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Space News InNet numero 147




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Space News InNet numero 147                         dimanche 4 mai 1997


	SOMMAIRE

	Hipparcos et le nouveau cadastre de l'Univers
	RKA attend plus de 400 milliards de roubles pour la station Alpha
	Le budget du CNES
	ILS lancera huit Proton commerciaux en 1997
	LES NOUVEAUX PROJETS DE LA NPO LAVOTCHKINE
	Le budget de la NASDA est en hausse de 2%


HIPPARCOS ET LE NOUVEAU CADASTRE DE L'UNIVERS
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Au siecle dernier, le monde litteraire avait  vecu  la  memorable  bataille
d'Hernani dans laquelle les Anciens et les Modernes s'etaient affrontes. Le
monde  astronomique  pourrait  se  trouver  entraine  dans   une   bataille
d'Hipparcos, car tous ses resultats ne sont pas unanimement  acceptes.  Ils
sont en effet assez etonnants si l'on exclut toute introduction d'un  virus
dans le logiciel de depouillement des mesures qui  etait  tres  subtil.  Le
satellite europeen avait en effet mesure des distances angulaires entre des
couples d'etoiles et leurs variations; il s'agissait d'en deduire un corpus
des donnees astrometriques et de leur evolution.

Parmi ces resultats a figure une determination des  parallaxes  de  100.000
etoiles: entendons que leur eloignement a  pu  etre  calcule  a  partir  de
triangulations.  Les  moyens  conventionnels  atteignaient   une   centaine
d'annees-lumiere. Hipparcos a permis d'investiguer 10 fois plus loin et  de
s'interesser notamment a la Polaire, terminant la  Petite  Ourse  dans  une
zone du ciel ou les objets tres brillants n'abondent pas.  Assez  facile  a
reperer en prolongeant 5 a 6 fois le segment forme par les etoiles de garde
de la Grande Ourse (celles qui sont  a  l'oppose  de  la  queue),  l'Etoile
polaire est utilisee pour trouver le pole nord  celeste  dont  elle  est  a
moins de 50', toujours visible dans notre hemisphere a toute  heure  de  la
nuit en toute saison.

Mais a quelle distance faut-il la situer  ?  Les  donnees  d'Hipparcos  ont
conduit Michel Feast, de l'universite sud-africaine de Cap Town,  et  Robin
Catchpole, du Royal Greenwich Observatory de Cambridge, a reviser en baisse
son eloignement, successivement estime a 900 annees-lumiere puis a 650.  La
Polaire serait a 430 annees-lumiere seulement.

Et les astronomes s'interessent  directement  a  cette  etoile.  C'est  une
geante dont, au siecle dernier, Ludwig Seidel et Julius Schmidt avaient mis
en evidence la variabilite en montrant,  a  l'observatoire  Lick,  que  son
eclat fluctue de quelque 10 % sur une periode de 4 jours. Sans que l'on  se
trouve toutefois en presence d'une Cepheide standard nous voulons  dire  du
meme type que 8 de Cephee car sa variabilite est variable: dans la  seconde
moitie du XXe siecle, sa fluctuation d'eclat n'a cesse d'etre toujours plus
faible jusqu'a devenir inferieure a 4 % en 1980 et, en 1985, a n'etre  plus
mesurable. Une  veille  organisee  en  1994  par  l'universite  de  Toronto
permettait de constater sa stabilite.

Mais cela plongeait alors les astronomes dans un abime de  perplexite.  Ils
n'avaient a la verite jamais  compris  le  scenario  des  Cepheides,  ayant
seulement admis que, pour rendre compte des variations  de  luminosite  sur
des periodes se mesurant en semaines ou en jours, on devait s'orienter vers
des explications non pas thermonucleaires (l'energie creee  au  cœur  d'une
etoile met des millions d'annees pour atteindre sa surface) mais physiques,
comme si l'etoile "respirait" parce que des convections  dans  des  couches
proches  de  sa  surface  etaient  creatrices  de  blocages,  a   l'origine
d'oscillations de relaxation. Au demeurant, le cas de la Polaire n'est  pas
exceptionnel: les astronomes  citent  l'exemple  de  l'etoile  RU  dans  la
constellation de la Girafe ayant cesse d'etre  une  variable  mais  l'etant
redevenue en 1990. Avec toute la  riche  information  scientifique  pouvant
etre attendue d'un changement de categorie. Et en meme temps une incitation
a faire preuve d'une certaine prudence quant a l'emploi des Cepheides comme
indicateurs de distance. En 1912, l'astronome americaine Henrietta  Leavitt
montrait en effet qu'un rapport direct existe entre leur  periode  et  leur
luminosite absolue. Harlow Shapley avait en 1916  l'idee  d'utiliser  cette
relation pour evaluer l'eloignement d'une Cepheide: sa periode revelant  sa
magnitude absolue, il suffit de la comparer a sa magnitude relative.

