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Space News InNet 170
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Space News InNet numero 170 lundi 29 septembre 1997
SOMMAIRE
Un nouveau service de Space News
Mars Global Surveyor utilise ses aerofreins
L'U. S. Air Force etudie une navette spatiale de reconnaissance
La propulsion ionique perturbe le deploiement des satellites Astra
Les Japonais debarquent a Redu
Le satellite GE-3 en orbite
Arret de la croissance pour la NASDA
UN NOUVEAU SERVICE DE SPACE NEWS
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L'idee etait dans l'air depuis longtemps, et elle se realise enfin, a
l'aube du deuxieme anniversaire de votre magazine: Space News existe desor-
mais sous une forme quotidienne, sur site, a l'adresse :
http://www.sat-net.com/space-news/flash.shtml
Cette page est exclusivement textuelle, donc d'un chargement tres rapide,
et reprend toutes les informations d'ordre satellitaire, astronautique et
spatial au fur et a mesure qu'elles nous parviennent. Appelee a etre reac-
tualisee plusieurs fois par jour, en fonction de l'actualite (et des even-
tuelles contraintes techniques), cette page represente en fait mieux qu'un
quotidien, puisqu'il s'agit d'information en temps reel. Il s'agit la d'une
premiere mondiale sur le plan scientifique francophone.
PS : n'oubliez pas, lors du chargement, de faire usage de la fonction
"refresh" de votre navigateur: l'actualite se lit sur le site, non
dans le cache de votre disque dur... :-)
Longue vie a SPACE NEWS ACTUALITES !
Jean Etienne
MARS GLOBAL SURVEYOR UTILISE SES AEROFREINS
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Le 12 septembre a 1 h 31min TU, le vehicule americain Mars Surveyor
allumait comme prevu son moteur de 600 N pour creer une impulsion negative
(973 m/s) et, de ce fait, se satelliser autour de la planete voisine. Il
passait a sa distance minimale de Mars (276 km) a 1 h 44 min, au moment ou
les liaisons avec la Terre venaient d'etre interrompues car le globe
martien s'etait interpose. Quand elles reprenaient, a 1 h 57 min, c'etait
pour instruire le JPL du parfait deroulement des operations.
La sonde se trouvait sur une orbite martienne ayant son apogee a 64.024 km
de Mars decrite en 44 h 59 min 34 s: 45 h avaient ete visees. L'ecart
apparaitra incroyablement faible si l'on prend en compte l'extreme
sensibilite d'une orbite tres excentrique: 2,35 m/s de difference dans la
vitesse au perigee, ou 10 km dans l'altitude de celui-ci, deplacent
l'apogee de 1.000 km et font varier la revolution de 90 min.
Une etape a ete franchie dans la mission; une autre a debute. Desormais,
les passages de la sonde dans l'atmosphere martienne lors de ses perigees
successifs vont etre utilises pour une reduction progressive de la vitesse
de la sonde, ce qui la reinjectera sur des orbites de moins en moins
excentriques. Nous sommes entres dans l'ere d'une aero-astronautique, pas
tellement facile car tous les survols seront critiques.
Chaque traversee de l'atmosphere que la sonde abordera avec ses panneaux
solaires inclines a 30 degres pour qu'ils se comportent en aerofreins lui
imprimera une deceleration inferieure a 0,05 g: ce sera mecaniquement tres
supportable. Et environ 10 m/s lui seront enleves. Mais cette reduction, en
apparence modique, aura pour contrepartie la production de quelque 10
millions de calories avec une elevation sensible de la temperature des
panneaux. Ils ont ete concus en consequence, encore faudrat-il que les
choses se passent comme prevu, un tres subtil programme ayant ete elabore a
partir d'une bonne modelisation de l'atmosphere martienne par compilation
de toutes les donnees disponibles.
