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Space News InNet numero 143
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Space News InNet numero 143 samedi 19 avril 1997
SOMMAIRE
Aerospatiale livre la sonde Huygens a l'ESA
Une grande premiere spatiale pour Matra
Pproblemes techniques pour le Shuttle et Mir
La RKA veut maintenir ses constellations
Incertitudes sur le marche de la teledetection
Modification du plan de vol des navettes
Astra-Net: Ses et Intel misent sur l'espace
La mission Cluster-2 enfin decidee
Le projet lunaire selene de la Nasda
AEROSPATIALE LIVRE LA SONDE HUYGENS A L'ESA
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Aerospatiale a livre la sonde interplanetaire Huygens, concue pour explorer
l'atmosphere de Titan, la plus grosse lune de Saturne, a l'Agence spatiale
europeenne (ESA). La livraison a eu lieu dans les ateliers de Dornier
Satelliten Systeme, qui assure l'integration et les essais de la sonde sous
maitrise d'oeuvre d'Aerospatiale, realisateur par ailleurs du bouclier
thermique de l'appareil. Plusieurs autres industriels europeens ont
participe a la realisation de la sonde et de ses capteurs (spectrometre
infrarouge, collecteur d'aerosols, camera, radar altimetrique,
chronographe, detecteur d'emissions radio).
Huygens, nomme d'apres le grand astronome neerlandais qui a decouvert
Titan au XVIIe siecle, fait partie de la mission conjointe ESA-NASA dont
l'element le plus important est le vehicule spatial Cassini, qui embarquera
la sonde et ensuite restera en orbite autour de Saturne pendant quatre ans.
La mission sera lancee le 6 octobre et atteindra les environs de Saturne en
juillet 2004, apres un periple interplanetaire par Venus (deux fois), la
Terre et Jupiter (destine a se servir de l'effet de fronde pour augmenter
la vitesse). La descente de Huygens sur Titan, qui durera deux heures et
demie, est prevue pour novembre 2004.
Selon Maurice-Roger Bonnet, directeur de programmes scientifiques a l'ESA,
la revue finale de Huygens a ete achevee le 24 mars. Elle sera expediee le
2 avril vers Cape Canaveral. Quant a Cassini, il devrait commencer sa revue
finale la semaine prochaine et prendre le chemin de la Floride a la fin
avril, indiquait Earle Huckins, directeur adjoint pour les programmes
scientifiques a la NASA, mais toutefois sans preciser de date.
L'integration de l'ensemble Huygens-Cassini est prevue pour aout. "Nous
respectons a la lettre le planning et le budget etablis il y a cinq ans",
rajoute Richard Spehalski, directeur de projet Cassini a NASA-JPL. Selon
lui, le cout de realisation de Cassini s'eleve a 1,5 Md$ (8,5 MdF), auquel
s'ajoute le cout de lancement par Titan IVB (400 M$) et les frais
d'exploitation et d'analyse des donnees (750 M$).
Meme son de cloche chez Aerospatiale. "Huygens est dans les temps et a
l'interieur de son enveloppe budgetaire, fixee a 400 M$ (2,3 MdF), dont 320
M$ pour la sonde et le restant pour les six experiences qu'elle
transporte," precise Hamid Hassan, directeur de projet Huygens a ESA-ESTEC.
Le programme Huygens-Cassini marque une etape importante dans l'exploration
spatiale a plus d'un titre. Tout d'abord, c'est la premiere fois que
l'Europe participe a un programme interplanetaire avec entree
atmospherique. Mais c'est egalement la premiere fois qu'un objet fait par
l'homme atterrira sur la surface d'un corps celeste situe dans la region
des planetes geantes. Enfin, c'est probablement les realites budgetaires
obligent la derniere des grandes missions planetaires, comme Voyager,
Galileo, Ulysse, qui ont jalonne les dernieres annees de l'ere spatiale.
Desormais on devra se contenter, tant a la NASA qu'a l'ESA, de missions
plus modestes, moins cheres, et de plus courte duree, comme Pathfinder vers
Mars, prevue pour juillet ou vers Pluton (1999).
