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Space News InNet 197
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Space News InNet numero 197 vendredi 24 avril 1998
Sommaire
ISO a acheve sa mission d'observation de l'univers dans l'infrarouge
Des projets de sondes vers la Lune et Mars
Le mal de l'espace
Athena lance un prospecteur lunaire
16 Mdf pour les nouveaux programmes de l'ESA
Ovni ou satellite ?
ISO A ACHEVE SA MISSION D'OBSERVATION DE L'UNIVERS DANS L'INFRAROUGE
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ISO, l'observatoire spatial dans l'infrarouge de l'ESA, a acheve sa phase
d'observations, depassant largement la date d'expiration prevue pour sa
mission, a savoir mai 1997. Les astronomes ont pu utiliser ISO, pendant
plus de 28 mois au lieu des 18 mois requis et ont ainsi pu recueillir de
nombreuses informations supplementaires sur l'univers. Au total, ISO a
realise plus de 26 000 observations d'objets celestes.
Le 8 avril 1998 a 7 heures, les ingenieurs de la station sol de l'ESA de
Villafranca, pres de Madrid, ont annonce que le telescope et les
instruments d'ISO commencaient a presenter un echauffement superieur a leur
temperature normale de fonctionnement, proche du zero absolu, signe qu'ISO
avait epuise les reserves d'helium suprafluide servant a maintenir les tres
basses temperatures necessaires aux observations astronomiques dans
l'infrarouge.
Les observations se sont interrompues a 23 heures 07 lorsque la temperature
des instruments a depasse -269 degC. ISO etait alors en train d'observer la
galaxie NGC 1808 au moyen de l'ISOCAM pour le compte du professeur J. Hough
(GB). Les astronomes ont passe le relais aux ingenieurs pour les ultimes
verifications et la mise hors service. Le satellite sera definitivement
arrete le 7 mai 1998.
Le rayonnement infrarouge provient des regions froides du ciel, et ISO
aurait ete aveugle par sa propre chaleur si ses systemes optiques n'avaient
pas ete maintenus a une temperature extremement basse. Lors de son
lancement en octobre 1995, ISO transportait une reserve de 2000 litres
d'helium suprafluide entrant en ebullition a -271 degC. Une lente
dispersion de cet helium dans l'espace a permis de maintenir les basses
temperatures necessaires au systeme optique.
Plusieurs facteurs ont contribue a prolonger la vie d'ISO. Les ingenieurs
ont tout d'abord prevu une marge de securite dans leurs estimations
d'utilisation de l'helium, ce qui a permis de gagner trois mois. Le
satellite a ensuite beneficie de circonstances favorables au cours de la
campagne de lancement organise a Kourou, en Guyane francaise, ce qui a
encore prolonge son existence de deux mois: Les responsables d'ISO ont en
effet saisi l'occasion d'un controle technique du lanceur Ariane 44P pour
faire le plein des reservoirs d'helium d'ISO et le lancement qui a suivi
peu de temps apres a evite que les elements externes du systeme cryogenique
ne se rechauffent sous le climat tropical de Kourou.
Enfin, les pertes quotidiennes d'helium se sont averees inferieures de 17 %
a ce qui etait prevu, se situant a la limite inferieure de la fourchette
etablie par les ingenieurs. On a ainsi pu prolonger de quelque cinq mois la
dure de vie utile de l'observatoire.
La date d'epuisement des reserves d'helium n'a pu etre prevue avec
exactitude et les ingenieurs, comme les astronomes, sont demeures en alerte
pendant plusieurs semaines. L'important benefice que les astronomes ont
retire de la longevite d'ISO n'est pas le seul sujet de satisfaction
procure par ce satellite dont la realisation et le fonctionnement ont ete
exemplaires. La precision de pointage de son telescope embarque s'est
revelee dix fois superieure aux specifications, et son instabilite cinq
fois moins importante que ce qui etait considere comme tolerable. Une
station sol americaine a apporte son soutien a la station ESA de
Villafranca, permettant d'allonger quotidiennement les activites
entreprises, de maniere reguliere et coherente. ISO a utilise 90-95 % du
temps disponible a observer les objectifs celestes qui lui ont ete
assignes.
