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Space News InNet 176
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Space News InNet numero 176 vendredi 7 novembre 1997
Sommaire
Le climat de demain
L'ESO etudie une nouvelle fois la comete Hale-Bopp
Retards et surcouts pour la station Alpha
Systeme mondial de navigation Euro-Russe
Plethore de demandes de licences a la FCC
Menaces sur la microgravite
La Bourse par satellite
Kawasaki teste un statoreacteur sur le D2 d'OHB
Un micro-satellite Malais en 1998
Matra remporte deux contrats Leostar
Aerospatiale rachete Sodern
Moteurs Primex pour Atlas
Premier moteur ionique de Hughes
Informatique
LE CLIMAT DE DEMAIN
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Deux evenements nous incitent a evoquer la variabilite climatique. C'est
d'abord l'exposition "Planete Terre", consacree a l'atmosphere, qui vient
d'etre inauguree a Paris, au palais de la Decouverte. Aussi excellente que
sobre, elle presente en quelques panneaux les flux de chaleur emis et recus
par le globe terrestre ainsi que les rythmes auxquels, a l'echelle de
durees cosmiques, nos climats sont modules par les differents mouvements de
la Terre. Mention est d'autre part faite d'accidents tels que le petit age
de glace ayant vu, entre 1450 et 1880, les temperatures moyennes baisser de
1 deg C en France, de 4 deg C en Hollande. Un autre accident est, en sens
inverse, une elevation generale des temperatures de notre planete depuis un
siecle. Il nous concerne directement, incitant a recueillir un maximum de
donnees pour le comprendre.
Et c'est la que se situe le second evenement. Le satellite canadien
Radarsat (en orbite depuis le 4 novembre 1995) a ete, le mois dernier,
reconfigure dans une attitude propice a une radarphotographie de
l'Antarctique alors que la glace australe n'a pas encore fondu pour nous en
fournir une premiere carte a haute resolution (25 m brut, 8 m apres
traitement). Compte tenu de la longueur d'onde utilisee, la possibilite
s'offre en outre de sonder sur un demi-metre la couche neigeuse dont est
recouvert le sixieme continent.
Cela a l'instigation du Byrd Polar Research Center (relevant de l'Ohio
State University), les documents etant tres attendus alors que
l'Antarctique fait figure de grand indicateur du climat mondial. Or les GPS
differentiels installes par les Chiliens dans la region d'Ellsworth ont
revele que, par effet venturi, les vitesses d'ecoulement sur le glacier de
l'Astrolabe peuvent atteindre non 1 m par an, comme ailleurs en moyenne,
mais bel et bien 1 m par jour. Sans que l'ampleur de ces mouvements soit
jugee determinante car elle n'apprend pas ce qui se passe au cœur de
l'Antarctique.
Conjuguees avec de nombreuses autres observations, les donnees fournies par
Radarsat devraient contribuer a nous faire repenser la climatologie dans un
esprit entierement nouveau. Volontiers, hier le physicien voyait dans la
Terre un objet chauffe par le Soleil. Pour le systemicien, ce sont l'air,
la mer, le sol, la glace des differentes regions qui constituent autant
d'objets semi-autonomes, avec l'astreinte a considerer d'une part leurs
evolutions propres, d'autre part leurs couplages et les facteurs commandant
ceux-ci. Avec la possibilite que des evenements affectant un seul element
du systeme se traduisent sur d'autres par des effets positifs ou negatifs,
immediats ou differes et surtout par des effets selectifs, la logique des
systemes nous apprenant que de minimes changements locaux peuvent surtout
lorsqu'ils surviennent rapidement etre ailleurs a l'origine de profondes
modifications ciblees. Par exemple, les courants marins se trouveront
aiguilles differemment comme cela est arrive voici 40.000 ans: en pleine
ere glaciaire, 6 deg C de difference oceanique resulterent d'une autre
direction prise par le courant polaire. Et sur 50 ans, c'est de 7 deg C que
parait avoir augmente la temperature moyenne de la Terre entre le dryas
recent et le climat actuel.
