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Space News InNet 192




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Space News InNet numero 192                             samedi 21 mars 1998


	Sommaire

	Adieu a Pioneer 10
	Visions sur la propulsion spatiale future
	Messagerie spatiale
	Astra-1K prefigure le nouveau systeme de la SES
	Athena transferee a l'usine de Denver
	ProSpace a Pekin
	Euromoon succederait a Lunar Prospector
	Quatrieme vol de Kholod
	Cosmonautes slovaques


ADIEU A PIONEER 10
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La NASA va celebrer le 2 mars le 26e anniversaire du depart de Pioneer  10,
premiere sonde a avoir survole Jupiter et  alors  acquis  par  reaction  de
gravitation la vitesse d'evasion du systeme solaire. Elle s'en eloigne,  de
plus en plus lente sur la route d'Aldebaran, des raisons autant  techniques
que scientifiques ayant incite a continuer a capter ses signaux.

Une recente surprise a ete de  les  decouvrir  porteurs  d'une  modulation,
imputee a l'heliosphere ou magnetosphere du Soleil dont  la  pulsation  sur
25,3 jours intrigue. Elle rend encore plus  perplexes  les  astronomes  qui
avaient hier marque leur reserve a l'annonce qu'une planete  aurait  tourne
autour du pulsar B 1257+12 : le  rayonnement  de  celui-ci  presentait  des
variations selon une telle periode de 25,3 jours.

Ce 26e anniversaire devrait cependant couronner la derniere annee au  cours
de laquelle  Pioneer  10  aura  pu  etre  entendue.  A  11,5  milliards  de
kilometres - une distance a laquelle la Terre se presente comme une  etoile
de magnitude 9  invisible  a  l'oeil  nu  et  de  surcroit  noyee  dans  le
rayonnement solaire, beaucoup plus que ne l'est Mercure  pour  nous  -  les
emissions de cette sonde de 259 kg, stabilisee par spin et alimentee par un
radio-isotope a peine vieillissant, sont en effet devenues tres faibles. Au
point que les grandes antennes du reseau  de  poursuite  americain  DSN  ne
parviennent plus a extraire l'information du  bruit  dans  lequel  elle  se
trouve noyee. Sans doute est-ce une situation paradoxale de devoir renoncer
a ecouter une sonde construite avant  l'ere  du  microprocesseur  mais  qui
fonctionne  toujours,  la  question  se  posant:  d'une  telle   perennite,
l'electronique de demain restera-t-elle capable ?  Une  subtile  discussion
trouve en effet sa place ici.

Naguere l'electronique avait  ete  "tiree"  par  le  spatial:  parce  qu'il
fallait doter les satellites d'equipements legers  et  energetiquement  peu
gourmands, une course avait ete engagee pour obtenir la densite maximale de
traitement. Or on doit entrevoir un renversement de  la  situation  car  la
miniaturisation apparait judicieuse seulement jusqu'a certaines limites, la
consideration valant d'abord pour les longs  vols  pilotes.  Meme  si  l'on
prevoit des recyclages pour l'eau et l'oxygene,  les  habitacles  resteront
lourds en raison d'une consommation estimee  a  plusieurs  kilogrammes  par
personne et par jour, compte  devant  en  outre  etre  tenu  du  poids  des
astronautes. Le moment arrive ou des reductions de masse forcenees  sur  de
petits equipements offrent peu d'interet. Pis, le gain deviendrait  negatif
si l'allegement etait obtenu au detriment de la fiabilite,  sachant  qu'une
electronique surminiaturisee, aux composants alimentes sous de tres  basses
tensions pour moins consommer, devient fragile. Dans l'espace circulent des
particules aux energies individuelles parfois gigantesques :  1020  eV  ont
ete enregistres, soit l'equivalent d'une temperature qui depasserait 10.000
milliards de milliards de degres.  Du  fait  qu'ils  portent  des  charges,
protons et electrons se trouvent canalises par les champs  magnetiques:  on
pourra donner comme consigne de ne pas chercher a "remonter" leur  courant.
Pour les neutrons, aucune strategie n'est concevable : ils echappent a tout
pilotage.

