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Space News InNet numero 152
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Space News InNet numero 152 jeudi 29 mai 1997
SOMMAIRE
L'orbite geostationnaire basse
84 satellites commerciaux a lancer en 1997
La Russie debloque les credits pour Alpha et
les problemes techniques de Mir sont resolus
De nouveaux satellites Hughes en 1997-98
L'aerodynamique de Dassault pour le X-38
Bonn hesite a payer pour la station Alpha
Les News
Envoi d'ephemerides
L'ORBITE GEOSTATIONNAIRE BASSE
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Une personnalite, a laquelle on avait explique l'interet de l'orbite
geostationnaire pour des communications, avait eu cette repartie: "Mais
pourquoi la mettre si loin ? Votre orbite geostationnaire, il faut la
placer pres de la Terre..."
Ce sera chose faite avec le projet de Sky Station visant a implanter dans
la stratosphere avant 2000 - nous assurent les responsables de cette
societe americaine - des relais a haut debit portes par des ballons. A une
altitude comprise entre 20 et 30 km, ils desserviront une agglomeration
avec, a la reception, de simples antennes-fouet; ils couvriront une
province avec des antennes paraboliques.
Un nouveau vecteur apparait ainsi en filigrane, rival a la fois des
satellites bas dont le lancement des cinq premiers Iridium le 5 mai annonce
qu'ils seront demain une realite commerciale et du vrai geostationnaire
connaissant aujourd'hui la faveur que l'on sait, le satellite qui, a 35.870
km, boucle sa revolution autour de la Terre dans le temps mis par celle-ci
pour tourner sur elle-meme. Deux camps pourraient se constituer avec
respectivement les "defilants" dont la qualite premiere devra etre
l'adresse, pour ne manquer aucun appel et judicieusement le transmettre et
les "stationnants", toujours presents au meme point, le probleme etant pour
eux d'y rester.
Or dans la stratosphere, ce n'est pas simple. Techniquement il est
aujourd'hui possible d'elever tres haut un ballon gonfle a l'helium et de
l'y laisser longtemps avec des pertes minimes, nombreux ayant ete les
projets etudies pour des applications civiles telles que la collecte de
photographies a une echelle intermediaire entre le satellite et l'avion ou
militaires, comme le suivi d'operations lors d'un conflit ou l'echange en
toute securite de messages entre navires. Voici 20 ans, le CNES creait un
ballon lobe en polyester enduit de polyethylene auquel un harnais en fibre
de kevlar entre ses deux poles donnait une curieuse forme de potiron. Des
modeles d'une capacite proche de 6.000 m3 ont effectue des vols de 4 mois.
Il s'agissait toutefois de ballons derivants.
S'il est devenu relativement facile de placer un ballon dans la
stratosphere, on doit en effet compter avec les courants dont elle est
animee: au-dessus de 20.000 m, soufflent des vents reguliers relativement
rapides (30 m/s) grace auxquels pouvaient hier etre parcourues les
distances considerables necessaires a l'execution d'une mission. Si l'on
veut que le ballon soit immobile, on doit neutraliser la vitesse que
tendent a lui conferer ces courants, de sorte qu'un paradoxe du
geostationnaire bas est d'exiger une depense permanente d'energie.
Mais celle-ci est offerte par le rayonnement solaire. Il est recu dans la
stratosphere dans des conditions quasi spatiales: des panneaux de
photopiles exposees normalement a ce rayonnement peuvent procurer 150 watts
electriques au metre carre afin d'alimenter des moteurs qui entraineront
des helices. Un subtil systeme a en consequence ete concu pour qu'une
plate-forme garde en permanence la meme orientation et reste a la meme
altitude au dessus d'un meme site. Sur le papier, cela fonctionne tres
bien.
Les responsables de Sky Station envisagent ainsi qu'une plate-forme d'une
dizaine de tonnes sera confiee a un ballon de 50.000 m3, la premiere
experimentation devant avoir lieu aux Etats-Unis dans deux ans, avec le
calcul que, si tout se passe bien, la formule connaitra un essor
gigantesque.