D'ailleurs, cette tendance se montre deja au niveau de Huygens-Cassini.
D'abord, les frais de fonctionnement sont en nette reduction par rapport a
ce qui avait ete prevu. Et on n'hesite pas a s'appuyer sur des ressources
existantes pour apporter un plus au programme. C'est ainsi qu'on a demande
a l'observatoire spatial Hubble d'etudier Titan afin d'evaluer les
caracteristiques de la zone d'atterrissage prevue ("la meilleure qu'on
aurait pu trouver", declare Jean-Pierre Lebreton, directeur scientifique du
projet Huygens pour l'ESA). Pendant les prochains mois, l'observatoire
infrarouge ISO de l'ESA s'y mettra lui aussi.
OTTOBRUNN (Allemagne) et Michael TAVERNA, Air & Cosmos
UNE GRANDE PREMIERE SPATIALE POUR MATRA
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A pres etude par l'ESTEC et un passage en Phase-B en 1994, Matra Marconi
Space (MMS) et ses partenaires demarrent le mois prochain la phase
industrielle du congelateur basse temperature MELFI, qui deviendra la
premiere charge europeenne a bord de la station orbitale internationale Alpha.
Selon Didier Perarnaud, chef de la division vols habites et microgravite a
MMS, l'integration du premier modele doit demarrer a la mi 1998 a Toulouse
pour une livraison en janvier 1999. Son lancement est prevu lors de la
mission UF-2 en aout 1999.
Pour Aldo Petrivelli, charge des moyens de support et d'utilisation de la
station Alpha a l'ESTEC, MELFI jouera un role fondamental car il sera le
seul moyen de stockage froid pendant les trois premieres annees
d'exploitation de la station. Il permettra de conserver des echantillons
biologiques dans de bonnes conditions (+4 C a -80 C) afin de preserver
intactes les structures cellulaires. Cela pendant de tres longues periodes
a bord d'Alpha et au retour sur Terre.
Lors d'une presentation aux Etats-Unis en novembre, une dizaine
d'astronautes ont pu decouvrir la maquette du MELFI integre dans un double
rack standard (ISPR). Le congelateur (800 kg) se presente sous la forme de
quatre boites a isolation sous vide. Chacune comporte quatre tiroirs avec
des emplacements pour 250 tubes plastiques d'eprouvettes. Le volume froid
utilisable est de 320 litres. La conception des boites, dont la temperature
est regulee individuellement, permet de reduire toute accumulation de givre.
La turbomachine a froid qui alimente l'ensemble, realisee par la division
des techniques avancees d'Air Liquide, constitue le coeur de MELFI. Elle
mesure 240 mm de long et 130 mm de diametre. Moteur, compresseur,
echangeurs thermiques et turbine y sont inseres. C'est la premiere
application spatiale du cycle de Brayton qui a ete prefere au cycle de
Stirling a encombrement et consommation plus eleves (il aurait necessite
quatre compresseurs). De l'azote gazeux est comprime a 1,5 bar par un
compresseur centrifuge puis, apres passage par les echangeurs, detendu par
une turbine centripete montee sur le meme arbre que le compresseur. Cet axe
tourne a 86.000 t/min et assure compression et detente en jouant sur la
geometrie et les dimensions des aubes. Son demarrage est des plus
dynamiques puisqu'en un demi-tour, l'axe passe de 0 a 10.000 t/min.
Afin d'assurer jusqu'a deux ans de fonctionnement ininterrompu, l'arbre
minuscule (170 mm de long pour 22 mm de diametre) est en sustentation sur
un film d'azote gazeux de 10 microns evitant tout contact mecanique et
usure. Chaque MELFI integre un second moteur interchangeable en orbite en
cas de defaillance. Selon Pierre Crespi, responsable du programme a Air
Liquide, "c'est une veritable usine de production de gaz. Le defi a ete de
placer dans un si petit volume des equipements que l'on trouve
habituellement dans des installations industrielles de liquefaction".
