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Space News InNet 194




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Space News InNet numero 194                         mercredi 1er avril 1998


	Sommaire

	Decouvertes dans le Systeme solaire
	XMM sera lance en 1999
	Le tout GPS conteste depuis l'Amerique
	Le programme UFO
	Microsoft rachete la station Mir
	Lanceurs commerciaux russes
	Equipage su Shuttle
	Nouveaux satellites pour Orbimage
	Pas de visa pour le Shavit israelien
	Les News


DECOUVERTES DANS LE SYSTEME SOLAIRE
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Sous le titre "Nouvelle Lune", nous evoquions le 14 mars 1997 la conference
sur le systeme solaire annuellement tenue  a  Houston.  La  presomption  de
glace aux poles de la Lune avait, l'an dernier, ete a  l'origine  de  vives
polemiques.

Lors de l'edition 1998 de la grande manifestation NASA, la satisfaction est
immense  :  en  decelant  l'hydrogene  de  cette  glace,  Lunar  Prospector
corrobore une interpretation positive des donnees collectees en avril  1994
au cours des revolutions 234 a 237 de Clementine, quand il avait ete  donne
a la Terre de recevoir les ondes hertziennes du vehicule spatial apres leur
reflexion sur des regions selenes polaires.  Ces  dernieres  semblent  bien
avoir conserve sous la forme solide l'eau apportee par des  cometes  la  ou
les temperatures etaient tres basses, sans que l'on ait encore pu  trancher
entre le grand lac de glace ou une collection de flaques eparses.

C'etait une vocation premiere de la nouvelle sonde:  son  constructeur,  le
planetologue Alan Binder, l'avait dotee d'un GRS ou Gamma Ray  Spectrometer
pour identifier les  elements  presents  sur  la  Lune  jusqu'a  80  cm  de
profondeur, par leur radio-emission sous l'impact du rayonnement cosmique.

Si l'on tient compte des nouvelles donnees  concernant  les  satellites  de
Jupiter, notamment Europe a l'observation duquel Galileo se consacre  cette
annee, on constatera que les occasions ne manquent pas aux scientifiques de
s'interesser a l'eau extraterrestre. L'accent est toutefois  mis  davantage
sur  son  role  cosmique  que  sur  l'eau  elle-meme,  dont  l'omnipresence
constituait a priori une evidence puisqu'elle  combine  les  deux  elements
chimiquement actifs les plus repandus dans l'univers.

Non sans quelque tendance a nous remettre psychologiquement  au  centre  de
l'univers en soulignant qu'ailleurs - la du moins ou s'etend  le  champ  de
nos investigations - l'eau n'a nulle part  le  role  qu'elle  joue  sur  la
Terre.

Les objets du  systeme  solaire  sont  en  effet  nes  d'agglutinations  de
poussieres et cristaux. Des germes grossirent en  ratissant  les  materiaux
qui se trouvaient sur leur route. Dans la zone des planetes telluriques, il
s'agissait  surtout,  en  raison  de   temperatures   elevees,   de   corps
refractaires (silicium ou metaux). Des cristaux de glace purent en revanche
jouer un role structurel autour des grosses planetes. Et, dans  le  systeme
solaire lointain, ils contribuerent a former une ceinture  de  Kuiper  dont
ont emane les objets naguere decouverts a de grandes distances, ces  objets
etant petits (leur diametre se mesure au mieux en centaines de  kilometres)
parce qu'a ces distances rare etait la matiere pour alimenter des processus
d'accretion. On a denombre, dans le systeme solaire lui-meme,  7  centaures
ainsi denommes parce que, comme Chiron, ils  se  meuvent  sur  des  orbites
chaotiques et, au dela de l'orbite de Neptune, un  nombre  de  KBO  (Kuiper
Belt Objects) qui maintenant atteint 60.