Entre deux observations planifiees, et pendant qu'ISO passait d'un objectif
a un autre, un programme d'observation aleatoire associe a l'instrument
ISOPHOT a fouille le ciel a la recherche d'objets froids.
Les observations d'ISO desormais terminees, les astronomes vont consacrer
les prochaines annees a en analyser les resultats, avec l'aide d'une equipe
d'experts base a Villafranca et en d'autres sites dans le monde jusqu'en
2001.
Le Directeur des programmes scientifiques de l'ESA, M. Roger Bonnet, a
ainsi commente la fin de la phase d'observation d'ISO:
"Nous avons toujours su que les reserves d'helium d'ISO s'epuiseraient un
jour, et nous devons nous feliciter qu'elles aient durees si longtemps. Il
convient aujourd'hui de celebrer cet epilogue et non de s'attrister. Je
tiens a feliciter les equipes de VILSPA, de l'ESTEC et de l'ESOC qui ont
exploite le satellite de maniere si efficace, ainsi que l'industrie
europeenne qui a permis de realiser une mission d'une telle qualite. Je
souhaite que les astronomes europeens, ainsi que leurs collegues des
Etats-Unis et du Japon, puissent desormais exploiter pleinement les images
acquises par ISO."
ISO sur l'internet :
Pour des informations detaillees sur la mission ISO de l'ESA, rendez-vous a
l'adresse suivante:
http://www.isowww.estec.esa.nl
Communique par Remy Decourt
Remy.Decourt@wanadoo.fr
Ne manquez pas de visiter son excellent site francophone entierement
consacre a la diffusion des resultats des differents programmes scientifi-
ques de l'Agence Spatiale Europeenne :
http://perso.wanadoo.fr/astro.flashespace
DES PROJETS DE SONDES VERS LA LUNE ET MARS
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La science spatiale en Europe - qui fait partie du programme obligatoire de
l'Agence spatiale europeenne - realise une belle moisson de resultats grace
a l'efficacite et a la fiabilite des satellites et sondes de l'Esa. Le
telescope infrarouge Iso (Infrared Space Observatory) qui fournit de
nouvelles indications sur les composants et les origines de l'Univers est
assure de fonctionner pres d'une annee en plus, jusqu'au 11... avril 1998:
grace a la bonne tenue de son vase Dewar, sa reserve d'helium a pu etre
preservee. Quant a l'observatoire solaire Soho (Solar and Heliospheric
Observatory), place entre Terre et Soleil a 1,5 million de km de nous, il a
une vision globale et permanente de notre etoile (notamment avec le
telescope Eit mis au point par le Centre spatial de Liege); son bon
fonctionnement permettra des observations pour la communaute internationale
jusqu'en 2003. Ce programme scientifique, auquel les Etats membres de l'Esa
sont obliges de souscrire, constitue un vigoureux stimulant d'innovations
technologiques qui ont des retombees industriel les et commerciales.
Alors que la Belgique, via les Services federaux des Affaires
scientifiques, techniques et culturelles, contribue obligatoirement a
raison de 3% dans le programme scientifique de l'Esa, elle n'y trouve plus,
au-dela de la mission Xmm, le retour industriel qui doit decemment lui
revenir... Les chercheurs belges se montrent inquiets: ils "brillent" par
leur absence dans les nouveaux programmes comme les sondes Smart, Mars
Express et Rosetta. Le Centre spatial de Liege s'en soucie pour l'avenir de
ses importants moyens d'essais simules en ambiance spatiale; il a recemment
fait part de ses craintes a Roger Bonnet, le directeur du programme
scientifique de l'Agence spatiale europeenne.
L'inquietude face aux hesitations francaises
Huit mois avant que debute la construction, a l'initiative de la Nasa, de
la station spatiale internationale civile, alias Iss (International Space
Station), les representants d'une dizaine d'Etats europeens aux cotes de
ceux des Etats-Unis, de la Russie, du Canada et du Japon signaient, le 29
janvier dernier, a Washington D.C. l'accord intergouvernemental sur la
cooperation relative a l'Iss. Le ministre belge de la Politique
scientifique, Yvan Ylieff, comme president en exercice du Conseil
ministeriel de l'Agence spatiale europeenne) se trouvait dans la capitale
federale americaine. Il a rencontre son homologue francais, Claude Allegre,
le ministre de l'Education nationale charge des activites spatiales: ce fut
l'occasion, pour ce dernier, de reparler de son "mal de l'espace" a
l'encontre des vols habites. Ironie du calendrier: ce meme 29 janvier, le
"spationaute" francais Leopold Eyharts s'envolait du cosmodrome de
Baikonour pour rejoindre avec deux cosmonautes la station russe Mir dont
l'Iss doit prendre la releve.
