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Space News InNet 210
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Space News InNet numero 210 dimanche 19 juillet 1998
Sommaire
Eclipse '99
Le cinema par satellite
2 MdF pour le retour d'echantillons martiens
1,66 mdf pour les nouveaux programes de l'Esa
Batteries solaires HP
L'ascension d'Orbital Sciences Corporation
Kistler s'installe a Woomera
Le Cnes veut rester dans Arianespace
Deux nouveaux Cosmos
Les News
ECLIPSE '99
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Space News prepare une serie de pages speciales dans le but de fournir a
tous les astronomes amateurs un maximum de conseils et de renseignements
susceptibles de les aider a observer cet evenement dans de bonnes
conditions.
La realisation d'un tel dossier n'est pas facile, d'autant plus que nous
avons l'ambition de devenir une reference dans le domaine !
Aussi, nous faisons appel a tous afin de reunir un maximum de
renseignements concernant l'observation elle-meme, mais aussi la
photographie de l'eclipse, le materiel, les emulsions a utiliser, les temps
de pose...
Faites-nous part de vos experiences, elles serviront aux autres !
LE CINEMA PAR SATELLITE
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Mitic a presente l'arsenal des moyens par lesquels les techniques du cinema
sont actuellement en train d'evoluer, qu'il s'agisse d'effets speciaux,
d'images de synthese ou d'un sous-titrage laser.
Leur transformation est prodigieuse, au point que d'aucuns annoncent un
renouvellement du genre avec ses cotes positifs - dont d'etonnantes
ressources pour les films historiques - et cet aspect negatif: les films
sont de plus en plus couteux au point de faire redouter que le cinema en
vienne a se tuer avec la concurrence de la television. Celle-ci est, en
effet elle-meme tres en effervescence - apres une TVHD americaine cette
annee, on annonce ici une television numerique terrestre pour 2000 - au
point, que les meilleurs specialistes hesitent a se prononcer sur le
deroulement des evenements.
La question est de ce fait posee, plus insidieuse que jamais: le publie
eprouvera-t-il demain le besoin de se rendre dans des salles pour voir des
films promis a toujours plus vite arriver chez lui ?
Or une consideration incite a repondre par l'affirmative: les dimensions et
la qualite sans egales de l'image pouvant etre contemplee sur le large
ecran d'une salle de spectacle. La situation du telespectateur est
physiologiquement tres differente: du fait d'un champ moindre offert a son
oeil, le nombre de cellules excitees sur sa retine est 10 fois plus faible.
Il n'est, direz-vous, qu'a augmenter la taille du petit ecran. Et nous
savons avec quelle ardeur les constructeurs s'y emploient. Un ecran plat a
plasma donne de magnifiques images, sans que rien ne semble devoir limiter
sa surface hormis son prix - tout a fait astronomique a l'heure actuelle -
et son encombrement. Si vous decidiez, chez vous, de lui reserver un mur
entier, fi vous faudrait peut-etre lui consacrer une piece et reconcevoir
votre habitation en consequence, comme n'hesitent pas a vous le proposer
certains architectes a l'heure de la DVD. Ainsi, autrefois - a l'instar de
l'hotel de la Vrilliere, proche de la place de la Concorde, ou Talleyrand
finit ses jours - des hotels particuliers avaient leur theatre. Il se peut
qu'au XXIe siecle la formule connaisse quelque fortune dans une classe
aisee. Dans l'immediat, si vous voulez admirer des images de tres grande
dimension, la solution rationnelle est de vous rendre dans une salle de
cinema.
Cette reflexion fut a l'origine du projet Cyber Cinema de la Commission
europeenne pour permettre la projection de tres belles images dans des
salles de differentes villes: la possibilite en est donnee par l'espace.
Nous voyons en effet croitre de facon impressionnante les debits des
satellites, c'est-a-dire le nombre de signaux qu'ils repercutent tandis que
le developpement des techniques de compression - on attend l'adoption de la
norme MPEG-4 dans les mois a venir permet de transmettre une image animee
avec un nombre de signaux toujours plus faible sans qu'a la reception la
qualite en souffre car les moyens mis en oeuvre assurent sa parfaite
reconstitution. Et meme les cas ne sont pas rares d'une image plus belle
que l'original, aussi vrai qu'il vous est parfois deconseille de rencontrer
une personne dont vous avez eu l'occasion de contempler un tres beau
portrait.
