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Space News InNet 172
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Space News InNet numero 172 jeudi 9 octobre 1997
Sommaire
Cassini: le depart
Spoutnik, an 40
100 Ariane 4 et 5 a lancer !
Deux experiences francaises sur Photon-11
Un nouvel Horizon 2000 Plus
Champollion contre Rosetta
Le prix de la Terre
Vols paraboliques francais
Deux lancements en Russie
Le satellite IRS-1D en orbite
Cinq nouveaux Iridium
Fusee-sonde japonaise
CASSINI: LE DEPART
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Apres la sonde Galileo qui nous envoie des informations sur Jupiter et ses
satellites depuis decembre 1995, la sonde Mars Pathfinder qui transmet ses
donnees sur Ares Vallis depuis juillet, une nouvelle sonde americaine va
partir vers Saturne et son satellite Titan. D'un poids de 5,82 t, elle doit
etre lancee le 13 octobre par une fusee Titan-4B de Cape Canaveral. Elle se
compose d'un orbiteur de la NASA avec douze experiences scientifiques (300
kg) et de la capsule europeenne Huygens qui descendra a la surface de Titan
avec six instruments scientifiques (48 kg).
L'engin va effectuer une trajectoire l'amenant a survoler Venus en avril
1998 et juin 1999, la Terre en aout 1999, puis Jupiter en decembre 2000. La
mise en orbite autour de Saturne interviendra le 25 juin 2004, tandis que
la descente de Huygens sur Titan aura lieu cinq mois plus tard, le 27
novembre.
L'orbiteur, ce qui n'est pas sans creer des reactions aux Etats-Unis, est
dote d'une source d'energie radio-isotopique (Pu-238) qui lui permettra de
fonctionner pendant quatre ans en orbite autour de Saturne. Mais le moment
critique de la mission sera la rentree de la capsule Huygens dans
l'atmosphere de Titan. Huygens (343 kg) a ete construite par une equipe
d'industriels europeens comprenant Aerospatiale (maitre d'œuvre), Dasa,
Casa, Alenia, Oerlikon-Contraves, Martin-Baker, Laben, ETCA, Logica,
Folier, Crisa, Captec, IGG et DNV. Elle est dotee d'un bouclier thermique
de 2,7 m de diametre qui freinera l'entree a Mach 20 depuis 1.270 km
d'altitude. La vitesse sera reduite de 6.000 m/s a 300 m/s en cinq minutes.
Entre 190 et 170 km, un parachute d'extraction, puis un parachute principal
de 8 m de diametre font tomber la vitesse de 300 m/s a 100 m/s. Apres
stabilisation, le bouclier est ejecte avant la mise en route des
instruments scientifiques. A 105 km d'altitude, un petit parachute est
deploye et la descente devrait durer environ 2 h 30 jusqu'a l'impact. Quel
que soit l'etat de la surface (liquide ou solide), la sonde pourra
fonctionner pendant au moins 3 min.
Les six experiences de Huygens sont HASI (6,7 kg) de l'universite de Rome
(Italie) pour etudier la pression, la temperature, les vents, la foudre, la
conductivite de l'atmosphere et la permittivite de la surface, GCMS (19,5
kg) de la NASA (USA) pour analyser la composition de l'atmosphere, ACP (6,7
kg) du CNRS (France) pour prelever des aerosols et les analyser, DWE (2,1
kg) de l'universite de Bonn (Allemagne) pour mesurer le profil des vents
par doppler, DISR (8,5 kg) de l'universite de l'Arizona (USA) pour etudier
l'atmosphere, les nuages, les aerosols et prendre des images de la surface,
et SSP (4,2 kg) de l'Universite de Kent (Royaume-Uni) pour etudier l'etat
et la composition du sol sur le site d'atterrissage.
