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Space News InNet 208
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Space News InNet numero 208 dimanche 5 juillet 1998
Sommaire
Le site FTP de Space News
La planete TMR-1 C
L'acces direct a l'espace veut se democratiser
Succes des programmes scientifiques de l'Esa
Succes pour la mission Shuttle-Mir
Le nouveau segment russe d'Alpha
Feu vert pour le GNSS
L'Europe sur le telescope NGST
Lancement d'Intelsat-805
Six Cosmos en orbite
Les News
LE SITE FTP DE SPACE NEWS
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En parallele de son site Web, Space News International ouvre un site FTP
anonyme a l'usage de tous les amateurs d'astronomie ou d'observation de
l'espace. Il ne contient pas encore grand chose (ca ne va pas durer...),
mais deja, VOUS pouvez y DEPOSER tous les logiciels ayant trait au sujet et
que vous voudriez faire partager avec vos amis ou collegues. Une unique
condition: les fichiers doivent etre sharewares ou freewares, les droits
d'auteur devant etre respectes. Aucune contrainte de taille de fichier
n'est imposee.
Tous les types de logiciels ou fichiers d'astro sont les bienvenus:
ephemerides ou simulations, mais aussi pilotage d'instruments, de camera
CCD, informations diverses, images, bases de donnees, etc.
Adresse d'envoi:
ftp.trifide.com en acces anonyme, repertoire /pub/space-news/upload
Apres reception et examen de securite, les fichiers sont deplaces dans le
repertoire /pub/space-news/download ou vous pouvez les telecharger. Ce
transfert est effectue une ou deux fois par jour.
Page d'explication sur le site (Web):
http://www.sat-net.com/space-news/share01.html
Cet outil exceptionnel vous est offert en premiere mondiale (a ma
connaissance aucun autre site n'en avait organise un semblable avant nous),
n'hesitez pas a vous en servir !
Le site FTP a ete concu par Jean-Philippe Rottiers - jphr@trifide.com
LA PLANETE TMR-1 C
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Assez regulierement, nous enregistrons l'annonce de "la premiere decouverte
d'une planete extrasolaire". C'etait une erreur, est-il souvent
discretement ajoute apres quelques mois. C'est un objet ne ressemblant
absolument pas a la Terre, est-il precise dans les autres cas.
Il est trop tot pour dire dans laquelle de ces categories doit etre range,
a 450 annees-lumiere, TMR-1 repere sur des cliches pris en aout dernier de
la constellation du Taureau, en ce moment inobservable du fait que le
Soleil la traverse. La detection a ete possible grace a la camera
infrarouge NICMOS (Near Infrared Camera and MultiObject Spectrometer) du
telescope spatial Hubble : ses capteurs, sensibles jusqu'a 10 micrometres
dans leur enveloppe d'azote solide, ont decele ce qui pourrait etre une
planete 2 a 3 fois plus grosse que Jupiter.
Elle se trouverait a environ 400 UA (soit 13 fois la distance
Soleil-Neptune) de deux etoiles extremement jeunes puisque leur age est
estime a 200.000 ans. Un tel eloignement fait toutefois douter que TMR-1C
tournerait autour du couple: plus vraisemblable serait le scenario d'une
orbite hyperbolique, comme si, apres etre ne en meme temps que ces etoiles,
l'objet s'etait trouve projete loin d'elles, condamne a errer dans le
cosmos et, de ce fait, a meriter a un autre titre l'epithete de planete,
qui signifie errant. Il avait autrefois ete donne aux corps du systeme
solaire parce que ceux-ci sont vagabonds a travers la voute celeste a la
difference des etoiles qui, toujours, occupent sur celles-ci les memes
positions relatives.
La reside l'interet de TMR 1-C: quelle que soit la suite des evenements, il
aura mis l'accent sur un plausible processus de genese cataclysmique
d'objets secondaires. Lorsque la condensation d'une masse de gaz et de
poussieres vient a engendrer non pas une seule etoile mais plusieurs - ce
qui est courant, les etoiles celibataires comme le Soleil etant plutot des
exceptions - il faut imaginer une agitation locale extreme. Les etoiles en
cours de formation pourraient se disputer la matiere libre et agir
violemment l'une sur l'autre au point de se detruire en partie. Cela
engendrerait, peut-etre en grand nombre, autour de blocs rocheux des
formations de mondes gazeux dont la contraction propre serait liberatrice
d'une energie capable de les faire briller pendant quelque temps.