Cela fait entrevoir l'acheminement, via une orbite, d'images beaucoup plus
riches que celles promises par la TVHD : pour projeter les films, ces
salles n'auront plus besoin des copies qui, en tout etat de cause,
existaient hier en nombre limite. Il leur suffira de capter un satellite.
Sous la double condition de disposer d'un equipement et qu'un publie se
soit deplace.
C'est ce dernier point qui donne aujourd'hui lieu aux discussions les plus
passionnees entre ceux qui croient le domicile devenu une forteresse de la
television et ceux aux yeux desquels nombre de personnes voudront demain
continuer a sortir, surtout si ce qu'on leur propose le merite. Cela pour
des misons d'abord psychologiques, de meme nature que celles ayant fait
eprouver a certains une repulsion pour le travail a domicile, regarde comme
la condamnation a une pesante continuelle solitude. D'autant plus que le
nouveau cinema pourrait etre un lieu de rencontre pour des echanges
d'idees.
Rien ne vaut evidemment l'experimentation pour se faire une opinion. Avec
des moyens relativement economiques imposant de se contenter des techniques
actuelles et donc de projeter des images tres belles mais non
exceptionnelles le consortium d'industriels reunis par le projet Cyber
Cinema sous la maitrise d'oeuvre d'Aerospatiale Multicom Satellite
Networkva ainsi, avant la fin de 1998, equiper une dizaine de
salles-pilotes choisies dans des petites villes ou, pense-t-on, l'impact
devrait etre particulierement grand.
Un investissement de 300,000 euros par salle devrait suffire pour la
projection de films que transmettra un satellite, une attention extreme
promettant d'etre accordee a l'accueil qui sera reserve a une telle
initiative par la population de ces villes.
Albert Ducrocq, Air & Cosmos
2 MdF POUR LE RETOUR D'ECHANTILLONS MARTIENS
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Le CNES etudie une mission de retour d'echantillons martiens qui pourrait
faire d'objet d'une cooperation franco-americaine. La proposition
definitive, qui devrait etre prete a l'automne, pourrait alors aboutir a un
accord a la fin de l'annee ou au debut de l'annee prochaine. Ce projet de 2
MdF comprend la fourniture d'une fusee Ariane 5 (environ 900 MF), de la
sonde orbitale et des charges utiles scientifiques. Pour sa part, la NASA
devrait investir 500 M$ (3 MdF) dans ce programme qui prevoit le lancement
d'une sonde en 2005 et le retour d'echantillons sur Terre en 2007.
"Le financement pour demarrer ce programme devrait etre modeste en 1999.
Cependant, s'il etait decide au debut de l'annee prochaine, il serait
reparti sur huit ans a une periode ou la fin du developpement d'Ariane 5
devrait liberer des moyens suffisants" a confie Gerard Brachet, directeur
general du CNES, lors de la rencontre avec l'AJPAE (Association des
Journalistes de l'Air et de l'Espace) le 26 juin a Certes le directeur
general du CNES attend un arbitrage positif pour le budget 1999 (les 200 MF
qui avaient ete supprimes du budget 1998 devraient etre recuperes l'annee
prochaine), mais il ne faut pas s'attendre a une augmentation du budget
spatial francais. Aussi, il faudra trouver des partenaires en Europe
(Allemagne, Italie, etc.), Par ailleurs, la repartition des taches et du
financement dans le programme martien devront etre clair avant de signer
l'accord avec la NASA.
Actuellement, le scenario americain prevoit deux sondes martiennes en 1998,
deux en 2001, deux en 2003 et le retour d'echantillons en 2005.
L'annulation du rover en 2001 et l'imprecision du rendez-vous avec le rover
de 2003 ont amene les americains a envisager une mission independante en
2005. Dans ce cas, l'engin est beaucoup plus lourd et l'Ariane 5 a etage
cryogenique lourd (ESC-B) sera appropriee puisqu'elle pourra lancer jusqu'a
7,85 t vers Mars.
