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Space News InNet 193




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Space News InNet numero 193                           dimanche 29 mars 1998


	Sommaire

	Spot-4 assurera la continuite jusqu'en 2003
	Pastel sur Spot-4
	L'Agence Spatiale Europeenne se reunit a Bruxelles a la mi-juin
	SES commande Astra-1K a Aerospatiale
	Survol de Pluton en 2013
	Succes pour le vol libre du X-38
	Troika retenu pour les satellites Express
	Lancement de Progress-M38
	Centieme PAP pour Ariane 4
	Remplacement d'Asiasat-3
	Matra a la recherche de nouveaux contrats
	Deux Microsat sur Ariane 5
	Les News


SPOT-4 ASSURERA LA CONTINUITE JUSQU'EN 2003
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Une fusee Ariane 40 a place 24 mars 1998 le satellite  francais  Spot-4  en
orbite polaire a 822 km d'altitude.

Le satellite de 2.755 kg, dont 1.390 kg pour  la  charge  utile  (HRVIR  et
Vegetation) et les cinq passagers, utilise la nouvelle plate-forme Mk-2  de
Matra Marconi Space qui lui assure une duree de vie de 5 ans tandis que  le
generateur solaire fournit une puissance de 2,2 W.  Spot-4  utilise  quatre
gyroscopes bi-axes au lieu de six mono-axes comme c'etait le cas sur Spot-3
(perdu en novembre  1996).  Les  deux  enregistreurs  magnetiques  ont  une
capacite doublee (2 x 120 Gbits),  tandis  que  le  nouvel  enregistreur  a
semi-conducteurs de 10 Gbits assure la redondance.

La plate-forme Mk-2 avait deja ete utilisee pour le satellite d'observation
militaire Helios-1A lance en juillet 1995 (Helios-113, qui est actuellement
stocke a Toulouse, pourrait etre lance en 1999). Par ailleurs, la  Belgique
et la Suede participent chacun a hauteur de  4  %  du  cout  a  achevement,
tandis que l'Italie et l'Espagne participent au  financement  d'equipements
de la plate-forme.

Les deux instruments de prise de vue HRVIR ont, en plus  des  trois  canaux
habituels, une nouvelle bande dans le moyen infrarouge  (MIR)  qui  permet,
notamment, de mieux  apprecier  l'etat  de  murissement  des  plantes.  Les
detecteurs visibles comprennent  quatre  barrettes  CCD  a  1.728  elements
(alors que Spot-5 aura une barrette a  12.000  elements),  tandis  que  les
detecteurs  MIR  ont  une  barrette  a  3.000  points.  Les  images,  d'une
resolution  de  10  m  en  panchromatique  ou  20  m  en  multispectral  et
infrarouge, seront transmises a 50  Mbps.  Les  HRVIR  seront  utilises  en
combinaison avec le nouvel instrument Vegetation.

En 1989, la France prevoyait de realiser cet instrument de 500 MF. Mais  le
prix trop eleve faillit provoquer son abandon. L'Union europeenne decida de
financer la moitie du programme qui s'eleve desormais a  689  MF.  Puis  la
Suede (SNSB), la Belgique (SPPS) et l'Italie (ASI)  l'ont  rejoint  en  mai
1994. Vegetation, realise sous la maitrise d'oeuvre d'Aerospatiale,  a  une
largeur de champ de 2.250 km (au  lieu  de  60  km  pour  l'HRVIR)  et  une
resolution de 1 km, mais ses quatre  canaux  sont  identiques  a  ceux  des
HRVIR. L'instrument a une capacite de memoire de 3 Gbits et  couvre  chaque
jour la totalite du globe. Les donnees sont  acquises  par  la  station  de
Kiruna (Suede) ou elles sont inventoriees, puis  transmises  au  Centre  de
traitement des images vegetation (CTIV) situe en  Belgique.  Spot  Image  a
recu une  licence  exclusive  de  distribution  des  images  Vegetation  et
s'appuiera sur trois partenaires sous-licencies. Il s'agit de Cleo pour  la
distribution en Belgique, SSC Satellitbild en Suede, qui couvrira les  pays
scandinaves, les pays baltes et la Pologne, ainsi que Nuova Telespazio pour
la  distribution  en  Italie  et  en  Argentine.  Vegetation  permettra  de
s'attaquer au marche des previsions agricoles.