Dans le circuit electronique  qu'elle  percute,  une  particule  de  grande
energie est creatrice d'une galerie dont  le  diametre  peut  atteindre  le
micrometre. C'est rare mais le  phenomene  pourrait  expliquer  des  pannes
vicieuses; il ne saurait etre ignore pendant un millier  de  jours  sur  un
vehicule comportant un millier de systemes avec, dans chacun, des  dizaines
de millions de transistors, les  connexions  etant  separees  par  beaucoup
moins d'un micrometre.

Il est assurement possible de recourir a des redondances et a des  circuits
compensateurs, a l'instar  de  notre  systeme  nerveux  dont  les  neurones
meurent par milliers sans dommage majeur pour notre sante mentale. Mais  la
complexite du systeme augmente de facon aberrante. Ainsi  est-on  incite  a
envisager, dans l'espace, une puce optimale sur laquelle les connexions  ne
seraient pas distantes de moins de 0,2 microns. Nous n'en sommes pas  a  ce
stade. Neanmoins il est en vue, annonciateur d'une dichotomie. Alors que le
telephone mobile et la TVHD reclament une poursuite de  la  miniaturisation
avec  l'argument  commercial  de  demandes   gigantesques,   l'electronique
spatiale devrait s'engager sur une autre voie. Elle deviendrait  pilote  en
securisation avec un etat d'esprit qui pourrait annoncer la  revalorisation
de formules jugees perimees. Lorsque la technologie du microprocesseur sera
descendue en deca de 0,1 micron, il ne serait pas inconcevable qu'une gamme
allant de 0,2 a 1  micron  soit,  par  de  nouvelles  technologies,  rendue
incomparablement plus sure que le 1 micron d'hier avec tout  l'interet  que
cette gamme pourrait revetir dans nombre d'activites ou l'on voudra que  la
fiabilite prime. Ce serait la pour le spatial un atout  aussi  nouveau  que
puissant apres de profondes incidences industrielles attendues a  un  autre
titre, par les materiaux nouveaux aujourd'hui concus dans le but de reduire
drastiquement les  masses  passives  des  charges  utiles.  Nous  evoquions
naguere la possibilite que les Americains installent sur la station ISS  un
module  en  materiaux  avances  gonflables  pour  prefigurer  un  habitacle
martien. La presse americaine nous en parle comme si  une  decision  en  ce
sens avait deja ete virtuellement prise.

Albert Ducrocq, Air & Cosmos


VISIONS SUR LA PROPULSION SPATIALE FUTURE
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L'Academie  internationale  d'astronautique  (IAA)  a  reuni   environ   75
specialistes les 20 et 21janvier a El Segundo (Californie) pour discuter de
l'evolution de la propulsion spatiale au cours des 40 prochaines annees. Le
but de cet atelier etait d'identifier les  eventuels  sauts  technologiques
qui pourraient revolutionner la propulsion spatiale.

Ces specialistes forment desormais un groupe permanent copreside par Marcel
Pouliquen de SEP, division de Snecma, et Rudi Beichel d'Aerojet, un  ancien
collaborateur de Werner von Braun. Ce groupe va definir un scenario a  long
terme,  classer  les  technologies  critiques,  identifier  les  ressources
mondiales et  definir  des  cooperations  internationales.  Cet  inventaire
formera un "tableau de bord" de la propulsion spatiale qui sera  disponible
sur Internet. En outre, le groupe va produire un "Who's Who" et une  banque
de donnees sur la propulsion spatiale.