Christian Lardier
SPOUTNIK, AN 40
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40 ans se sont donc ecoules depuis ce memorable 4 octobre 1957 qui voyait
l'humanite entrer dans l'ere spatiale par la grande porte: la surprise en
effet etait moins le Spoutnik que sa fusee dont en sondant au radar son
corps central, lui-meme mis en orbite, les Americains estimaient la masse
au decollage proche de 300 tonnes. Une valeur qui leur semblait a peine
croyable.
Parce qu'aujourd'hui des fusees prennent regulierement la route de
l'espace, le non-specialiste tend a voir en elles des machines banales.
C'est faire fi de leur densite de puissance. Alors qu'un moteur a vapeur
offrit autrefois le cheval-vapeur pour 100 kg, la masse de celui-ci avait
ete abaissee a 10 kg avec le moteur a explosion avant de se situer entre 1
et 0,1 kg sur les avions. Un moteur de fusee exige ce cheval-vapeur pour
quelques grammes. Industriellement, un tel bond fut permis par deux
situations militaires extremes.
La premiere vit Von Braun creer une V-2 de 13 t pour envoyer 960 kg
d'amatol a 350 km de distance. L'entreprise couta 4 milliards de marks a
l'Allemagne pour de maigres resultats: la V-2 gena les Allies a Londres et
a Anvers, mais elle n'eut guere d'incidence sur le cours des evenements du
fait qu'elle frappait au hasard. Tout aurait ete different si des moyens de
reperage et de guidage l'avaient rendue capable d'atteindre des objectifs
au metre pres.
Mais de cela, les militaires prennent tres vite conscience. Avec l'essor de
l'electronique, ils realisent que le role des fusees va devenir
determinant. D'ou une course pour s'emparer des technologies de la V-2.
Apres le raid de la Royal Air Force ayant detruit Peenemunde le 17 aout
1943, toutes les activites concernant la fusee allemande ont ete
transferees dans une usine souterraine a Nordhausen pres de Leipzig, qui
sera en zone sovietique. Mais un regiment americain commande par le colonel
Toftey est arrive le premier sur place et, derogeant aux accords de Yalta,
il fait expedier aux Etats-Unis, via Anvers, la centaine de fusees V-2
qu'il trouve. Sans seulement partager avec les Anglais qui sont tres amers:
ils s'interessaient vivement a la V-2 depuis 1943 et, n'ayant rien recupere
a Cuxhaven, seront prives des moyens qui leur auraient permis de creer
rapidement une industrie britannique de la fusee.
Les Russes ont davantage de chance: en Pologne, ils ont trouve une fusee
V-2 qui avait ete oubliee. Et parmi les specialistes allemands restes a
Nordhausen figure Helmut Grottrup. Or ce collaborateur de Von Braun avait
autrefois milite dans une association d'obedience sovietique et, par la
suite, il n'avait guere cache ses opinions n'ayant pas hesite, le 5 mars
1944, a denoncer "la turpitude de devoir creer une arme de guerre au lieu
d'entreprendre la conquete de l'espace". Fort de son appui, Chanuski peut
decider une remise en marche immediate des installations sous la direction
de Korolev, qui arrivera sur place en septembre 1945.
Puis les Sovietiques s'emploient a transferer chez eux la technologie de
Nordhausen. Trois mille specialistes allemands sont envoyes en Russie pour
six ans afin d'apporter leurs competences a Kaliningrad, a Ostochkovo, et
plus generalement a un ensemble de bureaux dissemines sur tout le
territoire de l'URSS, bien entendu commandes par des Russes. A la V-2 (V
pour Vergeltung = represailles), ceux-ci ont redonne son nom originel de
A-4 et Kossenko a amenage en 1947 un polygone de tir dans une boucle de la
Volga proche de Stalingrad a Kapustin Yar (en russe: le creux des choux).
Il s'agit de mettre au point une fusee russe dont la construction a ete
decidee lors d'une entrevue entre Staline et Korolev, avec des
caracteristiques voisines de la V-2, sous le nom de R-1 (R pour Raketa,
voulant dire fusee en russe, ce nom ayant ete egalement celui du groupe
d'etudes).
