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Space News InNet 213
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Space News InNet numero 213 dimanche 9 aout 1998
Sommaire
L'Agence spatiale europeenne en quete d'une nouvelle identite.
- L'industrie spatiale belge en cinquieme position
- La revolution numerique
Ariane et les lanceurs complementaires
Avis importants
L'AGENCE SPATIALE EUROPEENNE EN QUETE D'UNE NOUVELLE IDENTITE
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Les 23 et 24 juin, le Conseil de l'Esa a tenu sa 136 eme session au coeur
de Bruxelles. Il aurait du reunir les ministres des 14 Etats membres pour
decider les moyens et orientations de la strategie a long terme de l Europe
dans l'espace. Les activites de l'Esa pour amorcer le XXIeme siecle sous
les meilleurs auspices etaient en jeu. Mais la France, l'Allemagne et
l'Italie qui assurent les 2/3 de son financement ont voulu marquer une
pause en demandant le report du Conseil ministeriel au debut de 1999.
L'idee d'avoir un Conseil preparatoire au niveau des delegues, pour
preparer le Conseil ministeriel, pouvait etre preservee grace a
l'opiniatrete conjointe du ministre belge Yvan Ylieff, president du
Conseil, et d'Antonio Rodota, directeur general de l'Esa. Ce petit sommet
de l'Europe spatiale etait destine a :
- celebrer les 25 ans de la Conference de juillet 1973 qui fonda l'Esa;
- faire le point sur le fonctionnement de l'Esa et sur les priorites en vue
de son avenir;
- renforcer la synergie entre les actions de l'Union europeenne et les
activites de l'Esa.
On s'attendait a une crise qui aurait pu mettre a mal les fondements de
l'Agence spatiale europeenne. Les principaux acteurs par la voix de leurs
ministres Claude Allegre pour la France, Juergen Ruettgers pour
l'Allemagne, Luigi Berlinguer pour l'Italie - faisaient, a la veille du
Conseil, part de leurs reticences pour financer de nouvelles orientations a
l'Esa. Ils voulaient de la sorte manifester leur mauvaise humeur, car ils
reprochent a l'Agence son manque d'efficacite pour ces raisons: une gestion
bureaucratique et couteuse de ses activites, la place prise par les petits
pays dans le processus de decision, une mauvaise coordination avec les
programmes nationaux et avec les travaux de la Commission europeenne.
Neanmoins, le 24 juin a Bruxelles, l'Europe spatiale a sauve la face,
puisque les delegations de l'Esa se mettaient d'accord, de facon presque
inattendue, sur les deux resolutions qui etaient proposees au 136eme
Conseil. Ce succes a ete favorise par l'ambiance de la celebration du 25eme
anniversaire, par l'adoption au Conseil ministeriel europeen de la
recherche d'une resolution pour la complementarite de l'Esa et de l'Union
europeenne, par la reprise de l'activite economique et l'eclosion de
groupements industriels sur l'ensemble de l'Europe.
La Resolution sur les mesures immediates et etages preparatoires pour le
nouveau programme et la reforme de l'Esa dans la perspective de son conseil
au niveau ministeriel. Cette resolution debloque un budget de 255 millions
d'ecus (10,2 milliards de fb) pour demarrer des activites nouvelles que
preconisait le directeur general de l'Esa dans la perspective de plus en
plus commerciale des systemes spatiaux. Ces nouveautes concernent le
transport spatial, l'observation de la Terre, la navigation par satellites.
Le programme Ariane 5 Plus va poursuivre l'evolution du lanceur europeen
pour l'adapter, grace a des ameliorations, au marche des lancements des
satellites de plus en plus lourds en orbite geostationnaire et sur des
orbites basses. La societe Arianespace doit disposer d'un systeme
competitif pour resister a la concurrence commerciale, de plus en plus
vive, des lanceurs americains, russes, ukrainiens, japonais, chinois, voire
indiens. Des 2001, Ariane 5 sera equipee d'un etage superieur, avec
propergols stockables, qui soit reallumable pour deployer des satellites
sur differents plans d'orbite. En 2002-2003, on lui donnera un etage a
propulsion cryogenique, utilisant le moteur du 3eme etage d'Ariane 4 pour
qu'elle soit capable de placer 9 tonnes sur l'orbite de transfert
geostationnaire. En 2006, un nouveau propulseur cryogenique, reallumable,
qui est a l'etude chez la Societe europeenne de propulsion (Sep), doit
hisser cette capacite d'Ariane 5 jusqu'a 11 tonnes en lancement double.