Elle pourrait permettre de desservir a bon compte, avec un nombre de
ballons en consequence, la quasi totalite de la population urbaine de la
Terre et cela fait entrevoir l'importance du marche.
Pour diffuser quoi ?
Selon les intentions actuelles de Sky Station, qui demandera des frequences
dans la bande de 47 GHz a la conference mondiale des radiocommunications
devant se tenir a l'automne, il est essentiellement question d'une
application qui, en verite, englobe toutes les autres: Internet. Ne
prevoit-on pas que 400 millions de micro-ordinateurs recevront la
television numerique en 2000 ? Le debit de 155 megabits/seconde envisage
dans une premiere etape permettra d'utiliser les actuelles cartes PC
devenues tres economiques, avec le calcul d'atteindre par la suite les 642
megabits/seconde vises pour l'ATM universel d'un Internet de seconde
generation afin de faire arriver chez le particulier tous les programmes
qu'il voudra recevoir. De plus en plus, considere Sky Station, il faudra
attendre une desaffectation pour les grandes chaines generalistes qui, en
tout etat de cause, seront tres bien acheminees par le geostationnaire haut
de l'espace tandis que le geostationnaire bas des ballons sera le vecteur
privilegie des liaisons interactives dont il faut attendre au XXIe siecle
le considerable essor.
Les reactions a ce projet sont, a l'heure actuelle, empreintes d'un certain
scepticisme. Nombreux sont les observateurs a se demander si tous ses
aspects techniques ont ete reellement pris en compte et si l'on peut tabler
sur sa fiabilite a breve echeance alors que d'autres formules ont mis tres
longtemps a faire leurs preuves: certains detracteurs comparent ce projet
de Sky Station a l'entreprise Otrag qui avait annonce des lanceurs trop
economiques pour etre vrais.
C'est chez tous une immense curiosite et la conscience de retombees
interessantes avec a la cle un fabuleux jackpot si, a la loterie de la
communication, ce billet etait gagnant.
Albert Ducrocq, Air & Cosmos
84 SATELLITES COMMERCIAUX A LANCER EN 1997
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Cette annee va connaitre un nombre record de lancements de satellites
commerciaux avec 84 satellites recenses dont la quasi-totalite sera assuree
pour une valeur globale approchant 40 milliards F. Tel est l'etat
prospectif des lancements commerciaux de 1997 etabli d'apres les annonces
des constructeurs et operateurs de satellites et de fusees. Cet etat revele
ainsi qu'en 1997 il y aura deux fois plus de lancements commerciaux et
trois fois plus de satellites de ce type qu'en 1996.
La double raison de cette "explosion" des vols commerciaux est, d'une part,
le nombre croissant de satellites geostationnaires (principalement de
telecommunications) qui passe d'une annee sur l'autre de 28 a 40 (+ 43%)
et, d'autre part, l'arrivee de la premiere constellation de satellites de
liaisons mobiles avec pas moins de 43 Iridium prevus en 1997. Ainsi,
d'ailleurs, pour la premiere fois cette annee, les satellites en orbites
"basses" sont plus nombreux que les geosynchrones, a raison de 44 (dont 43
Iridium) contre 40; meme si ces lancements sont encore inferieurs en nombre
aux geosynchrones: 10 contre 32 en 1997 (et aucun en 1996).
43 Iridium en 1997
Cette montee en puissance des satellites en orbites basses est un fait sans
precedent, mais appele a se renouveler avec l'avenement des constellations
(type Iridium, Globalstar, Odyssey, etc) qui prevoient au total des
centaines de petits satellites a lancer entre 1997 et 2000.
La grande nouveaute de 1997, c'est donc la mise en orbite des deux tiers
des 66 satellites devant composer la constellation Iridium d'ici septembre
1998. Cette annee, ce sont au total 43 Iridium qui doivent etre lances dont
25 (en groupes de 5) par des Delta 2 americains, 14 (en lots de 7) par des
Proton K russes et 4 (en paires) par des Longue Marche 2C chinoises.