Au sujet de ce sixieme vol franco-russe dans l'espace ou mission Pegase
avec le vaisseau Soyouz Tm-27, le ministre Allegre preferait ironiser: "Une
mission francaise dans l'espace? Ah bon. Quelle mission?" Et il n'hesitait
pas a tenir dans un grand quotidien francais (Le Figaro du 29 janvier) des
propos aigres-doux sur la presence humaine dans des engins spatiaux: "Voir
tourner des types dans l'espace, ca fait partie du paysage audiovisuel.
Evidemment, si on envoie un tigre, ca amusera le public quelques jours...
Bref, je ne pense pas que ce soit tres porteur, meme mediatiquement. (... )
La technologie est telle qu'on n'a plus besoin de l'homme. Les vols
automatiques sont, a mon avis, plus efficaces et permettent de developper
la robotique, les telecommunications, l'optique, l'electronique
miniaturisee. C'est un peu comme si vous me demandiez si, pour comprendre
les volcans, il faut aller se pencher au-dessus de la lave brulante. La
reponse est la aussi que c'est spectaculaire mais scientifiquement
inefficace." Comment aurait reagi a de pareils commentaires Haroun Tazieff,
le vulcanologue "d'un peu de chez nous", qui devait deceder quelques jours
plus tard ?
La Belgique a bord d'ISS
Avant son depart pour Washington D.C., le ministre Ylieff avait presente a
la presse l'importance de l'Iss pour l'Europe, ainsi que la participation
financiere et industrielle de la Belgique a la station qui va commencer en
aout et doit se terminer a la fin de 2003. Il a parle d'une entreprise
gigantesque avec le placement a 460 km d'altitude d'une structure de 415
tonnes; une fois achevee, elle aura sur orbite la superficie d'un terrain
de football... Il a mis l'accent sur le prix a payer pour la mi se en
oeuvre de cette imposante infrastructure sur orbite: pres de 2 milliards de
francs, ce qui equivaut au budget total de l'Etat federal, des Regions et
Communautes, avec le remboursement de la dette nationale. Il a note que la
participation de l'Esa a la realisation de l'Iss represente a peine 5% de
tout cet investissement et il a souligne que la part belge intervient pour
3 a 4% de la contribution europeenne et se chiffre a quelque 3.045 millions
de francs: "La mise de fonds belge va se retrouver sous la forme de
commandes aupres de nos industries, pour autant qu'elles soient
competitives en demontrant leur savoir-faire. "
Ce sont surtout des societes implantees dans la Region flamande - Alcatel
Bell a Hoboken, Trasys Space et Sas a Zaventem, Verhaert Design &
Development A Kruibeke - qui vont tirer parti de la presence belge dans les
elements Cof (Columbus Orbiting Facility) et Atv (Automated Transport
Vehicle) que I'Esa realise pour l'Iss. Se montrant assez discret sur le
projet europeen de vaisseau spatial habite, dit Ctv (Crew Transfer Vehicle)
ou Crv (Crew Return Vehicle), le ministre belge a fait ce constat amer:
"Dans le domaine spatial, hormis pour le lanceur Ariane, l'Europe a connu
beaucoup de valses-hesitations. C'est particulierement vrai pour la
technologie des vols habites." Bien que socialiste, il a regrette la prise
de position de la France d'une gauche plurielle pour l'abandon en Europe de
cette technologie au profit de systemes automatises: "C'est bien genant
pour les orientations du programme spatial a long terme, surtout pour
l'autonomie de l'Europe dans l'espace... Car si la decision francaise,
actuellement debattue, prevaut lors du Conseil ministeriel de Bruxelles en
juin, l'industrie europeenne risquera de se condamner l'acces aux
techniques du retour depuis l'espace. "
Autre sujet d'inquietude pour le ministre Ylieff au sujet de la suite a
donner pour la cooperation Europe-Etats-Unis: quid des frais de maintenance
et d'exploitation de la station spatiale internationale et sur quelle clef
de repartition de ces frais les partenaires s'accorderont-ils? Il a evoque
l'incertitude francaise: "L'interet de la France pour la station spatiale
internationale n'est pas evident, mais Paris ne va pas remettre en cause
l'accord de cooperation. Elle participera a sa construction mais, au-dela
de cette phase, la contribution francaise pose probleme. On espere que,
pour le Conseil de l'Esa prevu en juin a Bruxelles, la France aura pu
expliciter sa position vis-a-vis de l'utilisation de l'Iss."