Aujourd'hui, il s'agit d'integrer a la fois les phenomenes cosmiques et
terrestres, nos activites industrielles, les incendies d'Indonesie et un
intense developpement des micro-planctons dans les eaux chaudes, sans
seulement que l'on puisse dresser une liste limitative des facteurs
significatifs. Avec comme premiere regle la possibilite que de grandes
discordances soient enregistrees dans les evolutions voire que, si des
secteurs deviennent un peu plus chauds, d'autres le soient beaucoup plus
tandis que certains se refroidiront. Et c'est bien ce que l'on constate
grace aux satellites maintenant capables de deceler en Europe le signal
semainier de nos activites (ce ne sont pas les automobiles du week-end mais
celles du mercredi qui creent un pic d'emissions). A l'echelle de l'annee,
si la temperature moyenne de la Terre augmente actuellement de 0,03 deg C,
on decouvre que, dans le Pacifique, a l'interieur du triangle
Canada-Mexique-Hawaii, les eaux ont en surface, cette annee, vu leur
temperature s'elever a 6 deg C au-dessus de la normale. Au contraire, au
sud du Groenland comme en Irlande, un secteur devient plus froid, avec les
conflits meteorologiques promis a surgir de ces differences. Elles font
entrevoir des saisons d'ouragans plus actives, davantage de pluies
torrentielles et d'inondations contrastant avec des etes secs, une moindre
salinite des eaux de l'Atlantique, un developpement de la savane en
Australie, le remplacement de la toundra par la foret en Alaska et en
Siberie...
C'est d'autre part la perspective d'une reduction de la difference entre
les temperatures du jour et de la nuit. Cela apparaitra logique si l'on
note qu'un facteur important du changement climatique mondial est
l'augmentation de la quantite de carbone presente dans l'atmosphere (+ 35 %
depuis le debut de l'ere industrielle). Il en resulte un blocage plus
energique du rayonnement infrarouge emis par la Terre. Or la nuit, le
refroidissement de la biosphere est essentiellement le fait de ce
rayonnement. Sa retention etant mieux assuree, nous allons vers une ere de
nuits chaudes...
Albert Ducrocq, Air & Cosmos
L'ESO ETUDIE UNE NOUVELLE FOIS LA COMETE HALE-BOPP
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Les Observations de l'ESO nous renseignent sur l'existence persistante de
jets de poussieres s'echappant du noyau de Hale-Bopp.
Apres etre passe derriere le Soleil, la comete Hale-Bopp est encore bien
visible aux observateurs de l'hemisphere sud. Bien que cet objet celebre
soit trois fois plus loin que quand il etait passe au plus pres du Soleil
(perihelie) le 1er avril 1997, sa luminosite est encore assez importante,
comparee a d'autres cometes qui ont ete observees a la meme distance.
Actuellement sa magnitude est proche de 5.
Au cours du programme d'observation continu de l'ESO a l'Observatoire de la
Silla dans le desert Atacama Chilien, de nombreuses photos ont ete
realisees. Cette image montre seulement la partie centrale du nuage bien
developpe de gaz et de poussieres (la coma) autour du noyau cometaire. De
par sa grandeur, il n'est pas possible de voir dans une seule image la coma
en entier sans oter tout interet a la photo. Le champ de vision est
approximativement 3 x 3 arcmin. Hale-Bopp se situe actuellement a 3.1 AU ou
465 millions de kilometres.
Deux filtres differents ont ete utilises pendant les observations pour
differencier le gaz de la poussiere dans la coma. La photo obtenue grace a
un filtre optique ultraviolet montre la distribution des molecules CN
gazeuses dans la coma principalement, pendant qu'un filtre jaune-vert nous
renseigne sur la distribution des grains de poussiere.
Avec l'utilisation d'un filtre special qui permet d'augmenter la resolution
de l'image il est possible d'isoler le jet et les differentes structures de
la poussiere dans la coma. Cette image montre au moins 4 et peut-etre
jusqu'a 6 - jets de poussiere dans la coma qui sont emis depuis des regions
actives de la surface du noyau de la comete.
