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Space News InNet 201
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Space News InNet numero 201 lundi 18 mai 1998
Sommaire
Avec Telsat, la Belgique mise sur l'observation spatiale
- A la croisee des chemins
- A la portee des Europeens
- Des partenariats solides
- >> Dossier et CD-Rom gratuits pour les personnes interessees
De la vapeur d'eau sur Titan, satellite de Saturne
La Nasa plus ambitieuse sur le futur supersonique
- Etude de nouveaux materiaux
Lancement de Deep Space-1 en octobre
Le X-38 fera son premier vol orbital en 2000
AVEC TELSAT, LA BELGIQUE MISE SUR L'OBSERVATION SPATIALE
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Alors que 1998 marque les debuts de nouveaux systemes de teledetection
spatiale - avec les lancements du satellite Spot 4, avec l'instrument
Vegetation, le 23 mars, et du satellite prive a haute resolution Ikonos 1
en juin -, la Belgique a voulu faire le point sur son programme Telsat.
Surtout que s'est ecoulee une decennie d'activites de recherche et
d'applications, dans les universites, institutions et societes belges, sur
les observations de la Terre par satellites. Les 4 et 5 fevrier, les
Services federaux des affaires scientifiques, techniques et culturelles
(Sstc) ont reuni au palais des Congres de Bruxelles les acteurs et
partenaires de Telsat pour confronter leurs experiences respectives, pour
evaluer l'impact des applications, pour reflechir aux defis du marche des
utilisateurs. Outre Telsat (pour lequel pres d'un milliard de francs ont
ete investis depuis 1985), la Belgique est largement impliquee dans le
programme Vegetation de l'Union europeenne, met en place une plateforme
d'observations de la Terre et se prepare a financer un programme
pluriministeriel d'utilisation de satellites d'observation a des fins
militaires.
C'est en 1985 que l'Etat belge a fait oeuvre de pionnier en Europe avec le
programme Telsat. "Il fut decide dans la foulee de la participation belge
au programme francais Spot, dont le premier satellite fut lance en 1986, et
parallelement a notre engagement dans le programme Ers de l'Agence spatiale
europeenne", comme devait le rappeler Jacques Wautrequin, le secretaire
general des Sstc qui dependent du ministere de la Politique scientifique.
"Les principaux objectifs Telsat etaient de jeter les bases en Belgique
d'un savoir-faire dans le domaine de la teledetection spatiale et, enfin de
compte, de favoriser l'exploitation recurrente des donnees des satellites
d'observation. Ayant demarre sur une phase exploratoire, ce programme a
progressivement evolue vers une phase de mise au point d'applications pour,
finalement, donner lieu a une phase qui reponde aux besoins des clients. "
Jacques Wautrequin, dans son al locution de bienvenue, notait les
interessantes perspectives des satellites a haute resolution - ils montrent
des details de 1 a 5 metres a la surface terrestre - pour des applications
interessant la Belgique ou les problemes de parcellisation des sols et
d'amenagement des sites se posent a une petite echelle. Surtout que les
progres de l'electronique permettent l'avenement de satellites moins lourds
et plus performants pour des informations moins couteuses et plus
accessibles. Et le secretaire general des Sstc d'afficher une grande
confiance dans les retombees de Telsat: "Nous pouvons prevoir que la base
des utilisateurs pour les donnees et l'information des observations
terrestres par satellites ira en augmentant. Dans les annees 80, nous avons
vu la rapide croissance des communications par satellites. Puis au debut
des annees 90, ce fut le cas des technologies des systemes de
positionnement global, dits Gps, par satellites. Au moment d'entrer dans le
nouveau millenaire, nous pouvons nous attendre au meme phenomene pour les
technologies de la teledetection spatiale et des systemes d'information
geographique. "
A la croisee des chemins
Apres 1996 et jusqu'a l'an 2000, le programme Telsat est entre dans sa
quatrieme phase, dite Telsat 4, avec un budget de 323 millions de francs.