Or un suivi par Hipparcos de 223  Cepheides  normales  a  appris  que  leur
eloignement devait etre non pas reduit comme celui de la Polaire,  mais  au
contraire accru en moyenne de 10 % (ce qui leur vaudrait un eclat superieur
de 20 %). Cela fait entrevoir pour  la  constante  de  Hubble  mesurant  la
vitesse d'expansion de l'univers une valeur propice a un compromis:  il  ne
semble pas encore en vue. Il en a toutefois ete  fortement  question  a  la
conference organisee en fevrier par la Royal Astronomical Society pour  une
recadastration de l'Univers. Nombre de participants ont  apprecie  l'apport
d'Hipparcos, complexe puisqu'apres avoir rapproche la Polaire, puis eloigne
les Cepheides standards, il a rapproche les variables de type Mira dont  il
a etudie 16 specimens, ramenant notamment l'eloignement de R Leonis de  390
a 330 annees-lumiere.

Le resultat majeur confirme par Neill Reid de l'ESA est  en  tout  etat  de
cause une augmentation des distances d'environ 10 % aux confins de la  Voie
Lactee: Hipparcos a repousse le  Grand  Nuage  de  Magellan  de  163.000  a
180.000 annees-lumiere. Et si nous nous eloignons significativement  de  la
Voie lactee, en nous interessant notamment aux galaxies  de  l'amas  Virgo,
dont la visee des Cepheides par Hubble avait naguere fait sensation car  on
ne s'attendait pas a ce qu'elles se  revelent  aussi  proches,  c'est  pour
decouvrir egalement des objets en fait plus loin que ce que  l'on  croyait,
de sorte que les  indices  se  multiplient  annonciateurs,  a  terme,  d'un
rapprochement entre  des  chronologies  actuellement  conflictuelles.  Onze
milliards d'annees seraient imputes aux plus anciens amas globulaires de la
Voie lactee, avec quelque incitation a estimer finalement  l'univers  vieux
de 13 a 14 milliards d'annees.


RKA ATTEND PLUS DE 400 MILLIARDS
DE ROUBLES POUR LA STATION ALPHA
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Une interview de Alexandre I.  Medvedtchikov,  Directeur  general  adjoint,
charge des affaires internationales de l'Agence spatiale russe (RKA).

Propos recueillis par Pierre Langereux (Air & Cosmos)

PL : Quels sont les programmes internationaux les plus importants dont vous
vous occupez ?

"Ce sont les projets de satellite de telecommunications Sesat,  de  systeme
de navigation Glonass-Egnos, de lanceur commercial Sea Launch et de station
spatiale internationale Alpha..."

PL : Comment s'organise la competition parmi les  firmes  russes  pour  les
satellites de telecommunications ?

"La RKA est favorable a la competition dans le domaine  des  satellites  de
telecommunications, pas seulement  pour  les  projets  internationaux  mais
aussi pour ceux de la Russie. C'est tres bien qu'il y ait  une  competition
entre Energya, Lavotchkine et NPO PM...

"La RKA ne donne pas d'instruction a l'industrie, surtout s'il s'agit  d'un
projet commercial ou s'il n'y a pas de financement  gouvernemental...  Nous
n'intervenons pas. Ainsi, il y a  deux  projets  en  cours,  en  parallele,
chacun avec son financement et son client: Yamal d'Energya et Sesat de  NPO
PM."

PL  :  Comment  sont  finances  les  projets  nationaux  de  satellites  de
telecommunications ?

"Le budget est etabli par le Comite d'Etat pour les telecommunications.  Ce
budget est en general vote tres tard... sauf pour cette  annee,  il  a  ete
confirme par la Douma. Une partie du budget, concernant le segment spatial,
est redonne pour execution a la RKA."

PL : Est-il exact qu'il y ait encore des difficultes de financement  de  la
participation russe a Alpha ?