Avec le programme Vega, l'Esa veut etoffer l'offre europeenne de services
de lancements avec un systeme de transport des petits satellites sur des
orbites basses. C'est le concept franco-italien du petit lanceur Vega qui
se trouve "europeanise". Cette fusee a trois etages, qui utilisera des
propulseurs a poudre disponibles, doit etre mise en service des 2003-, elle
pourra lancer depuis Kourou jusqu'a 1 tonne sur une orbite polaire a 700
km, qui est la trajectoire des satellites d'observation.
Avec l'etude approfondie des missions pour le programme "Living Planet"
(Planete Vivante), l'Esa renforce son role dans l'observation de la Terre;
elle donne une suite aux missions des satellites geostationnaires Meteosat,
des plates-formes polaires Envisat et Metop.
La contribution de l'Europe a la future generation des systemes civils de
navigation par satellites passe par une revue des options de l'industrie
europeenne pour le Global navigation satellite system (Gnss-2) qui doit
etre operationnel en 2010. Soit l'Europe coopere avec les Americains, les
Russes, les Japonais, soit elle realise son propre systeme. Pour la seconde
option, les groupes Alcatel en France et Daimler-Benz Aerospace en
Allemagne ont deja des concepts a l'etude. Le 18 juin, l'Esa, l'Union
europeenne et l'Organisation europeenne pour la securite de la navigation
aerienne (Eurocontrol) ont officialise leur cooperation pour la mise en
place d'un service europeen de navigation et de localisation par satellite,
qui s'inscrit dans le cadre d'une initiative mondiale. L'attitude
europeenne pour le Gnss-2 doit etre definie, a la mi-1999.
La Resolution sur le renforcement de la synergie entre l'Esa et la
Commission de l'Union europeenne. Cette collaboration spatiale au sein de
l'Europe vise a harmoniser les politiques publiques dans les technologies
au service de l'environnement (etude du "global change"), de la societe de
l'information, des transports, a favoriser la creation de nouvelles sources
d'emplois et l'amelioration de la qualite de la vie.
A l'issue du Conseil spatial europeen de Bruxelles, le ministre de la
Politique scientifique, Yvan Ylieff, etait a la fois heureux et soulage:
"L'Europe de l'espace, sous l'influence des grands pays, a compris qu'elle
n'avait aucun interet a laisser tomber ses petits partenaires. Notre accord
constitue donc un signal fort a ceux qui doutent encore d'une Esa unie,
forte, efficace".
L'industrie belge en cinquieme position
Avant le Conseil des delegues de l'Agence spatiale europeenne (Esa) qui
s'est reuni a Bruxelles les 23 et 24 juin, l'association internationale
Eurospace a publie un bilan de l'industrie spatiale europeenne. L'objectif
d'exception, cree en 1961 c'est, en Europe, le plus ancien groupement pour
l'espace - est de promouvoir les activites industrielles en technologie
spatiale. Les entreprises du spatial belge sont representees par Alcatel
Bell, Alcatel Etca, Sabca, Spacebel Informatique et Belgospace (qui
regroupe, en plus des firmes precitees, Fabrisys, la Federation des
entreprises de Belgique, Newtec, Sait Systems, Sonaca, Space Applications
Services, Techspace Aero, Trasys Space, Verhaert Design & Development).
