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Space News InNet 192
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Space News InNet numero 192 samedi 21 mars 1998
Sommaire
Adieu a Pioneer 10
Visions sur la propulsion spatiale future
Messagerie spatiale
Astra-1K prefigure le nouveau systeme de la SES
Athena transferee a l'usine de Denver
ProSpace a Pekin
Euromoon succederait a Lunar Prospector
Quatrieme vol de Kholod
Cosmonautes slovaques
ADIEU A PIONEER 10
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La NASA va celebrer le 2 mars le 26e anniversaire du depart de Pioneer 10,
premiere sonde a avoir survole Jupiter et alors acquis par reaction de
gravitation la vitesse d'evasion du systeme solaire. Elle s'en eloigne, de
plus en plus lente sur la route d'Aldebaran, des raisons autant techniques
que scientifiques ayant incite a continuer a capter ses signaux.
Une recente surprise a ete de les decouvrir porteurs d'une modulation,
imputee a l'heliosphere ou magnetosphere du Soleil dont la pulsation sur
25,3 jours intrigue. Elle rend encore plus perplexes les astronomes qui
avaient hier marque leur reserve a l'annonce qu'une planete aurait tourne
autour du pulsar B 1257+12 : le rayonnement de celui-ci presentait des
variations selon une telle periode de 25,3 jours.
Ce 26e anniversaire devrait cependant couronner la derniere annee au cours
de laquelle Pioneer 10 aura pu etre entendue. A 11,5 milliards de
kilometres - une distance a laquelle la Terre se presente comme une etoile
de magnitude 9 invisible a l'oeil nu et de surcroit noyee dans le
rayonnement solaire, beaucoup plus que ne l'est Mercure pour nous - les
emissions de cette sonde de 259 kg, stabilisee par spin et alimentee par un
radio-isotope a peine vieillissant, sont en effet devenues tres faibles. Au
point que les grandes antennes du reseau de poursuite americain DSN ne
parviennent plus a extraire l'information du bruit dans lequel elle se
trouve noyee. Sans doute est-ce une situation paradoxale de devoir renoncer
a ecouter une sonde construite avant l'ere du microprocesseur mais qui
fonctionne toujours, la question se posant: d'une telle perennite,
l'electronique de demain restera-t-elle capable ? Une subtile discussion
trouve en effet sa place ici.
Naguere l'electronique avait ete "tiree" par le spatial: parce qu'il
fallait doter les satellites d'equipements legers et energetiquement peu
gourmands, une course avait ete engagee pour obtenir la densite maximale de
traitement. Or on doit entrevoir un renversement de la situation car la
miniaturisation apparait judicieuse seulement jusqu'a certaines limites, la
consideration valant d'abord pour les longs vols pilotes. Meme si l'on
prevoit des recyclages pour l'eau et l'oxygene, les habitacles resteront
lourds en raison d'une consommation estimee a plusieurs kilogrammes par
personne et par jour, compte devant en outre etre tenu du poids des
astronautes. Le moment arrive ou des reductions de masse forcenees sur de
petits equipements offrent peu d'interet. Pis, le gain deviendrait negatif
si l'allegement etait obtenu au detriment de la fiabilite, sachant qu'une
electronique surminiaturisee, aux composants alimentes sous de tres basses
tensions pour moins consommer, devient fragile. Dans l'espace circulent des
particules aux energies individuelles parfois gigantesques : 1020 eV ont
ete enregistres, soit l'equivalent d'une temperature qui depasserait 10.000
milliards de milliards de degres. Du fait qu'ils portent des charges,
protons et electrons se trouvent canalises par les champs magnetiques: on
pourra donner comme consigne de ne pas chercher a "remonter" leur courant.
Pour les neutrons, aucune strategie n'est concevable : ils echappent a tout
pilotage.
Dans le circuit electronique qu'elle percute, une particule de grande
energie est creatrice d'une galerie dont le diametre peut atteindre le
micrometre. C'est rare mais le phenomene pourrait expliquer des pannes
vicieuses; il ne saurait etre ignore pendant un millier de jours sur un
vehicule comportant un millier de systemes avec, dans chacun, des dizaines
de millions de transistors, les connexions etant separees par beaucoup
moins d'un micrometre.