Alors qu'il est evident que la poussiere n'est pas en quantite identique
dans la coma, on peut remarquer que les gaz contenus dans la coma l'est
plutot symetriquement. Ceci est cause par une expansion omnidirectionnelle
du gaz qui est diffuse par le noyau cometaire.
Remy Decourt
RETARDS ET SURCOUTS POUR LA STATION ALPHA
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La NASA a presente la nouvelle sequence d'assemblage de la station orbitale
internationale Alpha. Elle fait apparaitre un retard de 18 mois a
l'achevement (decembre 2003 au lieu de juin 2002). Par ailleurs, lors d'une
audition au sous-comite spatial du Senat americain, le maitre d'oeuvre
Boeing a avoue un depassement probable de 600 M$ (3,6 MdF) du cout global
de la station qui etait estime a 17,4 Md$ (104,4 MdF) pour la periode de
1994 a 2002. La NASA a decide d'appliquer une penalite de 40 M$ (240 MF) au
contrat de Boeing, tout en demandant une augmentation de 430 M$ (2,58 MdF)
du plafond annuel des credits alloues a la station (2,1 Md$/an) en 1998.
Ainsi, apres le retard de livraison du Service Module russe, ce sont les
Americains qui risquent de faire glisser le calendrier. Desormais, le
module japonais JEM est retarde d'un an (mai 2001 au lieu de juin 2000) et
le module europeen COF, initialement prevu en 2001, sera lance en octobre
2002 par la navette.
En attendant, l'Italie livrera les trois modeles de vol du module
logistique MPLM a la NASA en septembre 1998, mai et juillet 1999. La
premiere mission, prevue en juin 1999, sera suivie de huit autres jusqu'en
aout 2003. La structure du COF, identique a celle du MPLM, sera realisee
par l'usine d'Alenia a Turin avant de partir chez Dasa a Breme en 1999. Il
en sera de meme pour le module logistique du remorqueur ATV qui doit
effectuer son premier vol de qualification en octobre 2002 et son premier
vol operationnel au debut 2003. Enfin, Alenia fournira aussi les modules de
jonction n 2 et 3 en echange du lancement du COF.
De leur cote, les firmes Dasa (Allemagne), NPO Energya (Russie) et Spacehab
(Etats-Unis) vont construire l'Integrated Cargo Carrier (ICC), une
palette-cargo non pressurisee entierement financee par les industriels;
elle effectuera son premier vol en novembre 1999. Quant au Japon, il
developpe la centrifugeuse qui sera lancee en octobre 2003.
Les Etats-Unis prevoient de depenser 13 Md$ (78 MdF) dans la phase
d'exploitation. "L'Europe, qui investit 3,2 Md. Ecus (20,8 MdF) dans la
station entre 1995 et 2004, avait clairement accepte un cout d'exploitation
de 230 M. Ecus/an (140 M.Ecus pour les operations et 90 M.Ecus pour
l'utilisation) lors de la conference ministerielle de Toulouse de 1995.
Toutefois, les instruments legaux doivent etre finalises en 2000 pour une
entree en vigueur a partir de 2001", a declare Jorg Feustel-Buechl,
directeur des vols habites et de la micro gravite a l'ESA, lors du congres
de l'IAF a Turin.
Pour sa part, la Russie assurera la desserte de la station Alpha a l'aide
de Soyouz et Progress: trois et six en 1999, deux et cinq en 2000, deux et
sept en 2001, deux et sept en 2002, deux et six en 2003, soit un total de
onze Soyouz et trente et un Progress.
DECISION SUR LE CRV EN 1998
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Mais la station Alpha ne pourra etre occupee en permanence par six
astronautes que lorsque le vehicule de sauvetage CRV aura ete lance en mars
2003. Le X-38, prototype du CRV, est actuellement etudie aux Etats-Unis
(NASA et Boeing) et en Europe (GEIE Arca comprenant trente entreprises).
Toutefois, le budget de la NASA n'inclut pas encore le financement de ce
vehicule et les Europeens doivent decider de leur participation a ce projet
lors de la prochaine conference ministerielle prevue en juin 1998. Or les
reticences du ministre francais Claude Allegre envers les vols habites
risquent de tout compromettre.