Apres plus de trois decennies d'efforts en recherche et developpement,
l'industrie europeenne de l'espace constate qu'elle a acquis des capacites
et des competences pour les technologies et d'applications a mettre en
oeuvre durant le 21 eme siecle. Aujourd'hui, cette industrie emploie 35.000
personnes dans 14 pays d'Europe et genere un chiffre d'affaires de 4,555
milliards d'ecus (182 milliards de francs). Si l'on inclut les affaires et
services a valeur ajoutee de la television et des telecommunications, on
peut estimer que ce chiffre depasse les 25 milliards d'ecus (1.000
milliards de francs). Le domaine des communications par satellites est l'un
des secteurs avec la croissance la plus rapide en Europe. La Belgique est
bien placee dans le spatial avec 1.555 emplois pour un chiffre d'affaires
de 158 millions d'ecus (6,3 milliards de francs). Ce qui la place en 5eme
position derriere les quatre grands de l'Europe, a savoir la France,
l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni.
Parmi les clients de l'industrie spatiale europeenne, on a (ces chiffres de
1996 se sont renforces en 1997):
- l'Esa pour 1.835 millions d'ecus (73,4 milliards de francs);
- les activites commerciales (avec Arianespace, les systemes de
telecommunications par satellite, Spot Image pour la teledetection) pour
1.575 millions d'ecus (62,6 milliards de francs),
- les programmes nationaux a des fins militaires pour 519 millions d'ecus
(20,7 milliards de francs),
- les programmes nationaux a des fins civiles pour 467 millions d'ecus
(18,7 milliards de francs);
- L'Union europeenne pour 45 millions d'ecus (1,8 milliards de francs).
La revolution numerique
Insistant sur le fait que l'Europe est une puissance spatiale a part
entiere, Eurospace montre que cette industrie europeenne a des specialites
a haute valeur ajoutee dans tous les domaines, mais le transport spatial
avec les lanceurs Ariane represente l'activite la plus importante:
- les systemes et services de lancement pour 1.306 millions d'ecus (52,25
milliards de fb);
- les systemes de telecommunications pour 1.190 millions d'ecus (47,6
milliards de fb);
- les observations de la Terre pour 1.006 millions d'ecus (40,25 milliards
de fb);
- les missions scientifiques pour 433 millions d'ecus (J 7,3 milliards de
fb);
- les vols habites pour 224 millions d'ecus (8,96 milliards de fb),
- les activites de support sol pour 220 millions d'ecus (8,8 milliards de
fb),
- les experiences en microgravite pour 64 milliards d'ecus (2,56 milliards
de fb);
- l'infrastructure de la station spatiale pour 38 millions d'ecus (1,52
milliards de fb).
Eurospace precise que l'avenir de l'industrie europeenne dans l'espace sera
sous l'influence de trois phenomenes:
- l'integration verticale et horizontale, avec le regroupement de societes.
Matra Marconi space est en train de fusionner avec la division "satellites"
de DaimerBenz Aerospace. Alcatel Espace absorbe Aerospatiale a Cannes
(satellites) et Thomson-Csf pour creer la Societe commune des satellites
(Scs). La societe suedoise Saab-Ericsson a une participation dans les
compagnies autrichiennes Schrack et Ors.
- La globalisation des systemes spatiaux avec la mise en place
d'ambitieuses constellations pour des services de mobilophonie et des
applications multimedias a hauts debits. Les fabricants de satellites
doivent se mettre a la mode de la production en serie. - La revolution du
numerique qui permet, grace a la compression, d'accroitre les performances
des satellites de telecommunications et de radiodiffusion. Cette
augmentation de capacite risque de se traduire par une reduction des
commandes de satellites. Mobiliser tout le potentiel spatial europeen
"Aeronautique & Espace: quelle recherche et quelle industrie pour
l'Europe?". Tel etait le theme d'un colloque qui, durant la journee du 5
mai dernier, a reuni a Bruxelles, dans l'enceinte prestigieuse du Parlement
europeen, quelque 330 representants du monde politique, d'institutions
scientifiques et du secteur industriel. L'Agence spatiale europeenne (Esa)
et le Cnes francais (Centre national d'etudes spatiales), Arianespace et
l'industrie francaise y ont expose leurs vues a la table ronde sur le
secteur spatial. Ce colloque organise et preside par les deputes europeens
Claude Desama et Alain Pompidou etait place sous le haut patronage des
membres de la Commission europeenne: Edith Cresson, qui est responsable de
la Recherche, de l'innovation, de l'education, de la formation et de la
jeunesse, et Martin Bangemann, qui est charge des Affaires industrielles,
des technologies de l'information et des telecommunications. Il s'agissait
essentiellement de presenter au monde aeronautique et spatial la
proposition de la Commission pour le 5eme programme-cadre (19982002) dont
les axes et budgets vont etre soumis au Parlement europeen. L'enveloppe
globale proposee pour ce 5eme programme-cadre est, en dehors du budget
Euratom, de 14.833 millions d'ecus, soit pres de 600 milliards de francs
belges...