Cela pour la reussite de l'actuel vol, mais avec des ambitions beaucoup
plus vastes. Dans l'avenir, en effet, toute mission visant Mars devra a
quelque titre composer avec son atmosphere. Ainsi, apres une excellente
modelisation du systeme solaire pour que la planete soit atteinte avec une
grande precision compte tenu des influences de tous les corps celestes, une
tres bonne connaissance de l'atmosphere martienne constituera un autre
prealable a tout programme d'exploration systematique.
A ce titre, l'experience acquise avec Mars Surveyor sera precieuse: l'ecart
entre les previsions et la realite fournira une somme d'informations a
partir desquelles un gain de plusieurs ordres de grandeur pourrait
permettre une modelisation ultra fine de cette atmosphere de Mars, qui est
plus evolutive que l'atmosphere de la Terre. Tandis que ses couches
superieures sont a peine moins tourmentees par le vent solaire en raison
d'un plus grand eloignement de sa source, il faut tenir compte de la grande
perturbation saisonniere aux repercussions encore imparfaitement mesurees
que constitue chaque hiver la condensation au pole sud d'une partie
appreciable du dioxyde de carbone atmospherique, suivie de sa sublimation
au printemps.
Quelles previsions ont ete faites en ce qui concerne la descente de Mars
Surveyor dans cette atmosphere martienne ?
Lors du passage de la sonde par son apogee, la creation d'impulsions
negatives a actuellement pour objet d'abaisser le perigee a 108 km, une
valeur consideree comme optimale pour un aero-freinage a la fois rapide et
sur.
A 108 km en effet, l'atmosphere de Mars est relativement dense: la pression
0,03 millibar represente moins que la 200e partie de sa valeur en surface.
Pour memoire on notera qu'a 108 km au-dessus de la Terre, dont l'atmosphere
est beaucoup plus compacte, la pression est tombee a moins de 0,001
millibar. C'est pour un tel perigee de 108 km que 10 m/s seront enleves a
la sonde. Le JPL se reserve toutefois de remonter ce perigee si les
circonstances l'exigeaient quitte a allonger la duree de la descente vers
Mars et en tout etat de cause de l'elever dans sa derniere phase quand les
temps de revolutions seront devenus courts. Alors, c'est 10 fois, puis 12
fois par jour que la sonde passera par son perigee (au lieu d'une fois en 2
jours actuellement). A ce stade, le JPL jettera sans doute son devolu sur
un perigee aux environs de 250 km pour exercer des actions de vernier
lorsque l'apogee aura, a la fin de l'annee, ete abaisse a 378 km, la
derniere manœuvre devant etre lors d'un passage de Mars Surveyor par cet
apogee l'impulsion positive par laquelle l'orbite sera rendue circulaire a
cette altitude de 378 km.
Alors une autre page aura ete tournee a la fois dans la mission, avec le
placement de la sonde sur son orbite de travail pour une activite
scientifique largement cartographique, et dans une astronautique douce
d'une nouvelle nature. Apres une domination des reactions de gravitation,
les scientifiques auront rode les techniques qui, non moins elegamment,
tireront le meilleur parti des ressources offertes par les atmospheres des
corps celestes.
Albert Ducrocq, Air & Cosmos
L'U.S. AIR FORCE ETUDIE UNE NAVETTE SPATIALE DE RECONNAISSANCE
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L'US Air Force a selectionne Lockheed Martin et Boeing pour etudier et
developper les technologies d'une navette spatiale militaire qui pourrait
etre operationnelle des 2010. Lockheed Martin, dans le cadre des Skunk
Works, propose un vehicule base sur la technologie du X-33, tandis que le
projet de Boeing est base sur le DC-X Delta Clipper de McDonnell Douglas.
Ces contrats font partie des plans de l'USAF pour etendre ses operations
spatiales. Le general Howell Estes, commandant de l'USAF Space Command, a
declare que l'USAF prevoit de realiser des missions de superiorite spatiale
pour proteger les satellites militaires americains et pour empecher
l'interference de satellites hostiles avec les operations militaires
americaines. Par ailleurs, ces futurs vehicules spatiaux pourraient avoir
des missions d'attaque.