Ce sera - nous en arrivons au deuxieme temps - le point de depart d'un
grand programme destine a repondre aux besoins des militaires russes. Or
ceux-ci savent qu'en cas de conflit ils ne disposeront d'aucune base proche
des Etats-Unis, de sorte que pour atteindre le territoire americain, ils
ont besoin de fusees non intermediaires mais intercontinentales. Bientot,
la R-5 qu'ils ont mise en chantier les satisfait d'autant moins que c'est
sous les traits d'un engin de 5,5 t (une masse superieure aux previsions)
que la bombe H russe voit le jour en 1953, les atomistes russes ayant
repondu au souci politique de faire au plus vite. Ainsi les militaires
veulent une fusee capable de transporter 5,5 t a 10.000 km.
C'est a ce probleme que Korolev donne sa solution R-7: un corps central mu
par un moteur RD 108 est flanque de 4 boosters coniques equipes d'un moteur
RD 107, ces 108 et 107 developpes par Glouchko se presentant comme des
faisceaux de 4 tuyeres alimentees par autant de chambres de combustion, de
sorte que l'element propulseur se situe toujours quant a la poussee dans la
categorie V-2, ayant beneficie de ses techniques eprouvees auxquelles s'est
ajoutee l'ingeniosite russe avec un extreme souci de perfectionnisme. Ainsi
est nee, fille de vingt annees de travail acharne dix en Allemagne et dix
en Russie la fusee militaire utilisee pour lancer le Spoutnik et toujours
d'avant-garde puisque, le 8 octobre 1997, les Russes se proposent de
l'utiliser, dans une version ayant laisse l'etage de base quasi inchange,
pour lancer Progress M-36.
Albert Ducrocq
100 ARIANE 4 ET 5 A LANCER !
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L'ESA et le CNES ont publie le 24 septembre un communique annoncant la
"mise en veilleuse" en fait, et plus exactement, la "suspension" tres
provisoire "a partir du 26 septembre" et jusqu'a sept jours avant le
lancement (soit le 8 octobre) de la campagne du vol AR502. D'apres ces
agences, le lancement est maintenant cale "au plus tot sur le 15 octobre"
(plus probablement le 28).
La raison en est que "la procedure de verification relative a l'analyse du
circuit de pilotage du lanceur a pris davantage de temps que prevu" et
qu'en outre "la qualification du logiciel de vol demandera deux semaines
supplementaires". Ce qui ne permettait donc plus de tenir la date de tir
fixee apres deja plusieurs mois de reports au 30 septembre (vol 101).
Montee en cadence d'Ariane 5
Par ailleurs, et apres la repetition de chronologie de tir qui, debut
septembre, a "donne de bons resultats", les simulations des conditions
reelles de vol d'AR502 ont revele "un risque d'oscillations au niveau du
braquage du moteur Vulcain pouvant accroitre la consommation d'huile des
servo-verins d'orientation du moteur ". Deux actions sont donc menees en
parallele pour reduire ces risques d'oscillations: verifier la validite du
modele mathematique de simulation et supprimer ces oscillations par un
filtre installe dans un boitier de l'etage cryogenique d'Ariane 5. Mais la
qualification de ce filtre retarderait d'encore une a deux semaines le vol
AR502 dont la preparation a debute le 15 juin 1997.
De son cote, Michel Mignot, directeur du Centre spatial guyanais (CSG) du
CNES, confirme que "le lanceur est pret" et que "le tir d'Ariane 5 reste
actuellement prevu entre les 21 et 28 octobre". Mais, dit-il, "en cas de
besoin (d'un delai supplementaire pour achever les tests), il serait
possible de tirer l'AR602 entre le 4 et le 27 novembre, dates des prochains
vols d'Ariane 4" (vols 102 et 103).