Brigitte Decadt, responsable du programme Telsat aux Sstc, decrit les
particularites de cette phase: elle se trouve jumelee a la realisation,
avec le serveur Eod (Earth Observation help Desk) implante a l'Institut
royal meteorologique, d'une sorte de plateforme multimedia sur les
observations de la Terre et elle vise a bien s'integrer dans les actions
scientifiques que les Sstc ont entreprises et programmees jusqu'en 2005 sur
les axes du "developpement durable" et de la "societe de l'information".
Quatre themes de recherche tant fondamentale qu'appliquee ont, dans ce
contexte, recu la priorite: les phenomenes du "global change", l'inventaire
et la gestion du patrimoine de l'environnement, l'evaluation des risques
naturels et la protection des populations, la valorisation du savoir-faire
belge dans les pays en voie de developpement, notamment ceux a forte
demographie et des zones tropicales. Par ailleurs, pour mieux tirer parti
des observations par satellites, il faudra combiner ces recherches avec
d'autres technologies en plein essor: les systemes de positionnement global
(Gps), les logiciels de traitement d'image, les systemes d'information
geographique (Sig), la cartographie assistee par ordinateur, la
modelisation de la propagation des ondes, les methodes de planification et
de simulation, les produits visuels et les services multimedias.
Le programme Telsat a reussi a donner aux chercheurs et laboratoires belges
de teledetection une place de choix dans des activites de la Commission
europeenne et dans des travaux de cooperation au niveau international.
Telsat 4 entend, plus specifiquement, completer les trois phases qui l'ont
precedee en repondant aux besoins des utilisateurs et en assurant le
transfert de technologies pour une exploitation commerciale qui soit
viable. Ainsi trois objectifs sont poursuivis:
* ancrer dans la communaute des utilisateurs (institutions scientifiques,
administrations publiques, acteurs economiques) les methodes et les
resultats acquis grace aux trois precedentes phases;
* privilegier les interactions chercheurs-utilisateurs pour adapter et
completer ces methodes en fonction des besoins, pour encourager le
transfert technologique pour des applications;
* exploiter les nouvelles performances qu'offrent les senseurs optiques et
electroniques a bord des prochains satellites.
Prenant la parole lors de la soiree-debat du 10 eme anniversaire de Telsat,
le ministre de la Politique scientifique belge, Yvan Ylieff, allait etre on
ne peut plus clair et directif pour que les initiatives privees prennent le
relais des autorites publiques: "Le programme Telsat a permis, en
definitive, a la fois de creer un potentiel scientifique et technologique
et de demontrer, aux yeux des differents utilisateurs, toutes les
potentialites de l'observation de la Terre par satellite. C'est maintenant
qu'il faut valoriser les efforts d'hier et d'aujourd'hui. C'est donc
maintenant que les utilisateurs publics et prives doivent se mobiliser dans
la perspective de multiplier les applications. Les efforts devront
s'articuler sur les techniques de telecommunication et de positionnement et
provenir tant des acteurs publics que prives. Alors que l'observation de la
Terre approche de la maturite tant technique que commerciale, il est
indispensable que les efforts scientifiques que notre pays a entrepris
depuis dix ans soient relayes a la fois par les entreprises qui doivent
prendre leurs responsabilites industrielles, ou creer des services
adequats, et par les utilisateurs de donnees, afin de creer de nouveaux
marches et de mettre de nouveaux outils au service de la collectivite. Si
la politique scientifique peut encore dans l'avenir jouer un role de
stimulation, le veritable enjeu reside desormais dans la capacite de nos
entreprises et de nos services publics d'utiliser les outils dont ils
peuvent disposer. "
A la portee des Europeens
Donnant le point de vue de l'Agence spatiale europeenne, son directeur des
programmes d'applications, le Belge Rene Collette, a souffle le chaud et le
froid: il se montrait tantot alarmant tantot encourageant sur les
perspectives du marche de la teledetection spatiale. En decrivant les
efforts europeens avec les satellites Meteosat, Spot et Ers, puis avec les
supersatellites Envisat de 1999, Spot 5 de 2002 et Metop de 2003, il
mettait l'accent sur les multiples applications de l'observation par
satellites: previsions meteorologiques et leur impact socio-economique,
suivi et inventaire des activites agricoles, cartographie et modeles
numeriques de terrains, gestion des ressources et amenagement du
territoire, exploration miniere et surveillance ecologique, controle
strategique a des fins militaires et diplomatiques. Il ajoutait qu'en
Europe, la grande majorite des utilisateurs de ces applications appartenait
au secteur public et aux instances gouvernementales.