Cinq sous-groupes de travail ont ete formes. Le premier a etudie  tous  les
types de missions (lanceurs, manoeuvres orbitales, exploration planetaire),
tandis que le second a fait le point sur la propulsion  chimique.  Dans  le
domaine  des  ergols  liquide  et  solide,  il  semble  que   les   limites
technologiques aient ete atteintes.  La  derniere  innovation  concerne  le
moteur a tuyere autoadaptable. Le modele  aerospike  de  Rocketdyne  a  ete
retenu pour le monoetage reutilisable X-33, tandis que le moteur bi-mode  a
tri-ergols (oxygene-propane-hydrogene) de Rudi Beichel (Aerojet) est  reste
au stade du projet. Ce dernier est beaucoup plus evolue que le moteur russe
RD-701 a tri-ergols (oxygene-kerosene-hydrogene) dont un derive RD-704  est
etudie par Pratt&Whitney. La propulsion hybride, qui  a  connu  de  recents
developpements aux Etats-Unis (fusees-sondes Hyperion, moteur de 113  t  de
poussee),  n'apporte  pas  d'avantages  suffisants   pour   justifier   des
investissements importants.

Le troisieme sous-groupe  de  travail  s'est  penche  sur  les  eventuelles
revolutions en propulsion chimique. Une premiere piste serait l'utilisation
de nouveaux ergols. L'hydrogene metallique, d'une densite de  1,15  kg/dm3,
permettrait d'obtenir un meilleur indice de structure  du  lanceur  et  une
impulsion specifique de 1.600 s  a  l'etat  pur  ou  1.000  s  a  40  %  de
concentration. Toutefois, le probleme de la preparation et la  conservation
de l'hydrogene metallique  n'est  pas  encore  resolu.  En  outre,  il  est
envisage  d'utiliser  des  radicaux  libres,  des   elements   excites   ou
metastables, ainsi que des ergols fabriques in-situ sur la  Lune  ou  Mars.
Mais le plus prometteur serait le  moteur  a  detonation  pulsee  (PDE)  en
variantes aerobie ou chimique pour remplacer le turboreacteur d'un avion ou
le moteur du premier etage d'une fusee.

Le quatrieme sous-groupe a etudie  la  propulsion  aerobie  et  les  cycles
combines. Le schema preconise  par  la  NASA  consiste  a  utiliser  quatre
cycles. Le premier combine  le  moteur-fusee  et  la  combustion  de  l'air
jusqu'a Mach 3. Le moteur-fusee est alors arrete pour entrer dans un  cycle
a statoreacteur jusqu'a Mach 6, puis dans  un  cycle  a  superstatoreacteur
jusqu'a Mach 10. Enfin,  l'entree  d'air  est  fermee  et  le  moteur-fusee
rallume pour atteindre Mach 25.

Enfin, le dernier groupe a aborde la problematique de l'energie  separee  :
nucleaire, electrique, solaire,  laser,  et  micro-ondes.  Les  propulsions
nucleaire et electrique ont deja fait l'objet de  nombreux  developpements.
Au centre Sonny Carter de Houston, l'astronaute Franklin Chang-Diaz met  au
point un moteur electro-nucleaire (NEP) pour propulser un vol  habite  vers
Mars. L'energie solaire peut etre utilisee avec des voiles solaires ou  des
concentrateurs de propulsion solaire  thermique  (l'energie  permettant  de
chauffer de l'hydrogene liquide qui est ensuite ejectee dans  une  tuyere).
La NASA envisage d'utiliser cette technique pour des etages superieurs.