Quant a la station Mir, elle a encore connu quelques problemes. Le 5
octobre, le vaisseau-cargo Progress-M36 a ete lance pour ravitailler la
station. Mais, a nouveau, le rendez-vous fut mouvemente. Le Progress-M35,
qui devait liberer la piece de jonction du module Kvant-1, ne pouvait pas
se separer a cause d'une attache oubliee par les cosmonautes. L'amarrage,
prevu le 7 octobre, aura finalement lieu le lendemain. Le vaisseau-cargo
apporte notamment un second ordinateur de bord (de secours) pour la
station. Le 20 octobre, les cosmonautes effectuaient une nouvelle sortie
extra-vehiculaire pour reparation du module Spectre. A cette occasion, ils
larguaient le petit satellite allemand Inspector (72 kg) et la replique de
Spoutnik-1.
"La NASA s'est elevee contre l'opinion negative donnee par la presse au
sujet du programme Shuttle Mir. En fait, ces difficultes nous ont beaucoup
appris. Nous avons acquis une enorme experience qui nous permettra de
reduire les risques sur la station Alpha. En outre, grace a ces incidents,
nous procedons deja a des ameliorations de la future station", a declare
Wilbur Trafton, directeur du projet a la NASA, lors du congres de l'IAF a
Turin.
Christian Lardier
SYSTEME MONDIAL DE NAVIGATION EURO-RUSSE
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Au congres mondial d'astronautique a Turin, le president adjoint de
l'Agence spatiale russe (RKA) Youri Milov a plaide pour un systeme mondial
de navigation par satellite de seconde generation (GNSS-2) avec un element
regional europeen (ENSS) realise en cooperation par l'Europe et la Russie.
En effet, la Russie ne parvient plus a maintenir le systeme Glonass
operationnel. Seulement une vingtaine de satellites sur les 24 de la
constellation fonctionnent correctement. Le lancement d'un triplet de
satellites de remplacement par une fusee Proton est constamment reporte
depuis un an. C'est donc un probleme tres important pour la Russie.
Pour l'ENSS, Dasa/Dornier et la RKA ont elabore un projet de systeme
pre-operationnel de demonstration baptise PROPNASS. Il comprend quatre a
huit satellites places sur des orbites geosynchrones inclinees a 63,4 deg
qui seraient lances par une fusee Proton en triplet ou par une Soyouz en
tir simple. Une premiere option consisterait a lancer quatre satellites
derives du Glonass. Ensuite, si le projet etait retenu, huit satellites
utilisant une nouvelle plate-forme seraient lances avec une charge utile
combinee pour la navigation et les communications. La precision de
localisation sera de 10 m. Pour leur part, l'ENSS (douze satellites) et le
GNSS-2 (24 satellites) auront une precision de 5 m contre 100 m pour le GPS
ou 30 m pour le Glonass.
Les partenaires du PROPNASS sont le ministere allemand de l'Economie, les
agences spatiales allemande et russe, Dasa/Dornier (maitre d'œuvre),
l'universite technique de Braunschweig, Krupp-Timtec et Prof. Hartl en
Allemagne, Internavigatsia, NPO PM, RNII KP, Tsoup et GEO-Tsoup en Russie.
Edith Cresson, responsable de la recherche a la Commission europeenne, a
d'ailleurs declare au congres de Turin que "les profits que l'on peut
attendre des systemes de navigation sont enormes". C'est ainsi qu'une
estimation de la taille du marche des equipements conclut a une croissance
quasi exponentielle de 4 Md$ (24 MdF) en l'an 2000 a 25 Md$ (150 MdF) en
2005. "Je voudrais insister sur l'importance des besoins pour les
applications terrestres et non seulement pour la navigation aerienne, qui
ne representera que 5 % des utilisations." L'actuelle generation de
systemes GPS et Glonass est d'origine militaire. La seconde generation
devra etre concue pour des usages civils.