L'Agence spatiale europeenne, en diffusant sa brochure International Space
Station - A Guide for European Users, a voulu prendre le pouls de la
communaute scientifique europeenne. Un appel europeen a propositions
d'experiences scientifiques et technologiques etait ainsi lance pour une
utilisation de l'infrastructure d l'Iss, des sa mise en service et bien
avant qu'elle ne soit completee avec l'installation du module Cof.
Plusieurs chercheurs en Belgique ont manifeste leur interet pour des
experiences a participation belge :
Dominique Crommelynck (Institut royal meteorologique) entend pour suivre
ses observations de la constante solaire,
Joseph Lemaire (Institut d'aeronomie spatiale) s'interesse a la mesure des
radiations dans l'environnement de la station;
Andre Preumont (Universite libre de Bruxelles, Service des Constructions
mecaniques et robotique) veut mettre au point la technologie de controle
actif de structures flexibles;
Paul Simon (Institut d'aeronomie spatiale) propose de continuer l'etude des
composants atmospheriques.
LE MAL DE L'ESPACE
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La NASA se refuse a reveler quels astronautes ont ete victimes du mal de
l'espace, mais des recoupements s'operent inevitablement. Certains
investigateurs deplorent que leurs experiences n'aient pas ete effectuees;
ils font etat de dates, de fonctions, de nationalites. A contrario, on ne
tarit pas d'eloges sur les astronautes n'ayant pas ete malades. Enfin les
organisateurs de missions savent qui ne doit plus retourner dans l'espace
et plus generalement comment tel astronaute ayant vole se comportera. On
l'ignorait la premiere fois. Gagarine - dont, comme a l'accoutumee, les
Russes ne manquent jamais de celebrer l'anniversaire de son vol historique
a bord de Vostok 1 - n'avait pas du tout ete malade alors que le cosmonaute
n. 2, Guerman Titov, avait ete tres incommode. Pourquoi ? Sans doute
apparaitra-t-il irritant que, depuis lors, on ait toujours du attendre
qu'un sujet soit la-haut pour savoir si, avec lui, on avait fait le bon
choix. Pourtant une preoccupation majeure dans les centres d'entrainement
est d'obtenir l'assurance que les astronautes designes pour une mission
supporteront l'apesanteur.
Comme le mal des transports dont il est un aspect, le mal de l'espace est
impute a une contradiction entre les donnees arrivant par divers canaux. Le
sujet est desoriente jusqu'a ce qu'il se readapte a la nouvelle situation.
Et ainsi aurait-on pu penser a priori selectionner des astronautes rebelles
au mal de l'espace par des epreuves faisant savoir, sur la Terre, avec
quelle rapidite le cerveau se reconditionne lorsqu'une discordance lui est
imposee.
L'attention se porta sur l'emploi de prismes de Dove qui vous montrent le
monde a l'envers. Au debut, vous etes completement desoriente. Mais apres
plusieurs heures, vous vivez en ayant oublie que vous portez un tel
equipement. Du moins tels sont les ordres de grandeur car les durees
d'adaptation varient selon les personnes. Ainsi le MIT s'employa a
rechercher une relation entre ce temps d'adaptation et l'accoutumance a
l'apesanteur. Mais les correlations ne furent pas nettes et de ce fait on
jugea le test peu concluant.
Toujours aux Etats-Unis, Parker imagina alors une table pivotante dont on
modifie l'inclinaison face a un decor lui-meme mobile afin d'etre en mesure
d'observer les reactions du sujet a toutes les combinaisons de leurs
mouvements. Recourant aux techniques les plus modernes, la NASA n'a pas
hesite a installer a Houston un "Dompat" de realite virtuelle assez
semblable a un mini planetarium, le sujet etant place au centre, egalement
sur une table inclinante avec la possibilite d'imposer toutes les
incoherences a son mode visuel.