La propulsion laser, etudiee par l'armee americaine,  permettrait  dans  un
premier temps  de  lancer  des  pico-satellites  pesant  moins  d'un  kilo.
L'experience Lightcraft, utilisant un laser de 10 kW de l'US Army, a permis
de lancer un vehicule de 14,5 cm de diametre pesant 42 g  a  l'altitude  de
4,2 m. Cette experience a demontre que la propulsion laser est possible  en
focalisant l'energie dans un moteur a l'aide d'un reflecteur parabolique. A
l'interieur  du  moteur,  l'air  ainsi  porte  a  haute  temperature  donne
naissance a une detonation pulsee  qui  propulse  le  vehicule.  Une  autre
experience devrait intervenir a l'HELSTF (High Energy  Laser  Systems  Test
Facility) de White Sands ou se trouve un laser de  150  kW  (ainsi  que  le
Miracl de 2,2 MW). Ce programme, cofinance par le laboratoire de propulsion
de PUSAF et le centre Marshall de la NASA, dispose d'un budget inferieur  a
1 M$ (6 MF). Par ailleurs, un laser a electrons libres de 3 MW transmettant
son energie sur des optiques autoadaptatives pourrait propulser un vehicule
spatial.

La propulsion par micro-ondes,  quant  a  elle,  consiste  a  utiliser  par
exemple un radar de forte puissance  pour  transmettre  l'energie  qui  est
ensuite transformee a bord soit  en  energie  electrique  soit  en  energie
thermique.

Au travers de son programme de transport  spatial  avance,  la  NASA  s'est
fixee comme objectif de reduire le cout de lancement d'un facteur 10  d'ici
dix ans et d'un facteur 100 d'ici vingt ans. Bientot, une  cinquantaine  de
lancements seront realises chaque annee par  la  navette  ou  l'EELV.  Mais
lorsque le lanceur reutilisable ou l'avion  spatial  militaire  permettront
d'effectuer jusqu'a 100 ou 200 tirs par an, le cout sera divise par  trois.
Pour le diviser par dix, il faudra un lanceur lourd capable d'effectuer 240
vols par an. Mais c'est l'avion orbital realisant 5.000 vols par  an  a  la
maniere d'une compagnie  aerienne,  qui  permettra  d'atteindre  l'objectif
final entre 2020 et 2040. Pour cela,  il  faut  savoir  ce  que  l'on  doit
preparer des  aujourd'hui.  C'est  la  tache  que  s'est  fixee  le  groupe
permanent de l'IAA en realisant des demonstrateurs permettant de mesurer la
distance  separant  l'etat  des  technologies   critiques   de   l'objectif
recherche.

Christian LARDIER


MESSAGERIE SPATIALE
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En avril,  une  fusee  ukrainienne  Zenit  sera  lancee  du  cosmodrome  de
Baikonour par les forces militaires spatiales de  Russie.  Elle  servira  a
placer autour de la Terre un satellite russe d'observation du type Resours.
Sur ce satellite, aura ete  fixe  un  relais  electronique  de  fabrication
belge, destine a des services "en differe" de messagerie et de localisation
dans  le  monde  entier.  Par  rapport  a  la  constellation  Orbcomm,  cet
equipement fait figure de David europeen contre un Goliath americain...

Qu'importe ! L'essentiel pour  l'Europe  est  de  manifester  sa  presence,
certes  timide,  sur  un  marche  "sans  frontieres"  que  l'Amerique  veut
s'approprier. C'est la Belgique  et  son  industrie  qui  ont  voulu  cette
reaction europeenne avec le projet Llms.  Comprenez  Little  Leo  Messaging
System. Ce projet est developpe dans le cadre  du  programme  technologique
Artes  (Advanced  Research  in  Telecommunications  Systems)  de   l'Agence
spatiale europeenne (Esa).

"C'est le seul programme de l'Esa ou une  societe  belge,  en  l'occurrence
Sait Systems, est maitre d'oeuvre du systeme.  Sait  Systems  a  obtenu  ce
contrat grace a ses connaissances de la technique d'"etalement du  spectre"
pour les communications mobiles par satellites, precise Victor Larock, chef
de programme Llms chez Sait Systems. Ces sous-contractants de Sait  Systems
sont Alcatel Bell, a  Anvers  (modele  de  vol  du  relais  spatial),  Sait
Devlonics, a Courtrai (stations et terminaux au sol, operations de controle
sur orbite), Imec,  a  Heverlee  (circuit  integre  du  modem  a  etalement
spectral), Silex,  filiale  de  Barco  (fabrication  en  serie  du  circuit
integre) et Verhaert, a  Kruibeke  (conception  du  boitier  du  terminal).
L'equipement spatial Llms a ete fourni a la  societe  allemande  OHB-System
pour son integration dans le boitier a bord du satellite russe.