Au total, cette annee, il y a deja eu huit vols commerciaux dont sept
reussis et un echec: de Delta 2, le 17 janvier, avec le satellite militaire
Navstar 2-28.
Sur l'ensemble de l'annee, il est prevu au total 42 lancements commerciaux
pour 84 satellites, hormis le second tir d'essai d'Ariane 5 reporte, en
principe, a mi-septembre 1997.
Arianespace affiche onze a douze vols d'Ariane 4 pour 18 satellites
geosynchrones (et le petit satellite scientifique allemand Equator 5) dont
le satellite japonais B-Star 1B qui est susceptible d'etre reporte a 1998.
Le lancement de PAS 7 ayant deja ete reporte a 1998, du fait du report au
plus tot "a partir de la fin de l'ete" du lancement de PAS 6. Cela, suite a
l'incident (perte de puissance) constate en orbite, le 11 avril, sur un
autre satellite du meme type (FS 1300 de SS/Loral): le Tempo 2.
McDD a prevu au total 7 vols de Delta dont celui Navstar, un seul tir
geostationnaire (pour LMT-1) et cinq tirs en orbites basses pour les 43
Iridium. ILS prevoit, pour sa part, d'effectuer 8 vols geostationnaires
d'Atlas, non compris le lancement d'un satellite militaire (MLV-7). En
Russie, huit Proton K seront lances: deux pour les Iridium et six pour des
satellites geostationnaires etrangers. Enfin, la Chine affiche sept vols de
Longue Marche: deux pour les Iridium et cinq pour des satellites
geosynchrones dont trois chinois y compris Chinastar 1 qui pourrait etre
reporte a 1998.
Sur ces 84 satellites, 73 sont "Made in USA" dont un de Boeing, sept de
SS/Loral, douze de Hughes et 53 de Lockheed Martin (10 geosynchrones et 43
Iridium) qui etablira ainsi, cette annee, un record du monde de satellites
lances. Huit satellites sont europeens (Aerospatiale et MMS) et trois
asiatiques. Les operateurs sont aussi en majorite americains (54 satellites
dont les Iridium).
Les 84 satellites sont assures, principalement, par le groupe J&H Marsh &
McLennan reunissant Marsh & McLennan, Faugere & Jutheau, Johnson & Higgins
et C.T. Bowring qui contribue globalement pour 3.964 M$ (23 MdF), soit 66,2
%, dont 1.099 M$ (6,4 MdF) par F&J (18,3 %). Cela, pour 25 satellites dont
deux (Nahuel 1B et Eutelsat 3/F1) reportes a 1998. ISB (International Space
Broker) forme par Le Blanc de Nicolay, Crawley Warren et Frank Crystal
assure une valeur globale de 1,84 Md$ (10,7 MdF) pour 15 lancements de 49
satellites. Avec les autres satellites couverts, la valeur assuree des 84
satellites de 1997 avoisine 7 Md$ (40 MdF).
Pierre LANGEREUX
LA RUSSIE DEBLOQUE LES CREDITS POUR ALPHA ET
LES PROBLEMES TECHNIQUES DE MIR SONT RESOLUS
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Une interview de Youri Koptiev, Directeur general de l'Agence spatiale
russe (RKA) par Anatol Johansen.
Q. : Comment a evolue l'industrie spatiale russe ?
"Il faut se rappeler la situation anterieure; l'URSS disposait d'une
puissante industrie spatiale de 600.000 personnes qui pouvait construire
plus de 100 fusees/an, sans compter les vaisseaux habites, les satellites,
etc.
"Depuis, les programmes gouvernementaux ont ete reduits de 90 %,
l'industrie spatiale a du se contenter des 10 % restants. Malgre la legere
embellie dans le domaine civil, nos plans de charges ne representent plus
qu'un cinquieme du passe. Mais, vue l'evolution politique, nos besoins en
fusees et satellites militaires ne sont plus aussi importants
qu'auparavant."