"C'est vrai. Il y a encore un probleme de financement en 1997,  comme  deja
en 1996 (la RKA attend les credits du gouvernement russe;  Ndlr).  Mais  ce
n'est pas un probleme propre au seul programme de  station  internationale,
c'est aussi le cas des programmes nationaux de la RKA.

"Pour le module de service, on  doit  resoudre  le  probleme  financier  en
avril... Nous pensons que les promesses doivent etre tenues...

"On a dit a la NASA (qui a envoye une delegation fin mars en Russie,  Ndlr)
que si la decision est prise fin avril debut mai, il est  encore  temps  de
realiser le module comme prevu.

"Mais, je ne veux pas donner de date pour  la  livraison  du  module  (deja
repoussee a decembre 1998, Ndlr). Car tout le monde n'est pas d'accord  sur
le calendrier."

PL : Quels credits attendez-vous en avril pour le module de service ?

"Le chiffre initial de 100 M$ (400 Md Roubles) donne  debut  fevrier  n'est
plus valable...C'est maintenant un peu plus de 100 M$..."

PL : Manquez-vous de credits pour les operations au cosmodrome de Baikonour
?

"S'il manquait des credits a l'agence, cela generait  partout.  Mais,  s'il
fallait de l'argent pour Baikonour, on  le  trouverait...  En  faisant  des
choix sur les differents postes budgetaires..."

PL : Quid du probleme d'environnement au nouveau cosmodrome de Swbodny ?

"Je pense que le probleme est un peu exagere (apres le premier tir de fusee
Start par les Forces spatiales, Ndlr). C'est clair que si l'on a prevu  une
zone pour la retombee des etages de  fusees,  c'est  qu'il  n'y  a  pas  de
danger.  Il  est  d'ailleurs  deja  prevu  d'utiliser  Svobodny  pour   des
lancements commerciaux. A commencer par un satellite americain cette annee.
Svobodny est utilise par les Forces spatiales,  mais  pas  encore  pour  la
RKA."

PL : Ou en est la commercialisation des fusees russes ?

"Pour le Proton, il y a suffisamment de commandes, le carnet  de  commandes
est rempli... "II y a  aussi  des  commandes  commerciales,  hors  contrats
d'Etat, pour les autres fusees russes: Start, Cosmos et Soyouz."

PL : Qu'en est-il de l'utilisation de fusees Zenith pour le Sea Launch ?

"II y a un  probleme  de  droit  international  a  resoudre  concernant  la
designation du  gouvernement  ayant  l'autorite  et  la  responsabilite  de
lancement de ces fusees, en mer, hors d'un territoire... (Quatre Etats sont
concernes: Etats-Unis, Norvege, Russie et Ukraine; Ndlr.)"

PL : Quels espoirs placez-vous dans Starsem ?

"On a de serieux espoirs dans cette societe franco-russe qui  commercialise
les fusees Soyouz, en particulier parce qu'elle associe la  RKA...  D'apres
ce que je sais,  Starsem  fonctionne  bien  (le  Soyouz  de  Starsem  vient
d'ailleurs d'etre retenu pour lancer la nouvelle sonde  Cluster  de  l'ESA,
Ndlr). Je pense que Starsem peut fonctionner mieux  que  ses  predecesseurs
... en evitant leurs erreurs."

PL : Mir vient de subir de serieux incidents, quelle est sa  duree  de  vie
residuelle ?

"Il y a toujours des difficultes avec les vols  habites,  heureusement  pas
toujours aussi graves que ceux survenus recemment.  Mais  il  ne  faut  pas
depasser la limite... Pour l'eviter, tous les ans, une reunion de tous  les
participants donne son accord a la poursuite des vols pendant un  an.  Pour
lors, on espere pouvoir continuer d'utiliser Mir jusqu'en 1999-2000."

PL : Y aura-t-il de nouveaux astronautes etrangers a bord de Mir ?

"Deux vols d'astronautes francais sont prevus, I'un cette annee et  l'autre
en 1999. Et il y en a d'autres en discussion... Il reste encore un ou  deux
creneaux de libres pour des vols d'astronautes etrangers jusqu'en 2000."