Pour preciser l'ampleur du marche de la teledetection spatiale, Rene
Collette s'est refere aux chiffres d'une etude de la Daimler-Benz
Aerospace, qui fut pr6sentee en octobre dernier a un colloque industriel de
l'Estec (European Space Research Technology Center). Le marche, a l'echelle
globale, est estime:
* a 4,6 milliards d'euros (184 milliards de francs) par annee pour les
satellites, leurs senseurs, les centres et stations de controle; cet
investissement est pris en charge dans les budgets publics a raison de 99%!
* a 0,8 milliard d'euros (32 milliards de francs) par annee pour le chiffre
d'affaires des ventes des donnees (10%) et des services terrestres de
traitement et des applications (90%).
Cette repartition est tout a fait a l'inverse de ce qui se passe pour le
marche annuel des telecommunications par satellites: actuellement, ce
marche tres lucratif, convoite par de nombreuses compagnies privees, est de
7,2 milliards d'euros (288 milliards de francs) pour le segment spatial et
de 21 milliards d'euros (820 milliards de francs) pour les services au sol.
Ce sont bel et bien les applications terrestres qui donnent de la valeur
ajoutee aux systemes sur orbite et qui expliquent le succes des satellites
de telecommunications et de television.
Rene Collette donne plusieurs raisons a l'etroitesse du marche des services
commerciaux pour les observations par satellites: les efforts de recherche
et de developpement donnent lieu a des systemes mal adaptes aux besoins des
utilisateurs; les satellites, les materiels et logiciels au sol restent
trop couteux; les tentatives de commercialisation se heurtent aux
contraintes de l'administration et de l'exploitation dans le cadre
national. Par ailleurs, le directeur de lAgence spatiale europeenne
constate que la teledetection spatiale est appelee a un important
developpement avec la demilitarisation de systemes d'observation avancee
(optique et radar a haute resolution), avec la capacite de l'informatique
de mieux repondre aux besoins en donnees et services, avec la reduction des
couts pour les systemes spatiaux et les services au sol, avec la
mondialisation des reseaux d'information geographique qui donnent aux
applications industrielles en aval une portee globale.
Des partenariats solides
Tout en constatant que l'industrie des Etats-Unis, grace au soutien des
autorites federales pour le developpement des systemes et pour l'achat des
donnees et services, va prochainement marquer des points dans le business
de la teledetection spatiale, Rene Collette croit dans les chances de
l'Europe sur ce marche: "Des initiatives de grande envergure doivent etre
prises pour elargir, structurer et adapter une capacite industrielle en
aval qui soit operationnelle. Ce ne peut etre realise qu'au niveau de
l'Europe grace a la cooperation et la concertation de l'Agence spatiale
europeenne, l'Union europeenne, les agences nationales et les industries.
Plus que jamais, il faut arriver a des partenariats solides !"
Theo Pirard, Athena
>> Dossier et CD-Rom gratuits pour les personnes interessees
A l'occasion du dixieme anniversaire des activites Telsat, les Sstc ont
publie un dossier special dans le cadre du Space Connection. Ce n.25,
intitule "Dix ans de teledetection spatiale" - comme les autres numeros
deja parus et encore disponibles - et le CD-Rom "Telsat Demo" peuvent etre
obtenus gratuitement, sur base d'une demande ecrite qui explique votre
interet pour l'espace, a l'adresse suivante:
Sstc Space Connection
rue de la Science, 8
1000 Bruxelles (Belgique).
Telephone 02/238.35.46.
e-mail: ribo@belspo.be
DE LA VAPEUR D'EAU SUR TITAN, SATELLITE DE SATURNE
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Le gros avantage d'ISO par rapport au seul satellite d'astronomie dans
l'infrarouge lance auparavant (IRAS 1983) a ete de pouvoir examiner des
objets distincts sur une large gamme de longueurs d'onde dans l'infrarouge
definie avec precision. Les nombreux spectres representant des courbes
d'intensite aux differentes longueurs d'onde ont permis aux astronomes de
deduire la presence de differentes matieres dans l'espace interstellaire, a
proximite des etoiles et dans d'autres galaxies.