Q. : Quel a ete le budget 1996 de la RKA ?
"L'annee derniere, le programme spatial russe a recu du gouvernement 586 M$
(3,3 MdF) et nos contrats commerciaux internationaux nous ont rapporte 471
M$ (2,7 MdF). Mais, il ne faut pas evaluer cette somme selon le taux de
change officiel, sinon on ne comprend pas comment on a pu faire 27
lancements en 1996. En fait, si les prix grimpent tres vite en Russie, le
salaire des employes ne suit pas cette tendance. Cela explique que nous
puissions realiser plus que ce que l'Occident pourrait faire avec les memes
credits."
Q. : Quels sont les credits prevus cette annee ?
"Cette annee, l'Etat russe a promis de debloquer 800 M$ (4,5 MdF) pour
l'agence et aussi 300 M$ (1,7 MdF) pour les travaux sur la station orbitale
internationale Alpha. On espere en outre obtenir environ 200 M$ (1,1 MdF)
de nos accords internationaux".
Q. : Comment s'explique le retard russe sur le programme Alpha ?
"Nous avons effectivement pris un an de retard sur le calendrier fixe. Le
probleme majeur a ete le manque de credit nationaux. Mais, aujourd'hui, ce
probleme est en partie resolu. En fait, les travaux sur Alpha n'ont pas
cesse, mais ils ont ete plus lents que prevu. Le premier module de la
station (prevu pour octobre prochain) est maintenant reporte a juin 1998 et
le lancement critique du module de service russe a decembre 1998.
"Ce module de 23 t emporte 40 systemes differents avec quelque 4.000
composants. Avant de construire le modele de vol, 22 modules d'ingenierie
sont necessaires afin de verifier toutes les fonctions. A ce jour, 86 % des
travaux ont ete realises."
Q. : Qu'en est-il des problemes de la station Mir ?
"Nous avons eu de recents problemes techniques surtout sur le module de
base et Kvant-1 en orbite depuis onze ans. Ils concernent le controle
thermique, l'alimentation en oxygene, le recyclage du gaz carbonique et de
l'eau. De plus, des fuites dans les tuyauteries du systeme de
refroidissement ont eleve la temperature dans les modules, au point
d'atteindre plus de 30 deg C. De plus, les fuites du circuit de glycol ont
failli contaminer l'atmosphere de Mir. Mais, la vie des astronautes n'a, a
aucun moment, ete mise en danger."
Q. : Et maintenant, qu'en est-il?
"Sur les 22 circuits de refroidissement, 19 fonctionnent a present
normalement. Le regulateur maintient la temperature a 22-23 deg C dans
tout Mir. En avril, l'atmosphere de la cabine a ete renouvele (environ 250
fois) pour chasser tout residu de glycol.
"Le taux de glycol est desormais dans la norme autorisee pour l'homme. Il
reste a reparer quelques circuits, lors du rendez-vous Shuttle-Mir, entre
les 15 et 24 mai. (Ce qui a ete realise - NDLR)
"Des fin avril, un vaisseau-cargo Progress a ete construit pour acheminer
de nouveaux equipements d'alimentation en oxygene et de recyclage du CO2.
Le Shuttle doit, le 17 mai, amener un nouveau generateur d'oxygene Electron
et plusieurs equipements de recyclage du CO2, afin de parfaire la securite
et la stabilisation de Mir."
Q. : Est-ce que Khrounitchev profite de l'accord avec Lockheed pour la
vente du Proton ?
"Ce partenariat au sein d'ILS est benefique a Khrounitchev et a la Russie.
Car, avec ses 70.000 employes, Khrounitchev dispose d'un plan de charges
moitie plus eleve qu'en l'absence d'un tel accord. C'est d'ailleurs ce qui
nous pousse a faire la m'eme operation pour les fusees Soyouz et Zenith
avec respectivement Arianespace (Starsem) et Boeing (Sea Launch).
"Nous avons essaye de commercialiser seuls le Proton des 1984. Sans succes.
C'est seulement grace a ce partenariat avec les Americains et aux
changements politiques que nous sommes parvenus a vendre des lancements
commerciaux de Proton.