LE BUDGET DU CNES RESTE STABLE A 12,5 MdF
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Le CNES a presente son budget 1997 le 11 avril, ce qui n'avait pas  ete  le
cas l'annee derniere en raison de la nomination du nouveau president  Alain
Bensoussan. Il reste stable a 12,5 MdF, dont 9,26 MdF de subvention  d'Etat
(investissement et fonctionnement) et 3,27 MdF de ressources propres. Selon
Alain Bensoussan, "la stabilite, c'est ce que l'on peut esperer de mieux".

Les ressources propres comprennent 1.476 MF de  financement  DGA  pour  les
programmes Helios-1 et 2, ainsi que des etudes specifiques (contre 1.410 MF
en 1995). Cette somme provient du budget spatial militaire qui  sera  cette
annee de 3,29 MdF. Au total, le spatial civil et militaire francais s'eleve
a 14,35 MdF. Les autres ressources propres incluent 610 MF de participation
de l'ESA  au  fonctionnement  et  aux  investissements  du  Centre  spatial
guyanais (CSG), 395 MF pour les prestations fournies  pour  Arianespace  au
CSG et en metropole,  131  MF  pour  l'exploitation  des  satellites  Spot,
Helios-1 et d'experiences scientifiques, 123 MF  pour  les  prestations  de
mise et de maintien  a  poste  de  satellites  par  le  centre  spatial  de
Toulouse, 110 MF pour les participations etrangeres aux programmes Spot  et
Vegetation, 59 MF pour les prestations au profit des industriels de la base
spatiale en Guyane, 33  MF  pour  les  redevances  du  patrimoine  CNES  en
metropole et en Guyane, 8 MF pour  les  vols  en  ballons,  ainsi  que  les
produits financiers. En outre, le CNES a engage un important  programme  de
reduction des dettes qui s'elevent aujourd'hui a un peu moins de  2,8  MdF.
L'an dernier, la dette avait ete reduite de 850 MF,  et  un  effort  encore
plus grand sera realise en  1997  et  1998,  l'objectif  etant  d'avoir  un
endettement nul en 2000 ou 2001.

La contribution de l'ESA, qui s'eleve a 5.022 MF dont 3.238 MF  sont  geres
par le CNES dans le cadre du programme Ariane, represente 40  %  du  budget
comme en 1995. Seulement 8,9 % de cette  contribution  vont  a  la  station
orbitale internationale dont Alain Bensoussan ne peut pas imaginer  qu'elle
se fasse sans la Russie.

Le CNES est donc resolument engage dans son nouveau  plan  strategique  qui
prend en compte les modifications geopolitiques, economiques et budgetaires
de ces dernieres annees. Le CNES tente  d'elaborer  une  strategie  commune
avec ses trois partenaires principaux : Etats-Unis, Russie et Japon qui ont
aussi un plan strategique. Le  plan  strategique  comprend  desormais  huit
programmes "thematiques" et sept "transverses". Les huit  themes  sont  les
lanceurs,  l'observation  de   la   Terre,   les   telecommunications,   la
localisation et la navigation, l'homme dans l'espace,  la  connaissance  de
l'Univers, la microgravite, ainsi que l'alerte, l'ecoute et la surveillance
de l'espace. A ce sujet, un groupement d'une dizaine de personnes provenant
de la direction des programmes du CNES et du service d'architecture  de  la
DGA sera mis en place a  Toulouse  pour  s'occuper  de  l'architecture  des
systemes spatiaux de defense. Les sept "transverses"  sont  la  technologie
des vehicules spatiaux et  des  lanceurs,  les  nouvelles  technologies  et
microsystemes, les  reseaux  multimedia  et  constellation  de  satellites,
l'acquisition   et   le   traitement   de   l'information,   les   systemes
informatiques,  les  methodes  et   outils   de   conception,   ainsi   que
l'architecture des systemes orbitaux.

Toutefois, Alain  Bensoussan  a  note  que  les  telecommunications  et  la
navigation ont un financement qui ne correspond pas a l'importance  de  ces
secteurs d'activite tant  au  niveau  national  qu'europeen.  Le  programme
Spot-5, qui etait de 6 MdF en 1994, a  ete  reduit  a  3,6  MdF.  Quant  au
satellite de telecommunications experimental Stentor, dont le cout  initial
etait de 3 MdF, il a ete reduit a 2,5 MdF (charge utile  comprise).  Ainsi,
une economie de 2,9 MdF a ete realisee en deux ans.