L'instrument  Doris  (CNES)   est   destine   a   l'orbitographie   et   au
radiopositionnement tres precis par l'adjonction du  navigateur  DIODE.  Le
passager technologique Pastel (CNES) doit proceder a la caracterisation  de
l'environnement  au  lancement  et  en   orbite   (thermique,   radiations,
microvibrations). Le terminal de liaisons laser intersatellites Pastel (160
kg)  a  ete  realise  sous  maitrise  d'oeuvre  de  Matra.   Il   permettra
d'experimenter une liaison optique a 50 Mbits entre Spot-4 et la station de
reception sol via le satellite geostationnaire Artemis (ESA) dans le  cadre
du programme Silex (le lancement d'Artemis  est  prevu  en  fevrier  2000).
L'experience POAM-3 (US Navy) est destine a la mesure  de  l'ozone  et  des
aerosols dans  les  zones  polaires  en  continuite  de  POAM-2/Spot-3.  Le
repondeur radar permettra de calibrer les radars du Centre spatial guyanais
et de la Marine nationale. Enfin, le  transpondeur  a  spectre  etale  ESBT
(ESA) sera utilise pour etablir une liaison experimentale a 4  Kbits  entre
Spot-4 et le Centre de mise et maintien a  poste  (CMP)  via  le  satellite
Artemis.

L'exploitation de Spot-4 sera  assuree  par  un  segment  sol  de  nouvelle
generation. Le CMP (station TT&C) est operationnel  au  Centre  spatial  de
Toulouse (une large partie a ete validee par l'exploitation quotidienne  du
satellite Helios 1A). Le Centre de programmation et le  segment  sol  Image
(reception des images a Aussagel) sont respectivement operes  depuis  avril
et juillet 1995 par Spot Image. L'efficacite commerciale  en  programmation
sera amelioree de 20 % par la mise en service de ces segments sol. Et  Spot
Image va enfin retrouver sa capacite d'enregistrement en vol qu'elle  avait
perdu en novembre 1996.

Le cout du programme Spot-4 est estime a  3  MdF  sur  six  ans  (soit  500
MF/an). Le satellite, qui  devrait  fonctionner  jusqu'en  2003-2005,  sera
complete par Spot-5 dont le lancement par une fusee Ariane 4 est  desormais
prevu en septembre 2001.

Christian LARDIER, Air & Cosmos


PASTEL SUR SPOT-4
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Le lancement de Spot-4 a ete  salue  techniquement:  les  stations  au  sol
recevaient derechef des images enregistrees. Industriellement, on retiendra
une importante  contribution  europeenne  a  l'elaboration  de  ce  nouveau
satellite de ressources terrestres.

Un evenement majeur est d'autre part la mise en orbite de la charge  Pastel
(pour PASsager TELecom), solidaire de Spot-4, afin  de  tester  des  moyens
d'avant-garde dans le cadre  du  programme  europeen  Silex  (Semiconductor
Intersatellite Link EXperiment) avec l'ambition  que,  dans  l'avenir,  des
satellites civils communiquent par laser.

Les debits connaitront alors une  spectaculaire  augmentation  au-dela  des
ondes hertziennes dont l'aventure aura ete celle d'une radio nee TSF, sigle
de "Telegraphie sans fil" parce qu'elle acheminait les points et les traits
de  l'alphabet  morse  crees  par  un  manipulateur:  un  operateur  habile
parvenait a envoyer 6 ou 7 signaux par seconde (essayez d'en faire autant).
A ce stade, on acceptait des bandes passantes en deca de  20  Hz  avec  des
ondes porteuses dont la longueur  atteignait  des  dizaines  de  kilometres
(24.000 ni pour la Croix d'Hins), de sorte qu'a cet age encore quelque  peu
electromecanique les frequences etaient voisines de 10 KHz.

Puis on vit se developper, au lendemain de la Premiere Guerre mondiale, une
TSF "telephonie sans fil" pour diffuser  parole  et  musique  exigeant  des
milliers de bits par  seconde,  avec  une  vertigineuse  proliferation  des
stations. Elles emirent en grandes ondes (1.000 a  2.000  ni),  en  petites
ondes (200 a550 ni), en ondes courtes (en dessous de 90 m).