De son cote, l'ESA lancera la sonde Mars Express en juin 2003. La charge
utile sera composee d'un radar de sondage de subsurface/altimetre
(Universite de Rome), de l'experience Aspera (Institut suedois de physique
spatiale de Kiruna), de l'appareil SPICAM UV (Service d'aeronomie de
Verrieres), de l'instrument infrarouge PFS (Institut de physique de
l'espace interplanetaire de Frascati), du spectrometre de cartographie
OMEGA (Institut d'astrophysique d'Orsay), de la camera stereoscopique a
haute resolution allemande et de l'experience Radio Science (Universite de
Cologne). Outre ces sept experiences, un module d'atterrissage d'environ 60
kg pourrait etre ajoute a la charge utile. L'ESA espere recevoir des
propositions d'ici le 3 juillet.
Par ailleurs, le CNES etudie le concept du Net Lander de 50 kg qui n'est
plus une option pour Mars Express, mais qui pourrait se trouver sur
l'orbiteur de la mission de 2005. A moins qu'il ne soit realise dans le
cadre des micro-satellites TWIN lances sur Ariane 5. Ces derniers, en forme
de banane, ont deux points d'attache sur la structure ASAP. D'un poids de
200 kg, ils disposeraient d'un systeme de propulsion pour passer de
l'orbite de transfert geostationnaire sur une trajectoire interplanetaire.
Le JPL etudie la possibilite d'utiliser le TWIN. Une des premieres
applications, qui permettrait de valider le bus lors de la fenetre de 2001,
consisterait a embarquer deux ou quatre micropenetrateurs identiques a ceux
de la mission Deep Space-2 du programme New Millenium. De plus, quatre
propositions ont ete faites dans le cadre du programme Discovery pour une
selection prevue a l'automne. Le cout d'une mission TWIN serait de 120 MF
avec un lancement de 10 MF sur Ariane 5. Cependant, si le JPL ne retenait
pas ce concept, le CNES souhaite poursuivre son developpement.
Christian LARDIER
1,66 MdF POUR LES NOUVEAUX PROGRAMES DE L'ESA
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La 136 eme session du Conseil de l'ESA s'est tenue les 23 et 24 juin a
Bruxelles ou etaient celebres les 25 ans de la creation de l'agence. Elle a
adopte a l'unanimite une premiere resolution globale sur la politique de
l'agence et sur le demarrage de quatre nouveaux programmes, ainsi qu'une
seconde resolution concernant les synergies entre l'ESA et la Communaute
europeenne.
Les Etats-membres ont approuve 254,4 MUC (1,66 MdF) de credits pour les
nouveaux programmes. Il s'agit de 135 MUC (882 MF) pour le programme Ariane
5 Plus (comprenant l'etage rallumable de 30 MUC et la premiere phase
concernant les deux etages cryogeniques), de 60 MUC (392 MF) pour le
demarrage du programme de petit lanceur Vega, de 30 MUC (196 MF) pour le
programme-cadre d'observation de la Terre EOPP (incluant Earth Watch et
Earth Explorer) et 29,4 MUC (192 MF) pour la preparation du futur systeme
mondial de navigation GNSS-2.
Toutefois, les delegations n'ont dispose que de deux mois pour prendre
leurs decisions. Aussi, la totalite des contributions n'a pas ete acquise.
Il manque 12,5 % pour Ariane 5 Plus, 27,7 % pour Vega et 29,5 % pour EOPP.
Mais comme l'a precise Daniel Sacotte, directeur general 4oint de l'ESA
pour l'administration, "tous les programmes demarrent habituellement avec
60 a 80 % du financement". Or le seuil minimal de 70 % est atteint pour les
trois programmes, tandis que le programme de navigation GNSS, fait
exceptionnel, a obtenu davantage que prevu puisque le Royaume-Uni veut se
joindre au programme et apporter 7,5 MUC supplementaires (soit 25 %). Au
total, 221,9 MUC sont d'ores et deja la, les 33 MUC manquants devant etre
confirmes d'ici un mois.
