des applications commerciales.
Le marche des satellites geostationnaires commerciaux de telecommunications
et de telediffusion comprend 108 satellites sous contrat en juillet 1996
auxquels s'ajoutent, selon Euroconsult, entre 142 et 205 commandes a venir
jusqu'en 2006, ce qui donne un marche total de 250 a 313 satellites. La
valeur de ce marche, dont 38 % a 46 % est deja capture, est estimee entre
133,2 et 160,7 milliards de francs. La premiere generation de satellites
portait sur un montant de 12,3 milliards de francs entre 1972 et 1979 (37
satellites), puis la seconde sur 36,9 milliards de francs entre 1980 et
1989 (96 satellites). L'actuelle generation est estimee entre 196 et 224
milliards de francs entre 1990 et 2002 (365 a 416 satellites). Quant a la
quatrieme generation, qui fera son apparition en 2003, elle devrait porter
sur plus de 300 satellites pour une valeur du marche superieure a 196
milliards de francs.
Sur la periode 1996 a 2001, le carnet de commandes des constructeurs porte,
selon Euroconsult, sur 117 satellites d'une valeur globale de 69,4
milliards de francs qui sont repartis a 31,6 % chez Hughes
(Etats-Unis),17,0 % chez Loral (USA),18,8 % chez Lockheed Martin (USA),
15,3 % chez Aerospatiale (France), 7,7 % chez Matra (France), 3,4 % chez
Alcatel espace (France), 2,6 % chez ISRO (Inde), 1,8 % chez IAI (Israel),
0,9 % chez Alenia (Italie) et 0,9 % chez CTA Inc. (USA).
Le marche des liaisons mobiles par satellite en 2010 est estime entre 20 et
40 millions d'abonnes avec une capacite technologique inferieure a 100
millions d'abonnes. C'est donc une "niche" au regard du marche de masse des
telecommunications cellulaires qui represente 400 a 800 millions d'abonnes
avec une capacite technologique superieure a un milliard d'abonnes.
Cependant, le chiffre d'affaires des liaisons mobiles par satellite est
evalue entre 30 et 50 milliards de francs/an et celui des terminaux
associes entre 20 et 30 milliards de francs.
Pour l'observation de la Terre, le marche 1996-2006 porte sur la production
des satellites et de leur charge utile pour un montant de 47,6 a 61,6
milliards de francs, et leur lancement pour 19,0 a 22,4 milliards de
francs. En outre, le chiffre d'affaires des operateurs de systemes spatiaux
est estime entre 6,7 et 10,0 milliards de francs, celui du segment sol
(equipements et logiciels) entre 30,8 et 39,2 milliards de francs et,
enfin, celui des fournisseurs de services et des utilisateurs
professionnels entre 56 et 95,2 milliards de francs.
Les services de lancement (hors URSS) portaient sur un montant de 44,2
milliards de francs entre 1977 et 1986 (18 satellites/an en moyenne), puis
de 102,4 milliards de francs entre 1987 et 1996 (36 satellites/an en
moyenne). Ils sont desormais estimes a 187,0 milliards de francs de 1997 a
2006 (110 satellites/an en moyenne).
Ce marche devrait concerner pour 63 % l'orbite geostationnaire (GEO), 27 %
l'orbite basse (LEO) et 10 % l'orbite moyenne (MEO), pour 66 % le secteur
commercial,23 % le secteur gouvernemental civil et 11 % le secteur
gouvernemental militaire. Les contrats d'ores et deja signes par les
operateurs de lancement sur la periode 1997 a 2006 portent, selon
Euroconsult, sur un montant de 66,6 milliards de francs qui sont repartis a
21 % sur Ariane (Europe),17 % sur Delta (USA), 11 % sur Atlas (USA),10 %
sur Proton (Russie), 11 % sur Sea Launch (USA/Ukraine/Russie),16 % sur H-2A
(Japon), 10 % sur Longue Marche (Chine) et 4 % sur d'autres lanceurs.