La television imposa ensuite  la  bande  metrique  -  et  de  ce  fait  des
frequences voisines de 100 MHz - compte tenu de l'enorme volume de  signaux
necessaires pour transmettre des images. Dans cette bande le radar se situa
pour une autre raison, a  savoir  l'interet  que  des  ondes  se  propagent
quasiment en ligne droite. Ce furent ensuite de multiples applications pour
des liaisons avec des mobiles, avec  des  satellites  de  toute  nature  et
aujourd'hui l'essor d'ambitieux reseaux ondes:  nous  signalions  recemment
que pour son programme UFO, l'US Air Force a retenu une frequence de 44 GHz
(1 GHz = 1.000 MHz). Le temps  n'est  pourtant  pas  tellement  eloigne  ou
l'Union internationale des telecommunications croyait  avoir  vu  grand  en
decoupant le spectre des frequences jusqu'a 36 GHz. La demande n'a fait que
croitre, elle est devenue explosive.

Or la perspective d'un tres grand bond en avant nous  est  offerte  par  le
laser avec, pour les satellites, l'avantage de substituer a une encombrante
antenne un dispositif leger autant que compact. On denomme en  effet  laser
une lumiere coherente, la lumiere n'etant elle-meme pas autre chose  qu'une
onde  electromagnetique  de  longueur  micrometrique  de  sorte   que   des
frequences extremement elevees lui sont attachees.  Elles  se  mesurent  en
centaines de THz ou terahertz, sachant que 1 THz = 1.000 GHz (375 THz  pour
la  diode  aluminium-asga  de  Pastel).  Par   rapport   aux   realisations
conventionnelles, les performances seront des milliers de fois  superieures
jusqu'a donner un sens nouveau au terme de communication etant entendu  que
demain les besoins seront a ce niveau.

Ils s'y situent deja dans  des  cas  tels  que  l'acheminement  des  images
recueillies par les satellites de ressources terrestres  auxquels  on  veut
assurer a la fois un tres haut pouvoir resolvant et l'envoi  en  direct  de
nombreuses  vues.  Il  suffira  de  recourir  a   un   relais   en   orbite
geostationnaire: en 2000, Artemis  recevra  Spot-4  avec  un  debit  de  50
Mbits/s. Et des perspectives non moins extraordinaires s'ouvrent  pour  les
satellites  d'une  constellation  :  ils  se  livreront  a   des   echanges
systematiques sous des debits gigantesques,  cette  technique  devant  etre
testee, egalement en 2000, entre Spot-4 et le  satellite  japonais  Oicets.
Mais il faudra bien viser !

Beaucoup plus que l'onde hertzienne courte, le laser se caracterise par une
extreme finesse de son pinceau. La precision d'orientation devra  atteindre
le dixieme de seconde d'arc, une pretention qui pourra sembler hallucinante
avec des emetteurs et des cibles animees, sur des orbites  differentes,  de
vitesses se mesurant en km/s. Il semble qu'il y ait  la  un  extraordinaire
defi technique.

Non seulement, compte tenu des  ressources  aujourd'hui  offertes  par  une
electronique galopante, des societes s'estiment capables de  le  relever  -
singulierement de ce cote-ci de l'Atlantique ou le  pro  gramme  Silex  est
developpe sous la maitrise d'oeuvre de Matra Marconi Space - mais  on  peut
dire que ces societes s'y seront preparees par des etudes  ayant  notamment
naguere concerne la guerre des  etoiles.  Non  parce  qu'elles  entendaient
preparer une telle guerre mais  parce  qu'elles  jugeaient  les  recherches
necessaires extremement profitables sur un plan technique. Les etoiles sont
en effet, sur notre voute celeste, des sources  quasiment  ponctuelles,  de
sorte que la carte du ciel constituait a priori le referentiel  ideal  pour
des visees avec  la  precision  qu'auraient  exigee  des  armes  laser,  la
precision qu'impliquera demain une telecommunication par des  rayons  laser
dont la finesse tissera autour de la Terre un  cocon  fabuleux  autant  que
discret.