Les Russes ont pour leur part concu le cylindre opto-cinetique qui tourne
autour d'un cosmonaute, lui-meme en rotation mais en sens oppose et autour
d'un axe different. Ainsi peuvent etre crees des conflits et etudies les
moyens auxquels l'organisme recourt pour les resoudre.
Cependant la situation presente deux aspects.
Si l'objectif est qu'un astronaute supporte l'espace, une formule est qu'il
ait la volonte de n'etre pas malade et pour cela qu'il s'assure une
representation coherente de son environnement, la regle etant pour lui de
prendre en consideration un seul canal d'information car c'est une maniere
assez radicale d'interdire le conflit. Il est bien connu qu'un valseur ou
un patineur pivotant tres vite sur lui-meme evite de regarder a la fois sa
partenaire et le decor : il s'astreindra a ne voir que celle-la.
En revanche si l'on se propose de comprendre le mal de l'espace, alors on
se trouve face a un probleme difficile pour une raison fondamentale: la
complexite de la machine humaine dont le cerveau fait intervenir des
boucles multiples. Mais c'est la, pour decouvrir plusieurs aspects du
systeme nerveux, une remarquable opportunite. Elle donne lieu a des travaux
feconds, un certain credit etant notamment accorde a l'hypothese
physiologique selon laquelle nos deux systemes vestibulaires seraient
empreints d'une dissymetrie, celle-ci pouvant etre compensee par des
donnees complementaires sur la Terre mais pas dans l'espace, estiment
Markham et Diammond.
Nombreux sont en tout etat de cause les arguments incitant a etudier le
systeme nerveux par la prise en compte de conflits sensoriels. C'est ce qui
va etre fait sur une grande echelle avec la mission Neurolab - au vaste
programme naguere evoque dans ces colonnes - appelee a debuter jeudi
prochain a 18 h 19 TU. Avec a son bord six hommes et une femme, la navette
Columbia emportera l'equipement hautement sophistique EDEN (Esa Developed
Element for Neurolab) construit par Aerospatiale pour assurer aux
astronautes une realite virtuelle en contradiction avec les sensations,
tres variees, qu'ils eprouveront.
Albert Ducrocq, Air & Cosmos
ATHENA LANCE UN PROSPECTEUR LUNAIRE
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Dans la nuit du 6 au 7 janvier dernier, premier lancement spatial de
l'annee et depuis le complexe n. 46 du Spaceport Florida Authority au Cape
Canaveral. Une fusee americaine Athena 2 a trois etages, mise en oeuvre par
Lockheed Martin, a precipite vers la Lune la sonde Lunar Prospector de la
Nasa. Cette mission est la 69eme, depuis 1958, entreprise vers notre
satellite naturel. C'est la 6eme depuis que les astronautes d'Apollo 17
avaient en decembre 1972 il y a 25 ans - laisse les dernieres empreintes
humaines dans la poussiere lunaire. Cette reprise de l'etude de la Lune se
fait aux moindres frais puisque le Lunar Prospector de 295 kg a ete realise
par Lockheed Martin dans le cadre de la strategie " Faster, better, cheaper
" (plus vite, mieux, moins cher) du programme technologique Discovery: en
moins de deux annees, avec des systemes existants et pour le budget de 63
millions de dollars (2,3 milliards de francs belges), comprenant le
lancement et les operations sur orbite lunaire pendant un an.
Le 11 janvier, comme prevu, Lunar Prospector a utilise son propulseur a
hydrazine durant 32 minutes: il a ainsi freine autour de la Lune et s'est
mis a tourner au-dessus de ses poles... L'engin a affine son orbite polaire
pour evoluer a moins de 100 km de la surface lunaire. Sa mission n'a rien
de spectaculaire, puisqu'aucun de ses six instruments scientifiques ne va
transmettre des images... Elle doit donner lieu a une fort interessante
moisson de donnees sur la composition chimique du sol (jusqu'a une dizaine
de metres), sur les anomalies magnetiques de la surface, sur les traces
d'une activite volcanique, sur les manifestations tectoniques du degazage
des elements rocheux, sur la densite et les irregularites de la croute. Le
resultat des mesures du Lunar Prospector sera un atlas des ressources
mineralogiques et des caracteristiques geologiques de la Lune. Toujours
habile a promouvoir ses missions dans les medias, la Nasa a mis l'accent
sur cette histoire d'eau... lunaire, qu'aurait observee la petite sonde
Clementine en 1994 au pole Sud de la Lune.