Pour la France, l'investissement porte sur 75,4 MUC (493 MF). Cependant, la
France n'apporte que 5 MUC pour le lanceur Vega car elle n'envisage pas de
contribuer a plus de 30 % dans ce programme. Le lanceur Vega devrait lancer
1 t sur une orbite circulaire a 700 km a partir de 2002. Il serait
constitue d'un premier etage derive des boosters d'Ariane 5 (P85), d'un
second etage Zefiro (P16) dont le premier essai au sol s'est deroule avec
succes le 22 juin, d'un troisieme etage (P7) qui pourrait etre fait par
Aerospatiale a Bordeaux et d'un module de propulsion liquide pour la
circularisation le controle d'orbite integrant la case a equipements. Pour
la plate-forme de tir a Kourou, il est possible de rehabiliter ELA-1 ou de
faire un complement d'installations sur ELA-3. Cependant, un grande nombre
d'incertitudes regnent encore sur ce programme. "Ces decisions sont
capitales pour l'avenir car elles donnent un nouvel elan a l'agence",a
souligne Antonio Rodota, directeur general de l'agence, qui a precise que
le prochain conseil au niveau ministeriel devrait se tenir au premier
semestre 1999 a Bruxelles. Lors de ce conseil, les etapes ulterieures de
ces quatre programmes devront etre decidees. Elles portent sur un montant
global de 3 a 4 MdUC (entre 20 et 25 MdF).
Pour le GNSS-2, un accord tripartites (ESA-Union europeenne et Eurocontrol)
avait ete signe le 18 juin. Puis, fin juillet ou debut aout, un contrat de
182 MUC (1,19 MdF) devrait etre signe avec l'industrie dans le cadre du
GNSS-1. Enfin, d'ici mars 1999, les differentes options (utilisation du GPS
americain, ou du Glonass russe ou voie europeenne) auront ete evaluees de
telle maniere qu'une decision puisse etre prise au prochain conseil
ministeriel. Pour sa part, la France etudie la constellation de petits
satellites Ines (utilisation du systeme de trajectographie Doris avec des
horloges terrestres) et le projet Cheops d'Aerospatiale-NPO PM en bande L
(Cheops ayant une meilleure performance qu'Ines).
Quant a la future reforme de l'agence, elle prendra en compte la
declaration commune des trois agences nationales CNES (France), DLR
(Allemagne) et ASI (Italie). Mais, dans l'immediat, la resolution propose
une rationalisation qui passe par des changements de la structure interne
de l'agence, des economies de 56 MUC (364 MF) entre 1999 et 2001 (il ne
s'agit pas de licencier, mais d'utiliser les credits de maniere
differente), la mise en place d'indicateurs et d'objectifs d'efficacite qui
devront etre presentes au prochain conseil d'octobre, ainsi que des mesures
pour que les nouveaux programmes restent dans les 100 % de l'enveloppe du
cout a achevement. En outre, il faudra une plus grande mobilite du
personnel (les postes ne seront plus permanents) et les centres spatiaux
devront etre mieux utilises.
La seconde resolution sur les synergies avec la Communaute europeenne avait
ete adoptee le 22 juin par les ministres de la Recherche europeens a
Luxembourg. Il s'agit d'ouvrir une nouvelle ere de cooperation entre les
deux organisations. D'ailleurs, le prochain president du conseil
ministeriel de l'agence pourrait etre le ministre anglais de la Science, de
l'Energie et de l'Industrie John Battle qui presidait la reunion du 22
juin.
Par contre, le probleme qui reste en suspens est celui du programme
scientifique obligatoire. Depuis la conference ministerielle d'octobre
1995, il est sujet a une baisse annuelle de 3 % de son budget. Alors que
pour executer le programme Horizon 2000, il faudrait un budget stable. Or
l'approbation du budget pour les annees a venir doit etre discute a la fin
de l'annee. Selon Antonio Rodota, "nous pouvons etre fiers de nos succes
dans ce domaine, mais, pour l'avenir, il faudrait obtenir les memes
resultats avec moins d'argent". C'est ce que va s'employer a faire la
mission Mars Express qui devra rester dans une enveloppe de 150 MUC (975
MF) qui inclut le lancement par une fusee Soyouz-Fregat en 2003.