Les  nouveaux  projets  se  font   desormais   avec   la   plate-forme   de
mini-satellite Proteus dont le  premier  exemplaire  servira  au  satellite
d'altimetrie oceanographique Jason. Le cout  d'un  tel  satellite,  qui  se
situe autour de 500 MF, permettra de  faire  plus  avec  moins  de  moyens.
Jason, par exemple, sera trois fois moins cher que Topex-Poseidon, tout  en
faisant mieux.

Enfin, la reorganisation du CNES  a  ete  achevee  avec  la  nomination  du
directeur des  relations  industrielles  et  des  filiales.  Il  s'agit  de
Christian Saguez, qui vient de la societe Simulog, filiale de l'INRIA  dont
Alain Bensoussan etait  le  directeur.  Il  aura  notamment  en  charge  la
realisation du Guide du partenariat, qui est au cœur  de  la  strategie  du
CNES, l'un des premiers centres d'excellence  en  technologie  et  systemes
spatiaux dans le monde.

Christian LARDIER, Air & Cosmos


ILS LANCERA HUIT PROTON COMMERCIAUX EN 1997
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Krounitchev, le  constructeur  des  fusees  russes  Proton,  se  prepare  a
effectuer cette annee du cosmodrome kazakh  de  Baikonour  huit  lancements
commerciaux de satellites de telecommunications  etrangers,  tous  assures.
Parmi lesquels deux  lancements  en  grappes  de  sept  mini-satellites  de
telephonie mobile Iridium de Motorola - le premier a ete lance le 18  avril
- assures via ISB.

Ces lancements d'iridium sont aussi couverts en risques aux tiers  pour  la
somme record de 500 M$ (2,75 MdF). Les six autres vols de  Proton  de  1997
seront,  comme  ceux  de  1996,  assures  en  responsabilite  civile   pour
"seulement" 300 M$ (1,65 MdF).

C'est ce qu'a annonce, debut  avril,  Youri  G.  Korechine,  charge  de  la
gestion  des  risques  spatiaux  au  departement  "affaires  juridiques  et
contractuelles"  de  Khrounitchev.  Departement  cree  en   1993   par   le
constructeur russe pour l'assurance en dommages aux tiers des lancements de
fusees Proton.

L'annee derniere, les deux vols  commerciaux  de  Proton  concernaient  les
satellites de telecommunications occidentaux  Astra  1F  et  Inmarsat  3/F2
assures respectivement pour 200 millions d'Ecus (1,3 MdF) et 120 millions $
(360 MF).

Ils furent assures par  la  compagnie  Ingosstrakh  (la  loi  exigeant  que
l'assureur  soit  une  compagnie  de  droit  russe)  aupres   du   courtier
britannique Johnson & Higgins (recemment rachete par  l'americain  Marsh  &
Mac Lennan). Ces tirs furent realises en mai et septembre par International
Launch Services (ILS) qui reunit l'americain Lockheed Martin,  Khrounitchev
et la RKA.


LES NOUVEAUX PROJETS DE LA NPO LAVOTCHKINE
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La firme NPO Lavotchkine de Khimki pres de Moscou est encore sous  le  coup
de la perte de la sonde  interplanetaire  Mars-96  Cependant,  elle  espere
poursuivre ses activites  dans  le  domaine  de  l'exploration  du  systeme
solaire en cooperation avec les Americains. Elle etudie  actuellement  deux
projets qui, s'ils obtiennent le financement necessaire, pourraient aboutir
au lancement d'une sonde martienne en 2001 (projet Mars  Together),  de  la
sonde Pluto Express en 2002 et d'une sonde solaire en 2003 (projet  Fire  &
Ice).

Mars Together consiste a lancer avec une fusee Molnya une capsule de 320 kg
dotee d'un bouclier de freinage atmospherique de 2,4 m  de  diametre.  Elle
devra deposer a la surface de la planete rouge un rover Marsokhod de 95  kg
qui aura un an  d'autonomie  pour  parcourir  une  centaine  de  kilometres
(jusqu'a 200 m par jour). Le vehicule sera porteur de 12  kg  d'instruments
scientifiques pour filmer la surface, etudier la composition des roches  et
les parametres  de  l'atmosphere.  Il  disposera  par  ailleurs  d'un  bras
robotique a six degres de liberte pour prendre  des  echantillons  du  sol.
Cette mission se deroulerait en meme temps que l'operation americaine  Mars
Surveyor comprenant un orbiteur, un atterrisseur et un rover.