Par leur masse, les etoiles seraient en meme temps creatrices d'une cage de
gravitation de nature a favoriser une retention de tels objets secondaires,
peut-etre avec des collisions, en tout etat de cause avec d'intenses
reactions de gravitation dont il serait logique que certaines se traduisent
par des expulsions de la cage. Ainsi seraient reproduits sur une grande
echelle les phenomenes ayant valu au jeune systeme solaire de se comporter
en ejecteur de cometes.
Ce serait en l'occurrence une ejection de planetes, l'occasion etait
offerte de poser la question majeure: qu'est-ce donc qu'une planete ? Les
astronomes nous proposent aujourd'hui une definition, relevant de
l'exclusion comme celle des Anciens pour lesquels etait planete tout ce qui
n'est pas etoile: une planete est un corps celeste dont la taille est trop
petite pour que s'entretiennent en son sein des reactions thermonucleaires.
Cela assigne a sa masse une limite superieure - environ 1/13 du Soleil -
mais pas de limite inferieure de sorte que la classe de ces objets
secondaires apparaitra beaucoup plus large encore que celle des etoiles,
avec une incitation a distinguer une grande variete de cas.
Les naines brunes sont tres grosses, l'une d'elles - de masse egale a 35
Jupiter - ayant ete bien etudiee: il s'agit du compagnon de l'etoile Gliese
229, a 16 annees-lumiere dans le Lievre. Son spectre presente des analogies
avec celui de Jupiter, les planetes enormes etant evidemment les plus
faciles a reperer, par les perturbations imprimees au mouvement de l'etoile
autour de laquelle elles tournent.
Aujourd'hui, on peut dresser la liste d'une dizaine d'etoiles entourees de
planetes comparables par leur masse a Jupiter, l'etonnement des
scientifiques ayant ete quelque etrangete des systemes dont elles feraient
partie. Autour de 51 Pegasi (de la meme classe que le Soleil mais presque
deux fois plus vieille), Michel Mayor et Didier Queloz - utilisant a
Saint-Michel-de-Haute-Provence le telescope de 1,93 ni avec le tres
dispersif spectrographe Elodie - ont en effet decele une planete de masse
0,5 Jupiter qui effectuerait sa revolution en 4,2 jours a 0,005 UA
seulement de cette etoile, la ou la temperature atteint 1.600 'C. On aurait
crie a l'artefact si tres vite 51 Pegasi n'avait pas cesse d'etre un cas
isole. Geoffroy Marey et Paul Butler reperaient une planete de masse 0,9
Jupiter tournant en 15jours a 0,11 UA de l'etoile rho Cancri. Puis S.C.
Korzennic et Timothy M. Brain, utilisant le telescope de 1,5 ni du Whipple
Observatory, acqueraient la conviction qu'a 0,23 UA de l'etoile rho Coronae
Borealis un objet de masse 1,1 Jupiter effectue sa revolution en 39,6
jours.
TMR 1-C serait lui-meme un "Jupiter chaud". Autant de planetes qui se
seraient formees dans des conditions critiques au large d'etoiles avant
d'en etre rapprochees ou eloignees par des reactions de gravitation, le
fait a retenir etant l'importance que l'on est maintenant conduit a
attribuer a celles-ci dans les geneses planetaires.
Albert Ducrocq, Air & Cosmos
L'ACCES DIRECT A L'ESPACE VEUT SE DEMOCRATISER
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Lors du recent congres de l'AIAA sur les vehicules spatiaux hypersoniques,
]es principaux responsables des pro grammes susceptibles de remplacer la
navette spatiale ont fait le point sur leurs projets respectifs. A cote des
specialistes bien connus, comme la NASA ou Lockheed Martin, une nouvelle
societe, Space Access, a fait part de ses ambitions.