Il est assurement possible de recourir a des redondances et a des circuits
compensateurs, a l'instar de notre systeme nerveux dont les neurones
meurent par milliers sans dommage majeur pour notre sante mentale. Mais la
complexite du systeme augmente de facon aberrante. Ainsi est-on incite a
envisager, dans l'espace, une puce optimale sur laquelle les connexions ne
seraient pas distantes de moins de 0,2 microns. Nous n'en sommes pas a ce
stade. Neanmoins il est en vue, annonciateur d'une dichotomie. Alors que le
telephone mobile et la TVHD reclament une poursuite de la miniaturisation
avec l'argument commercial de demandes gigantesques, l'electronique
spatiale devrait s'engager sur une autre voie. Elle deviendrait pilote en
securisation avec un etat d'esprit qui pourrait annoncer la revalorisation
de formules jugees perimees. Lorsque la technologie du microprocesseur sera
descendue en deca de 0,1 micron, il ne serait pas inconcevable qu'une gamme
allant de 0,2 a 1 micron soit, par de nouvelles technologies, rendue
incomparablement plus sure que le 1 micron d'hier avec tout l'interet que
cette gamme pourrait revetir dans nombre d'activites ou l'on voudra que la
fiabilite prime. Ce serait la pour le spatial un atout aussi nouveau que
puissant apres de profondes incidences industrielles attendues a un autre
titre, par les materiaux nouveaux aujourd'hui concus dans le but de reduire
drastiquement les masses passives des charges utiles. Nous evoquions
naguere la possibilite que les Americains installent sur la station ISS un
module en materiaux avances gonflables pour prefigurer un habitacle
martien. La presse americaine nous en parle comme si une decision en ce
sens avait deja ete virtuellement prise.
Albert Ducrocq, Air & Cosmos
VISIONS SUR LA PROPULSION SPATIALE FUTURE
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L'Academie internationale d'astronautique (IAA) a reuni environ 75
specialistes les 20 et 21janvier a El Segundo (Californie) pour discuter de
l'evolution de la propulsion spatiale au cours des 40 prochaines annees. Le
but de cet atelier etait d'identifier les eventuels sauts technologiques
qui pourraient revolutionner la propulsion spatiale.
Ces specialistes forment desormais un groupe permanent copreside par Marcel
Pouliquen de SEP, division de Snecma, et Rudi Beichel d'Aerojet, un ancien
collaborateur de Werner von Braun. Ce groupe va definir un scenario a long
terme, classer les technologies critiques, identifier les ressources
mondiales et definir des cooperations internationales. Cet inventaire
formera un "tableau de bord" de la propulsion spatiale qui sera disponible
sur Internet. En outre, le groupe va produire un "Who's Who" et une banque
de donnees sur la propulsion spatiale.
Cinq sous-groupes de travail ont ete formes. Le premier a etudie tous les
types de missions (lanceurs, manoeuvres orbitales, exploration planetaire),
tandis que le second a fait le point sur la propulsion chimique. Dans le
domaine des ergols liquide et solide, il semble que les limites
technologiques aient ete atteintes. La derniere innovation concerne le
moteur a tuyere autoadaptable. Le modele aerospike de Rocketdyne a ete
retenu pour le monoetage reutilisable X-33, tandis que le moteur bi-mode a
tri-ergols (oxygene-propane-hydrogene) de Rudi Beichel (Aerojet) est reste
au stade du projet. Ce dernier est beaucoup plus evolue que le moteur russe
RD-701 a tri-ergols (oxygene-kerosene-hydrogene) dont un derive RD-704 est
etudie par Pratt&Whitney. La propulsion hybride, qui a connu de recents
developpements aux Etats-Unis (fusees-sondes Hyperion, moteur de 113 t de
poussee), n'apporte pas d'avantages suffisants pour justifier des
investissements importants.