Mais alors la surprise a ete de constater que - pour des raisons pas encore
comprises - ces  centaures  et  KBO  se  repartissent  en  deux  categories
nettement tranchees. Ils sont  soit  gris  soit  rouges,  voire  rouge  vif
(Pholus). Sur la Terre, l'eau exerce une  activite  non  structurelle  mais
fonctionnelle du fait  qu'elle  est  essentiellement  presente  sous  forme
liquide. Or si glace et eau  ne  sont  qu'un  seul  et  meme  compose,  les
proprietes de ces deux phases sont tres differentes. Dans la glace, on doit
voir un reseau cristallin alors que l'eau met  en  presence.  de  molecules
labiles generatrices de motifs etonnants, qui se renouvellent  sans  cesse.
Une simulation permet de contempler sur un ecran des choses aussi curieuses
qu'une cage formee par les molecules d'eau autour de l'atome  etranger  que
l'on introduit: il semble litteralement se debattre pour quitter cette cage
dont elles ne veulent pas le laisser sortir. Avec bien entendu  toutes  les
consequences qui peuvent decouler d'une telle situation, le role biologique
de l'eau - beaucoup plus important que tout ce que l'on aurait pu  imaginer
- commencant a etre entrevu avec le concept qu'il est impossible  d'etudier
une proteine ou toute autre grosse molecule sans s'interesser a  l'eau  qui
l'enrobe.

Sur la Terre, soulignent les chercheurs, cette activite  moleculaire  s'est
doublee d'une activite  macroscopique  de  l'eau,  le  rayonnement  solaire
l'ayant engagee dans un cycle physique dont le role  dut  etre  determinant
lors d'une gestation de la vie. On voudrait bien savoir ce qui s'est  passe
sur les mondes de notre systeme, selon que l'eau circula ou stagna.

Sa double activite a pu autrefois s'exercer  sur  Mars,  mais  les  donnees
manquent encore pour reconstituer un cycle de l'eau  il  y  a  3  milliards
d'annees sur la planete voisine.

Aujourd'hui,  un  cycle  d'une  toute  autre  nature  a  pour  substrat  sa
poussiere. Soulevee par les vents, celle-ci est presente de facon quasiment
permanente dans l'atmosphere martienne, lui conferant une  teinte  rouille,
avant de tomber sur le sol et d'etre soulevee a  nouveau.  Les  cliches  de
Mars Surveyor montrent ca et la des "nids de poussiere". Et si l'automobile
robot Sojourner, de la mission Pathfinder, s'est employee  a  analyser  des
rochers tels que Barnacle Bill, Yogi, Shark ou Moe  son  instrumentation  a
surtout etudie la poussiere dont ils etaient couverts, au point que  demain
l'outil le plus interessant sur Mars pourrait etre un plumeau.

Albert Ducrocq, Air & Cosmos


XMM SERA LANCE EN 1999
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Le satellite europeen d'astronomie Roentgen XMM est actuellement  teste  au
centre technique de l'ESA (ESTEC) de Noordwijk (Pays-Bas). Ce satellite  de
4 t sera lance par Ariane 5 en 1999  pour  etudier  les  trous  noirs,  les
etoiles en explosion, les etoiles doubles ou la region centrale des amas de
galaxies. Les trois telescopes du satellite renferment chacun 58 miroirs de
tailles differentes. Le  moniteur  optique  permettra  d'observer  dans  la
lumiere visible et facilitera le reperage des sursauts  gamma.  La  societe
allemande Carl Zeiss a faconne et poli les  moules  pour  les  miroirs,  la
firme italienne Media Lario a fabrique les miroirs, puis les a assembles en
les emboitant dans une structure  fabriquee  par  APCO  en  Suisse.  Chaque
module a ete verifie au centre spatial de Liege en Belgique et a l'Institut
Max Planck de physique extraterrestre en Allemagne.

D'un cout de 450 M.DM (1,5 MdF),  XMM  a  ete  construit  par  46  societes
reparties dans 14 pays europeens (et une aux Etats-Unis). Les  responsables
des instruments sont originaires des Pays-Bas et du Royaume-Uni, tandis que
d'autres chercheurs viennent de Belgique, France, Allemagne, Italie, Suisse
et Etats-Unis.

