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Space News InNet 212
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Space News InNet numero 212 dimanche 2 aout 1998
Sommaire
Le lancement de la navette spatiale japonaise retarde de trois ans
Depuis un quart de siecle, l'Espace unit les Europeens
- Un budget de plus de 100 milliards
- Le mariage d'Ariane 5 et de Columbus
- A la fin de l'an 2000
L'ESA confirme son interet pour le successeur du HST
Les radars secrets DE l'ONERA
- Radar en etoile
- Traque des satellites
- Radars antifurtivite sur la television
LE LANCEMENT DE LA NAVETTE SPATIALE JAPONAISE RETARDE DE TROIS ANS
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L'Agence spatiale japonaise NASDA a entame une profonde reorganisation
interne apres les derniers lancements rates, qui aura notamment pour
principale consequence, a indique vendredi son porte-parole, de reporter
jusqu'en 2003 le lancement de la premiere navette spatiale nippone. "Nous
avons connu plusieurs problemes dans les lancements de fusees et de
satellites. Nous essayons de reorganiser notre agence. Nous essayons de ne
pas lancer de nouveau projet" pendant l'annee fiscale 1998-99, a explique
un responsable de la NASDA. "Il est correct que le lancement de la navette
sera reporte jusqu'en 2003", a-t-il precise. Le porte-parole a explique que
la NASDA (National Space Development Agency) avait officiellement demande
ce report a la Commission pour le developpement de l'espace du ministere
des Sciences et Techniques qui se prononcera debut aout.
Des lors qu'il est demande, le report du lancement de cette navette
baptisee "Hope-X" ne fait aucun doute, relevent les observateurs. D'un
aspect similaire a la navette spatiale americaine mais en nettement plus
petit, la navette japonaise sans equipage mesure 16 metres de long, 5 m de
haut et 10 metres de large pour un poids de 9,9 tonnes. Le gouvernement a
depuis 1988 degage un budget de 43 milliards de yens pour ce projet, selon
la NASDA.
L'industrie spatiale japonaise a essuye plusieurs revers cuisants ces
derniers mois. En fevrier 1996, un vehicule spatial experimental precurseur
de la future navette spatiale a ete lance avec succes a bord d'une fusee a
poudre J-1 mais il a coule en mer apres sa rentree dans l'atmosphere et n'a
pas pu etre recupere contrairement au plan initial. En fevrier 1998, autre
incident majeur avec la perte d'un satellite de 36 millions de dollars qui
avait ete lance avec succes par la H-2 mais n'avait pu etre place
correctement sur son orbite geostationnaire.
Communique par Remy Decourt
Remy.Decourt@wanadoo.fr
Ne manquez pas de visiter son excellent site francophone entierement
consacre a la diffusion des resultats des differents programmes scientifi-
ques de l'Agence Spatiale Europeenne :
http://perso.wanadoo.fr/astro.flashespace
DEPUIS UN QUART DE SIECLE, L'ESPACE UNIT LES EUROPEENS
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"Toujours est-il qu'a cette fameuse date du 31 juillet 1973, nous avons du
discuter longuement. Tous les journaux avaient estime que ca tournerait
mal. Quand nous avons termine positivement a 5 heures du matin
-positivement sur Ariane que les Francais voulaient, sur Spacelab auquel
les Allemands tenaient comme a la prunelle de leurs yeux, et sur Marots que
les Anglais souhaitaient pour leurs navires. Quand on a termine, il faisait
clair, les oiseaux chantaient. On avait reussi. Il n'y avait plus un seul
journaliste qui etait la, parce qu'ils etaient tous partis, persuades que
ca allait rater. Ils sont venus pour m'interviewer le lendemain. Mais, le
lendemain, c'etait moi qui n'etais plus la parce que j'etais parti en
vacances. Alors, tout cela montre que, si a ce moment-la ce fut difficile,
tout le monde s'est rallie a la decision. Tout le monde a coopere, de bonne
foi, a la reussite de la Conference."
Ainsi, sur un ton anecdotique et avec sa bonhomie naturelle, Charles Hanin
resume-t-il la naissance, il y a 25 ans, de la nouvelle Europe de l'espace.
Comme ministre belge de la Politique scientifique, il presidait la
conference spatiale europeenne de 1973 confrontee a des choix de strategies
nationales: la France desireuse d'un acces autonome a l'espace avec le
lanceur Ariane, l'Allemagne partisane d'une cooperation avec la Nasa autour
du Spacelab, le Royaume-Uni fort interesse par les satellites de
communications maritimes.