Le troisieme sous-groupe de travail s'est penche sur les eventuelles
revolutions en propulsion chimique. Une premiere piste serait l'utilisation
de nouveaux ergols. L'hydrogene metallique, d'une densite de 1,15 kg/dm3,
permettrait d'obtenir un meilleur indice de structure du lanceur et une
impulsion specifique de 1.600 s a l'etat pur ou 1.000 s a 40 % de
concentration. Toutefois, le probleme de la preparation et la conservation
de l'hydrogene metallique n'est pas encore resolu. En outre, il est
envisage d'utiliser des radicaux libres, des elements excites ou
metastables, ainsi que des ergols fabriques in-situ sur la Lune ou Mars.
Mais le plus prometteur serait le moteur a detonation pulsee (PDE) en
variantes aerobie ou chimique pour remplacer le turboreacteur d'un avion ou
le moteur du premier etage d'une fusee.
Le quatrieme sous-groupe a etudie la propulsion aerobie et les cycles
combines. Le schema preconise par la NASA consiste a utiliser quatre
cycles. Le premier combine le moteur-fusee et la combustion de l'air
jusqu'a Mach 3. Le moteur-fusee est alors arrete pour entrer dans un cycle
a statoreacteur jusqu'a Mach 6, puis dans un cycle a superstatoreacteur
jusqu'a Mach 10. Enfin, l'entree d'air est fermee et le moteur-fusee
rallume pour atteindre Mach 25.
Enfin, le dernier groupe a aborde la problematique de l'energie separee :
nucleaire, electrique, solaire, laser, et micro-ondes. Les propulsions
nucleaire et electrique ont deja fait l'objet de nombreux developpements.
Au centre Sonny Carter de Houston, l'astronaute Franklin Chang-Diaz met au
point un moteur electro-nucleaire (NEP) pour propulser un vol habite vers
Mars. L'energie solaire peut etre utilisee avec des voiles solaires ou des
concentrateurs de propulsion solaire thermique (l'energie permettant de
chauffer de l'hydrogene liquide qui est ensuite ejectee dans une tuyere).
La NASA envisage d'utiliser cette technique pour des etages superieurs.
La propulsion laser, etudiee par l'armee americaine, permettrait dans un
premier temps de lancer des pico-satellites pesant moins d'un kilo.
L'experience Lightcraft, utilisant un laser de 10 kW de l'US Army, a permis
de lancer un vehicule de 14,5 cm de diametre pesant 42 g a l'altitude de
4,2 m. Cette experience a demontre que la propulsion laser est possible en
focalisant l'energie dans un moteur a l'aide d'un reflecteur parabolique. A
l'interieur du moteur, l'air ainsi porte a haute temperature donne
naissance a une detonation pulsee qui propulse le vehicule. Une autre
experience devrait intervenir a l'HELSTF (High Energy Laser Systems Test
Facility) de White Sands ou se trouve un laser de 150 kW (ainsi que le
Miracl de 2,2 MW). Ce programme, cofinance par le laboratoire de propulsion
de PUSAF et le centre Marshall de la NASA, dispose d'un budget inferieur a
1 M$ (6 MF). Par ailleurs, un laser a electrons libres de 3 MW transmettant
son energie sur des optiques autoadaptatives pourrait propulser un vehicule
spatial.
La propulsion par micro-ondes, quant a elle, consiste a utiliser par
exemple un radar de forte puissance pour transmettre l'energie qui est
ensuite transformee a bord soit en energie electrique soit en energie
thermique.
Au travers de son programme de transport spatial avance, la NASA s'est
fixee comme objectif de reduire le cout de lancement d'un facteur 10 d'ici
dix ans et d'un facteur 100 d'ici vingt ans. Bientot, une cinquantaine de
lancements seront realises chaque annee par la navette ou l'EELV. Mais
lorsque le lanceur reutilisable ou l'avion spatial militaire permettront
d'effectuer jusqu'a 100 ou 200 tirs par an, le cout sera divise par trois.