"Cependant, environ 82 % de tous les satellites a lancer dans le monde sont
americains et la legislation est tres contraignante pour lancer ces
satellites avec des fusees etrangeres. Ce n'est vraiment pas facile... Il y
a une veritable discrimination, meme encore aujourd'hui !"
DE NOUVEAUX SATELLITES HUGHES EN 1997-98
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Leader mondial des satellites de telecommunications depuis trente ans,
Hughes ne s'endort pas sur ses lauriers. La firme californienne a en effet
entrepris un vaste effort pour augmenter a la fois le rythme et la qualite
de fabrication de ses satellites, avec notamment une nouvelle usine de
production integree a El Segundo (Californie). Cette unite associe
l'ingenierie et la fabrication a la chaine dans une organisation par
equipes et une standardisation de la production de sa famille de
satellites. Laquelle comprend actuellement le satellite spinne HS-376, les
satellites trois-axes HS-601 (et sa version amelioree 601 HP) et HS-702,
ainsi que l'imposant GeoMobile destine a la telephonie mobile (avec une
grande antenne deployable de 20 m).
Le premier HS-601 HP (High Power) sera lance en 1997. Dans un volume
pratiquement similaire, il offrira une puissance electrique de 8 kW, double
de celle du HS-601. Grace a un controle thermique ameliore, des batteries
plus performantes et plus legeres et des photopiles a meilleur rendement
(AsGa). Ces memes cellules solaires permettront aussi d'accroitre (a 2 kW)
la puissance du HS-376. Des photopiles encore plus performantes (avec
concentrateur) et des radiateurs deployables equiperont le HS-702 qui
disposera de 15 kW. En outre, l'utilisation generalisee de materiaux
composites permet a la fois d'alleger et de renforcer les structures et
antennes de satellites dont la masse est reduite grace a de nouveaux modes
de propulsion orbitale, et notamment aux moteurs ioniques au xenon (XIPS).
La capacite de transmission va ainsi doubler de 40-48 repeteurs a 80 sur
les HS-601 HP et atteindre 90 repeteurs sur les HS-702.
"Globalement, la performance (en cout-efficacite) des satellites de
telecommunications de Hughes s'est amelioree d'un facteur vingt-cinq en dix
ans". expliquait Jack Juraco, directeur general adjoint de Hughes Space &
Communications, en avril a la conference de Generali. En rappelant qu'a
cette date Hughes a celebre un record de vie orbitale cumulee (850 ans)
avec ses 67 satellites en service dont la "disponibilite en canaux" depasse
99 % !
"Actuellement, dit-il, Hughes est engage sur la livraison d'un satellite
par mois pour les trois ans et demi a venir". Ce qui represente 42
satellites. L'equivalent du carnet de commandes que Jack Juraco evalue a
"environ 40 satellites" (en principe 48). "Il est notamment prevu de lancer
onze satellites en 1997 (dont cinq HS-601) et treize en 1998, dit-il.
L'objectif est meme de lancer deux satellites par mois en 1998."
Mais, selon le directeur, "la disponibilite des lanceurs est un souci
croissant". "Il faudra des centaines de lancements dans les quelques
prochaines annees, dit-il, et, en particulier, il y a besoin de plus de
lanceurs lourds."
Le probleme, dit-il, "c'est que les fusees n'ont pas suivi l'evolution des
satellites, qui ont cru en taille et en poids et dont le delai de
fabrication est passe de 30-40 mois il y a quelques annees a 20 mois
aujourd'hui".
En outre, "les lanceurs ont encore trop d'echecs", estime Jack Juraco. En
rappelant que "depuis deux ans, pratiquement tous les lanceurs ont eu une
defaillance".
En resume, selon lui, il faut plus de lanceurs, une infrastructure de
lancement amelioree, des prix plus bas, des delais de preparation
raccourcis et une souplesse accrue pour s'adapter a la demande des
operateurs de satellites.
C'est d'ailleurs "pour faire baisser les prix", dit-il, que Hughes a
commande des lanceurs "par lots", notamment des Sea Launch, H2A et Delta 3.
"Ce programme est dans les temps, dit-il. Nous allons lancer un satellite
HS-601 sur Delta 3 au second trimestre 1998 et un HS-702 sur Sea Launch
mi-1998."