Cette mission fait partie du  programme  Horizon  2000  qui  souffre  d'une
diminution budgetaire annuelle de 3 % depuis 1995. Le programme revise  qui
a ete adopte en novembre 1997 est base sur l'hypothese d'un arret de  cette
erosion budgetaire jusqu'en 2003, suivi d'une legere augmentation.  Or,  si
ce changement n'est pas obtenu  en  1998,  il  ne  sera  plus  possible  de
maintenir  le  programme   en   l'etat.   Des   economies   supplementaires
provoqueront l'annulation de plusieurs missions. L'engagement de  la  sonde
Mars Express,  par  exemple,  est  base  sur  une  hypothese  de  stabilite
budgetaire.

Paradoxalement,  la  France  se  dit  prete  a  investir  1  MdF  dans  une
cooperation avec la NASA - pour  le  retour  des  echantillons  martiens  -
plutot que de soutenir le programme scientifique de l'ESA.

Theo Pirard


LE TOUT GPS CONTESTE DEPUIS L'AMERIQUE
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L'Amerique est-elle en train de perdre sa belle assurance dans  les  moyens
futurs de navigation par satellites? C'est le moins qu'on puisse  dire.  Le
coup vient de tres haut: de la presidence meme  qui  a  mis  en  place  une
cellule d'analyse pour la protection des infrastructures les plus critiques
du pays contre la menace terroriste. Fin 1997, ladite cellule  a  rendu  un
rapport dans lequel elle estime que, si le GPS devenait le seul capteur  de
radionavigation, cet  element  du  systeme  de  controle  aerien  americain
pourrait devenir une cible de choix pour des attaques terroristes.

Une perspective renforcee par le  fait  qu'a  l'ete  dernier  au  salon  de
Moscou, les specialistes ont decouvert a leur stupefaction que,  desormais,
n'importe qui pouvait acheter et mettre en oeuvre un brouilleur de GPS.  La
societe russe Aviaconversia, qui  commercialise  cet  equipement  portable,
indique qu'avec une puissance de 4 Watts, le brouilleur aurait  une  portee
comprise entre 150 et 200 km. ( !)

Rien de bien nouveau dans cette analyse qui est celle generalement faite de
ce cote de l'Atlantique. Mais, pour la premiere fois, la critique vient  du
sommet de l'Etat americain. Les conseillers du president vont  au  bout  de
leur logique et reclament un systeme de secours qui serait pret  a  prendre
la main sans delai en cas de defaillance grave du GPS.  La  presidence  des
Etats-Unis vient ainsi battre en breche le dogme qui prevaut toujours a  la
FAA ou l'on maintient que les aides terrestres a la radionavigation  seront
retirees entre 2005 et 2010 car  le  GPS  et  ses  systemes  d'augmentation
national (WAAS) et locaux (LAAS)  rempliront  a  meilleur  cout  les  memes
fonctions.

Forcee de reagir, la FAA a cependant  lance  courant  janvier  une  demande
d'information  aupres  des  industriels  pour  etudier   les   alternatives
possibles parmi lesquelles quatre ont deja ete identifiees: le  recours  au
Loran-C, un reseau VOR/DME allege avec environ 200 emetteurs  au  sol,  les
systemes inertiels embarques, ou  encore  une  antenne  GPS  resistante  au
brouillage que le Pentagone serait en train d'etudier.

Chacune de ces alternatives  a  ses  avantages  et  ses  inconvenients.  Le
Loran-C, systeme hyperbolique mis en place par l'US  Navy  et  actuellement
promis au demantelement d'ici  a  trois  ans,  est  largement  utilise  par
l'aviation privee qui se rejouirait donc de cette  hypothese.  Le  Loran-C,
avec un cout d'entretien annuel de 10  M$,  serait  la  solution  la  moins
onereuse pour la FAA. Mais la couverture  est  limitee  aux  Etats-Unis,  a
leurs cotes et aux regions strategiques pour la Marine americaine:  Mer  du
Nord  et  Est-Mediterranee.  Pour  cette  raison,  les  grandes  compagnies
aeriennes n'en veulent pas.

Vulnerabilite du GPS

Le VOR, meme allege, couterait encore 25 M$ par an a l'entretien. Il  a  la
faveur des compagnies aeriennes qui savent qu'elles peuvent compter sur  un
reseau bien developpe dans toutes les regions du globe qui  connaissent  un
trafic significatif. D'emblee, les deux dernieres solutions (inertie ou GPS
resistant au brouillage)  promettent  d'etre  couteuses  et  de  rencontrer
l'hostilite des utilisateurs pour ce qui est presente comme une solution de
secours utilisee dans des cas tres exceptionnels.