Pour le diviser par dix, il faudra un lanceur lourd capable d'effectuer 240
vols par an. Mais c'est l'avion orbital realisant 5.000 vols par an a la
maniere d'une compagnie aerienne, qui permettra d'atteindre l'objectif
final entre 2020 et 2040. Pour cela, il faut savoir ce que l'on doit
preparer des aujourd'hui. C'est la tache que s'est fixee le groupe
permanent de l'IAA en realisant des demonstrateurs permettant de mesurer la
distance separant l'etat des technologies critiques de l'objectif
recherche.
Christian LARDIER
MESSAGERIE SPATIALE
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En avril, une fusee ukrainienne Zenit sera lancee du cosmodrome de
Baikonour par les forces militaires spatiales de Russie. Elle servira a
placer autour de la Terre un satellite russe d'observation du type Resours.
Sur ce satellite, aura ete fixe un relais electronique de fabrication
belge, destine a des services "en differe" de messagerie et de localisation
dans le monde entier. Par rapport a la constellation Orbcomm, cet
equipement fait figure de David europeen contre un Goliath americain...
Qu'importe ! L'essentiel pour l'Europe est de manifester sa presence,
certes timide, sur un marche "sans frontieres" que l'Amerique veut
s'approprier. C'est la Belgique et son industrie qui ont voulu cette
reaction europeenne avec le projet Llms. Comprenez Little Leo Messaging
System. Ce projet est developpe dans le cadre du programme technologique
Artes (Advanced Research in Telecommunications Systems) de l'Agence
spatiale europeenne (Esa).
"C'est le seul programme de l'Esa ou une societe belge, en l'occurrence
Sait Systems, est maitre d'oeuvre du systeme. Sait Systems a obtenu ce
contrat grace a ses connaissances de la technique d'"etalement du spectre"
pour les communications mobiles par satellites, precise Victor Larock, chef
de programme Llms chez Sait Systems. Ces sous-contractants de Sait Systems
sont Alcatel Bell, a Anvers (modele de vol du relais spatial), Sait
Devlonics, a Courtrai (stations et terminaux au sol, operations de controle
sur orbite), Imec, a Heverlee (circuit integre du modem a etalement
spectral), Silex, filiale de Barco (fabrication en serie du circuit
integre) et Verhaert, a Kruibeke (conception du boitier du terminal).
L'equipement spatial Llms a ete fourni a la societe allemande OHB-System
pour son integration dans le boitier a bord du satellite russe.
Le defi du programme Llms de l'Esa est de reussir, pour un budget modeste,
la mise en place de toutes les composantes d'un systeme de technologie
avancee pour les communications bon marche. Cette phase comprend le
developpement d'une charge spatiale attachee a un satellite russe, la
production de quelques terminaux prototypes et l'equipement de la station
du Spitzberg (Norvege). Il s'agit d'un investissement depassant les 16
millions d'ecus (640 millions de francs) qui est assure a 77% par les
Services federaux des affaires scientifiques, techniques et culturelles
(Sstc), dependant du ministere de la Politique scientifique, et pour les
23% restants par le gouvernement allemand. C'est la technique de
communication dite "a etalement du spectre" qui est mise en oeuvre: elle
consiste a se servir d'une bande de transmissions tres nettement superieure
a la bande d'informations. "Ce procede, precise-t-on chez Sait Systems,
comporte des avantages au niveau de l'acces multiple au satellite, de la
resistance aux perturbations et de la radiolocalisation des terminaux."
Avec les progres de la micro-electronique integree, il devient possible de
traiter a bord du satellite un signal en spectre etale. Cette meme
micro-electronique permet par ailleurs d'offrir des terminaux peu
encombrants, d'un cout raisonnable. L'echange de messages se fera au moyen
de terminaux portables de la taille de PC "notebook". Le delai
d'aller-retour sera de l'ordre de 12 heures. Evoluant sur une orbite quasi
polaire, le relais Llms sera disponible pour des "levees" et "livraisons"
de courrier electronique au moins deux fois par jour, sur l'ensemble du
globe. Il doit, par ailleurs, offrir un service de localisation sur
l'ensemble du globe, avec une precision de un a cinq km. Une vingtaine de
terminaux prototypes sont produits par Sait Systems pour la phase
experimentale.