Les actions qui sont engagees par ce 5eme programme-cadre concernent, entre
autres, la recherche aeronautique et la technologie spatiale. Ce sont les
nouveaux enjeux des activites spatiales et leur valeur ajoutee pour l'Union
europeenne qu'ont voulu mettre en evidence les deputes Claude Desama et
Franco Malerba du Parlement europeen pour que la Commission obtienne le feu
vert de leurs collegues pour sa proposition. "L'espace necessite des
investissements importants qui trouvent leur justification dans les enjeux
considerables et universels lies a l'ensemble des applications qui en
decoulent. En ce sens, il est un indicateur du niveau de developpement
industriel et technologique de l'Europe", constate Claude Desama. "Il
revient aux entites publiques, y compris l'Union europeenne, de poursuivre,
voire d'amplifier les efforts faits pour que l'Europe conserve l'autonomie
et le niveau technologique necessaires dans ce secteur decisif pour son
avenir. "
Meme constat d'Edith Cresson qui, dans son allocution de cloture du
colloque, a exalte la dimension fondamentale de l'espace pour
l'independance europeenne:
"L'Europe doit aller plus loin avec une strategie concertee dans le
spatial, avec une politique coherente d'efforts inscrits dans la duree, en
restructurant le potentiel de ses industries aeronautiques et spatiales, en
ne se contentant pas d'un role secondaire dans les systemes de navigation
spatiale et dans les constellations de satellites. L'Union europeenne peut
y contribuer en faisant en sorte que ses Etats membres parlent d'une seule
voix, en engageant des actions au niveau industriel, fiscal et
reglementaire, en formant un cadre aux industriels pour planifier leurs
efforts, en utilisant de facon coordonnee les systemes spatiaux pour des
operations en Europe. " Insistant sur l'importance des moyens a mettre en
oeuvre, elle a note l'attitude paradoxale des principaux acteurs de l'Union
europeenne: "Si les moyens ne sont pas suffisants, nos efforts n'aboutiront
pas. Les grands pays d'Europe pensent qu'il faut limiter les depenses,
alors qu'ils sont les premiers interesses par les retombees des efforts a
consentir. Par contre, les petits pays veulent une augmentation pour
ameliorer leur potentiel technologique. Les temps sont murs pour mobiliser,
dans chaque Etat, tout notre potentiel.".
Theo Pirard, Athena
ARIANE ET LES LANCEURS COMPLEMENTAIRES
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Pour faire face a tous les types de missions et se placer sur tous les
marches, la famille Ariane sera completee de petits et moyens lanceurs. A
commencer, par Starsem, premiere societe franco-russe de lancements
commerciaux, qui, des cette annee, va exploiter le lanceur moyen Soyouz
pour la mise en orbite basse de constellations de petits satellites, en
complement d'Ariane 4 et 5. De son cote, l'Italie vient d'obtenir un
financement de PESA pour son projet Vega. Pour ces deux lanceurs, il est
envisage d'installer de nouveaux pas de tirs a Kourou. Enfin, le CNES et
Arianespace menent en outre des etudes pour deriver un lanceur "moyen" a
partir des elements d'Ariane 4 et 5.
"Aujourd'hui, la societe Starsem existe, a un lanceur et un contrat",
souligne Jean-Yves Le Gall, le nouveau pdg de la societe (nomme en avril
pour remplacer F. Calaque, decede). En resumant la situation a l'issue de
la premiere assemblee generale de la societe tenue le 20 juin a Samara
(Russie) entre les quatre actionnaires - Aerospatiale (35 %), Arianespace
(15 %), TsSKB de Samara (25 %) et l'agence spatiale russe RKA (25 %) - qui
ont cree Starsem le 6 aout 1996.