"De nouvelles technologies et une revision du projet vont permettre au RLV
(Reusable Launeh Vehicule) de la NASA et Lockheed Martin d'emporter une
charge utile proportionnellement plus grande que ce qui etait envisage au
debut du programme en 1996", a declare Rodney Cusic, chef du programme RLV
chez Lockheed Martin (Skunk Works). Le demonstrateur suborbital X-33 doit
toujours faire son vol inaugural en juillet 1999 et Lockheed Martin reunit
une equipe de partenaires strategiques et d'investisseurs pour faire voler
le VentureStar en 2004. "Plus de poussee et moins de masse" sont les mots
d'ordre pour le VentureStar, insiste Rodney Cusie, qui travaillait sur les
programmes classifies du Skunk Works. Le projet a ete revise de telle
maniere que les reservoirs d'ergols, la protection thermique et le systeme
de propulsion soient davantage integres. La structure de soutien du moteur
et la protection thermique, par exemple, forment maintenant une partie des
reservoirs d'ergols. Les modifications du moteur, dont les ailettes de
turbine en ceramiques et les rampes d'echappement en composite, permettront
d'augmenter la poussee et de reduire le poids. Ainsi, la masse au decollage
a augmente de 20 %, mais celle de la charge utile en orbite basse de plus
de 24 %. La forme du VentureStar a aussi ete changee de facon a ameliorer
la stabilite et le controle du vol pendant la descente. De recentes
configurations eliminaient les volets situes de chaque cote du moteur en
faveur d'ailerons lateraux plus grands. Actuellement, le principal risque
technique concerne le reservoir d'oxygene liquide en composite qui est
sujet a des contraintes thermiques, structurelles et chimiques. Plusieurs
materiaux candidats ont ete etudies, mais aucun n'a encore passe les
essais.
Lockheed Martin cherche des sites pour les operations avec le VentureStar
et a visite Vandenberg AFB (Californie), Wallops Island (Virginie) et des
bases au Texas et au Montana. La firme reconnait que les delais du X-33
sont ambitieux, mais espere toujours effectuer le premier vol a la date
prevue. Les reservoirs en aluminium-lithium ont ete montes sur la cellule
du X-33 a Palmdale. Un des prochains evenements sera la livraison du
reservoir d'hydrogene liquide qui sera teste au centre spatial Marshall cet
ete.
Lockheed Martin developpe un nouveau plan strategique pour le VentureStar
avec l'aide de nouveaux consultants. Il inclura un plan de reserve
autorisant le developpement du VentureStar meme si le X-33 est perdu avant
la fin des essais en vol.
Un des parametres critiques pour l'avenir du programme sera la decision de
la NASA sur les futures options de transport spatial. La future station
orbitale internationale compte pour 31 % des lancements dans l'etude de
marche du VentureStar. Aussi, la NASA doit accepter de remplacer le Shuttle
par le VentureStar avant que Lockheed Martin n'ait commence son
developpement. "Si la NASA etend la vie du Shuttle jusqu'en 2020 (comme le
propose Boeing), le VentureStar ne pourra probablement pas aller de
l'avant", a declare Carol Lane, responsable de Lockheed Martin.
Le programme du demonstrateur X-34 de la NASA et d'Orbital Sciences a ete
restructure pour reduire les risques. Le premier vol, maintenant prevu pour
mars 1999, sera non propulse et un second modele de vol a ete commande.
Trois X-34 seront construits dont une cellule pour les essais au sol et
captifs.
La NASA cherche aussi a changer le moteur pour se premunir contre de
nouveaux retards dans la mise au point du Fastrac developpe par le centre
spatial Marshall. Le moteur russe NK-39 de Samara pourrait etre acquis a
partir du stock construit a l'origine pour la fusee lunaire N-1. Il est
plus puissant et fonctionne plus longtemps que le Fastrac qui a ete concu
autour d'un poids et d'un cout minimaux.
Le moteur russe a une plus grande variabilite de poussee, ce qui rend plus
facile le vol de croisiere a pression dynamique constante (une
caracteristique valable pour les tests structuraux). De plus, la plupart
des experiences proposees par la NASA pour le X-34 portent sur differents
types de materiaux a haute temperature. La troisieme X-34 devrait recevoir
le NK-39, mais il pourrait aussi bien se trouver sur le premier prototype.