ISO a repere des matieres pierreuses, des composes carbones et des
formations de vapeur et de glace sous forme d'eau et de monoxyde de
carbone. Ces decouvertes donnent pour la premiere fois une idee precise de
la maniere dont sont prepares, a partir des elements produits par les
etoiles, les ingredients necessaires a la formation des planetes et a la
vie proprement dite.
Parmi les resultats les plus interessants figure la mise en evidence, a
plusieurs reprises par ISO, de la presence d'eau dans le desert que
represente a nos yeux l'espace interstellaire. Cette decouverte permet
d'envisager d'autres formes de vie dans l'univers. De l'eau s'est formee
autour d'etoiles en fin de vie, a proximite d'etoiles jeunes, dans l'espace
interstellaire, dans l'atmosphere des planetes exterieures et dans d'autres
galaxies. Or, on peut etablir un lien entre cette eau et celle des oceans
et des rivieres que nous connaissons sur notre propre planete puisque l'on
sait depuis longtemps que la glace est l'un des principaux elements
constitutifs des cometes, dont l'origine remonte a l'epoque de la formation
des planetes.
Autre lien susceptible d'expliciter les origines de la vie, il semble
qu'ISO ait detecte de la vapeur d'eau dans l'atmosphere de Titan, la plus
grande lune de Saturne. Une premiere annonce en ce sens a ete faite par une
equipe internationale placee sous la conduite d'Athena Coustenis de
l'Observatoire de Paris et d'Alberto Salama travaillant au Centre des
operations scientifiques d'ISO a Villafranca.
L'equipe s'est servie du spectrometre ondes courtes d'ISO pendant plusieurs
heures au mois de decembre dernier pour observer Titan alors qu'il se
trouvait a son point le plus eloigne de Saturne par rapport a ISO. Les
scientifiques ont detecte des emissions dans les longueurs d'ondes de 39 et
44 microns, ce qui parait correspondre a la presence de vapeur d'eau. Cette
nouvelle ne manquera pas de susciter un vif interet parmi les chercheurs
qui travaillent sur la sonde Huygens de l'ESA lancee l'annee derniere a
bord du satellite Cassini de la NASA. Accrochee a un parachute, elle va
etre larguee dans l'atmosphere de Titan afin d'observer ce qu'aurait pu
etre la chimie de la Terre avant l'apparition de la vie.
"La presence de vapeur d'eau augmente beaucoup l'interet de Titan", declare
Athena Coustenis. "Nous savions que l'atmosphere de Titan contenait du
monoxyde et du dioxyde de carbone et nous esperions donc y trouver
egalement de la vapeur d'eau. Maintenant que nous pensons en avoir
decouvert, nous pouvons esperer mieux comprendre la chimie organique dont
Titan est le siege, ainsi que l'origine de l'oxygene dans le systeme
saturnien. Apres ISO, la sonde Huygens nous montrera quel est le degre reel
de complexite qui caracterise ce melange de molecules organiques elaborees
qui ressemble etroitement a la soupe primitive qu'a connu la Terre lors de
sa formation."