L'attribution de ces contrats pour la premiere phase de l'Integrated
Technology Test Bed (llXB) a ete annonce a la fin aout. Cette phase de 12 a
18 mois comprend l'etude preliminaire et quelques technologies de
demonstration, surtout dans le domaine des structures. Cela conduira a un
demonstrateur presque grandeur nature de l'ITTB, suivi par un systeme
operationnel.
L'annee derniere, l'USAF a forme une equipe au Phillips Laboratory de
Kirtland (New Mexico) pour elaborer les caracteristiques d'un avion spatial
militaire, verifier la disponibilite des technologies et identifier les
missions de l'avion spatial. Un bureau fonctionne desormais a Kirtland pour
administrer les deux contrats en competition.
La specification la plus critique concerne les operations du type avion ou
la capacite d'un cycle de quelques heures entre deux missions. Les lanceurs
actuels necessitent des campagnes de plusieurs semaines ou mois. Meme le
X-33 ou son successeur operationnel VentureStar auront un cycle de
plusieurs jours. L'USAF veut aussi un vehicule qui peut operer de n'importe
quelle base aerienne avec un minimum de logistique et qui peut passer de
lui-meme d'une base a une autre. Le demonstrateur servira a verifier qu'il
peut faire 100-200 vols au cours du programme compare aux 15 vols prevus
pour le X-33.
La navette spatiale automatique aura une charge utile de 2,5-4,5 t en
orbite basse contre 22 t pour le Venture Star. Certaines missions
necessitent une charge plus lourde, mais elles pourront etre realisees
selon la methode du "pop up" (le vehicule largue a Mach 20-22 une charge
utile qui atteint Mach 25 a l'aide d'un etage superieur).
Boeing Space Systems developpe le Space Manœuvre Vehicle (SMV) a Seal Beach
(Californie). C'est un petit engin aile qui peut servir d'etage superieur
pour un avion spatial ou qui peut etre lance par un lanceur conventionnel.
Un vehicule d'essai, qui sera largue d'un B-52, est sorti d'atelier le 3
septembre. Realise en graphite, epoxy et aluminium, il mesure 6,6 m de long
et pese 1,1 t (envergure de 5,6m).
Les contrats sont estimes a 4 M$ (24 MF) chacun, mais les contractants sont
supposes faire des investissements substantiels. Au moins trois
propositions auraient ete soumises. Boeing a propose un vehicule a
decollage et atterrissage horizontal qui serait lance d'un chariot-fusee
derive du RASV (Reusable AeroSpace Vehicle) etudie par Boeing dans les
annees 80.
Les dirigeants du programme preferent la propulsion par moteur-fusee parce
qu'elle represente un minimum de risque technique. Le programme IPD
(Integrated Powerhead Demonstration) servira a tester les nouvelles
technologies du moteur dont la poussee sera variable a la maniere d'un
turboreacteur. Mais une des premieres technologies a mettre au point sera
celle des grands reservoirs legers en materiaux composites. Le programme
pourrait etre mene conjointement avec la NASA dans le cadre de son
programme Future-X qui comprend des projets dits Pathfinder pour des
demonstrateurs comme le super-statoreacteur Hyper-X, ou Trailblazers pour
des vehicules operationnels. Un demonstrateur commun USAF/NASA ouvrirait la
voie a trois vehicules pour des missions differentes: une navette spatiale
militaire, un lanceur moyen plus petit que le VentureStar et un
transporteur commercial a grande vitesse pour des operateurs comme FedEx.