La nouvelle societe Space Access, basee a Lancaster (Californie), affirme
avoir effectue une percee technologique dans le domaine des statoreacteurs
qui rendra possible la realisation d'un systeme de transport spatial
entierement reutilisable en 2002. La firme tente actuellement de reunir des
investissements prives pour developper le systeme qui coutera plusieurs
milliards de dollars. Le president et fondateur de Space Access, Stephen
Wurst, dirigeait auparavant l'hypersonique avance chez Rockwell et il
redigea alors la proposition pour le NASP. En 1994, il forma Space Access
avec des ingenieurs de Rockwell, Kaiser Marquardt, etc. Deux ans plus tard,
ils testaient le modele reduit d'un prototype de moteur au banc "essai de
Marquardt a Van Nuys. Selon le president de Space Access, la performance de
ce moteur, qui peut fonctionner d'une vitesse nulle a Mach 8, serait
meilleure que n'importe quel autre systeme de propulsion pour une portee
identique. C'est un stato a ejecteur dans lequel un flux de gaz chaud a
grande vitesse est injecte dans le canal du stato. Cela produit un flux
d'air dans l'admission qui permet de demarrer le stato a vitesse nulle. Ce
type de stato est teste depuis les annees 60, mais les ejecteurs n'etaient
pas assez efficaces (poussee insuffisante) et provoquaient de la trainee a
grande vitesse. Selon Stephen Wurst la nouvelle conception, developpee par
le pionnier de Marquardt, Joe Bendot, rend le moteur de Space Access plus
performant, d'autant qu'il utilise de l'hydrogene liquide.
De ce fait, la masse d'ergols necessaire pour l'ascension est nettement
inferieure et le premier etage ne necessite pas les materiaux legers a
haute temperature developpes pour le NASP. Le premier etage de Space Access
est un grand vehicule a decollage horizontal, construit avec des materiaux
conventionnels comme le titane ou des alliages a base de nickel, dont la
structure est concue selon les standards de certification des avions
commerciaux.
L'engin automatique est dote d'un moteur-fusee cryogenique
(hydrogene-oxygene liquide) qui lui permet d'aller au-dela de l'atmosphere.
La partie avant du fuselage est une soute qui s'ouvre a la maniere de la
gueule d'un alligator pour larguer le second etage reutilisable. Ce
dernier, dote d'un moteur-fusee, place la charge utile en orbite terrestre
basse. Un troisieme etage est utilise pour atteindre l'orbite
geostationnaire. Le systeme peut transporter les satellites
geostationnaires les plus lourds, ce qui suggere que la capacite en orbite
basse est superieure a 10 t. Selon Wurst, le vehicule pourra etre ameliore
pour lancer des charges encore plus grandes.
Le systeme Space Access et son temps de rotation le rendent si attractif
qu'un petit nombre de vehicules pourrait dominer le marche mondial des
lancements commerciaux. L'objectif de la societe est d'utiliser le marche
spatial comme un point de depart avant de passer a d'autres marches dont le
transport intercontinental. La societe travaille avec la FAA pour ouvrir la
voie a un engin commercialement certifiable.
Space Access a reuni une equipe d'industriels autour du programme de
developpement. Il s'agit d'AlliedSignal (services de lancement), Kaiser
Marquardt (propulsion) et un sous-traitant non identifie pour la cellule.
La societe a travaille avec des laboratoires de l'US Air Force sur les
essais en soufflerie, mais n'envisage pas de financements gouvernementaux
car elle perdrait les droits exclusifs sur sa technologie.
Elle ne fait pas de publicite, mais maintient des contacts avec les clients
potentiels. L'un d'entre eux, selon le pdg, a engage Aerospace Corporation
(la firme qui fournit la gestion technique aux programmes spatiaux de
l'USAF) pour surveiller les essais de moteurs de Space Access.
Le groupe initial d'investisseurs a finance les travaux jusqu'a ce jour, et
la compagnie travaille avec le banquier de New York Donaldson, Lufkin &
Jenrette (DLJ) pour trouver les milliards de dollars qui seront necessaires
au developpement et a l'exploitation du systeme operationnel.
En avril, DLJ annoncait qu'il s'unissait avec Global Technology Partners
(GTP) LLC pour faire des investissements dans l'aerospatial, la defense et
les technologies liees. Bases a Washington, les fondateurs de GTP
comprennent William Perry (ancien secretaire d'Etat a la Defense), John
Deuteh (ancien directeur de la CIA) et Paul Kaminski (ancien
sous-secretaire a la Defense). L'association GTP/DLJ est probablement liee
au fait que DLJ ait souscrit au projet Space Access.