Le projet Fire & Ice (Plamia & Led en russe) consiste a lancer, d'une part,
une sonde vers la planete Pluton a l'aide d'une fusee  Molnya  et,  d'autre
part, deux sondes vers le Soleil a l'aide d'une  fusee  Proton.  Il  s'agit
donc de se rendre dans les deux extremes du systeme solaire.

La mission Ice (ou Led) consiste en une  sonde  americaine  de  85  kg  qui
larguera, apres un periple de douze ans, une petite capsule russe de 10  kg
destinee a s'approcher au plus pres de la  planete,  l'impact  etant  aussi
envisage. La sonde survolera Pluton a 15.000 km et son satellite  Charon  a
5.000 km, tout en relayant les signaux de la  capsule.  Le  lancement  sera
effectue sur une trajectoire survolant plusieurs fois Venus,  puis  Jupiter
afin de beneficier de  l'assistance  gravitationnelle  qui  raccourcira  le
voyage de trente a douze ans. Ainsi, le depart en 2002 d'un engin de 720 kg
(dont 620 kg pour le moteur de manœuvres) permettra d'obtenir  des  donnees
sur la seul planete encore inexploree et la plus lointaine en 2014.

La sonde solaire Fire (ou Plamia) sera lancee sur une orbite passant a  une
distance de dix rayons solaires du Soleil,  en  meme  temps  que  la  sonde
americaine qui ira, quant a elle, a seulement  quatre  rayons  solaires  de
notre etoile. Les deux sondes, lancees par une fusee Proton dotee  d'un  4e
etage Block-D et d'un 5e etage a poudre  Star-48B,  emporteront  les  memes
instruments pour l'etude in situ du plasma. Par contre, la sonde russe (350
kg dont 35 kg  d'instruments  scientifiques)  aura  un  imageur  du  disque
solaire et la sonde US (200 kg dont 22 kg d'instruments) un imageur  de  la
couronne solaire. Ce qui permettra d'obtenir des mesures a deux dimensions.

Christian LARDIER


LE BUDGET DE LA NASDA EST EN HAUSSE DE 2%
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Le budget de l'agence spatiale japonaise s'elevera en 1997 a 9,0 MdF contre
8,8 MdF en 1996 (8,6 MdF initialement prevus), soit une augmentation  de  2
%. Alors qu'il etait en croissance continue  depuis  de  nombreuses  annees
(+4,9 % en 1995), il avait connu un coup d'arret dans  l'evolution  de  son
budget a l'instar des autres agences spatiales (NASA, ESA,  CNES,  etc.  En
effet,  en  1996,  il  n'avait  progresse  que  de  0,35  %.  Pourtant,  la
proposition de budget de decembre ne faisait apparaitre  qu'une  hausse  de
1,6 %. Elle sera donc plus importante que prevue.

Le transport spatial recoit 1,8 MdF (21 %) dont 790 MF  pour  les  lanceurs
H-2 et H-2A. La participation du Japon a la station orbitale internationale
s'eleve, pour sa part, a 2,2 MdF (25 %) dont 1.160 MF pour le  module  JEM.
Les satellites experimentaux COMETS, ETS-7,  OICETS,  DRTS,  ETS-8  et  MDS
recoivent 1,6 MdF (17 %). Cependant, la date n'est pas encore confirmee car
les  negociations  avec  les  pecheurs  sont  en  cours.   Les   satellites
d'applications TRMM, ADEOS-2, ALOS, ainsi que l'instrument  AMSR-E  auront,
quant a eux, 1,8 MdF (21 %). Le lancement des  satellites  ETS-7  (mise  au
point des techniques de rendez-vous orbital)  et  TRMM  (Tropical  Rainfall
Measuring Mission) au moyen d'une fusee H-2, initialement prevu en  fevrier
1998, a ete avance en novembre 1997.  Enfin,  la  R&D  et  l'administration
compte pour 1,4 MdF (16 %). Mais le budget spatial japonais  ne  se  limite
pas a celui de son agence spatiale.

Il comprend egalement celui de l'institut ISAS du ministere de l'Education,
du laboratoire NAL de l'agence de la science et de  la  technologie  (STA),
ainsi que des contributions de plusieurs ministeres dont ceux  du  Commerce
international et de l'Industrie (MITI), des Postes  et  Telecommunications,
des Transports (Agence de meteorologie), etc.



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