Bill Steetman et Christian Lardier
LA PROPULSION IONIQUE PERTURBE LE DEPLOIEMENT DES SATELLITES ASTRA
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Le systeme Astra de la Societe europeenne des satellites (Ses) constituait
la vedette de l'edition 97 la onzieme de l'exposition Cable & Satellite de
Londres. Cette manifestation a presente les nouveaux produits et services
de l'industrie du multimedia en Europe. Les fabricants d'equipements de
reception et de decodage, ainsi que plusieurs operateurs de satellites Ses,
Eutelsat, Orion, GE Capital Satellites, Echostar, Spacecom devoilaient le
dernier cri des systemes numeriques. Une conference sur le theme de
"Television Distribution Technology 97", organisee avec le soutien de
Silicon Graphics et de Scientific-Atlanta, a donne l'occasion de faire le
point sur les progres de la television par satellite (direct to home) en
Europe.
Marcus Bicknell, ex-directeur commercial de Ses et responsable d'European
Television Management, a evoque la difficulte de faire des predictions dans
ce domaine, surtout pour l'essor du numerique. A la fin de 1996, 23
millions de foyers etaient dotes d'un equipement individuel de reception de
television pour le systeme Astra, alors qu'on en prevoyait moins de 20
millions... (*) L'Allemagne a cree la surprise avec 10 millions de foyers
equipes alors que les predictions parlaient d'a peine quatre millions. Le
Royaume-Uni a connu l'effet inverse: on avait predit 8 millions et la
moitie seulement a acquis l'equipement.
Directeur technique de Ses, Aldis Grinbergs a explique les perturbations
dans le deploiement des quatre satellites Astra qui sont en construction:
trois chez Hughes, un chez Matra Marconi Space. Le prochain satellite Astra
1G doit etre lance par une fusee Proton le 7 aout. Il est le premier de la
constellation Astra a utiliser la plate-forme Hs-601 Hp (High Power) qui
met en oeuvre la Xips (Xenonlon Propulsion Subsystem). Cet ensemble
propulsif a ions de xenon, mis au point par Hughes Research Laboratories,
termine avec quelque retard le cycle complet de ses essais de qualification
au sol. Le premier satellite a l'employer sur orbite sera le PanAmSat 5
dont le lancement par une fusee russe Proton est prevu en juin.
Aldis Grinbergs a explique: "Le systeme Astra, dont le succes repose sur la
fiabilite de ses satellites, n'a voulu prendre aucun risque et Hughes lui a
propose cette solution: Astra 1G et Astra 2A seront equipes a la fois de
propulseurs chimiques et de propulseurs ioniques. Pour pouvoir les lancer
avec une masse supplementaire et la garantie d'une longue duree de vie sur
orbite, nous avons besoin du lanceur Proton qui, avec son quatrieme etage,
place le satellite sur une trajectoire quasi geostationnaire, ce qui permet
d'economiser le carburant a bord du satellite. Astra 1F, satellise par la
premiere Proton commerciale il y a un an, dispose d'assez de propergols
pour une duree de vie de 23 ans. Notre probleme a ete de negocier avec Ils
un lancement d 'Astra 2A sur Proton durant cette annee. Nous avons pu
trouver une place sur Proton dans le courant du quatrieme trimestre... "
Proton preferee a Ariane
Ce satellite Astra 2A est un element essentiel dans le developpement du
systeme de la Societe europeenne des satellites (Ses): il doit ouvrir la
deuxieme position geostationnaire, a 28,2 degres Est, qui servira a la
diffusion de bouquets numeriques de chaines de television pour le
Royaume-Uni: la societe BS4B de Rupert Murdoch a reserve les 14 premiers
repeteurs sur cette nouvelle position et prevoyait de demarrer son bouquet
des l'automne. Astra 2A aurait du etre lance en aout par une Ariane 4.
L'emploi d'une propulsion ionique qui n'a pas encore fait ses preuves dans
l'espace a oblige Ses a transferer son satellite d'une fusee Ariane sur une
Proton, ce qui signifie au moins deux mois de retard dans la mise en
service d'Astra 2A. Son exploitation n'est pas prevue avant le 1er decembre
prochain. "Nous sommes en train de negocier avec les clients sur le 28,2
degres Est. II y a la possibilite de deplacer un satellite Astra de 19,2
degres a 28,2 degres sans creer la moindre perturbation pour ses
utilisateurs. Cette possibilite depend du succes dans la mise en orbite du
satellite Astra 1G en aout prochain." Astra 1F, deja operationnel sur
orbite, pourrait constituer cette solution de secours pour pallier le
retard dans le lancement d'Astra 2A.