Si les aides classiques a la navigation ne  peuvent  disparaitre,  on  peut
s'interroger sur l'utilite de  poursuivre  le  developpement  des  systemes
d'augmentation du GPS. Langhorne Bond, ancien  administrateur  de  la  FAA,
l'equivalent chez nous du directeur general de l'aviation civile,  va  plus
loin et affirme que le projet ne verra jamais le jour,  des  lors  que  les
utilisateurs  devront  conserver  les  equipements  de  bord   actuels   et
considereront  le  GPS  comme   une   depense   supplementaire.   D'autant,
ajoute-t-il, qu'il y aurait deja eu  au  moins  trois  incidents  au  cours
desquels le GPS aurait ete brouille et que ces satellites sont  vulnerables
aux eruptions solaires dont on redoute une intense activite en  2011.  Loin
de se joindre aux critiques unanimes du systeme actuel, Langhome Bond pense
que, malgre tous ses defauts, celui-ci est sur, redondant, independant  et,
avec le temps, de plus en plus resistant  aux  avaries.  Pour  lui,  penser
qu'une poignee de satellites pourrait etre plus robuste que les balises  et
radars actuels est pure illusion.

Si  le  systeme  WAAS  etait  abandonne,  son  equivalent  europeen   EGNOS
succomberait certainement au meme sort. D'autant que les aviations  civiles
europeennes, a contrario de la FAA, ne se sont jamais  prononcees  pour  le
retrait des aides classiques. Et l'association des compagnies  europeennes,
l'AEA, s'est deja vigoureusement declaree contre la mise en oeuvre  d'EGNOS
dont elle craint de devoir un jour supporter le  financement,  actuellement
pris en compte par la Commission de Bruxelles, PESA et Eurocontrol.

Telescopage de calendriers.

C'est au moment ou vacille la perspective de voir le GPS devenir  le  moyen
universel de navigation que la DGAC autorise  pour  la  premiere  fois  cet
equipement pour certaines  operations  tres  precises,  il  est  vrai.  Une
directive vient tout juste d'etre emise pour autoriser le GPS  en  approche
(en fait simplement pour percer la couche) sur les aerodromes de Polynesie.
Le temps de creer les procedures  et  de  certifier  les  equipements,  les
premieres operations pourraient commencer d'ici un mois. La  DGAC  envisage
egalement d'autoriser un jour le GPS en  utilisation  VFR.  Pour  cela,  il
faudrait encore lever le probleme de la formation des pilotes et de la mise
a jour periodique des bases de donnees par les utilisateurs.

A la DGAC, on reste tres  circonspect  vis-a-vis  du  GPS.  Si  l'on  admet
qu'EGNOS permettra d'etablir  des  procedures  IFR  pour  des  portions  de
l'espace aerien francais ou il n'en existe pas, faute  d'infrastructure  au
sol, on n'envisage toujours pas d'eliminer le reseau des  balises  au  sol,
mis a part  peut-etre  les  goniometres  ADF.  Ce  qui  signifie  pour  les
utilisateurs de  l'espace  aerien  qu'ils  continueront  pour  longtemps  a
embarquer les equipements classiques VOR, DME et ILS.

Jean DUPONT


LE PROGRAMME UFO
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Alors qu'une intervention des  Etats-Unis  en  Irak  etait  envisagee,  une
attention particulierement grande s'est trouvee accordee  au  programme  de
satellites militaires americains UFO, ainsi  denommes  (UFO  =  Ultra  high
frequency Follow On) parce  qu'ils  travaillent  sur  des  frequences  tres
elevees 44 GHz pour la voie montante afin d'autoriser des  transmissions  a
haut debit dans le cadre d'une restructuration donnant plus que  jamais  la
priorite a la communication pour toute initiative aussi bien  tactique  que
strategique.