Albert Ducrocq


L'AGENCE SPATIALE EUROPEENNE SE REUNIT A BRUXELLES A LA MI-JUIN
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Pres de 25 ans apres la Conference spatiale europeenne qui avait decide  la
creation de l'Agence spatiale europeenne  (Esa),  Bruxelles  (Belgique)  va
accueillir,  en  juin  prochain,  les  ministres  des  quinze   Etats   qui
participent a ses activites. Ce Conseil de l'Esa au niveau ministeriel doit
debattre de l'avenir de l'Europe dans l'espace et  fixer,  en  consequence,
les budgets pour le fonctionnement de l'Esa, ses missions scientifiques  et
ses differents Programmes "a la carte". L'enveloppe financiere annuelle  de
l'Esa est de l'ordre de 2,5 milliards  d'ecus  (quelque  100  milliards  de
francs). Pas question de pouvoir tout  faire:  il  faut  operer  des  choix
politiques qui repondent  le  mieux  aux  interets  industriels  des  Etats
membres et etablir les priorites technologiques qui correspondent  a  leurs
competences et besoins en recherche et developpement. La difficulte est  de
trouver un consensus entre grands et petits  pays,  de  maniere  a  ce  que
chacun s'y retrouve pour son savoir-faire et pour sa main-d'oeuvre...

Le principal programme de l'Esa  (plus  de  25%  de  son  budget)  concerne
l'acces a l'espace avec le lanceur Ariane. L'Esa,  avec  l'aide  du  Centre
national d'etudes spatiales (Cnes) en France, assure la mise au  point  des
versions de la fusee europeenne. Alors que se termine le  developpement  de
la version standard d'Ariane 5 (5,9 tonnes  pour  un  lancement  double  en
orbite de transfert geostationnaire), il est question d'utiliser  des  2003
un etage superieur a ergols stockables  avec  un  moteur  plus  performant:
cette superAriane 5 doit lancer jusqu'a deux satellites d'une masse  totale
de 9 tonnes. A plus long terme, pour  2007,  il  faut  penser  a  un  etage
superieur a propulsion cryogenique pour  atteindre  la  performance  de  11
tonnes ! Les Etats membres de l'Esa ont a planifier un programme industriel
d'ameliorations technologiques du lanceur Ariane 5,  pour  que  la  societe
d'exploitation commerciale Arianespace, face  aux  concurrents  americains,
russes, chinois et japonais, continue a offrir  un  service  competitif  de
transport spatial.

L'observation de la Terre au moyen de satellites est la seconde activite en
importance de l'Esa (pres de 19%). L'industrie europeenne prepare, sur  une
plate-forme polaire de grand gabarit, le satellite Envisat de 8 tonnes pour
l'etude et la surveillance  de  l'environnement,  son  lancement  avec  une
Ariane 5 est prevu a la fin de 1999. L'Esa  est  chargee  du  developpement
pour l'organisation Eumetsat du premier des trois  satellites  Meteosat  de
seconde generation (a lancer en l'an 2000) et  d'une  premiere  plate-forme
polaire d'observation  meteorologique  (pour  un  lancement  en  2003).  La
strategie de l'Esa pour l'apres-Envisat prevoit des satellites moins lourds
et moins complexes pour deux categories de missions de teledetection:  soit
des missions experimentales  d'exploration  des  phenomenes  a  la  surface
terrestre,  soit  des  applications  operationnelles  de  surveillance   de
l'environnement sur la Terre.

Le programme des vols spatiaux habites (plus de 13% du budget) est un sujet
tres sensible parce  que  d'une  utilite  controversee.  Il  risque  d'etre
aprement discute, surtout que le gouvernement francais de Lionel Jospin  ne
veut plus d'une forte participation  de  l'Europe  a  la  station  spatiale
internationale.  Claude  Allegre,  le  ministre  francais  de   l'Education
nationale, de la recherche et de la  technologie,  ne  veut  plus  entendre
parler du financement du Crv (Crew rescue vehicle): Aerospatiale, forte  de
ses travaux sur le projet de navette  Hermes,  se  portait  candidate  pour
mettre au point, aux cotes  de  l'industrie  americaine,  une  chaloupe  de
sauvetage pour six astronautes ou cosmonautes; elle  se  voit  privee  d'un
role de premier plan dans la technologie  des  vols  habites.  Si  l'Agence
spatiale europeenne, suite au desaccord  de  ses  Etats  membres,  ne  peut
donner suite au  projet  Crv,  l'industrie  europeenne  se  coupera  de  la
maitrise essentielle des systemes spatiaux recuperables et reutilisables.