L'Europe se devait d'avoir sa place dans l'espace aux cotes des Etats-Unis,
de la Russie, du Japon, de la Chine, de l'Inde. La grande originalite de
l'Europe spatiale, c'est d'avoir reussi a mettre sur pied une cooperation
multinationale et pluriculturelle pour la realisation d'un ambitieux
programme, a des fins non miliaires, de science et de technologie dans
'espace. C'est au debut des annees 60 que 'embryon d'une Europe spatiale
prend forme avec la mise sur pied de deux organisations internationales qui
poursuivent des missions distinctes:
- l'European space research organisation (Esro) pour effectuer des
recherches scientifiques et technologiques avec des fusees-sondes et
satellites;
- l'European launcher development organisation (Eldo) pour doter l'Europe
d'un systeme propre d'acces a l'espace avec un lanceur de satellites.
Cette Europe bicephale de l'espace exprimait une double perception de
volontes pour cooperer a l'echelle europeenne: d'une part, la volonte des
scientifiques qui souhaitaient se doter ensemble d'outils performants, avec
des satellites, pour la recherche; d'autre part, la volonte des autorites
politiques qui desiraient preserver un savoir-faire national dans la
technologie des fusees et applications spatiales.
Un budget de plus de 100 milliards
Au debut des annees 70, la tendance se faisait jour pour fusionner dans un
seul programme, sous les auspices d'une agence unique, les principales
activites des Europeens en science et technologie spatiales. Il fallut
attendre la seconde session de la conference spatiale europeenne de juillet
1973, pour que les delegations ministerielles se mettent d'accord sur la
creation de l'Agence spatiale europeenne (Esa), qui assurerait la gestion
d'un programme obligatoire (activites scientifiques) et de programmes
optionnels (le lanceur Ariane, l'ensemble Spacelab avec module et palettes,
des satellites de meteorologie, de telecommunications et de television). Ce
compromis tenant compte du souci des scientifiques et de l'interet des
industriels s'efforcait de concilier les vues des uns et des autres. On dut
neanmoins patienter jusqu'au 31 mai 1975, pour que l'Esa, avec la signature
de sa convention, devienne une realite operationnelle.
Le budget total de l'Esa pour 1998 s'eleve a plus de 2.679 millions d'ecus
(quelque 107 milliards de fb). L'Agence consacre plus de 90% de son budget
a des activites de recherche et developpement, ainsi qu'a des contrats
operationnels. Au 1er janvier 1998, l'Esa employait 1.772 personnes.
L'objectif de l'Esa est de prendre l'initiative d'ambitieux systemes
spatiaux et d'audacieuses missions dans l'espace. Ainsi, depuis trente ans,
en comptabilisant les satellites scientifiques de l'Esro et les satellites
realises en collaboration avec la National aeronautics & space
administration americaine (Nasa), ce sont pres d'une quarantaine de
satellites dont l'Agence a ete responsable. Ces satellites couvrent un
large eventail de missions d'exploration spatiale et d'applications sur
orbite.
L'exploration de l'univers proche et lointain, avec des observatoires dotes
de telescopes et senseurs, avec des sondes automatiques loin de la Terre,
autour du Soleil, constitue le programme de l'Esa auquel les Etats membres
doivent souscrire. D'apres une etude recente aux Etats-Unis, les missions
scientifiques de l'Esa couteraient 40% moins cher que leur equivalent a la
Nasa. Cette efficacite europeenne s'expliquerait en partie par la
contrainte de respecter des contrats a prix fixes: les industriels sont
obliges par la limite budgetaire, que l'Esa impose, de reutiliser au mieux
des technologies existantes. Mais l'efficacite de l'activite scientifique
de l'Esa est qu'elle se refere a un plan coherent a long terme, dit
Horizons 2000. Ce plan parfaitement coordonne est bati autour de quatre
grands projets, dits "pierres angulaires", de recherche: les relations
Terre-Soleil, l'astronomie des hautes energies, l'astronomie infrarouge et
submillimetrique, les sondes sur Titan (autour de Saturne) et sur les
cometes.