Selon Didier Perarnaud, MMS espere poursuivre dans ce secteur du "froid
spatial". Dans le cadre d'un echange avec la NASA, l'ESA doit egalement
fournir un congelateur-laboratoire cryogenique et un congelateur a
refroidissement tres rapide (temperature de -183 C), ainsi qu'un
congelateur alimentaire pour Alpha.
Martin RANSOM, Air & Cosmos
PROBLEMES TECHNIQUES POUR LE SHUTTLE ET MIR
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La navette americaine Columbia est retournee sur Terre le 8 avril apres
seulement quatre jours en orbite au lieu des seize prevus. Ce vol STS-83
est donc une mission avortee puisque les 33 experiences scientifiques du
laboratoire MSL-1 n'ont pu etre realisees. Des le lancement (avec un jour
de retard) le 4 avril, une des trois piles a combustibles est tombee en
panne. Elle fut debranchee le 6, privant l'equipage de l'electricite
necessaire a la bonne poursuite de la mission. Le retour premature fut donc
decide, comme cela avait ete le cas lors de la mission STS-2 en novembre
1981, pour les memes raisons (le vol avait dure 2 j au lieu de 5 j).
De leur cote, les Russes ont egalement quelques soucis avec la station
orbitale Mir. Le 3 avril, le systeme d'absorption du gaz carbonique est
tombe en panne et l'equipage doit utiliser les cartouches chimiques du
systeme de secours. Il devrait proceder a la reparation du systeme avant
l'arrivee du vaisseau-cargo Progress-M34 dont l'amarrage est prevu le 8
avril. Ce dernier apporte notamment du materiel pour reparer les
generateurs d'oxygene Elektron tombes en panne le 8 mars.
Dans le domaine spatial, il n'y a pas de routine. Ainsi, lors de la
mission STS-80 en decembre, un des trois systemes de navigation etait tombe
en panne et deux sorties extravehiculaires avaient ete annulees en raison
du blocage d'une ecoutille. Pour sa part, l'equipage de Mir avait connu un
debut d'incendie le 23 fevrier, puis l'echec du reamarrage de Progress-M33
le 4 mars. Mais tout cela ne remet pas en cause l'exploitation future du
Shuttle et de Mir.
Le 29 avril, Vassili Tsybliev et Jerry Linenger procederont a une sortie
extravehiculaire. Pour la premiere fois, un Americain effectuera une sortie
de Mir avec un scaphandre russe. Le 15 mai, la navette Atlantis sera lancee
pour la sixieme mission Shuttle-Mir (Jerry Linenger etant alors remplace
par Michael Foale). Le 26 mai, le vaisseau-cargo Progress-M35 apportera les
50 kg de consommables destines a la mission franco-russe Pegase. Les
equipages de cette mission ont ete presentes le 7 avril. Il s'agit
d'Anatoli Soloviev, Pavel Vinogradov et Leopold Eyharts pour les
titulaires, et de Guennady Padalko, Serguei Avdeiev et Jean-Pierre Haignere
pour les doublures. Ils sont partis a Toulouse pour la preparation aux cinq
grandes experiences du vol (Physiolab, Cognilab, Fertile, Alice-2 et
Castor). Apres quoi, ils retourneront a la Cite des Etoiles pour terminer
leur entrainement.
Desormais, le lancement du Soyouz-TM26 est prevu le 5 aout a 19 h 33 (heure
de Moscou). L'amarrage aura lieu deux jours plus tard, le 7 aout a 21 h 12.
Puis Vassili Tsybliev, Alexandre Lazoutkine et Leopold Eyharts reviendront
sur Terre a bord du Soyouz-TM25 le 26 aout a 11 h 40. Anatoli Soloviev et
Pavel Vinogradov resteront a bord de Mir jusqu'en fevrier 1998. Ils
recevront la navette Atlantis en septembre, la navette Discovery en
janvier, deux vaisseaux cargos en septembre et decembre, et effectueront
six sorties extravehiculaires (une en septembre pendant la septieme mission
Shuttle-Mir, une en octobre pour l'experience Panorama-2 et quatre en
decembre-janvier pour installer un nouveau bloc-moteur sur la tour Sofora).