Christian LARDIER
BATTERIES SOLAIRES HP
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Dans l'hypothese ou, l'an prochain a pareille epoque, les trois premiers
elements de la station internationale ISS seraient assembles, prets a etre
rejoints par un Soyouz, une etape cle resterait a franchir: doter ce noyau
d'une source d'energie electrique. Il s'agira de lui ajouter un pylone -
construit par les Russes - pour supporter un immense panneau solaire
fabrique par les Americains. C'est seulement apres sa fixation que l'on
pourra saluer la naissance d'une station. Ainsi faut-il gager qu'a ce stade
on entendra beaucoup parler de cellules photovoltaiques. On comprendra que
celles-ci sont devenues l'ame aussi bien des stations orbitales que des
satellites de communication. Et ce sera l'occasion de realiser le role de
pionnier joue par l'industrie spatiale pour des applications terrestres.
Annoncees depuis longtemps, celles-ci se seront toutefois fait attendre, la
batterie solaire etant venue illustrer une difficulte majeure de la
prospective: prevoir le rythme d'une evolution.
Le sens etait facile a entrevoir. La puissance rayonnee par le Soleil est
tellement gigantesque - en KW cela donne 380 suivi de 21 zeros - que, meme
si notre monde en recoit a peine un demi-milliardieme, des cellules a
faible rendement couvrant une minime fraction des continents - ou mieux
dallant une centrale orbitale - suffiraient aux besoins energetiques de
l'humanite et cela sans aucun rejet dans l'atmosphere. Ainsi pouvait-on
avancer que les photopiles beneficieraient d'une faveur toujours plus
grande. L'inconnue etait la vitesse a laquelle leur prix diminuerait et la
NASA pecha par exces d'optimisme en promettant, en 1973, que quinze annees
suffiraient pour reduire de 90 % le cout du kilowatt solaire: en 1998, nous
en sommes encore tres loin. Cependant, la demande a cru plus vite que
prevu, la puissance photovoltaique installee dans l'espace n'ayant cesse
d'augmenter, au rythme aujourd'hui de quelque 200 kW l'an. Ainsi
depasse-t-elle 2 MW en cumule. C'est peu par rapport aux 100 MW electriques
solaires installes au sol, ou le probleme n'est pas d'avoir des batteries
HP (hautes performances), car on se preoccupe relativement peu du poids et
du rendement mais on se soucie en revanche enormement du prix du
kilowatt-heure. Il est encore, dans des installations modernes, voisin de
10 F et la reaction sera de juger ce cout dissuasif alors qu'EDF
(Electricite de France) nous vend son kilowatt-heure sensiblement moins de
1 F. En fait, pour des installations isolees, la formule peut etre
competitive compte tenu de l'autonomie qu'elle procure et on est en droit,
apres un long temps de latence, d'attendre des applications de plus en plus
larges a l'habitation. Au Japon, le marche a decolle avec l'operation New
Sunshine sous l'impulsion du Miti. Et c'est un tres important effort qui a
ete fait en Allemagne avec un programme dit des 1.000 toits.
Un autre secteur prometteur est l'essor d'une electrotechnique legere pour
alimenter une gamme d'appareils dont - avec de plus subtils concepts afin
d'optimiser leur action - les consommations vont en diminuant tandis que la
perspective s'offre de plus efficacement stocker l'electricite dans des
accumulateurs alleges montes en tampon.
Actuellement le volume de l'electricite photovoltaique terrestre augmente
de 18 % l'an. C'est un taux d'expansion intrinsequement impressionnant mais
dont on jugera les incidences modiques quand on part de tres bas, le goulet
d'etranglement etant un probleme de materiaux. C'est sur l'elaboration de
ceux-ci qu'une erreur d'echelle fut commise il y a vingt-cinq ans faute
d'avoir pris conscience des problemes inherents a l'expansion d'une
industrie dont le substrat est moleculaire sinon atomique, exigeant des
moyens d'intervention et de controle entierement nouveaux, un certain
contexte de developpement economique et enfin la formation de specialistes.
Tout cela represente une generation. Mais le mouvement n'en est que plus
profond: 18 % l'an font entrevoir sur 30 ans une multiplication par 140,
avec changement des equipements, des techniques et des habitudes.