Michel Mignot a aussi confirme que "l'objectif est toujours de lancer 36
fusees en 36 mois dans la periode 1996-98" et meme en 1997-99. Mais,
dit-il, "la cadence augmentera les annees suivantes". On passera ainsi de
douze tirs en 1997 (y compris l'AR502 et les trois vols suivants d'AR4) a
douze ou treize tirs en 1998 dont 10 tirs d'AR4 et 2 ou 3 d'AR5.
"L'idee est de tirer une Ariane 4 toutes les trois semaines (comme
aujourd'hui) et aussi, dans l'intervalle, de lancer une Ariane 5", precise
Michel Mignot. Cela, sur douze mois par an, sans arret d'ete ni autre
interruption pour les conges des personnels. Car, dit-il, "si la cadence de
tir d'Ariane 4 est actuellement d'au maximum 10 fusees/an, il est prevu
d'augmenter progressivement le rythme des tirs d'Ariane 4 et 5 a 12, 13 ou
meme 14 tirs/an".
"Si tout va bien avec le vol d'AR502 fin octobre (ou mi-novembre), le tir
suivant d'Ariane 5 (troisieme et dernier tir d'essai avec AR503) devrait
alors avoir lieu (avec un report d'un mois) plutot en mai 1998", declare
Michel Mignot. Et, dit-il, "le premier vol commercial d'Ariane 5 (avec
AR504) interviendrait en septembre 1998 avec un autre tir possible en
decembre 1998" (AR505). Bien qu'il paraisse aujourd'hui ambitieux
d'imaginer trois tirs d'Ariane 5 en 1998.
Concernant la montee en cadence des tirs d'Ariane 5, le directeur du CSG
precise qu'il est prevu "deux ou trois tirs en 1998, quatre ou cinq en
1999, cinq ou six en 2000 et sept en 2001, pour culminer a huit tirs par an
a partir de 2002".
Ariane 4 jusqu'en 2002
Cela signifie donc la production et le lancement, en cinq ans, d'au total
28 a 31 fusees Ariane 5. Mais, pour lors, la production engagee ne porte
encore que sur 16 fusees (pour 12 MdF) dont les trois premiers lanceurs
d'essais en vol pour qualification d'Ariane 5 (AR501 a 503). Toutes ces
fusees seront ainsi consommees d'ici a l'an 2000. Il faudra donc commander
au moins 15 Ariane 5 supplementaires pour les vols prevus jusqu'en 2002.
"Il est aussi prevu de commander une nouvelle serie d'une vingtaine
d'Ariane 4" pour assurer la transition d'Ariane 5 qui se prolonge desormais
jusqu'en 2002, nous a declare Michel Mignot, ce qui confirme l'annonce
faite recemment par Jean-Marie Luton, pdg d'Arianespace.
Ces 20 nouvelles Ariane 4 s'ajouteront donc aux 25 lanceurs supplementaires
deja commandes apres la grande serie de 50 AR4 (lot P9) achetees en 1989
(pour 18 MdF). On peut donc considerer qu'a ce jour, il y a virtuellement
encore 45 Ariane 4 a lancer (dont 3 d'ici fin 1997). A raison de 8 a 10
tirs/an a partir de l'annee prochaine, cela couvrira les besoins des cinq
ans a venir, jusqu'en 2002.
"Il n'est d'ailleurs pas si sur qu'Ariane 4 s'arrete en 2002", estime le
directeur du CSG. Car, depuis huit ans, on a deja vu quatre prolongations
de la serie Ariane 4. Cependant, il est certain qu'au fil des ans Ariane 4
sera de moins en moins adaptee aux lancements doubles et va plutot servir a
des lancements simples de gros satellites (jusqu'a 5 t).
Ce qui est sur, c'est qu'aujourd'hui (disons, apres le vol d'AR502), compte
tenu des fusees deja en production (25 AR4 et 14 AR5) et des nouvelles
commandes en perspective d'AR4 (20) et d'AR5 (en principe 50), Arianespace
devrait avoir encore plus d'une centaine de fusees (110 exactement) a
lancer jusqu'au debut des annees 2000.