Parmi les activites de la Societe europeenne des satellites, on notera que
les essais de la plate-forme multimedia Astra-Net devaient demarrer le 22
mai de maniere a offrir un service operationnel a la date du 1er octobre.
Sa filiale Esm (European Satellite Multimedia Services) compte, aux cotes
d'lntel et des P&T luxembourgeois, deux nouveaux actionnaires: Deutsche
Telekom et Hughes Network Systems. Son premier client est The Fantastic
Corporation, qui veut diffuser aux Pc en Europe des programmes
d'information (Reuters) et de jeux (Segasoft). Le satellite Astra 2B,
fabrique par Matra Marconi Space, sera lance sans doute par une Ariane
durant le quatrieme trimestre 1998; il pourra offrir une couverture
europeenne ou des faisceaux de diffusion specifique sur l'Afrique du Sud et
le Moyen Orient. Le lancement du satellite Astra 1H, commande a Hughes, est
maintenant prevu pour le debut de 1999: il representera une nouvelle etape
dans le developpement du systeme Astra, puisqu'il aura une capacite de
liaisons bi-directionnelles dans la bande Ka (2 repeteurs dans les 30/20
GHz). "Nous n'avons encore rien decide quant a une commande de satellites
supplementaires. n sera peut-etre necessaire d'en lancer pour couvrir de
nouveaux besoins en l'an 2000. En cas d'echec au lancement, nous disposons
d'approvisionnements a long terme qui nous permettent de disposer de la
fourniture d'un satellite en une quinzaine de mois. " Mais Aldis Grinbergs
n'a pas voulu en dire plus sur l'evolution du systeme Astra qui ne manque
pas d'ambitions.
LES JAPONAIS DEBARQUENT A REDU
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Comme une agence de presse et plusieurs quotidiens l'ont laisse entendre,
l'avenir de la station de l'Agence spatiale europeenne a Redu, dans la
province de Luxembourg (Belgique), serait lie a la seule mission Cluster
d'exploration de la magnetosphere. II n'en est rien et Redu est promis a de
nouvelles fonctions, autrement ambitieuses.
On s'en rappelle: les quatre satellites identiques du programme
scientifique europeen avaient ete confies pour leur lancement a la premiere
Ariane 5, mais son vol, le 4 juin 1996, tourna court de facon peu
glorieuse. L'Agence spatiale europeenne (Esa) a decide de realiser la
mission Cluster 2 avec Phoenix (satellite realise avec les pieces de
rechange des quatre satellites d'origine) et trois nouveaux satellites,
tous identiques et construits par un consortium industriel europeen sous la
direction de Daimler-Benz Aerospace (Dasa). Ces satellites seront lances en
deux paires a la mi-2000, avec un bref intervalle, par deux fusees russes
Soyouz, pareilles a celles qui envoient les vaisseaux habites vers le
complexe orbital Mir. Ces deux lancements du cosmodrome de Baikonour sont
l'objet d'un contrat commercial avec la societe franco-russe Starsem. Deux
des quatre satellites de cette mission Cluster 2 seront controles au moyen
d'une nouvelle antenne de 15 m, qui domine desormais la station de Redu.
"C'est une tres bonne chose pour Redu que d 'avoir cette antenne, car elle
assure des liaisons en bande S (entendez dans les 2 GHz), ce que nous
n'avions pas encore, explique John Mac Laughlan, directeur de la station.
Notre station est dans le reseau de l 'Agence spatiale europeenne la seule
en latitude moyenne a etre equipee pour des operations de telemetrie et de
telecommande dans les bandes VHF, S, Ku et Ka. Evidemment, nous devons
diminuer les couts, faire des economies comme l'ensemble des centres de
l'Esa.