Les principaux programmes, dits "a la carte", de l'Esa concernent, comme ce
fut decide il y a 25 ans lors de la creation de la Nasa prevoit de tester,
en l'an 2000, le prototype d'un planeur recuperable qui doit servir de
vaisseau de secours pour l'International space station. L'Esa va collaborer
a la mise au point de ce prototype.
Le mariage d'Ariane 5 et de Columbus
La super-fusee Ariane 5, que developpe l'Esa avec le Centre national
d'etudes spatiales (Cnes) et l'industrie europeenne, constitue le programme
le plus important de l'Europe spatiale. Elle marque l'avenement d'une
nouvelle generation d'Ariane, qui doit assurer la releve de l'actuelle
famille des Ariane 4. L'exploitation des fusees Ariane, une fois qu'elles
sont mises au point, est confiee a la societe commerciale de transport
spatial Arianespace. Cette compagnie a ete creee en mars 1980 par le Cnes,
par 36 industriels europeens du secteur aerospatial et electronique et par
13 banques.
L'atout principal des services d'Arianespace est le lancement double de
satellites. Parmi les autres avantages, il y a la souplesse d'utilisation
de la famille des Ariane 4 et la proximite de l'equateur pour le Centre
spatial guyanais, appele Port spatial de l'Europe. Pres de 320 personnes
sont employees par Arianespace a Evry (France) et a Kourou, en Guyane
francaise.
Arianespace connait un beau succes, puisque quelque 50% des lancements
commerciaux dans le monde - soit un satellite de telecommunications sur
deux sont effectues sous sa responsabilite. Jusqu'a la 108eme Ariane qui a
vole le 28 avril dernier pour lancer des satellites TV japonais et
egyptien, ce sont 150 satellites - dont pres de 130 pour les
telecommunications et la television - qui ont ete mis sur orbite avec les
101 lancements reussis d'Ariane. La nouvelle Ariane 5 est destinee a lancer
des satellites plus massifs et plus encombrants, ainsi que des elements
vers la station spatiale internationale, comme le ravitailleur et
remorqueur orbital Automated transfer vehicle (Atv). Etudiee pour des
missions habitees (projet de navette Hermes, aujourd'hui abandonne), Ariane
5 doit offrir une fiabilite elevee: plus de 98% (moins de deux echecs en
une centaine de lancements!). Un imposant complexe pour l'assemblage et le
lancement d'Ariane 5 a ete construit au Centre spatial guyanais: il a
represente pour l'Europe le deuxieme chantier en importance, apres celui du
Tunnel sous la Manche!
Pour les vols spatiaux habites, l'Agence s'est dotee d'un corps
international d'astronautes - ils seront seize a la fin de 1998 - qui ont
leur centre d'entrainement pres de l'aeroport de Cologne. Elle a participe
a des sejours de longue duree a bord de la station russe Mir, a 400 km
autour de la Terre. L'Europe a appris a collaborer avec la National
aeronautics & space administration (Nasa) avec des experiences en
microgravite lors de missions du Space Shuttle. Au debut des annees 80, son
industrie a realise les modules et palettes Spacelab, qui prennent place
regulierement dans la soute de la navette americaine. Les elements Spacelab
ont servi a 22 missions dans l'espace; la derniere, appelee Neurolab, qui
s'est deroulee avec la navette Columbia du 17 avril au 3 mai dernier, etait
consacree a des tests de physiologie humaine et animale.
A la fin de l'an 2000
L'Esa est partie prenante, aux cotes de la Nasa, de la Rka russe, de la
Canadian space agency, de la National space development agency (Nasda)
japonaise et de l'Agencia espacial Brasileira (Aeb), dans la construction
et l'exploitation du vaste complexe orbital qu'est l'International space
station (Iss): le premier des, elements de cette infrastructure spatiale
doit etre mis en orbite le 20 novembre prochain. Entre 1999 et 2003,
l'Europe a prevu de fournir des systemes bord de traitement de donnees, le
module-laboratoire pluridisciplinaire Columbus orbital facility (Cof), un
bras de robotique, des noeuds de jonction ainsi que le vehicule Atv qui,
lance par Ariane 5, doit servir au ravitaillement et maintien a poste. Elle
coopere avec la Nasa au developpement du planeur X-38, le prototype du Crew
rescue vehicle (Crv) qui doit servir de vehicule d'evacuation pour l'Iss;
le X-38 doit etre teste avec des composants "made in Europe" a la fin de
l'an 2000.