PLETHORE DE DEMANDES DE LICENCES A LA FCC
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L'explosion des telecommunications spatiales se poursuit avec l'avenement
de nouveaux services sur de nouvelles frequences. La Commission federale
americaine des telecommunications (FCC) vient de recevoir une multitude de
demandes de licences pour des projets de systemes destines aux liaisons
mobiles sur 2 Ghz et aux multimedias sur 40/50 Ghz (cf. tableau). Il s'agit
de systemes de seconde generation qui devraient faire leur apparition au
debut du prochain siecle. Ils representent des milliards de dollars
d'investissement. A noter l'apparition d'une constellation de Boeing pour
les liaisons mobiles et six nouveaux operateurs dans les applications a
large bande.
Par ailleurs, cinq compagnies ont depose une demande de licence pour des
constellations de messagerie (Email, fax, localisation, etc.). Il s'agit de
Orbital Sciences et VITA (qui ont deja une licence pour les systemes
Orbcomm et GemNet), Leo One Corp, Final Analysis Inc. et E-Sat Inc. qui
pourraient obtenir leur licence a la fin de l'annee.
MENACES SUR LA MICROGRAVITE
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La reduction des credits alloues aux vols habites et aux experiences en
microgravite au CNES semble se confirmer. La menace pese sur la charge
utile du vol habite prevu a bord de Mir en 1999 et sur la poursuite des
experiences menees a bord des satellites russes Photon. En effet, les 50 MF
de la mission de 1999 seraient deja geles, ce qui pose de graves problemes
aux firmes toulousaines qui travaillent sur ce programme. Par ailleurs, la
participation francaise a Photon-12 semble compromise.
Les experiences francaises IBIS-2 et Crocodile-2, construites par la
societe COMAT se trouvent a bord de Photon-11 qui a ete place en orbite par
une fusee Soyouz le 9 octobre a 20 heures (heure de Paris). Pour sa part,
l'ESA a embarque les instruments Biobox et Biopan, ainsi que trois
experiences biologiques. De plus, Photon-11 emporte la capsule Mirka (154
kg) de KayserThrede dont la recuperation est prevue le 24 octobre. Elle
deviendrait ainsi la premiere capsule europeenne a etre recuperee avant
l'ARD de l'ESA.
LA BOURSE PAR SATELLITE
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Le premier systeme operationnel en France, et meme en Europe, de diffusion
en temps reel de donnees multimedias selon la norme DVB a ete mis en
service par Eutelsat, Polycom et SBF-Bourse de Paris. Ce systeme permet de
recevoir les donnees transmises par le satellite Hot Bird-3 directement sur
un ordinateur personnel grace a une simple carte DVB. Pour cela, la societe
Polycom dispose de 2 Mbits extensibles sur Hot Bird-3 positionne a 13 deg
Est. Son premier client majeur, SBF-Bourse de Paris, utilise ce service
pour diffuser les informations boursieres aux agents de changes et aux
rediffuseurs du marche. Les utilisateurs doivent disposer d'une antenne
VSAT, d'une carte DVB et d'une cle d'acces pour le decryptage. En Italie,
ComNet propose un service similaire qui devrait y etre operationnel en fin
1997 ou debut 1998. En outre, le systeme AstraNet de SES devrait bientot
entrer dans la competition. L'etape suivante pour Eutelsat sera la mise en
service du systeme Slyplex sur les satellites Hot Bird-4 et 5 qui seront
lances en 1998.
KAWASAKI TESTE UN STATOREACTEUR SUR LE D2 D'OHB
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OHB System GmbH a trouve un premier client au Japon pour son vecteur
experimental D2. Seulement trois mois apres le lancement du projet par la
firme de Breme (Allemagne), ce premier contrat a ete conclu avec Kawasaki
Heavy Industry (KHI). "Le groupe japonais veut tester en vol hypersonique
un stato de fusee", nous a declare Manfred Fuchs, pdg du Fuchs Gruppe,
l'entreprise familiale qui controle OHB. En precisant que d'autres firmes
occidentales seraient egalement interessees en Allemagne et aux Etats-Unis,
dont Hughes pour tester en vol des elements des futurs lanceurs
reutilisables X-33 et X-34.