Le defi du programme Llms de l'Esa est de reussir, pour un budget  modeste,
la mise en place de toutes les  composantes  d'un  systeme  de  technologie
avancee pour  les  communications  bon  marche.  Cette  phase  comprend  le
developpement d'une charge spatiale  attachee  a  un  satellite  russe,  la
production de quelques terminaux prototypes et l'equipement de  la  station
du Spitzberg (Norvege). Il s'agit  d'un  investissement  depassant  les  16
millions d'ecus (640 millions de francs) qui  est  assure  a  77%  par  les
Services federaux des affaires  scientifiques,  techniques  et  culturelles
(Sstc), dependant du ministere de la Politique scientifique,  et  pour  les
23%  restants  par  le  gouvernement  allemand.  C'est  la   technique   de
communication dite "a etalement du spectre" qui est mise  en  oeuvre:  elle
consiste a se servir d'une bande de transmissions tres nettement superieure
a la bande d'informations. "Ce procede,  precise-t-on  chez  Sait  Systems,
comporte des avantages au niveau de l'acces multiple au  satellite,  de  la
resistance aux perturbations et de la radiolocalisation des terminaux."

Avec les progres de la micro-electronique integree, il devient possible  de
traiter a bord  du  satellite  un  signal  en  spectre  etale.  Cette  meme
micro-electronique  permet  par  ailleurs  d'offrir   des   terminaux   peu
encombrants, d'un cout raisonnable. L'echange de messages se fera au  moyen
de  terminaux  portables  de  la  taille  de  PC   "notebook".   Le   delai
d'aller-retour sera de l'ordre de 12 heures. Evoluant sur une orbite  quasi
polaire, le relais Llms sera disponible pour des "levees"  et  "livraisons"
de courrier electronique au moins deux fois par  jour,  sur  l'ensemble  du
globe. Il doit,  par  ailleurs,  offrir  un  service  de  localisation  sur
l'ensemble du globe, avec une precision de un a cinq km. Une  vingtaine  de
terminaux  prototypes  sont  produits  par  Sait  Systems  pour  la   phase
experimentale.

Le marche vise par le Llms "made in Belgium" par l'industrie  flamande  est
celui  d'instances  internationales  qui  ont  besoin  de  communiquer  "en
differe", a moindre cout, aux quatre coins  de  la  planete.  Ses  services
peuvent interesser les organisations humanitaires et non  gouvernementales,
des compagnies de transports par mer  et  sur  route,  des  entreprises  de
grands travaux, des clubs d'expeditions dans des  contrees  lointaines  qui
ont entrepris des activites dans des regions mal desservies par des reseaux
de telecommunications.

L'Etat belge s'est engage a faciliter le passage a un  systeme  commercial.
Le groupe Sait a deja identifie une societe, qu'il detient pour  l'heure  a
100%, pour devenir l'operateur de Llms sous le nom d'Iris (Intercontinental
Retrieval of Information via Satellite). Des  negociations  sont  en  cours
avec des partenaires potentiels pour la mise en oeuvre du systeme Iris.  Si
le lancement intervient  durant  ce  printemps,  les  services  commerciaux
proprement dits pourront etre proposes des l'automne 1998. Un second relais
sur orbite polaire devrait etre satellise avant l'an 2000.