Cependant une option ne semble pas avoir encore ete levee. Or elle nous
semble de taille: il s'agit de savoir si l'on doit utiliser en orbite le
meme type de batterie solaire que sur la Terre, ou s'il est opportun de
tirer pleinement parti des conditions offertes par l'espace.
En l'occurrence, une formule seduisante dite de la double jonction a ete
developpee aux Etats-Unis par Spectrolab, filiale de Hughes. Une couche
d'AsGa (arseniure de gallium) est recouverte par du phosphure d'indium et
de gallium qui exploite la fraction ultraviolette du rayonnement solaire.
Au satellite PAS-5, cette technique a assure 10 kW electriques (au lieu de
4,5 conventionnels) grace a un rendement superieur a 21 %.
Mais des architectures alveolaires autorisent de tels rendements avec un
silicium monocristallin a couche epaisse, souligne-t-on ailleurs en
Amerique (a Stanford) comme en Australie et en Allemagne - ou l'on fait
etat des beaux resultats obtenus par l'institut Fraunhofer - avec
l'avantage que, dans la foulee de batteries spatiales HP de ce type, un
produit de meme nature pourrait etre propose pour les marches terrestres.
Ainsi le debat reste-t-il ouvert.
Albert Ducrocq
L'ASCENSION D'ORBITAL SCIENCES CORPORATION
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Les marches de l'espace en pleine expansion profitent aux entreprises
privees. Orbital Sciences Corporation vient ainsi d'annoncer des nouveaux
investissements privees de 50 M$ pour la creation d'une nouvelle usine de
fabrication d'engins spatiaux, avec a la cle la creation de plus de 1.000
emplois.
La montee en puissance d'Orbital est bien sur le reflet de ses succes
commerciaux. Au cours de ces dernieres annees, la firme basee pres de
l'aeroport Dulles, a une quarantaine de kilometres de Washington DC, a
rempli son carnet de commandes a hauteur de 3,5 Md$. Creee en 1982 avec six
employes, Orbital affichait l'an dernier un chiffre d'affaires de plus de
600 M$, des resultats nets de 23 M$ et 4.000 employes.
Orbital, qui s'etait illustree a l'origine en proposant le lanceur de
petits satellites en orbite basse Pegasus, s'est progressivement
diversifiee dans la fabrication des satellites et le traitement des images,
avec ses deux filiales specialisees Orbcomm et Orbimage. Recemment, OSC
avait obtenu la maitrise d'oeuvre de la constellation ECCO de 47 satellites
apres avoir perdu celle d'Effipso au profit de Boeing.
La decision d'Orbital d'implanter sa nouvelle usine a Washington modifie la
geographie industrielle de la fabrication americaine de satellites,
traditionnellement concentree en Californie et en Arizona. "Cette nouvelle
usine, ultra-moderne, sera une des plus exceptionnelles au monde", precise
David Thompson, le pdg d'Orbital Sciences Corporation. Batie sur plus de
16.000 ml, elle permettra l'assemblage, les essais et le controle de 55
petits et moyens satellites en commande chez Orbital. La capacite de
production d'Orbital sera ainsi multipliee par un facteur de 2,5.
Mais les plans d'expansion d'Orbital viennent aussi renforcer l'image de
haute technologie que presente desormais la region de Washington. Aux
projets d'Orbital viennent en effet s'ajouter ceux de WorldCom, American
Online, Oracle, Iridium, Computer Associates, Alcatel, etc.
Jean-Claude LEON
KISTLER S'INSTALLE A WOOMERA
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La base de lancement de Woomera deviendra bientot le premier centre non
gouvernemental de lancements spatiaux au monde. Le gouvernement australien
a loue cette installation, qui lancait les fusees de l'ELDO, a la firme
americain Kistler Aerospace. Elle rehabilitera le site qui fut abandonne
apres l'arret des tirs de l'ELDO dans les annees 70.
La societe s'interesse au marche des satellites de communications en orbite
basse. Selon eux, entre 1.700 et 2.000 engins seront lances au cours de la
prochaine decennie. Kistler espere baisser le prix de lancement en
fournissant des fusees reutilisables. Le vice-president Dan Brandenstein,
ancien astronaute, prevoit d'atteindre jusqu'a cent lancements par an.