Autre maniere pour la Nasa de sensibiliser le public a la reprise de
l'etude de la Lune: via Internet, impliquer les enfants de six a douze ans,
depuis leur ecole ou lycee, dans le deroulement de la mission du Lunar
Prospector! Pour ce projet educatif, baptise Moonlink (lien avec la Lune),
la Nasa s'est mise d'accord avec l'association sans but lucratif Space
Explorers pour que des classes imaginent des scenarios d'utilisation de la
sonde lunaire. Toute classe qui desire participer a Moonlink Internet
Mission paie 360 dollars (10.000 francs belges) a Space Explorers; une
equipe de 12 a 24 eleves, avec leur enseignant, doit etre constituee. Une
fois inscrite, l'equipe recoit une documentation sur Internet, ainsi qu'un
guide sur la sonde lunaire et le deroulement de sa mission. Puis la
possibilite lui est offerte de dialoguer "en direct", pendant 100 minutes,
avec un responsable des operations Moonlink. A l'aide de l'information
recue, elle va s'entrainer a des exercices de simulation sur ordinateur,
d'apres une methode scientifique.
La classe participante selectionne la region lunaire de 150 km sur 150 km
qu'elle souhaite cartographier... En passant par une connexion Internet, la
Nasa lui fournit l'occasion d'envoyer des ordres a la sonde autour de la
Lune pour proceder aux mesures sur la zone choisie. Lunar Prospector, pour
des questions de complexite et de cout, n'a pas d'ordinateur de bord. Un
boitier electronique permet de gerer un maximum de 50 telecommandes qui lui
sont transmises par les antennes du reseau de poursuive Dsn (Deep Space
Network) de la Nasa. Les eleves sont informes par ordinateur des resultats
des observations dont ils ont pris l'initiative; par la suite, ils sont
tenus au courant de l'exploitation qu'en ont fait les chercheurs. Pour tout
renseignement sur cette experience educative en cours, vous pouvez
contacter Space Explorer (1825 Nimitz Drive, De Pere, Wisconsin 54115, Usa)
ou appeler http://www.moonlink.com.
Un an et demi apres son envol, soit en juillet 1999, comme pour feter les
30 ans d'Apollo 11, Lunar Prospector en se rapprochant de la Lune finira
par s'y ecraser... Elle eparpillera sur le sol lunaire quelques grammes,
placees dans un cylindre, des cendres du geologue americain Eugene
Shoemaker. Ce specialiste de l'etude des crateres d'impact sur la Lune et
les planetes fut un homme-cle dans la preparation des equipages pour les
missions Apollo d'exploration lunaire. Il connut la celebrite mondiale avec
"sa" comete dont les debris allaient, durant l'ete 1994, percuter Jupiter
et provoquer des taches dans son atmosphere troublee.
Theo Pirard
16 MDF POUR LES NOUVEAUX PROGRAMMES DE L'ESA
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Le nouveau plan strategique de l'ESA qui sera presente au mois de juin
comprend un ensemble de nouveaux programmes pour un montant total d'environ
2,5 MdUC (16 MdF) sur cinq ans (1999 a2003). Cette somme sera repartie pour
un tiers dans les lanceurs, un tiers dans l'observation de la Terre et un
tiers dans les telecommunications et la navigation.
Dans les lanceurs, l'ESA propose le mini-lanceur Vega (trois etages a
poudre P85-Zefiro-P5) pour lancer des charges utiles de 1 t en orbite
basse. Ce projet de l'Italie a le soutien de la France et d'autres pays. Le
financement sera assure a 80 % par des fonds publics (350 MUC) et a 20 %
par l'industrie (87,5 MUC), soit un total de 437,5 MUC (2,8 MdF) avec un
tir de qualification inclus.