Pierre LANGEREUX
L'AERODYNAMIQUE DE DASSAULT POUR LE X-38
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Les futurs vehicules de sauvetage (CRV) et de transport d'equipage (CTV) de
la station orbitale internationale pourraient avoir une configuration
externe identique dont la forme aerodynamique a ete elaboree par Dassault.
Alors que les Europeens privilegiaient une capsule CTV a la conference
ministerielle de l'ESA en octobre 1995, les Etats-Unis s'etaient engages
dans le vehicule de sauvetage X-38 derive des lifting bodies (corps
portant) X-23A et X-24A construits par Lockheed Martin dans les annees 60.
Le X-23A (ou SV-5D) avait vole trois fois en 1966/67 pour tester l'engin en
vol hypersonique, tandis que le X-24A (ou SV-5P), motorise avec le XRL-11,
avait effectue 28 vols en 1969/71 en regime supersonique (Mach 1,6) et
transsonique.
Une etude de 90 j a ete realisee pendant l'ete 1996 pour obtenir une forme
commune aux deux projets. La NASA ne voulait pas s'ecarter de la forme du
X-24A dont le X-38 est une homothetie de 20 %. Par ailleurs, le CRV doit
ramener six astronautes en position couchee sur Terre, alors que le CTV est
prevu pour trois astronautes sur sieges ejectables. Aussi, pour avoir une
forme commune, il fallait proceder a une nouvelle homothetie de cette forme
aerodynamique et l'installer sur Ariane 5. Mais un autre probleme est
apparu avec la section minimale de liaison avec le lanceur, car il fallait
changer la forme arriere de l'extrados. Une premiere approche avec une
simple augmentation du volume arriere presentait des problemes
aerodynamiques aux alentours de Mach 1 (chocs et decollements).
Le 15 novembre, l'ESA a demande a Dassault de figer le fuselage de
l'appareil pour fin janvier. L'equipe de Pierre Bohn, directeur de la
strategie scientifique de Dassault, a elabore une forme (8-2) en parallele
avec l'equipe de la NASA a Houston qui etudiait une forme differente (8-1).
Dassault a utilise la soufflerie Sygma 4 de Saint-Cyr et les installations
du NLR aux Pays-Bas, tandis que les Americains ont teste leur modele a la
soufflerie de Dallas. Les deux solutions etaient correctes car elles
n'avaient pas d'instabilite longitudinale et laterale a Mach 0,95 jusqu'a
20 deg d'incidence. Cependant, fin mars, les Americains ont decide de
retenir la forme de Dassault, quelles que soient les decisions qui seront
prises ulterieurement avec les Europeens. Meme si l'engin est lance avec le
Shuttle au lieu d'Ariane 5, ils conserveront cette forme. En outre, le
calendrier des travaux devait imperativement etre respecte, sinon il aurait
remis en cause les possibilites de cooperation.
Actuellement, la NASA developpe deux series d'engins pour le X-38. La serie
100 comprend le vehicule n. 131 qui sera largue d'un B-52 pour les essais
du parafoil de recuperation en aout, le n. 132 qui volera en decembre et le
n. 133 qui vient d'etre decide. La serie 200, qui adoptera la forme
Dassault, comprend les n. 201 et 202. Ce dernier, apres negociation avec
l'ESA, pourrait etre lance par Ariane 5 pour demontrer sa capacite de CTV.
Pour l'instant, le projet X-38 devrait aboutir a un premier vol
experimental en 1999, suivi de la production par l'industrie de quatre
exemplaires de serie. Le premier CRV operationnel devra etre accroche a la
station Alpha en 2002. Estime a 500 M$ (2,9 MdF), le X-38 est donc un acces
a l'espace "pas cher" utilisant du materiel sur etagere, en opposition au
monoetage reutilisable X-33 qui est un engin utilisant de nouvelles
technologies a cout relativement eleve.