"KHI veut utiliser le D2 pour tester un stato a combustion supersonique
("scramjet") d'environ 2 t", declare Manfred Fuchs. Selon lui, avec un
propulseur d'une telle masse, la vitesse du D2 devrait etre limitee a
seulement Mach 4; alors que l'engin est normalement concu pour depasser
Mach 6 avec une charge utile de 800 kg.
Le D2 est la version civile de l'engin russe fabrique par la firme Radouga
de Moscou pour servir de vecteur de recherches hypersoniques et
d'engin-cible (aux missiles sol-air). Il a ainsi effectue plus de 500 vols
avec succes en Russie. C'est un enorme engin aerodynamique de 11,67 m de
long, 0,92 m de diametre et 3 m d'envergure qui pese au total 5,8 t avec 3
t d'ergols et une charge de 0,8 t. Il est normalement dote d'un moteur
russe a ergols liquides (kerosene et NO3H2) consommes en 100 s pour amener
l'engin jusqu'a Mach 6,3 a partir d'un lancement supersonique par un
bombardier russe Tu-22M.
Un exemplaire (sans propulseur) du D2 a ete acquis par OHB pour emporter
une charge utile commerciale maximale de 800 kg. L'emport est facture 2,5
M.DM (8,5 MF) pour 800 kg de charge utile avec possibilite de fractionner
en quatre experiences de 200 kg payees chacune 0,7 M.DM (2,4 MF). OHB
prevoit, si l'avion russe est disponible, un premier vol commercial de D2
en 1998.
Dans sa version actuelle, le D2 n'est pas recuperable. Mais il pourrait
l'etre en l'equipant d'un parachute et d'une radiocommande controlee a
partir d'un avion russe IL-76.
OHB propose aussi, toujours sur une base commerciale et en cooperation avec
des firmes occidentales la version recuperable X-D2 pour des essais
d'aerothermodynamique ou de statos de futures navettes hypersoniques comme
le X-34. OHB a d'ailleurs presente le 1er octobre le X-D2 aux promoteurs du
programme americain Hyper-X. L'engin pourrait effectuer un vol suborbital
hypersonique et ensuite atterrir sur un aerodrome russe grace a un pilote
automatique d'avion Tornado. Ces essais pourraient s'effectuer d'ici a
2002.
Dans la foulee, la firme allemande propose la fusee orbitale reutilisable
Star Express, egalement derivee du D2. Reprenant le concept de fusee
aeroportee du projet Diana-Bourlak (lancee de bombardier Tu160), Star
Express pourrait emporter en orbite basse ou rapporter sur Terre une charge
de 800 kg. Par exemple, pour desservir la future station orbitale Alpha a
400 km. OHB prevoit de prefinancer le developpement de la Star Express qui
est estime au total a 170 M.DM (580 MF). Selon la firme, ce mini-lanceur
pourrait etre operationnel en 2006-08.
Pierre Langereux, Air & Cosmos
UN MICRO-SATELLITE MALAIS EN 1998
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L'universite du Surrey prepare le micro-satellite malais TiungSat-1 (50 kg)
pour un lancement sur une fusee Zenith-2 en mars 1998. La charge utile du
satellite comprend une camera de 1 km de resolution pour des applications
meteorologiques (alerte aux ouragans), une camera multispectrale de 80 m de
resolution pour l'observation de la Terre (consequences de la pollution et
des catastrophes naturelles) et un repeteur numerique pour des services de
communications (E-mail, Internet, telecopies, images, echanges de donnees,
etc). Le satellite a ete construit et teste par une equipe de huit
ingenieurs malais d'Astronautic Technology Sdn Bhd (ATSB) travaillant avec
le personnel de l'universite du Surrey. Une station au sol a ete installee
a Kuala Lumpur pour controler le satellite dont les services de
communications pourront etre utilises par des petits terminaux amateurs
dans le monde entier.
MATRA REMPORTE DEUX CONTRATS LEOSTAR
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Matra Marconi Space a signe deux contrats pour des petits satellites
utilisant leur nouvelle plate-forme Leostar. Toutefois, les clients
auraient demande a conserver l'anonymat. Matra, qui avait perdu le contrat
pour les satellites Proteus du CNES, avait finance son programme de petits
satellites sur fonds propres. Et il en recolte aujourd'hui les fruits.