Cette meme annee, Starsem avait signe son premier contrat avec l'operateur
americain Globalstar pour trois lancements commandes fermes et huit autres
en option; chacun devant placer quatre satellites de telecommunications
Globalstar de 500 kg en orbite circulaire a 1.400 km. Pour ce faire,
Starsem utilisera des fusees Soyouz a etage superieur (rallumable) IKAR.
"Le premier lancement de Starsem pour Globalstar est prevu a l'automne et
les deux autres en 1998-99", declare Jean-Yves Le Gall. "Le montant du
contrat Globalstar est confidentiel", dit-il, precisant seulement que "le
Soyouz est vendu a un prix de marche de 30 a 40 M$" (180 a 240 MF). Donc
moins cher que son principal concurrent, le Delta 2 de Boeing a 45 M$ (270
MF).
Starsem negocie par ailleurs avec d'autres promoteurs de constellations de
satellites de telecommunications, ainsi qu'avec l'ESA pour des satellites
scientifiques. L'ESA a en effet prevu d'utiliser deux Soyouz pour lancer
quatre satellites Cluster-2 en reservant pour ce faire un credit de 390 MF.
"La priorite pour Starsem, c'est d'effectuer - et reussir - les lancements
de Globalstar", insiste Jean-Yves Le Gall. Pour cela, dit-il, "nous avons
cree de nouvelles installations dont un ensemble de preparation des
satellites (SPPF), et meme un hotel, a Baikonour". L'hotel de cent
chambres, construit a Leninsk, la cite du cosmodrome, est en chantier; le
SPPF est par contre termine. Edifie dans l'ex-hall d'assemblage d'Energya,
il comprend trois "salles blanches" partagees entre la preparation et le
remplissage en ergols des satellites et la preparation du composite
superieur (satellites + IKAR).
"Starsem a deja commande plusieurs Soyouz a Samara", precise le pdg de la
societe, en affirmant que "la disponibilite des fusees pour ses besoins
n'est pas un probleme". Le lanceur est fabrique en serie - en deux versions
(Soyouz et Molnya) depuis quarante ans et a deja effectue plus de 1.500
vols (reussis a 97,5 %). Il y a eu treize tirs - dont deux echecs dus a un
probleme de coiffe - en 1997.
A Samara, la cadence de production s'est reduite ces dernieres annees,
passant de 32 a10-12 fusees par an pour les besoins russes (satellites
militaires et vaisseaux habites); mais elle pourrait facilement etre
doublee si necessaire. De meme, pour la cadence de lancements avec les deux
pas de tirs Soyouz de Baikonour.
Par ailleurs, Starsem s'interesse a d'autres variantes du Soyouz dont celle
avec l'etage Fregat - que l'ESA envisage pour la sonde europeenne Mars
Express en 2003 - et aux possibles versions ameliorees (Soyouz 2 "Rus" ou
"Soyouz Plus" ou "Evolution"), ainsi qu'a la possibilite de lancer des
Soyouz depuis l'equateur, "Une etude est en cours qui envisage tous le
sites equatoriaux possibles et entre autres, bien sur, Kourou", declare
Jean-Yves Le Gall. "Il s'agit", dit-il, "de pouvoir choisir un site
affranchi des limitations de Baikonour afin de tirer selon n'importe quel
azimut, de l'Est au Nord, pour lancer des constellations". L'etude devrait
etre terminee fin 1998.
Par contre, le projet de pas de tir Cyclone-3 a Kourou est abandonne. En
effet, Dasa avait propose le lanceur Cyclone compose des deux premiers
etages de la fusee ukrainienne avec un troisieme etage EPS modifie. L'etude
fut faite en 1997 avec le CNES, Arianespace, Matra et MAN. Mais le contrat
"exclusif' signe en avril par Fiat Avio pour lancer le Cyclone d'Alcantara
(Bresil) a pris l'avantage. Selon Fiat Avio, le cout d'installation d'un
pas de tir est estime entre 30 et 40 M$ (180 a220 MF). Il serait
operationnel en 2002. La firme italienne mise sur un marche commercial
d'environ 6 tirs/an de Cyclone. Selon, Pier Giorgio Romiti, Pdg de Fiat
Avio, "les operateurs de constellations de satellites ayant besoin d'une
diversite de lanceurs, il y aura place sur le marche (dans leur categorie)
a la fois pour les Cyclone et les Soyouz"!