Communique par Remy Decourt Remy.Decourt@wanadoo.fr
Ne manquez pas de visiter Flashespace site francophone entierement consacre
a la diffusion des resultats des differents programmes scientifiques de
l'Agence Spatiale Europeenne :
http://perso.wanadoo.fr/astro.flashespace
LA NASA PLUS AMBITIEUSE SUR LE FUTUR SUPERSONIQUE
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Le lancement vient d'etre confirme d'une phase encore plus ambitieuse du
programme d'etude americain sur le transport supersonique (HSR - High Speed
Research). En effet, la phase IIA du projet a decroche, en fevrier,
l'approbation du Congres et s'inscrit desormais au budget de l'annee
fiscale 1999. Programmee pour s'achever en 2006-2007, elle prevoit la
definition, la construction et les essais d'un moteur presque en vraie
grandeur, de meme que sa tuyere reductrice de bruit et des structures en
composites de grande echelle, resistantes aux hautes temperatures. Budgetee
a 836 M$, la phase IIA s'est fixe pour objectif de tracer une voie aisee a
l'entree en service d'un avion de transport commercial supersonique aux
alentours de 2015.
Le lancement de cette phase IIA resulte de deux principales conclusions de
la phase Il du programme HSR, laquelle a debute en 1994 pour s'achever
aujourd'hui. D'une part, la NASA et ses partenaires industriels -Boeing et
Pratt & Whitney/General Electric - sont parvenus a demontrer la faisabilite
d'un avion de transport commercial supersonique de 300 sieges, volant a
Mach 2,4 et capable d'effectuer des liaisons transpacifiques. L'avion
satisfera aux normes de bruit actuelles et futures tout en se montrant
profitable avec des tarifs majores de 25 % au maximum par rapport aux
tarifs des avions subsoniques. D'autre part, l'equipe a compris une chose
essentielle: davantage de recherches et d'essais sont necessaires pour
rendre le risque commercial acceptable.
A ce stade du programme, l'equipe HSR est parvenue a affiner la
configuration du concept d'ensemble. Actuellement, le projet se presente
comme un avion d'un peu moins de 100 m de long, avec une envergure de 44 m
et une masse maximale au decollage d'environ 345 tonnes. Il conserve le
schema d'aile a double fleche avec cependant l'envergure de la fleche
exterieure allongee afin de reduire le bruit et d'ameliorer les
performances au decollage et a l'atterrissage. Le fuselage, de section
elliptique, pourra accueillir six passagers de front dans ses parties avant
et arriere, cinq au niveau de l'aile. Des plans canards sont envisages pour
mieux controler la flexion structurale du long fuselage avant. La pointe
avant, quant a elle, ne sera pas mobile pour permettre aux pilotes de voir
la piste; en revanche, le cockpit sera equipe d'un systeme de vision
synthetique. Des essais en vol sur le sujet sont prevus en 1999-2000 a
partir d'un Convair C-131 hautement modifie.
L'affinement du projet a ete possible grace a l'utilisation de codes non
lineaires de mecanique des fluides. Ceux-ci requierent une puissance de
calcul largement plus elevee que les codes lineaires utilises pour la
plupart des avions, mais, en contrepartie, Es permettent de simuler des
flux tres complexes, notamment dans les regimes transsonique et
supersonique. Selon la NASA, ces codes permettront de diminuer la trainee
de 10 %.
Etude de nouveaux materiaux
En outre, de nombreuses techniques ont ete evaluees au cours de la
precedente phase, permettant de proceder a la phase IIA avec des bases plus
epurees. Par exemple, la laminarite forcee, testee sur le F-16XL du centre
Dryden de la NASA - dont les vols se sont acheves en 1997 - a prouve son
efficacite. Mais, en revanche, le systeme a ete juge trop complexe pour un
appareil de production.
Dans le domaine des materiaux, la phase Il a permis d'evaluer les
performances du titane, des composites ou encore des materiaux mixtes pour
determiner lequel s'adaptera le mieux au fuselage d'un appareil de
transport supersonique, supportant des temperatures de 350 deg sur une
duree de vie de 60.000 heures. Ainsi, la NASA se focalise desormais sur les
composites. Notamment, un nouveau materiau a matrice polyamide developpe au
centre Langley, le Peti-5, laisse de grandes esperances. Afin de poursuivre
les tests dans le cadre de la phase IIA et de trouver des techniques de
production robotisees, la NASA construit actuellement une installation
d'essais pour de larges ensembles de structures, pouvant simuler les
temperatures, les pressions dynamiques et les charges rencontrees au cours
d'un vol supersonique.