Theo PIRARD


ASTRA-1K PREFIGURE LE NOUVEAU SYSTEME DE LA SES
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En decembre dernier, la SES (Societe europeenne des satellites) a  fete  le
10e  anniversaire  du  lancement  de  son  premier  satellite  Astra-1A.  A
l'epoque, on ne lui accordait guere de chance de succes a cause de sa  trop
faible puissance (16 repeteurs de 45 W) pour rivaliser avec les  TV-Sat  et
TDF (4 repeteurs de 230 W) charges de promouvoir la norme de  telediffusion
D2-MAC.

Une decennie apres,  le  systeme  Astra  utilise  sept  satellites  sur  la
position a 19,2'Est pour diffuser des programmes radio (52 en analogique et
223 en numerique), et des chaines  de  TV  (97  en  analogique  et  201  en
numerique). Les resultats financiers de SES en 1996 confirment la  reussite
de l'entreprise avec 2,5 MdF de revenus, 800 MF de  benefices  et  7,7  MdF
d'investissements. Jurgen Schulte, directeur financier de  SES,  a  precise
que 2,3 MdF avaient ete  investis  en  1997  et  que  les  revenus  avaient
augmente de 25 %.

"Quel chemin parcouru !" s'exclame Romain Bausch, directeur general  de  la
SES. "Nous sommes en train  de  reussir  le  passage  de  la  telediffusion
analogique aux bouquets numeriques  en  mode  monodirectionnel.  Nous  nous
preparons,  avec  1  Ghz  dans  la  bande  Ka,  a   lancer   des   services
bidirectionnels  de  transmission   asymetrique   pour   des   applications
interactives d'un point a plusieurs autres, voire de point a  point.  A  la
fin de l'annee, nous devrions  preciser  quelle  sera  notre  strategie  en
matiere  d'investissements  pour  la  prochaine  generation  de  satellites
geostationnaires d'un systeme avance de multimedias  que  nous  envisageons
pour 2002-2003. Cette generation permettra, grace au traitement des signaux
en bande Ku et Ka a bord des satellites, la  mise  en  oeuvre  de  liaisons
bidirectionnelles, de point a point, a  haut  debit.  La  SES  propose  son
systeme Astra  comme  un  element  complementaire  des  constellations  sur
orbites basses et moyennes. Elle entend jouer un role actif en  Europe  et,
avec des  partenaires,  sur  une  dimension  globale",  poursuit-il.  A  la
mi-avril, une assemblee generale  des  actionnaires  ce  sont  surtout  des
societes d'investissement et des operateurs de telecommunications  doit  se
prononcer sur la mise en bourse d'actions de  la  societe  luxembourgeoise.
Cette source de financement aidera le systeme Astra a mettre en  oeuvre  sa
strategie  d'investissements  pour  la  prochaine  generation  de  services
multimedias par satellites.

Astra-1K sera lance pour demarrer I'ARCS (Astra Return Channel System) avec
deux  repeteurs  en  bande  Ka.  "Nous  preparons  avec   des   partenaires
industriels l'agregation internationale de trois types  de  terminaux  pour
communiquer avec Astra en bande Ka. Le SIT-1, avec une parabole  de  0,6  M
pour transmettre jusqu'a 150 kbits, devrait etre propose  aux  environs  de
1.000 $ (6.000 F)", precise  Romain  Bausch.  Par  ailleurs,  la  SES  veut
atteindre de nouveaux marches. "Nous visons la Pologne et l'Italie, meme si
Eutelsat y est  solidement  ancre.  Nous  sommes  en  discussion  avec  des
operateurs en Russie et  en  Ukraine  pour  leur  proposer  une  couverture
satellitaire", dit-il. La SES pourrait bien deplacer un satellite Astra sur
une  autre  position  geostationnaire  avant  que  ne  soit  disponible  le
satellite Astra-1K dont le lancement est prevu en 2000. "Avec ce satellite,
precise Romain Bausch, nous serons en  mesure  de  faire  la  diffusion  de
signaux  numeriques  depuis  l'Algarve  jusqu'a  l'Oural".  "Les   services
multimedias proposes par Astra-Net pourront y faire de  chaque  antenne  de
reception TV une parabole de surfeur Internet", conclut-il.