"Comme le budget de fonctionnement de l'Esa est en baisse, la station de
Redu doit reduire son encadrement. En 1996, la station comptait une
cinquantaine de personnes, dont cinq permanents de l'Esa et 46 appartenant
a la societe Ciset International. Depuis janvier, une quarantaine sont
toujours en place, mais ce chiffre devrait progressivement diminuer jusqu'a
25 en 1999. Andre Derwael, qui dirige le personnel de Ciset International a
la station de Redu, entend rassurer: il n'est pas question de fermer cette
installation comprenant une vingtaine d'antennes qui servent a controler et
gerer des satellites en orbite. L'activite de la station est garantie
jusqu'en 2001 mais elle se modifie en fonction des circonstances. Ses
systemes continuent d'evoluer, en s'adaptant aux technologies nouvelles,
qui.sont mises en oeuvre pour les liaisons avec les satellites. "
Le centre de controle Ecs (European Communications Satellite) assure,
depuis l'ete 1983, le pilotage de la premiere generation des satellites
geostationnaires Eutelsat de telecommunications. Il continue a garantir le
fonctionnement operationnel des Eutelsat 1-F4 et Eutelsat 1-F5 qui sont en
service respectivement a 25.5 deg et 21.5 deg Est; ces deux satellites sont
exploites par l'organisation Eutelsat comme relais pour la telephonie, pour
la transmission de reportages de television ainsi que pour des messages
avec les terminaux mobiles Euteltracs. Pour Eutelsat, Redu effectue les
tests Esva (Earth station validation assistance) des terminaux terrestres
qui utilisent les satellites Eutelsat 2 et Hot Bird. L'Agence spatiale
europeenne vient de confier a Redu le controle du satellite Marecs B2 de
telecommunications mobiles; il sert de secours pour la mission Ems
(European land Mobile Services) qui equipe le satellite Italsat F2 et que
Nuova Telespazio exploite a des fins commerciales.
Si les emplois sont en train de diminuer a Redu, les operations vont a
nouveau s'y intensifier a la faveur des lancements, en l'an 2000, de cinq
nouveaux satellites de l'Esa. L'Europe spatiale doit proceder a la mise sur
orbite de quatre satellites scientifiques Phoenix-Cluster 2 qui partiront
d'un cosmodrome russe, ainsi que de l'imposant satellite technologique de
telecommunications Artemis (Advanced relay and technology mission) qui sera
lance depuis le Japon avec sa nouvelle fusee H2A. Redu sera alors chargee
de l'exploitation de deux satellites Cluster 2 sur une orbite tres eloignee
de la Terre et elle assurera la gestion de liaisons optiques entre Artemis
positionne a 35.800 km d'altitude et divers satellites en orbite basse.
Benoit Demelenne, responsable a l'Agence spatiale europeenne des operations
a Redu, prepare avec Ciset International la station ardennaise a la mission
Silex (Semiconductor Inter-satellite Link Experiment) pour des
transmissions laser de grands debits de donnees, en direct, via le
satellite Artemis. Le Pmcs (Pastel mission control system) qui est installe
a Redu est charge de controler le terminal optique Pastel (Passager de
Telecommunication) a bord du satellite francais d'observation Spot 4 qui
sera lance en 1998. Pastel constitue un chainon essentiel dans la mission
de teledetection avec Spot 4: cet equipement doit permettre une connexion
jusqu'a 50 Mb/s du satellite francais avec Artemis comme relais.
L'avenement des liaisons intersatellites
L'Agence spatiale europeenne, grace a son ambitieux satellite Artemis lance
par la Nasda (National Space Development Agency) japonaise, va a partir de
l'an 2000 experimenter des communications d'un type nouveau:
* en bande L (1.5/1.5 GHz) pour des liaisons avec les mobiles; il s'agira
de garantir la continuite de la mission commerciale Ems sur Italsat F2;
* en bande S (2 GHz) et en bande Ka (23/26 GHz) pour relayer des donnees
avec des satellites en orbite basse, notamment pour la mission de la
plate-forme Envisat;
* avec des faisceaux laser entre des terminaux optiques sur orbite
(experience Silex) pour transmettre en expres, a une cadence elevee
d'importantes quantites d'informations.