Theo Pirard


SES COMMANDE ASTRA 1K A AEROSPATIALE
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Lorsque la SES convie la presse au Chateau  de  Betzdorf,  c'est  pour  lui
annoncer un condense de nouveautes qui  en  disent  long  sur  l'avenir  du
systeme Astra. Le 11 fevrier, Romain Bausch, directeur general de la SES, a
insiste sur la flexibilite et la continuite des services qui sont  proposes
par les satellites Astra copositionnes a 19,2'  Est.  Ces  sept  satellites
geostationnaires diffusent 97 programmes TV  analogiques  et  plus  de  200
chaines numeriques a quelque 28 millions de  foyers.  Depuis  janvier,  ESM
(European Satellite Multimedia) propose sa plate-forme Astra-Net  desormais
operationnelle pour des services multimedias.

Pour lancer des bouquets numeriques sur le Royaume-Uni, la SES a choisi une
seconde position geostationnaire a28,2' Est,  que  l'organisation  Eutelsat
continue de lui contester. Il etait prevu d'ouvrir cette position  avec  le
satellite Astra 2A dont le  lancement  a  ete  repousse  a  la  mi-mai.  En
attendant, la SES a decide de deplacer le satellite Astra 1D de 19,20 Est a
28,20 Est. A partir du 11 fevrier, Astra 1D mettra 21 jours  pour  parvenir
sur sa nouvelle position. Cette manoeuvre lui coutera un mois  et  demi  de
vie utile en ergols.

Cette annee, la SES prevoit de lancer Astra 2A avec Proton, Astra  1H  avec
Proton et Astra 2B avec Ariane 4. Astra  1H  doit  demarrer  l'ARCS  (Astra
Return Channel System) avec deux repeteurs en bande Ka. Astra  2B,  realise
par Matra, a ete loue a Deutsche Telecom.

Astra-1K, qui vient d'etre commande a Aerospatiale, sera le  plus  puissant
et le plus flexible des satellites de la  constellation.  Il  s'agit  d'une
plate-forme Spacebus 3000 "agrandie" avec une charge utile d'Alcatel Espace
(52 repeteurs de 105 W en bande Ku et 2 repeteurs de 66 W en bande Ka)  qui
remplacera Astra 1B et servira  de  secours  a  Astra  1A,  1C  et  1D.  Ce
satellite de 4,5 a 4,6 t en orbite de transfert, d'une puissance de 13  kW,
doit etre lance durant l'ete 2000. Il offre la particularite de  reutiliser
les frequences sur des zones geographiques distinctes. Avec  Astra  1K,  la
SES vise les  marches  de  la  Russie  et  de  la  Mediterranee,  notamment
l'Italie. Le satellite pourrait etre equipe de moteurs  plasmiques  mis  au
point par la SEP et l'OKB Fakel pour le satellite  Stentor.  La  propulsion
electrique, aux cotes de la propulsion chimique, prolongerait la vie  utile
du satellite de trois ans. Une decision devrait etre prise des la fin de ce
printemps.

Mais la SES pense deja a l'apres Astra 1K "Nous sommes prets a jouer  notre
carte dans les services multimedias par satellites  geostationnaires.  Nous
pensons que notre systeme est d'ores et deja  complementaire  des  systemes
qui sont en projets en LEO et MEO. Avant la fin de l'annee, nous  prendrons
position  sur  un  satellite  multimedia  a  lancer  en   2002-2003.   Nous
envisageons les positions geostationnaires du Luxembourg pour  realiser  un
systeme qui pourrait etre global", a declare Romain Bausch.

Theo Pirard


SURVOL DE PLUTON EN 2013
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Dans  son  budget  1998,  la  NASA  a  engage  trois   nouvelles   missions
scientifiques dans le cadre du programme Ice & Fire. Il s'agit  des  sondes
Europa  Orbiter,  Pluto/Kuiper  Express   et   Solar   Probe   qui   seront
respectivement lancees en novembre 2003, decembre 2004 et fevrier 2007.

La premiere sera dotee d'un sondeur radar pour mesurer  l'epaisseur  de  la
couche de glace a la surface du satellite de Jupiter  Europa,  et  detecter
l'ocean qui pourrait se  trouver  a  1  km  de  profondeur.  Cette  mission
pourrait ouvrir la voie a de futurs engins sous-marins  qui  traverseraient
la couche de glace en la faisant fondre pour explorer les fonds marins.