Un tir normal placera jusqu'a 2,6 t sur une orbite a 800 km, ou de plus
grosses charges sur des altitudes plus basses. Pour cela, la fusee K-1
propulsee par des moteurs russes NK-33 et NK-43 dont la societe a obtenu
des options sur tous les moteurs existants (environ une centaine), sera
utilisee.
Apres chaque tir, les deux etages deploieront des parachutes et atterriront
a l'aide de coussins d'air pour minimiser les degats. Ils retourneront
ensuite a Woomera pour reparation et reutilisation. Kistler estime que
chaque fusee pourra voler cent fois. Le calendrier prevoit que la premiere
fusee sera achevee a Michoud (Louisiane) au troisieme trimestre de cette
annee. Elle sera acheminee a Woomera par un Airbus A300-600 ST Belouga. Il
y aura des essais au sol au dernier trimestre pour un premier vol
commercial l'annee prochaine.
Le projet Kistler arrive au moment ou le ministere australien de la Defense
commence des etudes sur les satellites de communications et de
reconnaissance militaire. La necessite de chercher des sites de lancement
aux Etats-Unis rendait au depart ces projets peu attractifs, mais le succes
de Kistler pourrait changer considerablement cette perspective.
John STACKHOUSE
LE CNES VEUT RESTER DANS ARIANESPACE
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Lorsque la restructuration dans les satellites s'acheve, il faut que celle
dans les lanceurs s'organise. Ainsi, Gerard Brachet, directeur general du
CNES, souhaite qu'Arianespace devienne plus industrielle et qu'elle integre
certaines activites qui sont aujourd'hui chez ses actionnaires. Jean-Marie
Luton, Pdg d'Arianespace, devait faire des propositions en ce sens au
printemps, mais il a eu besoin d'un delai supplementaire pour trouver la
bonne solution. "Nous les attendons pour la fin de l'annee. Il faudra tenir
compte des sensibilites europeennes qui sont tres importantes. nous cedons
une partie de nos parts, ce sera pour favoriser la consolidation
d'Arianespace. Mais sur les trois sieges que nous avons au Conseil
d'administration, nous voulons en garder un" a precise Gerard Brachet.
"Mais la participation du CNES dans Arianespace est un levier dont nous
disposons pour influer sur l'evolution de la societe. Ainsi, a la suite de
notre seminaire avec Arianespace le 6 janvier, nous avons prepare le
programme Ariane 5 Plus qui a ete approuve le 24 juin en moins de six
mois."
DEUX NOUVEAUX COSMOS
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Le satellite Cosmos-2358 a ete lance avec succes le 24 juin par une fusee
Soyouz de Plessetsk (orbite inclinee a 67 deg). Il s'agit d'un satellite
militaire de reconnaissance optique Yantar-4 de 4e generation (Kobalt) qui
est utilise depuis 1981. Le 26 juin, c'est au tour du Cosmos-2359 lance
avec succes par une fusee Soyouz de Baikonour (orbite inclinee a 65 deg).
Il pourrait s'agir d'un satellite de reconnaissance de 6e generation. Les
precedents satellites de reconnaissance etaient le Cosmos-2348 (5e
generation) du 15 decembre et le Cosmos 2349 (Kometa) du 17 fevrier.
LES NEWS
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Etats-Unis
Orbital Sciences fera la constellation de satellites de la societe
americaine CCI pour 500 M$ (3 MdF).
France
Le CNES et le CEA ont signe le 3 juillet un accord de cooperation
scientifique et technologique.
Les professeurs de lycee du bassin mediterraneen se reuniront du 12 au 25
juillet a l'universite d'ete "Espace et Environnement mediterraneen.
Luxembourg
Les actionnaires de la Societe Europeenne des Satellites ont recolte 6 MdF
lors de son entree en Bourse.
Japon
La sonde Planet-B alias Nozomi a ete lancee avec succes le 4 juillet de
Kagoshima.
La NASDA a annonce le report du lancement du demonstrateur de navette
Hope-X de 2000 a 2003.
Russie
Le premier lancement d'un satellite a partir d'un sous-marin est intervenu
le 5 juillet. Le missile Chtil a place sur orbite le satellite Tubsat.
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