Cela en aboutissement d'un mouvement qu'illustrerent autrefois  le  passage
des Alpes par Hannibal et, en  1944,  le  debarquement  de  Normandie,  les
Allies s'etant alors employes a faire croire a l'etat-major  allemand  afin
d'avoir en face d'eux des effectifs aussi peu importants  que  possible  et
surtout  pas  de  panzer  qu'il  s'agissait  d'une   diversion   avant   un
debarquement principal dans le Pas-de-Calais.

Debute en 1995, le programme UFO a jusqu'a ce jour  eu  pour  objectif  une
releve des anciens satellites, singulierement des Leasat, par  des  modeles
plus performants utilises de la meme maniere pour autoriser une  continuite
du service. Outre un debit beaucoup plus eleve (24 megabits  par  seconde),
une caracteristique des UFO est leur  souplesse  tenant  a  la  fois  a  la
multiplicite des repeteurs (11 amplificateurs autorisant 39 canaux) et a la
gamme d'antennes dont ces satellites sont dotes.  Elles  peuvent  desservir
toute une region du globe ou concentrer la puissance sur de petits secteurs
ayant 800 km de diametre, selon une geographie a tout moment  reconfiguree.
Avec UFO-8 dont le lancement, initialement  prevu  le  19  fevrier,  a  ete
reporte au 12 mars un pas va etre franchi apres le rodage des  equipements:
il s'agit de  commencer  a  implanter  le  systeme  dit  GBS,  pour  Global
Broadcasting System, l'homologie avec GPS n'etant evidemment pas  fortuite.
Alors qu'avec le GPS n'importe quelle unite, voire des combattants  isoles,
peuvent faire savoir a tout moment ou  ils  se  trouvent,  le  GBS  permet,
depuis le Pentagone, des conversations au sens  multimedia  du  terme  avec
quiconque, sur terre, sur mer, dans les airs ou en orbite aussi  bien  pour
apprecier une situation que pour conduire des operations combinees avec une
efficacite maximale.

Sans doute, meme avec la directivite des emissions, le fait que sur un  UFO
la puissance disponible soit seulement de 2,7 kW exige au sol des  antennes
ayant au moins 50 cm de diametre. C'est tres  peu  pour  des  installations
volantes. C'est en revanche  beaucoup  pour  une  unite  operante  avec  la
servitude  que  ces  antennes  soient  pointees  vers  un  site  en  orbite
geostationnaire. Mais c'est la que le GBS trouve son  interet,  la  formule
consistant a installer au sol des stations  relais  au  role  comparable  a
celui d'un central telephonique a ceci pres que  toutes  les  liaisons  des
liaisons sures a haut debit  ont  lieu  par  ondes,  d'une  part  entre  le
satellite UFO et de telles stations, d'autre part entre ces stations et les
unites mobiles pour lesquelles ont ete crees des equipements  ultra  legers
de divers types ressemblant les uns a un telephone portable les autres a un
micro-ordinateur de poche, avec une subtile hierarchie transparente  en  ce
sens que sa presence ne  se  traduira  par  aucun  delai  appreciable  dans
l'acheminement des signaux.

Il est prevu, a partir de UFO 8, que cette hierarchie electronique  depende
de deux TBM (Theater Broadcast Manager), Pun en  Amerique  pour  PUS  Navy,
l'autre en Europe pour PUS Army, ces TBM etant relies a des SBM  (Satellite
Broadcast Manager) et par ailleurs a des postes  de  liaison  avec  l'ocean
Indien, toutes dispositions ayant  ete  prises  pour  que  l'ensemble  soit
protege. Il ne saurait en effet etre question que quiconque  s'insere  dans
ce reseau onde dont, de surcroit, la securisation sera assuree grace  a  un
complexe de cles que l'electronique gerera au prix de  controles  effectues
eux-memes sans perte de temps.

Techniquement, on ne manquera d'etre  impressionne  par  la  rapidite  avec
laquelle, pour leurs besoins militaires, les  Americains  en  sont  arrives
avec le GBS au reseau  onde  planetaire  multimedia,  alors  que  pour  les
applications civiles  les  formules  de  cette  nature  ont  ete  lentes  a
s'imposer. Aux Etats-Unis, c'est en 1991 que NCR proposait aux  entreprises
de remplacer les traditionnels reseaux cables dont l'installation  exigeait
souvent de fastidieux percements par un WaveLan dans la bande  902-928  Mhz
avant que soit, en 1993, adoptee une norme europeenne dans la bande 2,4-2,5
GHz, les constructeurs d'ordinateurs ayant entre-temps obtenu que, pour des
echanges de  donnees  sans  fil,  des  frequences  leur  soient  reservees.
Daimler-Benz s'est ainsi equipe avec le systeme hertzien Altair de Motorola
capable d'autoriser 10 megabits par seconde.