William Perry et Paul Kaminski faisaient partie des hommes-cles de la
technologie des avions furtifs et des programmes secrets du Pentagone
(black programs) qui avaient augmente pendant qu'ils etaient en poste lors
de la premiere administration Clinton. Les defenseurs des initiatives
spatiales privees argumenterent que certains programmes devaient etre
declassifies. Le republicain Dana Rohrabacher avait ecrit au president
Clinton pour lui demander la declassification. de "black programs" afin de
mettre cette technologie a la disposition de systemes de transport
spatiaux.
Sans citer l'existence d'Aurora, Dana Rohrabacher a declare que les efforts
de la NASA et de l'USAF beneficiaient des travaux realises pendant la
guerre froide dans le domaine aerospatial avance. Quelques-unes de ces
initiatives, qui etaient alors secretes, n'ont toujours pas ete devoilees.
Le senateur a indique qu'il n'etait pas certain que les programmes a haute
vitesse soient operationnels, mais il y a 50 % de chance qu'ils soient en
service.
Mais Stephen Wurst et les responsables du X-33NentureStar ont dit qu'ils
n'avaient pas besoin de plus d'acces a la technologie classifiee pour
realiser leurs systemes. Car la communaute financiere est plus encline a
investir dans des programmes qui sont reputes pour etre fondes sur des
technologies eprouvees.
Bill SWEETMAN
SUCCES DES PROGRAMMES SCIENTIFIQUES DE L'ESA
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Selon une etude publiee aux Etats-Unis, les missions scientifiques de l'ESA
couteraient seulement 60 % du prix d'une mission equivalente realisee par
la NASA. Cette efficacite europeenne serait en partie due aux contrats a
prix fixes et a la reutilisation des technologies imposes par les
contraintes budgetaires de ces dernieres annees.
Bien que moins couteuses, les missions de l'ESA n'en donnent pas pour
autant d'excellents resultats. Le retour scientifique du satellite
d'astronomie infrarouge ISO, qui a ete mis hors tension le 16 mai, a ete
superieur de 50 % a ce qui avait ete prevu. La sonde Ulysse, pour sa part,
effectue un tour supplementaire autour du Soleil. La prochaine mission XMM
doit etre lancee par Ariane 505 le 3 aout 1999. Puis, les quatre satellites
Cluster-2 seront lances par des fusees Soyouz de Starsem en 2000. En ce qui
concerne Mars Express, trois industriels (Matra, Dornier et
Aerospatiale/Alenia) sont en competition pour la phase de definition. Les
projets seront soumis au Comite des programmes en novembre. La sonde sera
dotee d'une camera stereo empruntee au defunt Mars-96 qui fonctionnera le
jour et un nouveau radar italien qui fonctionnera la nuit (pour effectuer
des sondages en profondeur). Actuellement, la charge utile est de 120 kg,
mais grace a l'utilisation de l'aerofreinage, il serait possible de reduire
la masse des ergols et d'emporter un atterrisseur de 60 kg. La plate-forme
de Mars Express pourrait ensuite etre reutilisee pour une mission
americaine.
La sonde Rosetta, dont le lancement est prevu en 2003, n'arrivera a
destination qu'en 2011. L'atterrisseur Roland, qui se posera sur la comete
Wirtanen, sera notamment dote du systeme francais d'imagerie CIVA (3,4
kg)., Si la propulsion electrique avait pu etre utilisee, la duree du
voyage aurait ete reduite de cinq ans.
Quant aux missions First et Planck, deux options doivent etre soumises au
Comite des programmes en mai. La premiere, qui prevoit que les deux
satellites puissent etre independants, depasse le devis de 100 MUC (650
MF). Alors que la seconde, prevoyant une plate-forme commune, ne le
depasserait que de 36 MUC (234 MF). Mais, de toute maniere, aucune option
ne permet de rester dans l'enveloppe de 644 MUC (4,18 MdF). Pour l'heure,
le lancement reste prevu en 2006, mais il se pourrait qu'il soit reporte de
deux ans.
SUCCES POUR LA MISSION SHUTTLE-MIR
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Le vol STS-91 de la derniere mission Shuttle Mir avait commence par un
decollage le 2 juin. Le nouveau reservoir cryogenique externe super-leger
(47 m de long pour 8,4 m de diametre) utilise un alliage
d'aluminium-lithium (AI 2195) baptise Weldalite de Lockheed Martin, ce qui
a permis de reduire son poids de 3,4 t. Depuis 1983, la masse a vide du
reservoir (qui est actuellement de 29,6 t) avait deja ete reduite de 4,5 t.