Dans l'observation de la Terre, le programme Living Planet succedera aux
programmes actuels. Alors que 600 MUC (3,9 MdF) seront depenses chaque
annee jusqu'en 1999, Living Planet coutera 350 MUC (2,2 MdF) par an en
regime de croisiere pendant cinq ans. Cet argent sera dans un
programme-enveloppe Earth Explorer a l'instar du programme scientifique
obligatoire. Il comprendra aussi des missions principales (pierres
angulaires, des missions moyennes et d'autres plus petites). Au sein de
l'enveloppe, 250 MUC seront consacres au developpement, au lancement et aux
charges utiles, le reste allant aux operations, a la recherche et a la
preparation aux missions commerciales Earth Watch. Il peut etre envisage
des contributions externes ou des cooperations internationales. Les
missions Earth Watch seront realisees avec l'industrie sous forme de
partenariat. Environ 100 MUC devraient etre consacres a ces programmes
d'applications pour lequel l'industrie a deja envoye une vingtaine de
propositions qui sont en cours d'analyse. Il est prevu de lancer un
satellite Explorer tous les deux ans a partir de 2004. Ils etudieront la
dynamique de l'atmosphere, les surfaces emergees et les oceans, le champ de
gravite, le bilan radiatif, etc.
Enfin, dans les telecommunications, les etudes sur les satellites destines
aux applications multimedias vont etre poursuivies. Mais la priorite est de
demarrer un programme formel de navigation par satellite des le debut de
l'annee prochaine. Pour cela, une declaration a ete faite au parlement
europeen pour qu'il y ait plus que la poursuite des etudes qui sont en
cours. De plus, l'ESA souhaite engager un programme de satellite pour la
gestion des catastrophes naturelles et des risques majeurs.
Quant aux vols habites, l'ESA depense actuellement 300 MUC (1,95 MdF) par
an dans la station orbitale internationale (non compte tenu de la
microgravite). Cette depense augmentera progressivement jusqu'a 500 MUC
(3,25 MdF) en 2000, puis s'achevera en 2003. Par contre, il faudra financer
la phase d'exploitation de la station a partir de 2001. Cette phase coutera
250 MUC par an pendant dix ans (2003 a 2013).
Par ailleurs, l'ESA va regrouper les astronautes nationaux au sien pour
constituer un corps unique. Ainsi, les astronautes du Cnes, de la DLR et de
PASI se joindront a Claude Nicollier (trois vols), Jean-Francois Clervoy
(deux vols), Pedro Duque (premier vol en octobre) et Christer Fuglesang.
L'integration commencera cette annee et devrait s'achever vers la mi-2000
avec un total de 16 astronautes. Apres 2000, l'ESA reprendra sa procedure
normale de selection avec un recrutement tous les deux ans.
Quatre nouveaux astronautes europeens ont ete designes pour commencer un
entrainement au centre Johnson de la NASA a partir de l'automne prochain.
Il s'agit de Leopold Eyharts (France) qui vient d'achever la mission Pegase
a bord de la station Mir, de Hans Schlegel (Allemagne) qui termine un
entrainement de cosmonaute-sauveteur a la Cite des Etoiles, ainsi que deux
Italiens qui n'ont pas encore ete designes (par le passe, l'Italie a deja
fait voler Franco Malerba, Maurizio Cheli et Umberto Guidoni). Enfin, pour
assurer une representation adequate des Etats-membres de PESA, un certain
nombre de nouveaux astronautes seront choisis parmi les candidats actuels
(la Belgique souhaite vivement faire voler une astronaute). Tous ces
astronautes pourront voler sur la station orbitale internationale soit au
titre de partenaire, soit dans le cadre d'accords bilateraux.
Il faut souhaiter que l'Allemagne se decidera a maintenir la conference
ministerielle en juin au lieu de la reporter apres les elections de
l'automne. Car certains programmes ne peuvent plus attendre. Retarder ces
decisions serait particulierement prejudiciable pour la competitivite
europeenne.
OVNI OU SATELLITE ?
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Auriez-vous apercu des lumieres etranges dans le ciel depuis quelques
temps?
Il semblerait que les satellites "Iridium" seraient reponsables de ces
apparitions!
L'astronome amateur quebecois Claude Boivin nous le demontre clairement et
il est possible de prevoir leur trajectoire.
Pour information: http://www.netrover.com/~tremblay
Bon spectacle !
Patrick Tremblay
Les Phenomenes Celestes
C.P. 151, Chicoutimi, Qc
G7H 5B7
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