Ainsi, le marche des applications commerciales, (en structuration)
beneficie de facteurs tres positifs pour un developpement durable
(multiplication des applications, des systemes, des acteurs, etc.).
Cependant, il y a certaines limites a sa croissance (besoins de financement
considerables, multiplication anarchique du nombre d'acteurs, etc.). Le
secteur spatial est entre dans l'ere de l'industrialisation.
Christian LARDIER
A LA RECHERCHE DES "ORIGINES"
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La NASA a un nouvel objectif pour l'avenir. Il s'agit du programme
scientifique des "Origines" de l'Univers et de la vie, qui beneficie de la
plus forte augmentation de credits dans le budget 1998. Le president
Kennedy avait fixe l'objectif d'un homme sur la Lune, Nixon celui d'une
navette spatiale, Reagan celui d'une station orbitale (qui deviendra
peut-etre Alpha), Bush celui d'un homme sur Mars (Space Exploration
Initiative) qui sera abandonne au benefice de la nouvelle politique
spatiale de Clinton.
Initialement, il s'agissait de developper une premiere generation des
grands observatoires astronomiques spatiaux qui comprend les telescopes
Hubble (optique) lance en avril 1990, GRO (gamma) lance en avril 1991, AXAF
(Roentgen) prevu en aout 1998, et SIRTF (infrarouge) prevu en decembre
2001. Ils seront remplaces par une seconde generation qui est deja a
l'etude. Ainsi, NGST (Next Generation Space Telescope) succedera a Hubble,
GLAST (Gamma-ray Large Area Space Telescope) a GRO, HTXS (High Throughput X
ray Spectroscopy ) a AXAF , alors que le domaine de l'infrarouge va devenir
le coeur du programme ExNPS de recherche des planetes extra-solaires.
Mais le nouveau programme va beaucoup plus loin. Il reunit en fait la
totalite des missions d'etude de la relation Terre-Soleil, d'exploration
des planetes du systeme solaire, de recherche des origines (SOPS), et
d'etude de la structure et de l'evolution de l'Univers (SEUS). Il y a d'une
part les programmes Timed, Fire & ICE (sonde solaire et survol de Pluton),
Explorer, Discovery et New Millenium, d'autre part le programme
d'exploration de Mars avec un Orbiter et un Lander lors des trois
prochaines fenetres de lancement (1999, 2001, 2003) une sonde russe avec le
rover Marsokhod pourrait aussi etre lancee par fusee Molnya-M en 2001et une
mission de retour d'echantillons martiens en 2005, mais egalement de
nouvelles missions a l'etude.
Pour le programme SOPS, il y a principalement le projet d'astrometrie SIM
(Space Interferometry Mission) prevu en 2004, l'interferometre infrarouge
Planet Finder qui pourrait etre lance en 2005 et le Planet Mapper charge de
cartographier les planetes habitables autour des etoiles proches apres
2015, l'Europe etudiant de son cote les missions GAIA et Darwin pour 2011
ou 2017. Pour le programme SEUS, il y a entre autre le projet de sonde
cosmologique MAP prevu en 2000, le radio-interferometre ARISE qui pourrait
etre lance en 2005, ainsi que le projet OMEGA pour la detection des grands
trous noirs et des ondes gravitationnelles pour une date encore
indeterminee. Dans ce domaine, l'Europe developpe la sonde cosmologique
Planck (alias Cobras/Samba) pour 2004 et etudie le projet LISA pour la
detection des ondes gravitationnelles.
Christian LARDIER
CINQ DELTA-3 POUR SPACE SYSTEMS/LORAL
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McDonnell Douglas et Loral ont confirme la commande de cinq lancements avec
des fusees Delta-3 entre 1999 et 2001, ce qui porte le carnet de commandes
de ce nouveau lanceur a 18 lancements jusqu'en 2002. La premiere commande
de Hughes portait sur 13 lancements et sept options pour le satellite
Galaxy-10, cinq ICO, etc. Les constructeurs de satellites Hughes et Loral
poursuivent donc leur politique de contrats-cadre avec les nouveaux
lanceurs commerciaux. Ainsi, Hughes a commande treize lanceurs Sea Launch
pour le satellite Galaxy-11, trois ICO, etc., ainsi que dix fusees
japonaises H-2A (plus dix options). Pendant que Loral, pour sa part,
commandait cinq Sea Launch, dix H-2A et deux Atlas-2AR (plus une option).