Le marche vise par le Llms "made in Belgium" par l'industrie flamande est
celui d'instances internationales qui ont besoin de communiquer "en
differe", a moindre cout, aux quatre coins de la planete. Ses services
peuvent interesser les organisations humanitaires et non gouvernementales,
des compagnies de transports par mer et sur route, des entreprises de
grands travaux, des clubs d'expeditions dans des contrees lointaines qui
ont entrepris des activites dans des regions mal desservies par des reseaux
de telecommunications.
L'Etat belge s'est engage a faciliter le passage a un systeme commercial.
Le groupe Sait a deja identifie une societe, qu'il detient pour l'heure a
100%, pour devenir l'operateur de Llms sous le nom d'Iris (Intercontinental
Retrieval of Information via Satellite). Des negociations sont en cours
avec des partenaires potentiels pour la mise en oeuvre du systeme Iris. Si
le lancement intervient durant ce printemps, les services commerciaux
proprement dits pourront etre proposes des l'automne 1998. Un second relais
sur orbite polaire devrait etre satellise avant l'an 2000.
Theo PIRARD
ASTRA-1K PREFIGURE LE NOUVEAU SYSTEME DE LA SES
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En decembre dernier, la SES (Societe europeenne des satellites) a fete le
10e anniversaire du lancement de son premier satellite Astra-1A. A
l'epoque, on ne lui accordait guere de chance de succes a cause de sa trop
faible puissance (16 repeteurs de 45 W) pour rivaliser avec les TV-Sat et
TDF (4 repeteurs de 230 W) charges de promouvoir la norme de telediffusion
D2-MAC.
Une decennie apres, le systeme Astra utilise sept satellites sur la
position a 19,2'Est pour diffuser des programmes radio (52 en analogique et
223 en numerique), et des chaines de TV (97 en analogique et 201 en
numerique). Les resultats financiers de SES en 1996 confirment la reussite
de l'entreprise avec 2,5 MdF de revenus, 800 MF de benefices et 7,7 MdF
d'investissements. Jurgen Schulte, directeur financier de SES, a precise
que 2,3 MdF avaient ete investis en 1997 et que les revenus avaient
augmente de 25 %.
"Quel chemin parcouru !" s'exclame Romain Bausch, directeur general de la
SES. "Nous sommes en train de reussir le passage de la telediffusion
analogique aux bouquets numeriques en mode monodirectionnel. Nous nous
preparons, avec 1 Ghz dans la bande Ka, a lancer des services
bidirectionnels de transmission asymetrique pour des applications
interactives d'un point a plusieurs autres, voire de point a point. A la
fin de l'annee, nous devrions preciser quelle sera notre strategie en
matiere d'investissements pour la prochaine generation de satellites
geostationnaires d'un systeme avance de multimedias que nous envisageons
pour 2002-2003. Cette generation permettra, grace au traitement des signaux
en bande Ku et Ka a bord des satellites, la mise en oeuvre de liaisons
bidirectionnelles, de point a point, a haut debit. La SES propose son
systeme Astra comme un element complementaire des constellations sur
orbites basses et moyennes. Elle entend jouer un role actif en Europe et,
avec des partenaires, sur une dimension globale", poursuit-il. A la
mi-avril, une assemblee generale des actionnaires ce sont surtout des
societes d'investissement et des operateurs de telecommunications doit se
prononcer sur la mise en bourse d'actions de la societe luxembourgeoise.
Cette source de financement aidera le systeme Astra a mettre en oeuvre sa
strategie d'investissements pour la prochaine generation de services
multimedias par satellites.