La sonde Pluto/Kuiper Express est la derniere version du projet  de  Robert
L. Staehle. Cet ingenieur du  JPL  avait  ete  un  precurseur  du  "Faster,
better, cheaper" (Plus rapide, meilleur et moins  cher)  en  proposant  une
sonde d'etude de Pluton d'environ 100 kg qui aurait pu etre lancee par  une
fusee russe Proton en 2001. Mais la NASA avait estime  que  le  cout  d'une
Proton etait trop eleve et avait impose, a l'instar des  sondes  Discovery,
le lancement par une fusee Delta-2. Cette contrainte avait rendu impossible
l'exploration de la derniere planete  du  systeme  solaire.  Desormais,  la
sonde aura pour tache de survoler le systeme Pluton-Charon  en  2013,  puis
les petits corps de glace de la ceinture  de  Edgeworth-Kuiper.  Elle  sera
lancee par une Delta-2 ou une Molnya et devrait etre dotee d'une propulsion
electrique.  Le  voyage,  qui  devrait  durer  neuf  ans,  necessitera  une
assistance gravitationnelle de Venus et Jupiter.

Pour  sa  part,  Solar  Probe  devrait   emporter   un   coronographe,   un
magnetographe visible, un spectrometre UV, des spectrometres a  plasma,  un
instrument d'etude des particules energetiques, un  capteur  des  ondes  de
plasma et des magnetometres pour etudier le Soleil  a  une  distance  de  4
rayons solaires (2,8 millions de km).


SUCCES POUR LE VOL LIBRE DU X-38
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Le X-38, demonstrateur du  vehicule  CRV  de  sauvetage  d'equipage  de  la
station orbitale internationale (ISS), a effectue avec succes  son  premier
vol libre le 12 mars, L'engin a ete largue de l'avion-porteur B-52 a  7  km
d'altitude, puis a rejoint la base d'Edwards pour s'y poser  -  de  maniere
acrobatique - a l'aide du parachute de type parafoil.

Les centres Johnson et Dryden de la NASA  vont  poursuivre  ces  essais  au
cours des deux prochaines annees. Trois  modeles  du  lifting  body  (corps
portant) effectueront encore 20 vols atmospheriques. Ces vols  comporteront
des largages a partir de 18 km d'altitude avec une partie planee  precedant
l'ouverture du parafoil plus longue. Un modele orbital sera emporte dans la
soute du Shuttle pour effectuer un premier vol en 2000.

Le CRV permettra de ramener six astronautes en cas d'urgence  a  partir  de
2003. Mais il pourra ensuite etre  modifie  en  une  capsule  de  transport
d'equipe CTV qui serait lancee soit par un  lanceur  classique  ou  par  la
navette. Les Etats-Unis ont propose d'en  faire  un  projet  international.
L'ESA coopere deja avec la NASA sur le X-38 et  fournira  des  elements  du
futur CRWCTV. Toutefois, la France a recemment decide de ne plus participer
a ce programme.


TROIKA RETENU POUR LES SATELLITES EXPRESS
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Le consortium Troika qui associe NPO PM (Russie), Aerospatiale  et  Alcatel
Espace a ete retenu pour le renouvellement de la flotte des  satellites  de
telecommunications de la Federation de Russie.

Les trois premiers satellites Express-K seront deployes des le  debut  2000
sur des positions orbitales russes. Leur charge utile comprend 32 repeteurs
en bande C et 20 en bande Ku. Les satellites, d'une duree de vie de  quinze
ans, auront une puissance de 9 W Ils auront plusieurs  antennes  permettant
une couverture operationnelle sur cinq zones  differentes.  Ces  satellites
seront bases sur la plate-forme Spacebus-3000B d'Aerospatiale (3,4 t) et la
plate-forme russe de NPO PM (2,5 t), des transferts  de  technologie  etant
prevus dans les deux sens.

Par  ailleurs,  Aerospatiale  a  vendu  sa  premiere  plate-forme  allongee
Spacebus-300OB3S dont la masse varie de 4,5 a 5 t selon la configuration de
lancement. Elle emprunte  des  elements  au  Spacebus-300OB2  du  satellite
Sirius-2 (avionique et propulsion chimique).  Elle  possede  un  generateur
solaire rigide (type GSR3) compose de deux  ailes  de  6  volets  de  8  m2
couvertes de cellules au silicium. Ce generateur fournira 15 kW en debut de
vie et 13 kW en fin de vie (13 ans avec la propulsion chimique  ou  16  ans
avec la propulsion ionique qualifiee au niveau sous-systeme  sur  Stentor).
La plate-forme  est  capable  d'emporter  jusqu'a  10  antennes  avec  deux
antennes de tres grandes dimension par face Est ou Ouest. Cette plate-forme
prefigure le futur Spacebus4000 qui est en cours de developpement.