Les decisions concernant ces nouvelles commandes d'Ariane 4 et 5 devraient
normalement intervenir d'ici fin 1997.
Nouveaux investissements de 2 MdF
Les moyens actuels de preparation d'Ariane 5 a Kourou ne sont cependant pas
adaptes a huit tirs/an, bien que cette cadence puisse etre soutenue par
l'ensemble de lancement (ELA 3) qui, a la limite, pourrait techniquement
tirer jusqu'a une fusee par jour !
"Pour lancer huit Ariane 5 par an, explique Michel Mignot, il faut prevoir
des equipements complementaires coutant environ 500 MF." Et, pour passer a
12 tirs/an, en douze ou meme en huit mois par an, avec un tir toutes les
trois semaines, il faudra un investissement supplementaire en moyens de
preparation, de production et d'essai: un autre puits de coulee des blocs
de propergols des boosters, un second batiment d'integration de
propulseurs, un second banc de controle, un second bateau de transport
d'etages (type Ariana) et il faudra aussi doubler l'usine d'oxygene et
d'azote liquides. Cet investissement est estime a "environ 1,5 MdF".
Cette montee en cadence des lancements a Kourou peut, par contre,
s'effectuer pratiquement a frais de fonctionnement stables et a effectif
constant au CSG. Rappelons que le centre emploie actuellement environ 1.500
personnes dont 1.000 pour l'equipe de base du centre, 250 pour l'equipe
Arianespace et autant pour les equipes d'infrastructure logistique et des
pas de tirs d'Ariane 4 et 5. Selon Michel Mignot, "l'arret d'activite
d'Ariane 4 et donc la fin d'utilisation de l'ELA 2 va reduire l'equipe
logistique d'environ 150 personnes". Mais, correlativement, "il faudra
ajouter 400 personnes pour faire 8 tirs/an d'Ariane 5 Pour le directeur du
CSG, "Ariane garantit donc le plein emploi a Kourou jusqu'en 2002"!
Encore ne s'agit-il que d'une hypothese "plutot conservatrice", basee sur
un "rythme de croisiere" de 8 tirs/an d'AR5. Mais l'evolution du marche des
satellites qui ne cesse de croitre pourrait pousser a augmenter les
cadences de tir. En outre, on sait qu'il y aura, dans les prochaines
annees, d'autres activites complementaires, notamment pour l'amelioration
d'Ariane 5 (programmes Perfo 2000 et ARTA) et la preparation d'Ariane 6 (a
second etage cryogenique) qui pourra lancer en transfert geosynchrone des
charges de 11 a 12 t.
Par ailleurs, Kourou pourrait aussi s'ouvrir a d'autres lanceurs etrangers
tel le Cyclone russe et ce, peut-etre a l'horizon 2000.
Pierre Langereux, Air & Cosmos
DEUX EXPERIENCES FRANCAISES SUR PHOTON-11
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Apres un retard d'un an, le satellite russe Photon-11 dedie aux experiences
en microgravite devrait enfin prendre la route de l'espace le 9 octobre. Il
sera lance par une fusee Soyouz de Plessetsk pour un vol de 15 jours avec
un retour sur Terre prevu le 24 octobre.
Le precedent satellite Photon-10 avait ete lance en fevrier 1995. Lors du
transport, la capsule avait ete larguee et une partie de la charge utile
avait ete endommagee. Pour cette raison, le modele de rechange de
l'experience IBIS-2 (75 kg) sera embarque sur Photon-11 a titre gratuit.
L'instrument permettra d'etudier le developpement des systemes nerveux et
musculaire, de l'oreille interne et de la ligne laterale d'embryons de
l'amphibien Pleurodele, d'etudier le role de la pesanteur sur l'expression
des genes impliques dans l'architecture du corps d'organismes vivants
(larves du crustace artemia) et, enfin, d'etudier la mineralisation du
squelette de larves d'oursins.