Reste le projet de lanceur moyen derive d'Ariane 4 qui, selon Michel
Bartolomey, chef de la prospective chez Arianespace, est "la meilleure
solution a partir de composants europeens". Arianespace souhaite donner la
priorite a ce projet et faire une proposition a l'industrie cet ete. Il
s'agirait d'adapter Ariane 4 au lancement des constellations par l'ajout
d'un module manoeuvrable (AVUM). Mais selon Erie Dautriat, directeur des
lanceurs au CNES, "il n'est pas sur que le derive d'Ariane 4 soit plus
interessant que la version derivee des boosters d'Ariane 5". D'apres le
"rapport Sillard", pour le derive d'Ariane 4, le cout de developpement
serait limite et le cout unitaire seraient d'environ 300 MF, soit un gain
de 200 a 300 MF sur un vol d'Ariane 5.Selon le meme rapport, le cout de
developpement du derive d'Ariane 5 serait d'environ 2,5 a 3 MdF, mais la
disponibilite du pas de tir ELA-3 poserait probleme. Toutefois, selon Erie
Dautriat, "dans tous les cas, ce sujet n'est pas a l'ordre du jour. Car il
n'est pas envisageable d'engager des depenses supplementaires en plus de ce
qui a deja ete decide".
Cote petits lanceurs, le conseil de L'ESA a approuve le projet Vega qui
lancera des petits satellites de 1 t en orbite circulaire a 700 km. D'un
cout global de developpement estime a 370 MUC (2,4 MdF), ce projet devrait
etre finance par l'Italie a 55 %, la France a 30 % et trois autres pays a20
%. Une premiere tranche de 60 MUC a ete approuvee en juin (dont 5 MUC pour
la France). Vega serait un lanceur trietage a poudre compose d'un premier
etage P85 derive des boosters d'Ariane 5, d'un second etage P16 (Zefiro) et
d'un troisieme etage P7 qui pourrait etre un derive d'etage militaire
d'Aerospatiale ou d'un developpement de Fiat Avio. Le satellite
scientifique francais Corot pourrait etre la premiere charge utile de Vega
en mai 2002. Puis la cadence devrait passer a 3 ou 4 tirs par an. Selon
Fredrik Engstrbm, directeur des lanceurs a l'ESA, une recente etude montre
que le marche de Vega jusqu'en 2011 serait, en hypothese "realiste", de 35
fusees (avec un variation, de 16 a 78 tirs). Vega n'etant pas adapte au
marche du renouvellement des constellations, mais plutot aux satellites
gouvernementaux civils et militaires. "Avec un prix de 20 M$ pour le
service de lancement de Vega, nous serons inferieur de 15 % au tarif des
Americains" precise-t-il. "Par la suite, Vega pourrait devenir un lanceur
moyen", declare Fredrik Engstrom. Il suffirait pour cela de lui ajouter un
premier etage derive du booster d'Ariane 5 (P230). Cependant, Eric
Dautriat, pense que Vega ne serait pas optimal comme lanceur moyen,
Par contre, Michel Bartolomey estime que le lanceur Eurockot est davantage
adapte au renouvellement des constellations. Dasa a investi 35 M$ (210 MF)
pour modifier le lanceur et le pas de tir de Plessetsk (Russie). Eurockot a
deux contrats fermes, une option et d'autres reservations. Le premier vol
aura lieu en 1999. Le prix de lancement affiche est d'environ 12 M$ (72 MF)
pour 1,8 t de charge utile. Ainsi, le prix d'Eurockot serait inferieur a
celui de Vega pour une charge utile plus grosse. Mais Plessetsk n'est
adapte qu'aux lancements en orbites fortement inclinees ou polaires.
Source: Arianespace
AVIS
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