Pour l'heure, bien que les Etats-Unis et la France maintiennent leur
presence a bord de Mir, il n'y a pas de passager payant pour les trois
prochains vols de Soyouz-TM. Cependant, la Russie serait en train de
negocier un nouveau vol avec l'Allemagne, alors que le ministre de la
Science Jurgen Ruttgers declare a Bonn qu'il souhaite reduire le budget de
l'ESA pour les vols habites.
Christian LARDIER
LA RKA VEUT MAINTENIR SES CONSTELLATIONS
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En depit d'un budget cinq fois inferieur a celui de 1989, la RKA tente de
maintenir en service les constellations de satellites d'applications et
scientifiques. Au nombre de 42, ils sont dedies a 65 % aux
telecommunications (Gorizont, Express, Gals, Ekran-M, Gonetz-D1), ainsi
qu'a la meteorologie et la teledetection (Ressource-O1, Ocean-01, Meteor-3,
Elektro). Le pourcentage des satellites scientifiques reste autour de 15 %,
tandis que celui des vols habites demeure stable. Cependant, le nombre de
satellites ayant depasse la duree de vie garantie atteignait 62 % en 1996
contre 45 % en 1992. Le probleme reside dans le renouvellement des
satellites Gorizont, Ekran-M et Meteor3. Ainsi, le satellite Gorizont-45
n'a pas ete lance l'an dernier comme prevu, le dernier Ekran-M date
d'octobre 1992 et le Meteor-3, qui est recemment tombe en la RKA jusqu'en
2000 va consister a concentrer le potentiel industriel dans un nombre
limite d'entreprises, maintenir les constellations actuelles en service,
terminer les systemes en developpement, utiliser de nouvelles sources de
financement et moderniser les fusees existantes. Au-dela, elle prevoit
d'achever le rapatriement de toutes les activites spatiales sur son
territoire, d'introduire une nouvelle generation d'engins qui lui permettra
d'etre competitif sur le marche mondial, de developper des petits
satellites et les technologies duales, ainsi que de nouveaux lanceurs (dont
Angara lance de Svobodny).
Quant aux militaires, dans leurs constellations, ils ont 70 % des
satellites qui ont depasse leur duree de vie garantie. Leur budget etant
dix fois inferieur a celui de 1989, ils comptent beaucoup, a l'instar de la
RKA, sur le developpement des technologies duales.
Christian LARDIER
INCERTITUDES SUR LE MARCHE DE LA TELEDETECTION
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Contrairement aux systemes de telecommunications spatiales, le secteur de
l'imagerie spatiale ne connait pas le succes commercial espere car il
manque cruellement d'utilisateurs. Actuellement, les satellites
d'observation de la Terre sont finances par les gouvernements, car la vente
d'images peut eventuellement rentabiliser l'exploitation des satellites
d'observation, mais certainement pas leur construction (segment spatial).
Or, cette annee, plusieurs nouveaux systemes d'imagerie a haute resolution
finances par des operateurs prives vont arriver sur le marche, et la
competition devenir plus agressive. Pour obtenir une veritable expansion de
ce marche emergeant, il conviendrait de diminuer drastiquement le cout du
segment spatial et d'augmenter considerablement le nombre d'utilisateurs.
Pour le segment spatial, les nouvelles technologies adaptees aux petits
satellites ont permis de faire mieux, plus vite et moins cher. Mais, pour
reussir, il est indispensable d'avoir une chaine complete jusqu'a
l'utilisateur. Ainsi, la distribution des images est la preoccupation
majeure des operateurs. Space Imaging, qui prevoyait d'avoir neuf filiales
dans le monde en 1996, n'en a trouve qu'une au Japon (Mitsubushi), tandis
que EarthWatch trouvait des partenaires au Japon (Hitachi), en Italie
(Nuova Telespazio) et au Canada (MacDonald Dettwiler), et qu'Orbimage
signait un accord exclusif avec Eirad d'Arabie saoudite.