Theo PIRARD


ATHENA TRANSFEREE A L'USINE DE DENVER
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Le petit lanceur a ergols solides Athena  de  Lockheed  Martin,  qui  etait
realise a Sunnyvale, est desormais produit par la nouvelle usine de Denver.
Apres les deux tirs reussis d'aout 1997 (satellite  Lewis)  et  de  janvier
1998 (Lunar Prospector), cinq contrats sont encore a honorer. Il s'agit des
satellites Ikonos-1 le 31 mars (Athena 2), Clark en aout (Athena-1), Rocsat
en octobre (Athena-1), Ikonos-2 en novembre (Athena-2) et  SBIR-1  en  juin
1999 (Athena-2).

Desormais, la campagne de tir est  inferieure  a  90  jours.  Selon  Victor
Whitehead,  directeur  general  de  Lockheed  Martin,  150  personnes  sont
employees a Denver, Vandenberg et Cape Canaveral pour le  programme  Athena
qui represente un investissement d'environ 200 M$ (1,2 MdF). Par  ailleurs,
le projet dAthena-3, qui n'a pas encore de clients, vient d'etre revise. Au
heu d'utiliser des boosters  avec  le  premier  etage  Castor-120,  il  est
maintenant envisage de prendre un gros etage a ergols solides, par  exemple
derive de l'ASRM du Shuttle ou du SRMU de la Titan-4 (cinq segments au  heu
de sept). La decision finale devrait intervenir cette annee. Sur un  marche
de 22 a 25 lancements par an a  partir  de  2000,  Lockheed  Martin  espere
emporter 8 a 12 lancements par an, soit la moitie du marche (satellites  de
1 a 4 t en orbite basse pour 16 a26 M$). La nouvelle usine de Denver permet
de  reduire  les  couts  et  delais  de  production  des  lanceurs  Atlas-2
etTitan-4. Ce batiment de 18.000 m2 comprend un hall de montage de 8.000 m2
(capacite de six Atlas et sept  Titan),  une  salle  blanche  de  3.600  m2
(capacite de sept etages cryogeniques Centaur) et un hall de stockage. Il y
a aussi une salle blanche et  des  salles  de  controles  pour  satellites.
Actuellement, Lockheed Martin lance environ dix Atlas-2 et  quatre  Titan-4
chaque annee, mais le contrat avec I'IJSAF est en  cours  de  revision.  Au
lieu de 41 fusees, la commande de l'armee sera reduite a 39  ou  40  unites
avec un dernier tir en 2002 ou 2004 "Le prix de ce lanceur lourd est eleve,
reconnait Victor  Whitehead,  mais  nous  avons  deja  reduit  le  cout  du
programme, qui s'eleve a 16 Md$".

Christian Lardier


PROSPACE A PEKIN
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Le 17  mars,  a  Pekin,  Prospace  organise  conjointement  avec  la  China
Aerospace Corp. (CASC) une journee industrielle spatiale chinoise  afin  de
favoriser les rencontres, approfondir les relations existantes et en  creer
de nouvelles pour developper les courants d'affaires au benefice mutuel  de
chacun des pays. A cette occasion, la CASC, les academies chinoises  n'  1,
4, 5, 8 et 9, le  CLT,  la  CAS  et  la  COSTIND  rencontreront  le  Cries,
Aerospatiale, Alcatel Espace,  la  SEP  (division  de  Snecma),  le  Bureau
Veritas,   Relais   Electroniques   Deutsch,   CISI,    Novespace,    SACEE
International, Sextant Avionique, Sodem, Soterem et Wuilfert SA.