En France, le theme revet aujourd'hui la brulante actualite que  l'on  sait
avec la fin du monopole des communications. Les fils reliant les  domiciles
des particuliers aux centraux telephoniques etant la  propriete  de  France
Telecom,  les  autres  operateurs  etudient  le  reseau  onde  qui  les  en
affranchirait si tous les telephones  devenaient  de  quelque  maniere  des
radiotelephones.

Albert Ducrocq


MICROSOFT RACHETE LA STATION MIR
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Bill Gates, le president de Microsoft, vient d'annoncer qu'il etait parvenu
a un accord avec Boris Eltsine ainsi que les hauts responsables du  Conseil
scientifique de l'Ukraine, proprietaires de la station  Mir  et  principaux
investisseurs du programme, afin qu'au terme de sa vie exploitable, le gros
laboratoire spatial revienne de plein droit  a  la  firme  de  Redmont.  Le
montant de la transaction, qui s'est effectue sur la fortune personnelle du
milliardaire Americain, n'a pas ete revele, mais serait comparable au  prix
d'achat d'un porte-avions nucleaire de classe Nimitz.

"Cette station spatiale", a declare Bill Gates,  "represente  plus  de  dix
annees d'efforts spectaculaires et incessants de l'Humanite dans la voie du
progres et de la poursuite d'un ideal commun. C'est exactement ce que nous,
chez Microsoft, realisons depuis un temps comparable  avec  notre  logiciel
toujours avant-gardiste  Windows.  Mir  cessera  d'etre  utilisee  pour  la
recherche scientifique a l'avenement de la station internationale Alpha, et
a cette occasion, nous avons decide de la recuperer  afin  de  la  remettre
completement en etat, la rebaptiser et la devouer totalement a la promotion
publicitaire de nos produits."

"L'inauguration de la nouvelle station  spatiale  Windows  2000  coincidera
avec la mise en vente du nouveau systeme d'exploitation du meme nom, ce qui
marquera le commencement d'une nouvelle ere informatique alliant progres et
universalite. Ce symbole sera visible en tous points  du  globe,  tous  les
jours, et pour l'eternite."

Le bouillant President a  encore  ajoute,  sous  forme  de  confidence  aux
journalistes qui l'interviewaient, qu'un CD-Rom recouvert  d'une  pellicule
d'or, afin de le rendre inalterable, et contenant  les  noms  de  tous  les
utilisateurs enregistres d'un produit Microsoft, serait fixe a  l'exterieur
de la station face au vide  spatial.  "Cela  les  encouragera  a  effectuer
d'autres grands pas en avant avec nous", a-t-il encore declare.  Il  invite
tous ceux qui ne seraient pas certains de  figurer  sur  la  liste  de  lui
envoyer ses coordonnees a l'adresse : Bill.Gates@microsoft.com.


LANCEURS COMMERCIAUX RUSSES
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La societe russe "Services de  lancement"  a  ete  creee  en  janvier.  Son
directeur general Serguei Zintchenko  vient  du  centre  Komplex  (institut
Teplotekniki de Moscou).  Elle  commercialise  les  lanceurs  Cosmos-3M  et
Start- 1 pour marche des  petits  satellites  et  a  deja  deux  satellites
allemands dans son carnet de commandes.  Pour  etre  rentable,  la  societe
devra effectuer de 4 a 6 tirs par an. La firme germano-russe Eurockot,  qui
investit 35M$ dans la reconstruction d'une plate-forme de tir a  Plessetsk,
devrait lancer six satellites E-Sat (trois paires), six Kitcom  australiens
(trois paires) et 40 Iridium (vingt paires) avec le Rockot dont le  premier
vol est prevu au debut de 1999. Dans l'avenir, elle espere vendre jusqu'a 6
tirs par an.