L'ESA CONFIRME SON INTERET POUR LE SUCCESSEUR DU HST
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Le Hubble space telescope (Hst) continue a nous reveler des aspects
insolites de l'Univers. Il a recemment transmis la premiere photo d'une
planete extrasolaire. La Nasa prevoit deux autres missions de maintenance
avec la navette: a la fin de 1999, puis durant l'ete 2002. L'Esa a
participe au financement, a raison de 20%, et a la construction, avec des
elements cles, du Hst, ce qui permet a des chercheurs et laboratoires
europeens de disposer de 20% du temps d'observations avec le puissant
telescope spatial. A l'occasion d'un colloque international
d'astrophysique, qui s'est tenu a l'universite de Liege du 15 au 18 juin,
la Nasa et l'Esa ont confronte leurs points de vue sur les missions qu'il
faut confier au successeur du Hst. Ce prochain observatoire spatial a recu
le nom de Next generation space telescope (Ngst). Le principal objectif du
Ngst, dont la vision aura une portee superieure a celle des telescopes
existants, sera de remonter tres loin dans le temps jusqu'aux toutes
premieres etoiles et galaxies de l'Univers. Le prochain grand telescope sur
orbite, dont la mise au point passera par des defis technologiques pour
l'industrie, pourra nous eclairer sur les origines et l'evolution de
l'Univers.
Des etudes sur le Ngst ont lieu aux Etats-Unis et en Europe. Mais l'Esa n'a
pas encore fixe son engagement financier dans cet ambitieux projet. La Nasa
souhaite que son developpement demarre en 2003 pour un lancement en 2007.
L'Esa est deja concernee pour les cinq annees a venir par la realisation et
l'exploitation de plusieurs telescopes dans l'espace: Ximn (observations
dans le rayonnement X), Integral (etude des sources de rayons gamma), First
(dans l'infrarouge lointain et les longueurs d'onde submillimetriques),
Planck (analyse du rayonnement cosmique ambiant).
A Liege, (Belgique) la societe americaine Bell Aerospace & Technologies
exposait un modele reduit d'un Ngst equipe d'un imposant miroir deployable
ayant un diametre de 8 m! Au sujet d'une contribution de l'Agence spatiale
europeenne au Ngst, le professeur Roger Bonnet, qui dirige le programme
scientifique de l'Esa a tenu a preciser: "Il ressort de l'experience
acquise recemment que les meilleurs resultats scientifiques en astronomie
et en astrophysique sont ceux que l'on obtient par des observations
coordonnees dans differentes gammes de longueurs d'ondes. "L'industrie
europeenne pourrait participer avec le developpement de detecteurs a
infrarouge et avec la mise au point de miroirs legers a haute qualite
optique et a refroidissement passif. A suivre...
Theo PIRARD, Athena
LES RADARS SECRETS DE L'ONERA
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L'office de recherche francais devoile ses nouveaux radars. Il s agit
notamment d'un radar transhorizon, d'un autre assurant la surveillance de
l'espace ou encore permettant de voir les avons "invisibles".
Depuis plusieurs annees deja l'Onera, Office national d'etudes et de
recherches aerospatiales, a entame l'etude de nouveaux concepts de radars
et conduit d'importants travaux sur la furtivite. Si certains systemes
comme le premier radar basse frequence a impulsion et antenne synthetique
(RIAAS) ont fait l'objet d'un transfert industriel, vers Thomson Airsys,
d'autres beneficient depuis quelques mois d'une indiscutable montee en
puissance du rythme de leur developpement. C'est le cas du radar
transhorizon "Nostradamus", du radar de surveillance de l'espace "Graves"
et un concept original permettant de dejouer la furtivite.
On peut a ce titre considerer que 1998 sera l'annee de consecration du
vaste et ambitieux programme de radar transhorizon Nostradamus. Tout en
effet est maintenant pret pour que debute a la fin de l'annee la phase
d'experimentation globale de ce systeme capable de detecter des cibles
situees entre 700 et 2.000 km de distance. Quant au calendrier de la suite
des operations, il dependra bien sur des resultats obtenus a l'occasion des
essais, mais egalement de son eventuelle industrialisation par Thomson
Airsys. L'industriel, en effet, s'interesse de plus en plus a Nostradamus
et le transfert de ce programme vers lui aboutirait a en accelerer la
realisation. Deja le developpement exploratoire sur la base d'une etude de
definition du LETTI associait Thomson-CSF au programme.