Enfin, les travaux sur la motorisation ont abouti a un premier choix: le
turboreacteur double flux, a flux melange et a tres faible taux de
dilution. Sa configuration se rapproche de celle du moteur du F-22, le F-19
de Pratt & Whitney, avec un compresseur court et des aubes creuses et a
large corde. En revanche, le moteur du futur supersonique sera beaucoup
plus puissant, fournissant 270 kN de poussee sans rechauffe avec un debit
d'air total de 320 kg/s. Le corps haute pression du moteur, lui-meme, se
revele beaucoup plus grand que le plus grand des corps haute pression de
moteur d'avion subsonique, ce qui represente un defi en termes de charges
et longevite.
En outre, le moteur sera equipe d'une tuyere bidimensionnelle massive de
type ejecteur, reductrice de bruit. Celle-ci fera appel a de nouveaux
materiaux, tels que des intermetalliques gamma-titane-aluminide.
Selon les ingenieurs de la NASA, l'essai d'un moteur grande echelle dans le
cadre de cette phase IIA s'avere necessaire pour plusieurs raisons.
Notamment, certaines des technologies impliquees, telles que la chambre de
combustion a faibles emissions (la NASA choisira plus tard entre deux
concepts) et la tuyere, sont sujets a l'effet d'echelle ou ne peuvent etre
testes isolement.
Comme l'exprime Leigh Koops, directeur du programme chez General Electric,
"il y a quelques annees, je pensais qu'un supersonique de seconde
generation ne serait jamais viable commercialement. Aujourd'hui, les
progres sont extraordinaires. Les objectifs, longtemps consideres comme
utopiques, s'averent aujourd'hui a portee de main". Des propos en
contradiction avec ceux de Ron Woodard qui declarait recemment qu'un
supersonique de seconde generation, pour Boeing comme pour Airbus, se
positionnait bien au-dela de la realite. Le president de Boeing Commercial
Airplane Group affirmait par la meme occasion que si un tel avion existait
un jour, il resterait a l'usage exclusif des passagers affaires.
Bill SWEETMAN et Christel TARDIF, Air & Cosmos
LANCEMENT DE DEEP SPACE-1 EN OCTOBRE
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La NASA a reporte le lancement de la premiere sonde interplanetaire du
programme New Millenium, Deep Space-1, de juillet a octobre, en raison de
retards dans la livraison de l'electronique d'alimentation en energie et
dans le developpement d'un logiciel de vol sophistique. La sonde DS-1 doit
etre lancee par une fusee Delta-7326 pour survoler l'asteroide McAuliffe en
janvier 1999 (d'une distance de 5 km), puis Mars en avril 2000 avant
d'arriver a la comete West-Kohoutek-Ikumera en juin 2000. La sonde utilise
pour la premiere fois un systeme de propulsion electrique (moteur ionique
au xenon). L'instrument MICAS (Miniature Integrated Camera Spectrometer) ne
pese que 12 kg. La NASA a deja retenu les trois prochaines missions du
programme New Millenium. DS-2 consistera en micropenetrateurs qui seront
largues sur Mars par les sondes Mars Surveyor de 1999. Par contre, DS-3
inaugurera l'interferometrie optique dans l'espace a l'aide de trois petits
satellites places en triangle equilateral. Ils seront lances ensemble par
une fusee Delta-2 en 2001 et seront munis d'un systeme de propulsion (soit
a gaz froid, soit a moteurs plasmiques). Enfin, DS-4 sera l'atterrisseur
Champollion que la NASA avait prevu de lancer au depart sur la sonde
europeenne Rosetta. La sonde sera lancee en 2003 pour un rendez-vous avec
la comete Tempell en 2005. Un echantillon du noyau de la comete sera ramene
sur Terre en 2010.