LANCEMENT DE PROGRESS-M38
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Le vaisseau-cargo Progress-M38 a ete lance avec succes le 15 mars  par  une
fusee Soyouz de Baikonour. Il devait s'amarrer a la station orbitale le 17,
sur la piece de jonction qui avait ete liberee par Progress-M37 le  15.  Il
apporte un moteur de roulis, un nouveau verrou pour l'ecoutille du sas, des
cles pour remplacer celles qui ont ete cassees le  3  mars,  ainsi  que  le
ravitaillement  habituel.  La  prochaine   sortie   extra-vehiculaire   est
desormais prevue le 1er avril. Les cosmonautes en effectueront  cinq  d'ici
aout pour reparer  le  panneau  solaire  endommage  du  module  Spectre  et
remplacer le moteur de roulis au sommet de la tour Sofora.


CENTIEME PAP POUR ARIANE 4
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Aerospatiale  vient  de  livrer  a  Arianespace  son  centieme   propulseur
d'appoint a poudre (PAP). Il est destine a Ariane 44P du vol V108 prevu  le
28 avril. Ces propulseurs sont construits par Fiat Avio-BPD a Colleferro en
Italie. Sur les 76 vols d'Ariane 4, 39 ont ete des versions equipees de PAP
(onze Ariane 42P, dix Ariane 44P et dix-huit Ariane 44LP).


REMPLACEMENT D'ASIASAT-3
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La fusee Proton lancee le 25 decembre dernier n'avait pas reussi  a  placer
le satellite Asiasat-3 sur son orbite geostationnaire. Asiasat a  recu  200
M$ (1,2 MdF)  des  assurances  pour  acheter  et  lancer  un  satellite  de
remplacement Asiasat-3S. Ce satellite  a  ete  commande  a  Hughes  pou  un
lancement sur une fusee Proton au premier trimestre 1999. Il  s'agit  d'uni
plate-forme HS-601 HP dotee de 28 repeteurs en bande C et 16 en  bande  Ku.
Il sera place a 105,5' Est.


MATRA A LA RECHERCHE DE NOUVEAUX CONTRATS
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Matra Marconi Space serait en  competition  pour  les  deux  satellites  de
radiodiffusion d'AMRC (American Mobile Radio Corporation) face  a  l'equipe
Hughes-Alcatel Espace. AMRC est une filiale de Hughes dont  Worldspace  est
actionnaire a hauteur de 20 % (Worldspace est un systeme  qui  sera  fourni
"cle en main" par Alcatel). Par ailleurs, MMS se  serait  associe  avec  un
partenaire industriel pour participer aux satellites chinois DFH-4 dans  le
cadre d'EuraSpace. Cette societe mixte sino-allemande avait ete formee  par
Dasa dont l'activite  "satellites"  va  fusionner  avec  Matra.  Enfin,  MS
propose une cooperation avec le Bresil  pour  sa  constellation  de  petits
satellites Ecco.


DEUX MICROSAT SUR ARIANE 5
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Arianespace lancera deux micro-satellites technologiques STRV-1 C et STRV-1
D de la DERA britannique a l'aide d'Ariane  5  a  la  mi-1999.  lis  seront
positionnes sur une orbite de transfert  geostationnaire  en  utilisant  la
nouvelle plateforme ASAP-5.


LES NEWS
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Etats-Unis

Lors de leur rencontre a  Washington,  AI  Gore  et  Victor  Tchernomyrdine
discutent des problemes de la  station  Alpha,  des  quotas  de  lancements
commerciaux et des exportations vers l'Iran.

Le  satellite  d'astronomie  Roentgen  AXAF  est  desormais  pret  pour  un
lancement en decembre par la navette Columbia (STS-93).

Le satellite de telecommunications militaires UFO-8 a ete lance avec succes
le 16 mars par une fusee Atlas-2 de Cape Canaveral.

Europe

La Banque europeenne  d'investissement  accorde  un  pret  de  1,65  MdF  a
Eutelsat pour l'achat et le lancement de quatre satellites et 250 MF  a  la
SEP pour la production du moteur de l'Ariane 5.

Eutelsat procede a des emissions via son reseau Europesat-1 a 29' Est grace
a deux repeteurs en bande Ku.

Inmarsat a donne son accord pour  une  privatisation  qui  devrait  prendre
effet au 1er janvier 1999.


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