Par ailleurs, quatre lanceurs russes Proton ont ete commandes par Hughes
(pour trois ICO, etc.), et cinq autres par Loral. Quant a Arianespace, elle
a signe un contrat-cadre avec Loral pour le satellite Loralsat (plus quatre
options), mais n'a toujours rien obtenu de Hughes. Pourtant, les
negociations sont en cours depuis longtemps, mais n'aboutissent pas. Hughes
trouve peut-etre Ariane trop cher ?
L'AGE DE L'UNIVERS SELON HIPPARCOS
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Le satellite europeen d'astrometrie Hipparcos n'a pas fini de faire parler
de lui. Il avait etabli la position de 120.000 etoiles dans le ciel avec
une precision cent fois superieure a celle obtenue jusque-la. Mais les
calculs realises a partir de ces observations ont egalement permis de
preciser la taille et l'age de l'Univers. Selon les premieres estimations,
l'Univers pourrait avoir une taille superieure de 10 % a ce que les
astronomes supposent car l'etalon qu'ils utilisent, base sur la luminosite
d'etoiles variables baptisees Cepheides, serait fausse. Selon les mesures
realisees par Hipparcos, les Cepheides sont plus lumineuses et plus
eloignees que prevu. Ainsi, l'age des etoiles les plus anciennes serait
d'environ 11 milliards d'annees. Alors que d'autres estimations leur
donnaient un age de 14,6 milliards d'annees, ce qui revenait,
paradoxalement, a leur attribuer un age superieur a celui de l'Univers. Une
equipe utilisant le telescope spatial Hubble a recemment declare que
l'Univers avait entre 9 et 12 milliards d'annees. Les resultats Hipparcos
sur les Cepheides portent cette valeur entre 10 et 13 milliards d'annees.
SUCCES POUR LE SATELLITE JCSAT-4
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Le satellite de telecommunications japonais JCSat-4 a ete lance avec succes
le 16 fevrier par une fusee Atlas-2AS de Cape Canaveral (Floride). C'est un
satellite de Hughes (3,1 t) qui sera positionne a 124 deg Est pour le
compte de Japan Satellite Systems Inc. (JSS). Cette compagnie nippone a
commande six satellites a Hughes, les deux premiers etant des modeles
HS-393 et les quatre suivants des HS-601. Hughes annonce aujourd'hui que
JCSat-4 possede quarante repeteurs, alors qu'il en etait prevu trente deux
a l'origine. Il s'agissait de douze repeteurs en bande C, seize en bande Ku
de 27 Mhz et quatre en bande Ku de 36 Mhz. En outre, quatre repeteurs en
bande Ku devaient etre commutables en 54 Mhz. Les panneaux solaires
fournissent jusqu'a 5 kW et la duree de vie du satellite est de douze ans.
Les deux prochains satellites JCSat-5 et JCSat-6 disposeront de 32
repeteurs en bande Ku. Hughes a egalement construit les centres de controle
de JSS a Yokohama (principal) et Gunma (Reserve). Au Japon, il y a quatre
operateurs de satellites de telecommunications commerciaux (N1F, NHK, JSS
et SCC).
NAHUELSAT, 3 EME SYSTEME LATINO-AMERICAIN
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Le 31 janvier, le satellite argentin Nahuel-1A a ete lance de Kourou
(Guyane francaise) par une fusee europeenne Ariane. Avec ce satellite,
l'Argentine entre dans le petit groupe des pays latino-americains qui ont
leur systeme de telecommunications domestiques par satellites (avec le
Mexique et le Bresil). C'est aussi le cinquieme sur le continent americain
(avec les Etats-Unis et le Canada). La plate-forme a ete construite par
Aerospatiale (France), le systeme integre par Dasa (Allemagne) et la
station de controle a ete installee a Benavidez pres de Buenos Aires par
Alenia (Italie). Le controle est effectue par un personnel local entraine
pendant un an et demi en Europe.