Mais le succes n'est pas garanti et il faudra "essuyer les platres". "Le
marche ne devrait veritablement demarrer que dans six ou sept ans aux
Etats-Unis et dans une quinzaine d'annees en Europe", constate Paul Kamoun,
president du comite de programme du second symposium international sur
l'expansion du marche de la teledetection (EOMARK 97), qui s'est tenu a
Paris du 24 au 26 mars.
De multiples problemes a resoudre
Ce symposium, organise par l'Association aeronautique et astronautique de
France (AAAF) et l'Association europeenne des compagnies de teledetection
(EARSC), a permis de faire le point sur les problemes poses par la
distribution des images. Selon Paul Kamoun, les facteurs limitant le retour
sur investissement sont l'indisponibilite des donnees, le profil
operationnel faible, la mauvaise adaptation des donnees, le niveau peu
eleve de l'information des utilisateurs, l'approche conservatrice adoptee
par les utilisateurs et leur faible niveau d'entrainement, la nature
emergeante du traitement des donnees et de l'industrie de l'interpretation,
le prix des donnees, le cout des logiciels et des equipements pour les
utilisateurs et la faible disponibilite des donnees complementaires.
Pour toutes ces raisons, SpotImage envisage de mettre sur pied une
nouvelle methode de travail, davantage basee sur le partenariat, avec les
stations de reception dans le monde. Quant a la distribution des images du
satellite indien IRS-1C, le principal concurrent des satellites francais
Spot, elle n'a debute qu'au debut de cette annee apres une phase de
validation d'un an. En outre, Israel Aircraft Industry (IAI) prepare dans
le plus grand secret le lancement de deux satellites EROS a partir de la
fin de l'annee. Plusieurs stations dans le monde se preparent a recevoir
leurs images de 2 m de resolution, Taiwan devant etre la premiere.
L'imagerie radar, pour sa part, a du mal a se vendre. Car ces images tres
techniques sont plus difficiles a traiter qu'une image optique Le satellite
canadien Radarsat, le premier a vocation commerciale, rencontre des
difficultes car selon certains utilisateurs, "il n'est pas assez souple
d'emploi". En Europe, le satellite ERS-2 a recu recemment environ 100 MUC
(650 MF), soit environ 3 MUC/mois, pour assurer la continuite du service
jusqu'au lancement de la plate-forme polaire Envisat en 1999. Par ailleurs,
le troisieme symposium ERS de l'ESA, qui s'est tenu a Florence (Italie) du
17 au 21 mars, a permis de faire le point sur les donnees obtenues par les
satellites ERS-1 et 2.
Christian LARDIER
MODIFICATION DU PLAN DE VOLS DES NAVETTES
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La NASA etudie un nouveau manifeste des vols du Shuttle en raison du retard
de six mois dans le demarrage de la construction de la station orbitale
internationale Alpha. Le lancement du module russe FGB etant reporte a la
fin de juin 1998, la mission STS88, qui devait etre lancee le 4 decembre,
est desormais prevue le 9 juillet 1998. Quant au module de service (SM)
russe, son lancement en novembre ou decembre 1998 devrait autoriser la
premiere visite d'un equipage (Youri Gidzenko, Serguei Krikalev et William
Shepherd) des janvier 1999. Ainsi, il n'y aurait que sept vols de navette
en 1997. Par contre, l'an prochain, trois missions qui etaient prevues pour
la station Alpha se retrouvent sans charge utile. STS-92 serait supprimee,
tandis que STS-94 et 95 restent dans le manifeste, mais en attente d'une
nouvelle affectation. Dans cette nouvelle configuration, la NASA n'aurait
plus besoin de fournir l'Interim Control Facility (ICM) en remplacement du
FGB.