Selon Jean-Gerard Roussel, directeur general de l'Espace et de la Qualite
totale chez Dassault, "le X-38 pourrait devenir un taxi pour la station en
remplacement du Soyouz-TM et pourrait meme rester le seul vehicule de
transport d'equipage dans une vingtaine d'annees apres le retrait du
Shuttle". "Si le CRV/CTV se faisait, il faudrait une large cooperation
entre les industriels americains et europeens. Il pourrait y avoir un tronc
commun allant de 70 a 80 %, mais il faut que l'Europe soit maitre d'œuvre
du CTV", poursuit-il. Tout dependra de la decision que prendra le conseil
ministeriel de l'ESA en mars 1998.
Christian LARDIER, Air & Cosmos
BONN HESITE A PAYER POUR LA STATION ALPHA
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Les activites spatiales allemandes ont recu un nouveau coup. Le 2 avril, le
Cabinet de Bonn devait donner le feu vert a sa participation a la station
orbitale internationale (ISS). L'Allemagne devait payer 2,5 Md.DM (8,5 MdF)
jusqu'en 2004 et ensuite, 50 M.DM (170 MF) par an pour l'exploitation. De
plus, le Cabinet devait accepter de payer 700 M.DM (2,38 MdF) pour le
programme Ariane 5 jusqu'en 2004. Mais a la surprise generale, y compris du
ministre de la Science Jurgen Ruttgers, le chancelier federal Helmut Kohl
n'etait pas pres a signer cette facture le 28 avril. Il a enleve le
programme spatial de son agenda, pretextant que le public ne pourrait pas
comprendre cette depense au moment ou se produisent d'importantes coupes
budgetaires. Tout le monde a ete surpris puisque le comite au budget du
parlement avait deja approuve ces depenses pour l'ISS et Ariane 5. Une
nouvelle date pour traiter de ce sujet au Cabinet n'a pas encore ete fixee.
Anatol JOHANSEN
LES NEWS
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Canada
Le premier lancement d'un satellite au moyen d'une fusee russe Start depuis
le SpacePort de Churchill (Manitoba) est prevu a la fin de 1998.
Chine
Lancement reussi du satellite de telecommunications national DFH-3 par une
fusee LM-3A le 11 mai.
Etats-Unis
Le satellite de telecommunications norvegien Thor-2A a ete lance avec
succes le 20 mai par une Delta-2 de Cape Canaveral.
La sonde Mars Global Surveyor connait depuis le 8 mai un probleme avec son
logiciel de bord. Une reprogrammation pourrait etre tentee par le JPL.
La premiere plate-forme La Fayette de Loral sera utilisee pour le satellite
Cyberstor, dont le lancement est prevu en 2000.
France
Matra Marconi Space assurera la maitrise d'œuvre de la constellation de
telephonie mobile Constellation (ex-Aries).
International
L'assemblee generale d'Eutelsat s'est prononcee sur sa restructuration par
la creation d'une societe anonyme de droit national placee sous la tutelle
d'une organisation internationale.
Russie
Les satellites militaires Cosmos-2342 et 2343 ont ete lances avec succes
les 14 et 15 mai, mais le lancement d'un satellite par une fusee Zenith-2
s'est solde par un echec le 20 mai.
EPHEMERIDES
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Space News vous offre aussi son nouveau service : l'envoi automatique des
leur parution des mises a jour de donnees des logiciels d'ephemerides Dance
of the Planets ou Skymap.
Pour cela, transmettez-moi un mail (etiennj@interpac.be) comportant la
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votre logiciel, laquelle sera suivie de toutes les modifications au fur et
a mesure de leur parution chez l'editeur.
Pour Dance of the Planets, cette mise a jour consiste en trois fichiers :
kuiper.ast, recent.ast et recent.cmt. Pour Skymap, elle concerne
essentiellement les dernieres decouvertes cometaires, comprises dans le
fichier comet.sky.
Vous pourrez aussi trouver plus de details sur le site de Space News, page
"Ephemerides".
Sur le site, les pages Hale-Bopp ont ete mises a jour, et une page est
maintenant consacree a la nouvelle venue dans notre ciel : la comete
Meunier-Dupouy.
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