Aux cotes du centre de controle qui est implante a Rome, la station de Redu
est appelee a jouer un role primordial dans la gestion des differentes
utilisations d'Artemis. Elle sera egalement responsable des tests en orbite
des systemes pour les missions en bande L, en bande S et en bande Ka. Les
liaisons intersatellites en mode optique avec Silex, qui constitueront
l'audacieuse innovation d'Artemis, auront besoin de Redu pour le pilotage
des terminaux en orbite basse. Les Japonais ont prevu d'utiliser Artemis
pour tester des communications laser avec leur satellite Oicets (Optical
Inter-orbit communications engineering test satellite); concu pour des
liaisons intersatellites avec laser, Oicets sera place entre 550 et 600 km
par une fusee japonaise J-1 en l'an 200. La Nasda du Japon, qui collabore
avec l'Agence spatiale europeenne, aura recours a Redu pour piloter les
liaisons optiques entre Oicets et Artemis. Des equipements "made in Japan"
vont etre installes et une equipe d'ingenieurs et techniciens japonais vont
travailler dans la station ardennaise. En ayant d'abord vecu au rythme de
l'Europe, le pouls de Redu-sur-espace va battre de plus en plus dans un
environnement mondial.
Athena
(*) Parabola diabolica ! En Belgique, plusieurs communes urbaines,
craignant la multiplicite des paraboles et evoquant leur aspect peu
esthetique, n'hesitent pas a taxer durement les antennes de reception
de television par satellites ! Cet impot communal, repris dans la
nomenclature de la Region wallonne, est d'au moins 5.000 francs par
annee, alors que I 'equipement standard pour capter les satellites de
television coute entre 5.000 et 10.000 francs dans les grands magasins
aux Pays-Bas, en Allemagne et en France ! Ne peut-on pas parler de rage
taxatoire de la part de ces communes aux prises avec des situations
financieres difficiles ? Ne faut-il pas voir la une entrave serieuse au
developpement d 'une television sans frontieres au coeur de l'Europe ?
Cette taxe annuelle n'enfreint-elle pas "la liberte de recevoir et de
communiquer des informations" qui est garantie par l'article 10 de la
Convention europeenne des Droits de l'Homme ?
LE SATELLITE GE-3 EN ORBITE
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Le satellite de telecommunications GE-3 de GE Americom a ete lance avec
succes /e 4 septembre par une fusee Atlas-2AS (AC-146) de Cape Canaveral.
II s'agit du troisieme bus A2-100 de Lockheed Martin et de la premiere
utilisation du centre d'operations ASOC de Lockheed Martin a Sunnyvale
(Californie). GE Americom, filiale de GE Capital Services Company, exploite
les satellites Satcom, Spacenet, G-Star et GE sur l'Amerique du Nord. C'est
un des principaux investisseurs du systeme Nahuelsat, qui dessert
l'Amerique du Sud et fournit des services en Europe avec le satellite
suedois Sirius-2.
ARRET DE LA CROISSANCE POUR LA NASDA
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Pour la premiere fois de son histoire, la NASDA est obligee de revoir son
programme spatial a la baisse en raison d'une reduction budgetaire de 14 %
a partir de 1998. Ainsi, elle propose l'annulation du projet de navette
Hope, une reduction de 78 % du demonstrateur Hope-X (2001), de 18 % du
satellite ALOS (2002), de 31 % du satellite ETS-8 (2002) et de 27 % du
satellite Selene (2003), ainsi que /e report d'un an du module JEM et de
deux ans du satellite-relais DRTS-E. Parallelement, la NASDA va etudier un
petit lanceur avance a bas prix et un futur lanceur monoetage reutilisable
pour reduire drastiquement les couts de lancement.
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