ASTRA-NET: SES ET INTEL MISENT SUR L'ESPACE
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La Societe europeenne des satellites (SES) a constitue une filiale ESM pour
le lancement d'applications multimedia. Dans cette nouvelle societe au
capital de 15 M$ (84 MF), la presence d'Intel, premier fabricant mondial de
microprocesseurs (dont le fameux Pentium), constitue la grande surprise.
Les actionnaires-fondateurs de la nouvelle societe sont SES (pour plus de
50 %), Intel (qui veut rester discret sur sa participation) et l'Entreprise
des Postes et Telecommunications du Luxembourg (pour un montant modeste).
ESM, qui est le prestataire de services multimedia sur le systeme Astra,
prepare la plate-forme Astra-Net dont l'amenagement au Centre technique du
chateau de Betzdorf a ete confie a Hughes Network Systems (HNS).
Les essais doivent commencer en avril-mai afin d'offrir des services des
cet ete. Pour se brancher sur Astra-Net, il faut une parabole de 50 a 60 cm
equipee d'un convertisseur LNB a laquelle est connecte un PC de type
Pentium. L'ordinateur necessite une carte DVB avec son logiciel de decodage
qui sont fournis par Intel. Le prix de cet equipement va se situer autour
de 200 $ (1.120 F). Dans un premier temps, Astra-Net etablira des
connexions en bande Ku. Puis ESM rendra sa plate-forme interactive avec le
satellite Astra1H, qui doit etre lance en mai 1998 et qui disposera de deux
repeteurs en bande Ka. "Pour utiliser cette capacite en bande Ka, on aura
besoin d'une parabole supplementaire pour emettre vers le satellite. Cette
capacite servira d'abord a des applications professionnelles. Nous avons
des discussions avec des fabricants de materiel, mais il faudra patienter
trois a quatre ans pour trouver sur le marche europeen un equipement grand
public", precise Romain Bausch, directeur general de SES.
LA MISSION CLUSTER-2 ENFIN DECIDEE
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A pres de longues negociations, l'agence spatiale europeenne a enfin decide
le 3 avril la realisation d'une nouvelle mission Cluster qui remplacera
celle perdue lors de la catastrophe d'Ariane 501 le 4juin 1996. L'option
retenue est la mission complete a la mi-2000. Il s'agit du satellite Phenix
realise avec les rechanges des quatre satellites d'origine et de trois
nouveaux satellites recurrents qui seront construits par Dornier du groupe
Dasa (Allemagne). Les satellites seront lances par paires a l'aide de deux
fusees Soyouz qui seront fournies par la societe Starsem. Le cout total de
l'operation sera de 214 MUC (1,39 MdF) dont 146,2 MF pour le satellite
Phenix, 526,5 MF pour Dornier, 390 MF pour Starsem, 113,7 MF pour la
contribution de l'ESA aux experiences scientifiques et 214,5 MF pour
l'exploitation (le centre de controle se trouve a l'ESOC de Darmstadt).
Cette depense supplementaire pour sauver la mission d'etude des relations
entre le Soleil et la Terre devrait provoquer des retards dans les autres
missions scientifiques posterieures a celles qui sont en cours d'execution.
Cependant, ce sacrifice permettra de realiser l'integralite du programme
scientifique Horizon-2000.
LE PROJET LUNAIRE SELENE DE LA NASDA
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Le Japon va envoyer sa premiere sonde lunaire cet ete au moyen d'une fusee
M-V. Il s'agit de Lunar-A de l'ISAS. Mais les japonais ne vont pas
s'arreter la. La NASDA et l'ISAS preparent l'operation SELENE, qui prevoit
le lancement par une fusee H-2A en 2003 d'un orbiteur, d'un atterrisseur et
d'un satellite-relais. L'orbiteur sera place autour de la Lune pour
cartographier sa surface en un an, tandis que l'atterrisseur se posera sur
la Lune pour servir a des observations d'interferometrie a large base
(VLBI). Le satellite-relais, qui sera place sur une orbite a 4.300 km
d'apogee, permettra de mesurer le champ gravitationnel de la face cachee de
la Lune.
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