LE X-38 FERA SON PREMIER VOL ORBITAL EN 2000
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L'appel d'offres pour le CRV, qui devrait etre derive du demonstrateur
X-38, sera bientot lance par la NASA. "Reprendre une forme de capsule
Apollo ou Soyouz aurait ete plus economique car elle est plus simple et
plus robuste", remarque Philippe Perrin, candidat-astronaute francais qui
termine sa formation a Houston. En effet, la capsule etait preconisee par
l'Europe, tandis que les Etats-Unis preferaient la forme de Lifting Body
(corps portant sans ailes). "Finalement, la participation a ce programme
est une chance pour l'Europe qui va beaucoup apprendre sur le Lifting
Body." La forme retenue est celle du X-24 des annees 60 qui autorise un
deport lateral de 1.120 km, mais elle ne permet pas de se poser sur une
piste. Alors qu'une forme Shuttle - avec de petites ailes - l'aurait rendu
possible. Par ailleurs, la vitesse d'atterrissage est plus elevee que celle
du Shuttle.
Le premier vol libre du modele 131 (a gouvernes fixes) est intervenu le 12
mars. Selon John Hooper, chef adjoint du programme au centre spatial
Johnson de la NASA, "le seul element ayant casse a l'impact est la partie
arriere du train d'atterrissage".
Le second modele 132 (a gouvernes actives) devrait etre livre au centre
Dryden en juillet. Excepte la structure metallique de l'engin et la coque
realisee par Scaled Composites, les differents elements sont pris "sur
etagere". Le vehicule orbital 201 de 9 t mesure 9 m de long pour une
envergure de 3 m. La forme aerodynamique a ete modifiee par Dassault. La
protection thermique utilise une version amelioree des tuiles du Shuttle.
Parmi les nouvelles technologies, il y aura des verins electriques au lieu
des habituels verins hydrauliques pour les gouvernes, l'utilisation du GPS
au lieu d'un capteur stellaire pour le recalage des centrales a inertie,
etc.
Malgre l'abandon de la France, l'ESA continue de participer a ce programme
X-38. Outre l'aerodynamique de Dassault et les essais du parafoil realises
par Dasa et Dassault, l'Europe participe a la realisation de la structure
avant et d'element de la partie arriere, du nez et des bords d'attaque, des
volets et des gouvernes, du train d'atterrissage, de l'interieur de la
cabine, des sieges avec amortisseurs qui pourront recevoir des astronautes
de toutes les tailles (95 % des cas), de la pompe a eau du systeme de
thermoregulation, de l'enregistreur de bord, des ecrans de visualisation,
de l'ordinateur et du logiciel de bord, etc. L'Allemagne fera le nez et les
volets, les Pays-Bas feront les gouvernes, etc.
Le vehicule de sauvetage (CRV) de la station orbitale internationale Alpha
devra etre capable de ramener jusqu'a sept astronautes en cas d'urgence.
Mais en attendant le CRV, qui ne devrait etre disponible qu'en mars 2003,
le premier vehicule de sauvetage devrait etre un Soyouz modifie qui aura
ete apporte dans la soute de la navette. Toutefois, le Soyouz qui ne peut
ramener que trois personnes a une duree de vie limitee a six mois contre
trois ans pour le CRV. Les sept astronautes reviendront en survetements.
L'absence de scaphandres en cas de depressurisation ne semble pas poser de
problemes alors que l'accident survenu aux cosmonautes de Soyouz- 11 avait
provoque, en son temps, le retour des scaphandres pour la rentree
atmospherique chez les Sovietiques. Le vol sera entierement automatique,
mais l'equipage pourra prendre les commandes a tout moment. Dans le pire
des cas, le retour s'effectuera en 6 h. Si le parafoil est endommage, un
deuxieme parachute sera deploye. Mais pour obtenir une meilleur precision a
l'atterrissage, il faudrait avoir une meilleure connaissance des vents a
basse altitude. Un engin de type Buckeye possedant un parafoil a la place
d'ailes sera utilise pour valider la technique de guidage.
L'engin restera trois ans en orbite. Le premier vehicule monte sur la
station orbitale Alpha pourra revenir sur Terre dans la soute de la navette
ou en vol atmospherique pour valider les technologies utilisees.
Christian LARDIER, Air & Cosmos
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