EQUIPAGE DU SHUTTLE
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La mission STS-93 qui doit  deployer  le  satellite  AXAF  de  la  NASA  en
decembre sera commandee, pour la premiere fois, par une femme. Il s'agit de
Eileen Collins qui effectuera a cette  occasion  son  troisieme  vol  (elle
etait copilote sur STS-63 et STS-84).  Les  autres  membres  de  l'equipage
seraient Steve Hawley, Jeff Ashby, Catherine Coleman et le Francais  Michel
Tognini.


NOUVEAUX SATELLITES POUR ORBIMAGE
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Orbimage, filiale d'Orbital Sciences Corp, a reuni.  les  173  M$  (1  MdF)
necessaires a la construction et au lancement de ses  satellites  Orbview-3
et 4 en 1999 et 2000. Orbview-3 produira des images a haute  resolution  en
panchromatique (1 m) et multispectral (4 m), tandis qu'Orbview-4 prendra en
plus des images hyperspectrales de 8 m de resolution.


PAS DE VISA POUR LE SHAVIT ISRAELIEN
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Constructeur du lanceur Shavit, Israel Aircraft Industries risque de  payer
l'intransigeance politique de Jerusalem qui refuse toujours  de  signer  le
traite  de  non-proliferation  nucleaire.  Sur  injonction  du  departement
d'Etat, Washington vient, en effet, d'interdire toute forme de  partenariat
israelo-americain pour utiliser les bases de la NASA pour lancer la  fusee.
Selon les regles, tout equipement spatial tire a partir  du  sol  americain
doit disposer d'au moins 51 % de composants "made in USA". Ce refus de visa
prive ainsi les Israeliens  d'un  marche  potentiel  d'un  a  deux  Md$  en
lanceurs pour satellites a vocation civile de 400 a 500 kg,  utilises  dans
le domaine de la meteo ou de la prise de vue spatiale.

Interdit de lancement en direction de l'Est, c'est-a-dire  de  ses  voisins
arabes, Israel ne  pourrait  effectuer  de  lancement  qu'en  direction  de
lOuest,  soit  dans  le  sens  oppose  a  la  rotation  terrestre,  ce  qui
augmenterait le cout du tir. Pour Jerusalem et sa fusee Shavit, il est donc
capital d'acceder a  une  base  "occidentale",  americaine  ou  europeenne.
Certes, le refus de la Maison-Blanche s'inscrit dans la continuite  puisque
Georges Bush, puis Bill Clinton ont repondu plusieurs fois par la  negative
a la requete israelienne. Et pourtant, promesse avait finalement ete  faite
par Clinton a feu Itzhak Rabin d'arranger les choses : une indulgence qu'il
ne semble guere accorder a son successeur, Benjamin Netanyahou.

De fait, le Pentagone craint de voir  Israel  utiliser  son  experience  du
Shavit pour ameliorer l'efficacite du missile strategique Jericho qu'Israel
est soupconne de pouvoir doter  d'une  tete  nucleaire.  Dans  le  contexte
geopolitique actuel, le  caractere  commercial  de  l'affaire  parait  bien
derisoire, au regard du risque d'une deflagration moins innocente.

Claudine MEYER


LES NEWS
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* Etats-Unis

Le lancement du satellite d'imagerie a haute resolution lkonos-1  de  Space
Imaging est reporte d'avril a juin.

La NASA demande au bureau des programmes avances d'arreter les  etudes  sur
les vols humains vers la Lune et Mars qui  etaient  envisages  en  2007  et
2011.

Le nouvel etage superieur cryogenique du lanceur Delta-3 doit commencer ses
essais de mise a feu au centre Lewis de la NASA.

* Aerospatiale

Multicom Satellite Network signe un partenariat exclusif avec Pathe pour le
developpement de videotransmissions par satellite.

* Japon

L'echec du dernier tir de H-2 serait du a un defaut de  fabrication  de  la
tuyere du moteur LE-5A du second etage.

* Suede

La seconde fusee-sonde NLTE, lancee avec succes le 6 mars  de  la  base  de
l'Esrange a Kiruna, a etudie la dynamique de l'atmosphere.


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