Le concept du radar a retrodiffusion par onde de ciel West pas original en
lui-meme. Il a en effet deja fait l'objet d'applications operationnelles,
notamment aux Etats-Unis, en Russie et en Australie. En revanche, ce qui
s'affirme d'une grande originalite, c'est le choix effectue en faveur d'une
solution faisant appel a un reseau monostatique avec architecture
surfacique a trois bras, a la place des longues antennes s'etirant sur des
kilometres.
Nostradamus (NOuveau Systeme TRAnshorizon Decametrique Appliquant les
Methodes Utilisees en Studio) est un radar monostatique, c'est-a-dire avec
des antennes d'emission et de reception colocalisees fonctionnant dans la
bande HF (haute frequence, longueur "onde decametrique), architecture
autour d'une etoile a trois branches de 400 m de long espace angulairement
de 120 deg. Chaque bras comporte une centaine d'antennes en forme de
diabolo de 7 ni de haut et de 6 ni de diametre. Un tiers d'entre elles sont
bifonction (emetteur-recepteur), avec leur electronique associee installee
dans trois tunnels de 80 ni de Ion tandis que les autres assurent
uniquement la reception.
Radar en etoile
Grace a ce dispositif triangulaire en etoile, le radar a pour autre
particularite d'etre omnidirectionnel sur 360 deg. Et grace au pilotage des
phases de chaque antenne, l'inclinaison du faisceau peut etre orientee a
volonte afin d'etre pointee vers la zone ionospherique favorable a sa
propagation de detection. Ce systeme permet ainsi de localiser les cibles
avec une precision nettement superieure a celle accessible aux radars
transhorizons classiques a reseau lineaire. Ces derniers sont en effet
limites a environ 60 deg d'ouverture et leur faisceau est fixe en site.
On precise par ailleurs a l'Onera qu'outre ses fonctions classiques de
detection a longue distance Nostradamus, implante sur une ancienne base de
l'Otan entre Dreux et Senonche, pourrait egalement etre utilise afin de
caracteriser l'etat de l'ionosphere et d'elaborer des modeles de
propagation des signaux transitant (ou se reflechissant) dans cette zone de
l'espace.
Toujours dans le domaine de la detection a longue distance, le programme
radar Graves de surveillance de l'espace (Grand Reseau Adapte a la VEMe
Spatiale) va entrer dans une toute nouvelle phase de son developpement.
Celle-ci associe dorenavant l'Allemagne (F-GAN) a travers le couplage d'un
radar capable d'effectuer de l'imagerie satellitaire avec pouvoir de
resolution de 25 cm a 1.000 km de distance. Les premiers essais de cet
ensemble integre se derouleront fin 1998 et devraient amener a valider un
concept de surveillance ou le reseau Graves scrute l'espace et apres
detection d'un objet adresse ce dernier au module d'imagerie allemand pour
identification.
Developpe sur financement de la Direction des missiles et de l'espace de la
Delegation generale pour l'armement, le reseau Graves s'appuie sur une
architecture radar bistatique a balayage electronique. Les premiers essais
du systeme prevu pour etre operationnel au debut des annees 2000 se
derouleront a la fin de cette annee et permettront d'evaluer les capacites
de detection et localisation d'objets spatiaux a partir d'un signal emis
d'un site implante a Broyes-les-Pesnes dans la region de Dijon, et dont la
reception s'effectuera sur une station du plateau d'Albion.
Destine a detecter en moins de 24 heures les satellites d'orbite circulaire
dont l'altitude sera comprise entre 250 km et 1.000 km, le reseau Graves
est concu, precise-t-on a l'Onera, autour d'un certain nombre de compromis,
Positionne en France metropolitaine, il verra par exemple ses capacites de
detection limitees vis-a-vis d'objets gravitant sur des orbites faiblement
inclinees sur l'equateur. Mais l'on fait observer que ces dernieres sont
assez peu utilisees et que dans tous les cas le radar Graves sera en mesure
de poursuivre 60 % des satellites. A titre indicatif une portee en altitude
de 2000 kilometres aurait permis d'elargir a 85 % le potentiel de detection
du reseau Graves, mais un tel choix aurait conduit a l'installation
d'emetteurs seize fois plus puissants.