Les 3,4 t ainsi gagnees permettront d'augmenter d'autant la charge utile de
la navette au cours des missions a destination de la station orbitale
internationale.
L'amarrage avec Mir est intervenu le 4 juin pour une duree de quatre jours.
Le 8 juin, les deux engins se sont separes, mettant un terme au programme
Shuttle-Mir qui avait commence par le vol de Serguei Krikalev sur STS-60 en
fevrier 1994 et celui de Vladimir Titov sur STS-63 en fevrier 1995. Puis ce
fut le vol de Norman Thagard a bord de Mir (depart a bord de Soyouz-TM21 en
mars 1995 et retour a bord de STS-71 en juin 1995). A l'occasion de ce
premier amarrage entre le Shuttle et Mir, Anatoli Soloviev et Nikolai
Boudarine ont rejoint la station a bord de la navette. En novembre 1995, la
mission STS-74 a servi a placer le compartiment de jonction sur le module
Cristal. Ce fut ensuite l'occupation permanente de Mir par les Americains
(Shannon Lucid sur STS-76 en mars 1996, John Blaha sur STS-79 en septembre
1996, Jerry Linenger sur STS-81 en janvier 1997, Michael Foale sur STS-84
en mai 1997, David Wolf sur STS-86 en septembre 1997 et Andrew Thomas sur
STS-89 en janvier 1998), soit un total de 907 jours a bord de la station. A
l'occasion de ces vols, les Russes Elena Kondakova (STS-84), Vladimir Titov
(STS-86), Salijan Charipov (STS-89) et Valery Rioumine (STS-91) ont pu
voler a bord de la navette americaine. Fort de cette experience commune,
les deux puissances spatiales vont pourvoir commencer l'assemblage de la
station internationale.
LE NOUVEAU SEGMENT RUSSE d'ALPHA
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La RKA a presente la nouvelle configuration de son segment de la station
orbitale internationale Alpha. A l'origine, il devait comprendre deux
modules de support-vie et deux modules de stockage derives du compartiment
de jonction 316GK de Mir et lances par des fusees Soyouz-U (ou Soyouz-2 a
partir de 1999). Desormais, ils sont remplaces par un module unique FGB-2
(77KM n.17502) lance par une fusee Proton entre juin et septembre 2001.
Pour sa part, le compartiment de jonction universel UDM (77KSU n.17601),
egalement; derive du FGB, devrait etre lance en avril 2001. Il possede cinq
pieces de jonction sur lesquelles seront amarres les deux modules de
recherche, un compartiment de jonction, un Soyouz-TMA (une piece de
jonction restant libre). Ces deux modules resteront accroches a la station
pendant quinze ans. Il ne reste donc plus que deux modules de recherche au
lieu de trois initialement prevus. Ils seront derives du Progress-M et
lances par des fusees Soyouz. Parmi les equipements scientifiques
embarques, la France pourrait fournir un Cardiolab pour les etudes sur le
systeme cardio-vasculaire.
FEU VERT POUR LE GNSS
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L'ESA, la Communaute europeenne et Eurocontrol ont signe un accord
officialisant la cooperation entre les trois organisations dans le domaine
des systemes et services de navigation par satellite dont l'objectif est de
mettre en place le systeme mondial GNSS. Ce systeme sera realise en deux
etapes. Le GNSS-1, avec les satellites GPS (Etats-Unis) et Glonass
(Russie), sera acheve en 2002. Le systeme de seconde generation GNSS-2
fournira des services aux utilisateurs civils d'ici a 2010. La decision sur
l'engagement du GNSS-2 sera prise en Europe mi-1999.
L'EUROPE SUR LE TELESCOPE NGST
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L'ESA etudie la possibilite de participer au futur successeur du telescope
spatial Hubble, le Next Generation Space Telescope (NGST) de la NASA. Avec
une ouverture superieure a quatre metres, le NGST pourra voir plus loin et
remonter davantage dans le temps "Hubble. Il sera complementaire des
missions europeennes FIRST (infrarouge et submillimetrique) et Planck
(etude du rayonnement cosmique ambiant). L'ESA participe deja aux etudes
preliminaires de ce programme dont le developpement doit demarrer en 2003
pour un lancement actuellement prevu en 2007. La contribution de PESA
pourrait consister a utiliser l'une des "missions flexibles" prevues par
l'ESA dans le cadre de Horizon 2000 Plus. En effet, le rapport sur ce
programme recommande a PESA d'envisager le developpement de detecteurs a
infrarouge et a conduire des etudes technologiques sur l'utilisation de
miroirs legers a haute qualite optique et a refroidissement passif dans la
gamme de 2 a 100 microns.