Astra-1K sera lance pour demarrer I'ARCS (Astra Return Channel System) avec
deux repeteurs en bande Ka. "Nous preparons avec des partenaires
industriels l'agregation internationale de trois types de terminaux pour
communiquer avec Astra en bande Ka. Le SIT-1, avec une parabole de 0,6 M
pour transmettre jusqu'a 150 kbits, devrait etre propose aux environs de
1.000 $ (6.000 F)", precise Romain Bausch. Par ailleurs, la SES veut
atteindre de nouveaux marches. "Nous visons la Pologne et l'Italie, meme si
Eutelsat y est solidement ancre. Nous sommes en discussion avec des
operateurs en Russie et en Ukraine pour leur proposer une couverture
satellitaire", dit-il. La SES pourrait bien deplacer un satellite Astra sur
une autre position geostationnaire avant que ne soit disponible le
satellite Astra-1K dont le lancement est prevu en 2000. "Avec ce satellite,
precise Romain Bausch, nous serons en mesure de faire la diffusion de
signaux numeriques depuis l'Algarve jusqu'a l'Oural". "Les services
multimedias proposes par Astra-Net pourront y faire de chaque antenne de
reception TV une parabole de surfeur Internet", conclut-il.
Theo PIRARD
ATHENA TRANSFEREE A L'USINE DE DENVER
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Le petit lanceur a ergols solides Athena de Lockheed Martin, qui etait
realise a Sunnyvale, est desormais produit par la nouvelle usine de Denver.
Apres les deux tirs reussis d'aout 1997 (satellite Lewis) et de janvier
1998 (Lunar Prospector), cinq contrats sont encore a honorer. Il s'agit des
satellites Ikonos-1 le 31 mars (Athena 2), Clark en aout (Athena-1), Rocsat
en octobre (Athena-1), Ikonos-2 en novembre (Athena-2) et SBIR-1 en juin
1999 (Athena-2).
Desormais, la campagne de tir est inferieure a 90 jours. Selon Victor
Whitehead, directeur general de Lockheed Martin, 150 personnes sont
employees a Denver, Vandenberg et Cape Canaveral pour le programme Athena
qui represente un investissement d'environ 200 M$ (1,2 MdF). Par ailleurs,
le projet dAthena-3, qui n'a pas encore de clients, vient d'etre revise. Au
heu d'utiliser des boosters avec le premier etage Castor-120, il est
maintenant envisage de prendre un gros etage a ergols solides, par exemple
derive de l'ASRM du Shuttle ou du SRMU de la Titan-4 (cinq segments au heu
de sept). La decision finale devrait intervenir cette annee. Sur un marche
de 22 a 25 lancements par an a partir de 2000, Lockheed Martin espere
emporter 8 a 12 lancements par an, soit la moitie du marche (satellites de
1 a 4 t en orbite basse pour 16 a26 M$). La nouvelle usine de Denver permet
de reduire les couts et delais de production des lanceurs Atlas-2
etTitan-4. Ce batiment de 18.000 m2 comprend un hall de montage de 8.000 m2
(capacite de six Atlas et sept Titan), une salle blanche de 3.600 m2
(capacite de sept etages cryogeniques Centaur) et un hall de stockage. Il y
a aussi une salle blanche et des salles de controles pour satellites.
Actuellement, Lockheed Martin lance environ dix Atlas-2 et quatre Titan-4
chaque annee, mais le contrat avec I'IJSAF est en cours de revision. Au
lieu de 41 fusees, la commande de l'armee sera reduite a 39 ou 40 unites
avec un dernier tir en 2002 ou 2004 "Le prix de ce lanceur lourd est eleve,
reconnait Victor Whitehead, mais nous avons deja reduit le cout du
programme, qui s'eleve a 16 Md$".
Christian Lardier
PROSPACE A PEKIN
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Le 17 mars, a Pekin, Prospace organise conjointement avec la China
Aerospace Corp. (CASC) une journee industrielle spatiale chinoise afin de
favoriser les rencontres, approfondir les relations existantes et en creer
de nouvelles pour developper les courants d'affaires au benefice mutuel de
chacun des pays. A cette occasion, la CASC, les academies chinoises n' 1,
4, 5, 8 et 9, le CLT, la CAS et la COSTIND rencontreront le Cries,
Aerospatiale, Alcatel Espace, la SEP (division de Snecma), le Bureau
Veritas, Relais Electroniques Deutsch, CISI, Novespace, SACEE
International, Sextant Avionique, Sodem, Soterem et Wuilfert SA.