L'experience Crocodile-2, pour sa part, coutera 3,85 MF. Le materiel (32
kg) est plus sophistique que lors du premier vol en avril 1990. Il possede
quatre unites experimentales dans lesquelles deux liquides entrent en
contact pour former un cristal de Npp (materiau utilise dans les systemes
de telecommunications par fibres optiques).
Pour obtenir de bons resultats, il faut une tres bonne regulation de la
temperature. Enfin, l'instrument Beta (2,6 kg) servira a mesurer le niveau
d'acceleration pendant les experiences et pour faire un releve au niveau du
satellite. Son embarquement est le fruit d'un arrangement avec les Russes.
Ces instruments scientifiques ont ete realises par la societe toulousaine
COMAT, qui participe aux vols habites et automatiques (satellites Bion et
Photon) depuis une vingtaine d'annees.
Sur le prochain vol de Photon-12, prevu a la fin 1998 ou au debut de 1999,
il devrait y avoir deux autres IBIS avec de nouveaux protocoles
scientifiques et une nouvelle version de Crocodile pour etudier la
croissance des dendrites. Des discussions auront lieu en novembre ou
decembre au sujet d'autres vols jusqu'en 2003, mais ils dependront de la
programmatique du CNES et de la RKA.
Christian Lardier
UN NOUVEL HOZIZON 2000 PLUS
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"Comme on ne peut pas faire plus avec moins d'argent, nous allons faire
differemment." En presentant au salon du Bourget les objectifs
scientifiques de l'ESA, Roger-Maurice Bonnet, directeur des programmes
scientifiques de l'agence, a presente un plan revise en fonction des
restrictions budgetaires. Les satellites astronomiques XMM (rayons X),
Integral (rayons gamma) et Rosetta (comete Wirtanen) sont confirmes pour
les annees 1999, 2001 et 2003. Cluster 2, qui remplacera la mission perdue
l'an dernier, est programmee pour l'an 2000. L'observatoire infrarouge
First et Planck Surveyor (origine des galaxies) seraient lances sur un seul
et meme vehicule spatial en 2005. De petites missions baptisees F1, F2 et
F3, dont la premiere destination connue (la planete Mars en 2003) marque le
degre de liberte du programme, s'inscrivent pour la premiere fois. II en
est de meme de petites missions technologiques baptisees Smart 1, 2, 3 et
4, dont l'ambition est de mettre a l'epreuve les technologies cles des
futures missions: propulsion electrique solaire, etc. Si nous ne faisons
pas attention, nous serons rapidement dependants des technologies
americaines. Un quart de leur budget scientifique est consacre a des
activites de nature technologique", rappelle le Pr Bonnet qui, s'il parle
de "machine de guerre americaine", connait aussi les vertus de la
cooperation. Ainsi, I'interet de l'ESA pour le projet du Next Generation
Space Telescope, le successeur de Hubble, a ete annonce a la Nasa.
CHAMPOLLION CONTRE ROSETTA
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La Nasa a decide de ressusciter Champollion, un atterrisseur concu a
l'origine pour la sonde europeenne Rosetta, et de l'utiliser sur une
mission de son cru. Projet phare de l'Agence spatiale europeenne, Rosetta
doit etre lancee en 2003 pour se poser sur la comete Wirtanen en 2011. La
Nasa entend griller la politesse aux Europeens. Sa sonde pourrait etre
equipee de moteurs alimentes a l'energie solaire. Lancee en avril 2003,
elle devrait atteindre la comete Tempell en decembre 2005 pour se poser a
sa surface et proceder a des forages. Les premieres analyses in situ de
glaces primitives du Systeme solaire seraient ainsi realisees six ans avant
Rosetta. Les Americains n'exciuent pas de prolonger la mission par un
retour d'echantillons en mai 2010. Une ambition que les Europeens avaient
caressee avant de la juger irrealisable.