LANCEMENT D'INTELSAT-805
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Une fusee Atlas-2AS (AC-153) a lance avec succes le 18 juin le satellite de
telecommunications Intelsat-805. C'etait le 4e tir d'Atlas de l'annee, le
39e vol reussi consecutivement et le 55e vol de cette fusee depuis 1957. Le
satellite de 3,5 t, qui utilise une plate-forme 7000 de Lockheed Martin,
sera place a 304,5 deg Est. A ce jour, ILS a 23 Atlas en commande (dont 17
pour des tirs commerciaux et 6 pour l'USAF), ainsi que 20 Proton jusqu'en
2000. Ces 43 lancements a effectuer representent un montant de 3,5 Md$ (21
MdF).
SIX COSMOS EN ORBITE
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Une fusee Cyclone-3 a ete lancee avec succes le 15 juin de la base de
Plessetsk. Elle a place sur orbite six petits satellites militaires de
telecommunications Cosmos2352 a 2357. Ces engins du type Strela-3 sont
identiques aux satellites civils Gonetz-D1. Ces satellites sont construits
par la NPO PM de Krasnoiarsk (Siberie) depuis 1985. Lors des deux derniers
lancements en fevrier 1996 et fevrier 1997, la charge utile etait composee
de trois Strela-3 et trois Gonetz-D1.
LES NEWS
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Belgique
Le centre de traitement des images de l'instrument "Vegetation" (CTIV)
devait etre inaugure le 25 juin par le ministre belge Yvan Ylieff.
Etats-Unis
Orbital Science envisage d'utiliser le moteur russe NK-39 pour remplacer le
Fastrac sur le premier modele de vol du X-34.
Europe
Canal Plus a choisi Eutelsat pour la premiere plate-forme polonaise de
television numerique.
Italie
Le propulseur a ergols solides Zefiro, qui servira de second etage du
lanceur Vega, a ete teste avec succes par Fiat Avio a Colleferro (pres de
Rome).
C'est a lire
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Ballades sous les Etoiles, par Francois BARRUEL.
Pour tous les promeneurs de la nuit qui ont toujours admire le ciel et les
etoiles sans jamais oser dire qu'ils n'y connaissaient rien.
Saison par saison, l'auteur presente les grandes constellations, racontant
l'origine mythologique de leurs representations et de leurs noms. Il
raconte le ciel, et tout d'un coup, l'on se met a reconnaitre Orion et son
bouclier, la Grande Ourse et son petit ourson... Les legendes deviennent
moyens mnemotechniques pour admirer le ciel et enfin le comprendre. Une
iconographie rigoureuse, qui vient en contrepoint du style "ballades" de
l'auteur: des schemas explicatifs, et surtout une pleine page par
constellation, ou l'on peut voir leur double presentation: telles qu'on
peut les admirer dans le ciel, et, dans un encadre, figurees telles qu'on
pourra desormais les reconnaitre immediatement.
De nombreuses cartes, des representations schematiques diverses et
intelligentes vont permettre aux poetes les plus refractaires aux sciences
de chanter la beaute du ciel et de l'espace en ayant bien les pieds sur
Terre.
Un roman. Ce livre se lit comme un roman. Et l'on se prend a suivre les
aventures du conteur comme de ses differents personnages, les etoiles, les
planetes, les constellations, les animaux, guerriers et autres princesses
que l'on reconnait ou qui nous sont presentes au fil des pages.
L'auteur: Francois BARRUEL
Guide accompagnateur en astronomie, a une facon bien a lui de presenter son
ami le ciel de nuit: il raconte le ciel comme on fait lire un livre
d'images, et ses propos sont pleins d'enseignement, de poesie et de
philosophie.
Ballades sous les Etoiles, 160 pages, une centaine de cartes et shemas
entierement en 2 couleurs. Format : 17 x 25 cm, couverture brochee.
Prix en Belgique : 676 Fb.
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