Cette manifestation se deroule dans le cadre de l'exposition Space'98
organisee par China Great Wall Industry Corp. (CGWIC) et les principaux
acteurs spatiaux chinois du 18 au 22 mars a Pekin. Au stand de Prospace, on
trouvera Alcatel Cable, un des leaders mondiaux des fabricants de cables,
CISI, qui developpe des logiciels et de l'ingenierie systemes, la direction
Espace de Dassault Aviation qui fait sa premiere apparition en Chine,
Enertec qui developpe des enregistreurs de bord, Novespace qui entend
promouvoir l'utilisation de l'Airbus A-300 ZeroG, Relais Electroniques
Deutsch qui produit des relais et des connecteurs, SACEE International,
micro-PME specialisee dans le courtage en composants spatiaux, SEP
(division de Snecma), un des leaders mondiaux de propulsion spatiale,
Sextant Avionique qui propose de l'electronique, de l'avionique et des
equipements de navigation, Sodern qui developpe des capteurs pour
satellites, Soterem, PME toulousaine qui exerce un metier d'ingenierie
technologique, Thomson Tubes Electroniques, et Wuilfert, PME de la region
parisienne qui developpe des simulateurs de mouvements et des systemes pour
tester des equipements de bord inertiels.
EUROMOON SUCCEDERAIT A LUNAR PROSPECTOR
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Le comite de la politique spatiale a long terme de PESA a retenu
EuroMoon-2000 comme mission candidate a la celebration du troisieme
milllenaire. Un rapport d'avancement et une proposition de programme seront
presentes a la session de mars du Conseil de PESA et la decision finale
devrait etre prise en juin.
La mission commence avec le petit satellite LunarSat d'environ 100 kg qui
sera concu et fabrique par 50 jeunes chercheurs et ingenieurs europeens.
Lance par Ariane 5 en 2000, il sera place en orbite autour de la Lune pour
dresser une carte detaillee de la region ou devrait se poser le module
d'atterrissage EuroMoon-2001. Ce dernier atterrira avec 40 kg d'instruments
scientifique sur le "Pic de la Lumiere eternelle" a proximite du pole Sud
de la Lune. La, il etudiera un terrain qui renfermerait de l'eau gelee
depuis des milliards d'annees. En effet, la sonde Lunar Prospector de la
NASA vient de confirmer la presence de cette eau gelee qui avait ete
detectee par le sonde Clementine en 1994.
Le cout de la mission sera reduit au minimum. En creant la societe
EuroMoon, les partenaires industriels partageront les risques et les
responsabilites associes a une telle mission. Un consortium de
commercialisation et de publicite a ete cree et charge specifiquement de
collecter des fonds en engageant des activites commerciales de natures
diverses.
QUATRIEME VOL DE KHOLOD
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L'hyperstato russe Kholod vient d'effectuer son quatrieme vol le 25 fevrier
dans le cadre d'une cooperation entre le TsIAM et la NASA. Lance par un
missile SA-5 Gammon, le moteur aurait fonctionne cette fois-ci pendant 77
s, atteignant la vitesse de Mach 6,44 et l'altitude de 21 km. La NASA
pourra utiliser ces donnees pour son programme Hyper-X qui prevoit le
premier vol d'un hyperstato a Mach 7 en 2000.
COSMONAUTES SLOVAQUES
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Trois candidats cosmonautes slovaques ont ete selectionnes. Il s'agit de
Ivan Bellou, Miroslav Grochaft et Mikhail Foulier. Deux d'entre eux
devraient bientot entamer l'entrainement a la Cite des Etoiles pour une
mission a bord de la station orbitale Mir en fevrier 1999.
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