Cette manifestation se deroule  dans  le  cadre  de  l'exposition  Space'98
organisee par China Great Wall Industry Corp.  (CGWIC)  et  les  principaux
acteurs spatiaux chinois du 18 au 22 mars a Pekin. Au stand de Prospace, on
trouvera Alcatel Cable, un des leaders mondiaux des fabricants  de  cables,
CISI, qui developpe des logiciels et de l'ingenierie systemes, la direction
Espace de Dassault Aviation qui  fait  sa  premiere  apparition  en  Chine,
Enertec qui developpe des  enregistreurs  de  bord,  Novespace  qui  entend
promouvoir l'utilisation de  l'Airbus  A-300  ZeroG,  Relais  Electroniques
Deutsch qui produit des relais et  des  connecteurs,  SACEE  International,
micro-PME  specialisee  dans  le  courtage  en  composants  spatiaux,   SEP
(division de Snecma), un  des  leaders  mondiaux  de  propulsion  spatiale,
Sextant Avionique qui propose de  l'electronique,  de  l'avionique  et  des
equipements  de  navigation,  Sodern  qui  developpe  des   capteurs   pour
satellites, Soterem, PME toulousaine  qui  exerce  un  metier  d'ingenierie
technologique, Thomson Tubes Electroniques, et Wuilfert, PME de  la  region
parisienne qui developpe des simulateurs de mouvements et des systemes pour
tester des equipements de bord inertiels.


EUROMOON SUCCEDERAIT A LUNAR PROSPECTOR
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Le comite  de  la  politique  spatiale  a  long  terme  de  PESA  a  retenu
EuroMoon-2000  comme  mission  candidate  a  la  celebration  du  troisieme
milllenaire. Un rapport d'avancement et une proposition de programme seront
presentes a la session de mars du Conseil de PESA  et  la  decision  finale
devrait etre prise en juin.

La mission commence avec le petit satellite LunarSat d'environ 100  kg  qui
sera concu et fabrique par 50 jeunes chercheurs  et  ingenieurs  europeens.
Lance par Ariane 5 en 2000, il sera place en orbite autour de la Lune  pour
dresser une carte detaillee de la region ou  devrait  se  poser  le  module
d'atterrissage EuroMoon-2001. Ce dernier atterrira avec 40 kg d'instruments
scientifique sur le "Pic de la Lumiere eternelle" a proximite du  pole  Sud
de la Lune. La, il etudiera un terrain  qui  renfermerait  de  l'eau  gelee
depuis des milliards d'annees. En effet, la sonde Lunar  Prospector  de  la
NASA vient de confirmer la presence  de  cette  eau  gelee  qui  avait  ete
detectee par le sonde Clementine en 1994.

Le cout de la  mission  sera  reduit  au  minimum.  En  creant  la  societe
EuroMoon, les  partenaires  industriels  partageront  les  risques  et  les
responsabilites  associes  a  une   telle   mission.   Un   consortium   de
commercialisation et de publicite a ete cree et  charge  specifiquement  de
collecter des fonds en engageant  des  activites  commerciales  de  natures
diverses.


QUATRIEME VOL DE KHOLOD
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L'hyperstato russe Kholod vient d'effectuer son quatrieme vol le 25 fevrier
dans le cadre d'une cooperation entre le TsIAM et la  NASA.  Lance  par  un
missile SA-5 Gammon, le moteur aurait fonctionne cette fois-ci  pendant  77
s, atteignant la vitesse de Mach 6,44 et  l'altitude  de  21  km.  La  NASA
pourra utiliser ces donnees pour  son  programme  Hyper-X  qui  prevoit  le
premier vol d'un hyperstato a Mach 7 en 2000.


COSMONAUTES SLOVAQUES
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Trois candidats cosmonautes slovaques ont ete selectionnes.  Il  s'agit  de
Ivan Bellou,  Miroslav  Grochaft  et  Mikhail  Foulier.  Deux  d'entre  eux
devraient bientot entamer l'entrainement a la Cite  des  Etoiles  pour  une
mission a bord de la station orbitale Mir en fevrier 1999.


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