La plate-forme Leostar peut servir pour de multiples applications. Par
exemple, le XSTAR est un satellite d'observation de la Terre dedie a
l'agriculture. Il possede deux cameras pour prendre des images
panchromatiques de 3 m de resolution et des images multispectrales de 10 m
de resolution avec une largeur de champ de 40 km. Le XSTAR, base sur un
Leostar-500, pese 600 kg et peut etre lance par des fusees americaines
(Taurus, LMLV, MedLite), russes (Rockot, Cosmos-3M) ou indienne (PSLV). La
duree de vie du satellite est de cinq ans. De plus, la plate-forme Leostar
servira probablement aux satellites de la constellation ECCO. La firme
americaine Constellation a en effet demande a Matra d'etudier ces
satellites qui seront places sur une orbite equatoriale a 2.000 km
d'altitude. La charge utile comprend deux antennes actives (reception en
bande L et emission en bande S) pour la telephonie mobile et des repeteurs
en bande C pour des liaisons fixes.
AEROSPATIAIE RACHETE SODERN
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Aerospatiale vient de racheter a Philips sa participation de 90 % dans le
capital de Sodem. CEA Industrie reste actionnaire a 10 %. Specialisee dans
les capteurs spatiaux d'attitude et les generateurs de neutrons, Sodern
valorise aujourd'hui ses competences en neutronique dans les domaines du
controle non destructif, de la detection des mines et des armes chimiques,
du controle des dechets radioactifs. La societe emploie 314 personnes et
realise un chiffre d'affaires de 308 MF. Elle sera rattachee a la Branche
espace et defense d'Aerospatiale.
MOTEURS PRIMEX POUR ATLAS
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Lockheed-Martin a attribue un contrat d'environ 10 M$ (60 MF) a la firme
Primex Aerospace Comp. (MC) de Redmond pour la production de douze modules
de controle de roulis (ARCM) pour le lanceur Atlas et trente moteurs de
pilotage (REM) pour l'etage Centaur. Les livraisons debuteront au troisieme
trimestre 1998. Primex est une societe qui produit des moteurs-fusees pour
lanceurs et satellites.
PREMIER MOTEUR IONIQUE DE HUGHES
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Hughes, premier constructeur mondial de satellites de telecommunications,
utilise pour la toute premiere fois des propulseurs ioniques au xenon sur
un satellite "Made in USA". Il s'agit, en l'occurrence, du satellite
Panamsat-5 lance le 27 aout 1997. Ces moteurs XIPS au xenon sont dix fois
plus efficaces que les propulseurs biergols utilises jusqu'a present pour
le controle d'altitude des satellites. De plus, la masse d'ergols pour un
satellite d'une duree de vie nominale de douze ou quinze ans est reduite
d'environ 90 %. Ce qui permet soit de reduire le prix de lancement, soit
d'augmenter la charge utile. Actuellement, sur les 18 satellites HS-601HP
et HS-702 en commande chez Hughes, 15 utiliseront les XIPS. C'est egalement
ce type de moteur qui sera embarque sur la sonde interplanetaire Deep
Space-1 de la NASA.
INFORMATIQUE
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Intel annonce la commercialisation de son microprocesseur de nouvelle
generation Merced pour le premier semestre 1999. Il sera base sur la toute
nouvelle technologie Epic (Explicit Parallel Instruction Computer) et non
plus Risc (Reduced Instruction Set Computer) ou Cisc (Complex Instruction
Set Computer). Cette architecture s'affranchit de la nature sequentielle
des traitements effectues dans les processeurs traditionnels et permet au
logiciel compile de communiquer directement et intelligemment avec le
processeur, de facon a lui indiquer les possibilites de traiter les
instructions en parallele ou a prevoir certains traitements a l'avance pour
eviter les effets de latence de la memoire.
Fabrique dans une technologie a 0,18 micron, la vitesse d'horloge du
premier Merced devrait etre de 900 Mhz, la gamme devant s'etendre dans les
deux ans de modeles affichant jusqu'a 2 Ghz.
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