Le satellite de 1,79 t au decollage (830 kg en orbite) possede 18 repeteurs
en bande Ku. Operant a 72 deg Ouest, il devrait couvrir le continent de
l'Antarctique jusqu'au sud des Etats-Unis, pendant douze ans. Nahuelsat SA
a une structure internationale, juridiquement de droit argentin. Les
actionnaires sont un groupe europeen (Dasa, Aerospatiale, Alenia Spazio)
qui possede 31 %, un groupe international (GE Capital Global Satellites
Inc. IFC-World Bank) qui a 33,75 %, et un groupe regional (Bemberg Group,
Grupo Banco Provincia, Publicom S.A, Antel-Uruguay) qui a les 35,25 %
restants. Recemment, GE Americom, une compagnie de GE Capital Services
(USA) a demande une participation de 17,25 % dans Nahuelsat S.A. Le
consortium argentin avait ete forme en 1993 par Dasa, Aerospatiale et
Alenia avec un investissement de 20 M$ (100 millions de francs). Mais le
capital de la compagnie atteint aujourd'hui 100 M$ (500 millions de
francs). Nahuelsat a une autorisation du gouverne ment argentin pour une
exploitation de 24 ans, plus trois annees optionnelles.
J.C. d'ODORICO
ESA
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Le conseil extraordinaire des ministres de l'ESA sur la politique
industrielle de l'agence se tiendra le 4 mars a Paris (France) au lieu de
Liege (Belgique).
LANCEMENT DEPUIS PLESSETSK
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La Russie a lance avec succes le 14 fevrier six satellites de
telecommunications a l'aide d'une fusee Cyclone-3 de la base de Plessetsk.
Il s'agit de trois satellites militaires Cosmos (n. 2337, 2338, 2339) du
type Strela-3 et de trois satellites civils Gonetz-D1 (n. 4 a 6). Ces
satellites sont construits par la firme NPO PM de Krasnoiarsk (Siberie).
MISSION PARLEMENTAIRE
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Le president du groupe parlementaire sur l'Espace, Jean-Claude Lenoir, a
ete charge par le Premier ministre d'une mission d'etude sur la cooperation
spatiale europeenne. Il devra en particulier proposer les reformes de
procedures et de structures susceptibles d'accroitre l'efficacite et la
coherence de l'ESA et des mecanismes de l'Europe spatiale.
DECISION SUR CLUSTER-2 LE 3 AVRIL
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La mission de remplacement des quatre satellites Cluster perdus lors de
l'echec d'Ariane 5 le 4juin 1996, dite Cluster-2, pourrait etre lancee par
des fusees Soyouz de la societe Starsem au lieu des Ariane jugees trop
onereuses. En outre, pour financer les instruments scientifiques, une aide
de l'ESA doit encore etre decidee. Toutefois, le programme restera dans
l'enveloppe prevue des 210 MUC (1,3 milliards de francs).
LIVRAISON DU LABORATOIRE EDEN
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Aerospatiale vient de livrer le modele de vol du fauteuil tournant WIS du
laboratoire EDEN (ESA Developped Elements for Neurolab destine a l'etude
des effets de l'apesanteur sur le systeme nerveux humain. Il volera a bord
de la navette Colombia en mars 1998 (vol STS-90) dans le cadre de la
derniere mission du Spacelab (SLS-4/Neurolab).
CREATION DE LA SOCIETE ESM
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La Societe europeenne des satellites (SES) a discretement constitue en
decembre une filiale pour le lancement d'applications multimedia avec des
services interactifs par satellite. Cette nouvelle societe European
Satellite Multimedia (ESM) sera presentee avec ses partenaires, ses
ressources et ses plans en mars prochain.
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