LE PRIX DE LA TERRE
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L'exercice est surprenant. Ses resultats ne le sont pas moins. Des
economistes et des ecologistes ont joint leurs efforts pour evaluer les
services que la Terre tire de ses ecosystemes. Le chiffre publie par la
revue Nature est evidemment pharaonique et n'a sans doute pas beaucoup de
sens. Le prix total de la biosphere est estime entre 88 000 et 397 000
milliards de francs par an. Ceci en prenant en compte le cout de seize
biotopes et d'autant d'ecosystemes. Ainsi l'hectare d'ocean vaudrait 1386
F, celui des terres emergees 4400 F, celui de la foret tropicale plus de
10.000 F. Quant au desert, il n'est pas cote. Tout ceci, nous disent les
auteurs reunis par l'universite du Maryland, pour nous sensibiliser a la
valeur du "capital naturel" que l'humanite utilise pour son bien-etre.
VOLS PARABOLIQUES FRANCAIS
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L'Airbus A300 ZERO-G de Novespace devrait effectuer deux nouvelles
campagnes de vols paraboliques pour le compte de l'ESA et du CNES. La
premiere, pour l'ESA, est prevue du 30 octobre au 2 novembre, tandis que la
seconde pour le CNES devrait intervenir entre le 25 et le 27 novembre.
Depuis le debut de l'annee, Novespace a deja realise une campagne pour le
compte de la societe japonaise NEC sur contrat de la NASDA et une autre
pour le compte du CNES.
DEUX LANCEMENTS EN RUSSIE
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Le satellite Faisat-2Va finalement ete lance le 23 septembre avec le
satellite de navigation militaire Cosmos-2346 par une fusee Cosmos-3M de
Plessetsk En outre, le24 septembre, le satellite de telecommunications
militaire Molnya1 Ta ete lance avec succes par une fusee Molnya-M depuis la
meme base. Il s'agit du 90e satellite Molnya1 et de la 260e fusee de ce
type.
LE SATELLITE IRS-1D EN ORBITE
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L'Inde a lance le 29 septembre son satellite d'observation de la Terre
IRS-1D a l'aide d'une fusee PSLV-D4 de Sriharikota. Toutefois, le satellite
a ete place sur une orbite polaire a 306/822 km d'altitude et il devra
utiliser ses reserves d'ergols pour rejoindre son orbite circulaire a 800
km, ce qui raccourcira d'autant sa duree de vie. IRS-1D (1,2 t) est dote
d'une camera panchromatique de 6 m de resolution, d'une camera
multispectrale de 23 m de resolution et d'une camera a large champ. Le
prochain tir d'un PSLV avec le satellite IRS-P4 est prevu en 1998.
CINQ NOUVEAUX IRIDIUM
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Une nouvelle grappe de cinq satellites de telephonie mobile Iridium a ete
lancee avec succes le 27 septembre par une fusee Delta-2 de Vandenberg. II
porte le nombre de satellites en orbite a 34, la constellation en
comprenant au total 66 en service et 11 en reserve. Les prochains tirs sont
prevus en octobre (deux satellites lances par une fusee chinoise LM-2C/SD),
le 8 novembre (cinq satellites lances par une Delta-2) et le 16 decembre
(cinq satellites lances par une Delta-2), ce qui portera a 46 le nombre
d'lridium lances en 1997.
FUSEE-SONDE JAPONAISE
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La NASDA a lance avec succes la fusee-sonde TR-1A n. 6, alias Takesaki-6,
le25septembre de la base de Tanegashima. La charge utile a culmine a 180 km
avant d'etre recupere en mer. Elle emportait cinq instruments pour des
experiences en microgravite (dynamique des fluides, physique fondamentale,
solidification d'alliages, science de la vie et croissance de
semi-conducteurs). Le prochain lancement d'une fusee-sonde TR1A est prevu
pendant l'ete 1998.
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