Traque des satellites
Graves en revanche aura une tres grande promptitude de detection. La
determination d'orbite s'effectuera des le premier passage du satellite.
Quant a la zone de surveillance, elle aura la forme d'une couronne conique
dont le site sera compris entre 10 deg et 30 deg, et sera couverte par un
ensemble de huit faisceaux de 20 deg d'ouverture en site et 8 deg en
gisement. Chaque faisceau balaye de facon continue a une vitesse
parfaitement ajustee un secteur de 45 deg en azimut.
S'agissant du reseau de reception, il est constitue d'une couronne sur
laquelle sont implantees 200 antennes elementaires. Omnidirectionnelles en
gisement, chacune de ces antennes peut assurer un recueil de signal en site
de 10 a 50 degres. Les satellites ne pouvant en fait etre differencies que
par leur position angulaire, leur vitesse radiale et plus particulierement
leur acceleration, le radar Graves, precise-t-on a la direction de
programme, necessitera de colossaux moyens de calcul pour traiter
l'important volume d'informations que necessite la surveillance spatiale.
Un autre axe de recherche privilegie par les chercheurs de l'Onera concerne
les radars SAR (Radars a ouverture de synthese) qui permettent d'obtenir
des images aussi precises que de la video. Toutefois dans l'immediat la
maitrise de ce nouveau concept se heurte encore a des difficultes que les
chercheurs estiment pouvoir resoudre dans un avenir qui ne pourra etre
inferieur a 2 ou 3 ans. Typiquement l'imagerie SAR est bidimensionnelle.
Mais en faisant voler deux antennes superposees avec une base
interferometrique connue on parvient, par analyses de la phase
differentielle entre antennes, a reconstituer la troisieme dimension.
Pour cela, un nouveau moyen d'etudes, la station aeroportee "Ramses" (RAdar
Multispectral d'Etudes des Signatures), est utilise. Installe a bord
d'unTransall C-160, H disposait jusqu'a ces derniers temps de sept tetes
radar allant de la bande L (1,6 GHz) a W (95 Ghz). Une huitieme se trouve
actuellement en cours d'installation et concerne la bande basse frequence
(400 Mhz). L'objectif des travaux conduits sur cette bande vise a evaluer
l'aptitude des systemes radar SAR travaillant sur les longueurs d'ondes
correspondantes a penetrer les feuillages epais et effectuer de
l'observation et de la detection souterraine.
Ramses peut egalement etre installe au sol. Dans ce cas ce n'est plus la
plate-forme embarquant le radar qui bouge, mais les avions ou les
satellites evoluant dans l'espace qui se deplacent devant le radar. Ce
concept dit "d'imagerie inverse" permet d'obtenir des images a haute
resolution de mobiles aeriens.
Radars antifurtivite sur la television
Depuis plusieurs annees l'Onera poursuit des etudes sur un concept
"exotique" de detection appele programme DARC utilisant la porteuse image
du signal de television comme moyen de surveillance de l'espace aerien. Ce
procede multistatique presente l'avantage d'une tres grande discretion et
d'une vulnerabilite nulle. En effet, les emetteurs et reemetteurs de TDF
font office d'emetteurs pour le radar alors que chaque recepteur de
television, muni d'un boitier specifique, peut devenir un centre de
controle de detection de defense aerienne.
Ce concept fait l'objet d'un aussi discret que serieux engouement avec la
perspective de voir se developper en France la diffusion d'images TV en
numerique hertzien. D'ou les travaux conduits par l'office de recherche
francais en partenariat avec Thomson CSF sur les nouvelles possibilites
resultant de l'exploitation des derniers procedes de cryptage de la
television numerique. Ils ont mis en evidence la parfaite adaptation de
certains codes de signal au traitement de l'antifurtivite. Un nouveau champ
d'application qui ne laisse pas les militaires indifferents.
Serge Brosselin
EPHEMERIDES
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Ne manquez pas les ephemerides astronomiques qui vous sont presentees pour
le mois en cours sur le site de Space News avec l'autorisation et la
complicite de Guillaume Cannat, auteur de l'incontournable :
GUIDE DU CIEL 1998-1999 (ed. Nathan)
bien connu et apprecie de tous les astronomes, amateurs ou professionnels.
Mois d'aout 1998 :
http://www.sat-net.com/space-news/ephem/epheaou.html
Bonnes observations !
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